mardi 6 mai 2008

Sérénade printanière

Ce matin, alors que je lisais un peu avant d'entreprendre sérieusement ma journée, j'écoutais de la musique. Je n'écoute pratiquement plus de musique que sur mon ordinateur, que ce soit la radio sur Internet si elle n'est pas trop bavarde, ou encore des fichiers musicaux sur un lecteur. Les appareils de radio de l'appartement ne servent plus à rien. J'ai copié presque tous mes disques et les ai convertis en fichiers mp3. Les disques sont maintenant dans des boîtes. Les fichiers, les listes sont plus faciles à gérer. Je fais des listes homogènes, de chansons ou de musique instrumentale, classique ou autre, et d'autres listes sur lesquelles je mélange à peu près tous les genres (sauf le jazz que je ne tolère pas). Je fais jouer ces fichiers musicaux dans l'ordre de la liste ou de façon aléatoire. Il m'arrive ainsi d'avoir des surprises, de découvrir une pièce musicale à laquelle je n'avais pas porté attention.

Ce matin, donc, en entendant la musique qui suit, j'ai voulu savoir ce que c'était. Le compositeur en est Enrico Toselli, un nom que je n'ai jamais vu auparavant. Une petite recherche sur Internet n'a pas donné beaucoup de résultats. J'ai pu au moins apprendre qu'il est né à Florence en 1886 et mort en 1926, je ne sais où.

Il s'est surtout fait connaître par cette sérénade. Aujourd'hui, cependant, ce sont généralement ses interprètes qui sont plus connus, notamment celui qui joue sur cet enregistrement. J'aurais voulu faire entendre la version chantée par Tino Rossi, mais je ne l'ai pas trouvée (non, non, je sais que Tino Rossi n'est pas exactement un contemporain de Toselli).



Ma perruche qui est un peu mélomane - elle n'a pas vraiment le choix, la pauvre, puisque nous partageons le même appartement, elle partage aussi ma musique ; parfois c'est elle-même qui en réclame - aime bien cette pièce musicale. Je ne saurais dire si c'est à cause du violon ou du chant d'oiseau qui l'accompagne. Quant à moi, j'ai bien reconnu le violon, mais pas l'oiseau.

Cette musique, ce matin, me rappelle un très agréable repas que j'avais pris dans le jardin d'un restaurant des Laurentides avec une vieille amie. Pendant que nous mangions, des haut-parleurs dissimulés dans les arbres diffusaient ce genre de musique. Elle était présente mais assez discrète pour ne pas attirer l'attention.

Ce genre de musique (les oiseaux en moins) me rappelle surtout de belles scènes de grands films, comme Mort à Venise, le Guépard, deux films de Visconti, pour ne nommer que ceux-là. Je revois l'Hôtel Les Bains de Venise, ou le palais du prince sicilien don Fabrizio Salina...

Ce n'est pas le genre de musique que j'écoute tous les jours, mais ça change de Gustav Mahler, de Dmitri Chostakovitch. Et puisque le printemps est là, qu'il invite à profiter du beau temps, de la nature, des parcs, du jardin ou du balcon, pourquoi ne pas faire de cette sérénade une salutation au printemps ?

21 commentaires:

V à l'Ouest a dit…

Je n'écouterais pas ça en boucle, mais la musique qui rend heureux, il faut en abuser, alors n'hésite pas.
Moi c'est le jazz, désolé ! :)

Alcib a dit…

V à l'Ouest : tu as raison de dire qu'il faut écouter la musique qui rend heureux. Je ne dirais pas que celle-ci me rend toujours heureux ; hier, sous l'effet de la surprise, elle m'a permis de revoir de beaux moments.
Je savais que je heurterais pas mal de lecteurs (il sont plus nombreux qu'il n'y paraît) en mentionnant que je n'aime pas le jazz. Pour un Français, surtout, c'est impardonnable.
Je ne saurais pas dire pourquoi, mais dès que j'entends deux ou trois mesures de jazz, j'ai une réaction physique, au point que je dois fermer immédiatement la radio ou la télévision, sortir d'un commerce qui en ferait jouer, éviter les restaurants qui en jouent en fond sonore, etc.
Si quelqu'un veut me faire entendre quelque chose en particulier, ça va, je peux me préparer mentalement et ne pas devenir (trop) agressif ;o)

lolabebop a dit…

Je reste hérmétique au jazz moi aussi ( et pourtant ce n'est pas politiquement correct, dans nos contrées occidentales) voire très agacée quand on se met dans l'idée de m'y initier.
Comme je vous comprends, donc...

Anonyme a dit…

Je ne suis pas trop jazz non plus...

