vendredi 18 décembre 2015

Mon ami Rupert

Les lecteurs et lectrices qui ont parcouru le moindrement les pages de ce blogue auront sans doute deviné, en lisant le billet précédent, de quel ami j'allais annoncer l'arrivée dans ma vie. C'était inévitable : dès qu'Alexander a commencé à me parler de son ami Alexander Bull - et ce fut dans les premiers messages qu'il m'envoya -, j'étais séduit et j'espérais pouvoir rapidement rencontrer Alexander et son fidèle ami. Et même après le départ d'Alexander, j'aurais aimé rencontrer le fameux bulldog qui avait partagé la vie de ce garçon merveilleux...

L'un des plus importants objectifs de ces dernières années était d'avoir moi-même un bulldog anglais. J'étais conscient du risque d'adopter un chien pour la mauvaise raison ; je me suis souvent posé la question et, chaque fois, j'en arrivais à la conclusion que mon désir d'adoption était tout à fait authentique et noble... Mais je commençais à désespérer. Un bulldog est pratiquement un chien de « riches », ce que je ne suis pas, du moins financièrement. Ces dernières semaines, les étoiles se sont bien alignées pour faire en sorte que ce projet devienne réalité. Il y a six semaines, j'ai pu réserver chez un éleveur l'un des chiots nés deux semaines plus tôt ; et j'étais même l'un des premiers à pouvoir choisir le chiot que je voudrais voir grandir près de moi. Alors le voici.



Il s'appelle Rupert et, sur cette photo prise deux jours après son arrivée, il n'a pas tout à fait huit semaines. Le choix de son nom a fait l'objet d'une longue réflexion - en fait, je n'ai pas cessé d'y penser ces dernières années. J'aurais voulu respecter, même si elle ne s'applique pas en Amérique du Nord, la consigne britannique voulant que chaque chien de race porte un nom qui commence par la lettre de l'année. 2005 était l'année des « A » ; c'est pour cela que l'éleveur anglais avait donné ce nom à Alexander Bull, né le 22 avril de cette année-là. Rupert est né le 20 octobre 2015 ; selon cette consigne, j'aurais dû lui donner un nom commençant par la lettre « L » (heureusement, l'éleveur ne lui avait pas encore donné un nom ridicule). Mais je n'arrivais pas à trouver de prénom qui me plaise commençant par « L ».

Évidemment, mon bulldog anglais devait porter un nom anglais. Rupert est le prénom qui revenait toujours... Rupert, pour Rupert Brooke, un poète qu'Alexander et moi aimons ; Rupert pour Rupert Graves, l'Alec Scudder du film Maurice, Rupert pour Rupert Grint, l'ami Ron Weasley dans Harry Potter...

Il a l'air un peu sévère (et peut-être surtout inquiet sur cette image, intimidé par l'appareil photo), mais il est absolument adorable et affectueux. Je suis pour lui tout au monde. Il prend dans ma vie une place énorme (pour ainsi dire toute la place, pour l'instant, mais il va grandir et il me laissera un peu plus de liberté, ce qui sera sain pour nous deux).

Rassurez-vous : je n'essaie pas de retrouver Alexander dans un chien comme celui qu'il aimait. Je suis toutefois conscient qu'Alexander m'a transformé au point qu'il y a beaucoup d'Alexander en moi et, par conséquent, je ne peux m'empêcher de penser parfois aux complicités d'Alexander et Alexander Bull. Des souvenirs précis me reviennent à l'esprit, mais je n'essaie pas de revivre avec Rupert ce qu'a vécu Alexander. En fait, entre Rupert et moi, c'est la continuité d'Alexander, actualisée.

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