dimanche 22 mai 2016

Félicitations, Xavier Dolan !


Je veux offrir toutes mes félicitations au jeune cinéaste québécois Xavier Dolan qui vient de remporter le Grand Prix du Festival de Cannes 2016, le 2e prix en importance de ce festival. Il aurait sans doute préféré la Palme d'Or, qui a été attribuée cette année au réalisateur britannique Ken Loach, mais le Grand Prix est tout de même prestigieux et jamais auparavant un film québécois n'avait remporté un prix de cette importance.

« J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence. »
Anatole France, cité par Xavier Dolan dans son discours de remerciement.

Je ne suis pas particulièrement un mordu de cinéma et je n'ai pas, non plus, vu tous les films d'Xavier Dolan. Mais j'ai lu et écouté plusieurs des entrevues qu'il a accordées à des journalistes ou à des animateurs de télévision, et ce jeune homme me fascine par son intelligence, son talent (certains n'hésitent pas à parler de « génie »), et il m'impressionne aussi par l'aisance, l'élégance de son expression verbale. Je souhaiterais que nos jeunes Québécois s'inspirent de la rigueur et de la richesse d'expression de ce jeune homme, né au Québec de parents québécois, de la précision de son articulation, de la clarté de son élocution, de la richesse de son vocabulaire, de la rigueur de sa pensée... Mais, non, ce serait selon eux avoir l'air « tapette » de s'exprimer si bien ! La mollesse et la médiocrité passent mieux la rampe, selon les « élites culturelles » que sont nos acteurs, comédiens, humoristes, animateurs, journalistes, etc.

Il peut y avoir dans l'expression verbale, orale ou écrite, une dimension esthétique qui n'enlève rien à l'efficacité, à la rigueur de la pensée. On dirait que cette dimension esthétique, la plupart des Québécois (comme probablement la plupart des Nord-Américains) la refusent ou tout au moins n'y accordent aucune importance, du moins dans leurs propres communications. Pour moi, au contraire, la dimension esthétique (la beauté d'une voix, la netteté de la diction, la clarté de la prononciation, la créativité, l'élégance de l'expression) sont des critères très importants de la qualité d'une communication. Ceux qui rejettent ou négligent ces critères ont déjà perdu à mes yeux un certain nombre de points s'ils veulent me rendre attentif à leur message ou encore me convaincre.

Évidemment, sa jeunesse et son allure ne sont pas à négliger dans l'attention que je porte à Olivier Dolan, et je ne suis pas le seul à être ainsi influencé. C'est une évidence que la réussite ajoute quelques points aux atouts d'une personne, quels que soient par ailleurs ses talents. Le succès donne des ailes à ceux qui sont capables de les porter. Et, pour contredire nos médiocratistes (les défenseurs acharnés de la médiocrité autant que les partisans du moindre effort, beaucoup plus nombreux qu'il n'est permis dans une société moderne), Xavier Dolan est aussi la preuve qu'il n'y a pas que la vulgarité et la médiocrité qui remportent la faveur du public.

Enfin, deux petits détails qui me rendent encore plus sympathique ce jeune homme : c'est lui qui, dans l'adaptation québécoise de plusieurs films de Harry Potter, prête sa voix à l'ami roux Ron Weasley, interprété par Rupert Grint ; et c'est aussi lui qui prête sa voix à Alexandre le Grand adolescent dans le film d'Oliver Stone. Et puis... il a maintenant 27 ans, l'âge qu'avait Alexander quand il est parti.

1 commentaire:

Alcib a dit…

J'avais d'abord écrit dans ce billet : « ... La mollesse et la médiocrité passent mieux la rampent, selon les « élites culturelles » que sont nos acteurs, comédiens, humoristes, animateurs, journalistes, etc. »
... passent la RAMPENT !? Mon subconscient a sans doute voulu dire ce que je pense réellement de ces pseudo-élites culturelles québécoises : rampantes !