V à l'Ouest a dit…

Je n'ai pas du tout le sentiment que les amateurs de jazz soient aussi nombreux que tu dis. Dans mon entourage, ils sont bien peu nombreux, crois-moi. Je le déplore d'ailleurs parce que sinon j'en débaucherais souvent pour aller en écouter jusqu'à plus soif !
Mais le jazz, ça englobe pas mal de styles très différents aussi. En plus maintenant on a tendance a appeler jazz de la musique qui pour moi n'en est pas du tout. Es-tu allergique à tous les courants ? Tu ne supporte pas non plus une Ella Fitzgerald ou une Billie Holiday par exemple ?
Je ne cherche bien sûr pas à te faire changer tes goûts, que je respecte. C'est juste par curiosité.

Alcib a dit…

V à l'Ouest : j'ai rarement rencontré des Français pour qui le jazz n'était pas LA musique essentielle, celle de tous les plaisirs, de toutes les célébrations. Il y a des exceptions, puisque juste avant ton dernier commentaire, deux personnes expriment leur réserve.
Mais j'ai vu de nombreux films français (« Ascenseur pour l'échafaud », par exemple) et de très nombreuses émissions de télévision qui avaient le jazz comme principal élément de la trame sonore.
Même les émissions culturelles, à la radio et à la télévision, ont du jazz au générique. Je me souviens qu'« Apostrophes » (à moins que ce ne soit « Bouillon de culture ») m'énervait royalement avec son jazz qui voulait donner le sentiment que si l'on se prétend un peu cultivé, il faut aimer le jazz.
J'ai l'impression que le jazz pour un Français est un peu la musique de l'ouverture au monde qui a longtemps été représenté par les États-Unis, du rejet des conventions, de la liberté des moeurs, du style de vie. Aimer le jazz, c'est faire un pied de nez au anciennes valeurs de la droite, celle d'avant de Gaulle (qui n'a pourtant pas révolutionné les moeurs).
Je sais bien, oui, que l'on met sous le vocable « jazz » de nombreuses catégories de musique et qu'il est presque aussi absurde de dire « j'écoute du jazz » que d'entrer dans une pâtisserie et de demander une « pâtisserie française » (j'ai entendu des gens, des touristes, le faire dans des pâtisseries à Paris).
Billie Holliday, Ella Fitzgerald font, hélas, partie de la grande catégorie du jazz. Je reconnais leur talent, mais je ne voudrais surtout pas que des amis croient me faire plaisir en faisant jouer à la suite tous leurs disques. Une chanson, à la rigueur, pour être poli ; une deuxième, ce serait déjà me faire poser des questions sur la courtoisie de mon hôte ;o)

Alcib a dit…

Merci, Lolabebop et Olivier : je me sens déjà moins seul ;o)
Je suis conscient d'être une bête étrange, mais je l'assume.

V à l'Ouest a dit…

Je pense, Alcib, qu'un séjour en France s'impose. Tu as la vision de la France d'il y a quelques années, où le jazz était assez nouveau et donc à la mode. C'est fini tout ça. D'ailleurs, la réaction de Lolabebop et d'Olivier de Montréal ne font que confirmer mes propos.

Jean-Marc a dit…

Je ne suis certainement pas un véritable amateur de jazz, car j'en ignore tous les courants... Mais j'avais des amis qui étaient de véritables aficionados, et qui me parlaient de leurs virées au "New Morning" ou au "Petit Journal", temples parisiens de cette musique.

Je ne suis donc pas un expert, mais j'aime beaucoup de ce que j'entends... Mais je suis, je le répète, assez ignorant. Stephane Grappeli, est-ce du jazz ? Julie London, Dinah Washington, est-ce du jazz...? Il y a en fait peu de courants musicaux auxquels je sois véritablement allergique, mais je peux citer le rap, et le slam...! Je ne connaissais pas du tout le morceau de musique que tu as mis en ligne. Je le trouve bien agréable aussi.

Les Pitous a dit…

Alcib le mélomane, je te charge de trouver toutes les informations trouvable sur un compositeur autrichien qui porte le même nom que moi, auteur de pièces évidemment mineures...

V à l'Ouest a dit…

Oui, Jean-Marc, les musiciens et chanteurs que tu cites sont à classer dans la catégorie JAZZ, même si Julie London, c'est limite (mais très bien). Bon, on arrête là parce que j'aime bien Alcib et je suis en train de lui bousiller son billet qui n'avait RIEN A VOIR avec le jazz qu'il n'aime pas. Pardon Alcib !

Anonyme a dit…

Moi aussi, je n'écoute que la musique à travers mon iPod (en le branchant sur une chaine stéréo) ou sur iTunes. Mais à la différence de toi, j'ai pas le temps de tout enregistrer mes 300CD !!!! Pourtant je suis à 77883 morceaux enregistrés à ce jour.

Les Pitous a dit…

C'est tout à fait charmant! J'ai toujours eu de la tendresse pour les choses désuètes. Jardin et chants d'oiseaux, c'est kitsch mais cela fonctionne toujours.

V. (pas moderne)

PS: je connais beaucoup d'allergiques au jazz et de sans opinion (dont je fais partie)

Alcib a dit…

Jean-Marc : je simplifie, évidemment, en disant que je ne peux pas supporter le jazz. C'est vrai la plupart du temps, mais je ne ferai pas toujours une crise si j'en entends deux ou trois mesures. Il m'arrive de laisser passer un air complet sans me précipiter chez mon médecin ou chez le pharmacien.
Il m'est arrivé, par exemple, d'écouter Stéphane Grapelli, dans un morceau ou deux. Il y a quelques années, j'avais même été fier de dire à un ami français de passage au Québec que la personne qui se trouvait seule devant nous, dans le lobby de l'hôtel où nous arrivions, c'était... Stéphane Grapelli, qui jouait le soir même dans cet hôtel. Si j'avais été un vrai fan, j'aurais pu aller le saluer et parler un peu avec lui.

V à l'Ouest : sois le bienvenu. L'espace commentaire sert à cela aussi. Quand chacun de mes billets suscitera 300 commentaires, comme chacun des articles de Pierre Assouline, je me permettrai alors de ne pas répondre à chacun d'eux (ce que je ne fais pas systématiquement non plus). Chez Pierre Assouline, il y a de l'abus, cependant ; je devrais dire « parasitisme », même : les gens y discutent leurs affaires personnelles sans aucun lien avec l'article en question. C'est devenu un autre lieu pour tous les m'as-tu-vu pédants. Ils ne le sont pas tous, heureusement.

Lancelot : je ne suis pourtant pas si moderne, puisque je n'ai pas encore de iPpod.
77883 morceaux ? Il faudrait que je compte les miens. Il y en a beaucoup aussi. Je devrais en profiter pour me débarrasser de certaines pièces que je n'écouterai jamais, ou du moins jamais deux fois.

Alcib a dit…

Pitou V : oui, c'est le genre de musique, parmi bien d'autres, qu'il est agréable d'écouter au jardin. Comme je n'ai pas de jardin, je me contente de l'écouter dans mon salon, au sixième étage, en regardant devant moi la cime des arbres des rues voisines et des parcs un peu plus lointains.

Anonyme a dit…

le oiseau qui chante c'est un rossignol....

Alcib a dit…

Alexander : Merci ! T'ai-je déjà dit que ta culture m'impressionne ? (et je ne me moque pas). Culture que l'on pourrait croire livresque, à la lecture de quelques commentaires savamment disséminés sur ce blogue et dont je te remercie, mais qui est tout aussi basée sur le réel, le concret. Personnellement, il n'y a pas beaucoup d'oiseau dont je puisse reconnaître le chant... Spontanément, je dirais : une poule, un canard, ma perruche, une mouette ;o)

Alcib a dit…

Y a-t-il des rossignols à Hyde Park ?

Anonyme a dit…

Bonjour !
Il en va du jazz comme de toutes les musiques. Il faut nous montrer très sélectifs et choisir ce qui nous plait en fonction de nos critères d'écoute et des circonstances.
Si vous visitez le musée du jazz en ligne, vous découvrirez des morceaux très différents, dont certains sont très intéressants.
Certaines chansons de Ray Charles ou de Nina Simone sont de merveilleux morceaux de jazz, par exemple.
En ce qui concerne la sérénade de Toselli (musique très célèbre dans les années 1920-1930) cette version mixée avec des chants d'oiseaux n'est pas la mieux jouée. Elle me semble trop lente. Ecoutez cet extrait que j'ai trouvé à la librairie Chapitre :
http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/MUSIC/compilation/romantique,376735.aspx
Je le trouve un peu mieux exécuté. La mélancolie romantique est plus poignante, à mon goût.
Dans nombre d'opéras et d'opérettes maintenant notoirement méconnus fourmillent souvent de tels airs très gracieux. Hélas, la grâce n'est plus beaucoup au goût du jours. On y préfère l'exitation et le rythme souvent au détriment de la mélodie. Si la beauté doit sauver le monde, attendons ce jour béni où elle repointera le bout de son nez.
Bonne journée à tous !

Anonyme a dit…

Permettez-moi de revenir un court instant à la sérénade de Toselli pour vous faire goûter un extrait de la version chantée en italien :
http://teemix.aufeminin.com/w/musique/d72127-dieter-schnerring-discographie.html
Voilà ! A bientôt !

Alcib a dit…

Sérénade de Toselli, que l'on nomme aussi « Chant du rossignol »