Au réveil, dimanche matin, j'ai vu que le soleil brillait sur Montréal et je m'étais dit que j'en profiterais pour aller faire une longue promenade en début d'après-midi et vérifier par la même occasion si les arbres avaient pris davantage de couleurs ces derniers jours.
Le temps de prendre mon petit déjeuner, de lire et d'écrire un certain nombre de messages, le soleil est allé se reposer et la lumière était moins éclatante. Les brillantes couleurs des feuilles d'automne seraient donc moins chatoyantes mais j'ai tout de même voulu aller marcher au parc du mont Royal et prendre quelques images
Chaque fois que je me je vais marcher dans la nature, que ce soit à la campagne (pas très souvent) ou dans l'un des parcs de Montréal (le plus souvent le mont Royal, à côté de chez moi), je songe qu'il serait tellement plus agréable de faire cette promenade avec mon amoureux. À défaut de pouvoir marcher avec lui à mes côtés ce dimanche, j'ai fait cette promenade très lentement, en poursuivant une conversation imaginaire avec l'amoureux et en songeant au bonheur que sera cette promenade avec lui lorsqu'il sera là...
Je suis resté longtemps à marcher à l'ombre de ces arbres, à apprécier cette quiétude, en dépit des gens qui circulaient autour. On ne se sentait pas envahi ; il y avait de la place pour tout le monde. Il y avait de la place surtout pour la rêverie, pour penser à ceux que l'on aime, ceux et celles qui composent ce noyau, cette cellule affective que nous aimons appeler notre « petite famille », petite parce qu'elle regroupe un nombre restreint d'êtres chers et cependant immense en terme d'amour des uns envers les autres.
Puis je suis redescendu vers chez moi par l'avenue du Parc, cette avenue que le maire de Montréal s'entêtait à vouloir changer de nom pour celui d'un ancien premier ministre qui, par son indécision politique au sujet du statut du Québec et son habileté à faire de longues phrases creuses pour tenter de faire oublier le vide de sa pensée politique, un habile manipulateur en somme, aurait mérité tout au plus de donner son nom à une impasse. Heureusement, les riverains, les Montréalais, les Québécois se sont mobilisés pour faire renverser une décision stupide, et l'avenue du Parc est restée l'avenue du Parc.
Je ne saurais dire si Montréal est une belle ville ou non mais je suis toujours ému, lorsque je reviens du mont Royal, cet immense espace de verdure à trois pas de chez moi, de voir que l'on peut, en quelques secondes, passer de la campagne à la ville. À quelqu'un qui, il y a quelques semaines, se demandait ce que je pouvais bien aimer en ville, ce serait peut-être le principal élément de réponse : la possibilité de passer si rapidement de la nature à l'activité de la vie urbaine.
Depuis que l'on a démoli l'horrible échangeur routier qui rendait difficile aux piétons l'accès au parc du mont Royal, j'aime faire, pour rentrer chez moi, un détour par l'avenue des Pins et par la rue Sainte-Famille. J'ai déjà habité cette dernière et parfois je pense que j'aimerais y revenir...
Est-ce vraiment un hasard si la discrète rue Basset, que je traverse souvent à pied ou à vélo, qui désormais évoquera toujours pour moi la précieuse amie Petunia, membre de la « petite famille », la famille du cœur, se trouve si près de la chapelle, du musée, du jardin des sœurs hospitalières, de l'Hôtel-Dieu ?
11 commentaires:
Campagne... le mot est peut-être un peu fort pour décrire le Mont Royal, non? Peut-être le matin, quand la faune qui le peuple en journée n'est pas sortie, a-t-il des airs plus sauvages!
J'aimais beaucoup m'arrêter au sommet, près de l'antenne, et contempler sa partie ouest que l'on dirait, vue de là, inexplorée.
Montréal est une belle ville qui se construit encore. Très riche en architecture, il faudrait revenir sur des erreurs du passé, mais elle a un très beau potentiel.
Merci pour ces si jolies photos qui m'ont rappelé de très bons souvenirs. S'il y a un endroit que j'apprécie particulièrement à Montréal, c'est bien le Mont Royal: me promener dans ce parc me procure à chaque fois un immense plaisir!
Je partage tes sentiments sur cet endroit: j'apprécie le calme de la promenade, la pause au belvédère pour observer l'agitation de la ville... Je trouve cela très ressourcant. J'apprécie beaucoup ce contraste: la nature si proche de la ville mais en totale harmonie.
Merci Alcib d'avoir ensoleillé cette journée si grisâtre et pluvieuse.
Alcib, merci pour ce beau voyage sur le Mont Royal. Toutes les fois où je suis venue à Montréal, c'était un passage obligé, une façon de relier mes différentes visites dans cette ville. Pour l'instant, mes finances ne me permettent pas de traverser l'Atlantique...
Je pense que si j'habitais une grande ville, il faudrait que ce soit non loin d'un parc ou qqch du genre. Pour moi, la nature est absolument essentielle, même si j'aime l'excitation des grandes villes qui me stimule. J'ai habité à Berne (d'accord, ce n'est pas une grande ville, mais c'est tout-de-même une capitale) et j'ai beaucoup apprécié le petit parc à côté de chez moi, avec un joli lac, ainsi que la rivière qui traverse la ville, juste au pied du Palais fédéral (=du gouvernement), où l'on allait se baigner en été pendant la pause de midi.
Tu as fait ton petit J.-J. Rousseau de toi-même. C'est vrai que Montréal est une très belle ville quand on s'y attarde et qu'on la déguste lentement.
Depuis quelques temps, quand j'y vais, c'est à la course et je n'ai pas le temps d'apprécier. Merci pour ces belles et douces photos. Quelle beauté du dimanche qui permet de se relever d'un mardi pas mal perturbant. Il y a en effet plus de rouge, d'orange et de vert que de bleu foncé ;)
C'est aussi ce que j'aime de Montréal. La proximité avec la nature pour se retrouver et la possibilité de se faire secouer gentiment par la ville.
Petunia doit etre ravie et surtout emue pour voir son nom cite dans vos ecrits!
Quelle belles photos aussi! On a l'impresssion de faire ce promenade avec vous, de prendre le temps pour regarder, respirer. Le prochain fois je passe a Montreal je sortirai de l'aeroport!!
Ce rue me fait penser aussi a mon chien, un de ceux qui prenait souvent le the avec Alexander dans mon grenier!!C'etait un Hush Puppie qui se emmelait souvent le pied dans ses oreilles! (Basset Hound)
Je suis ravie elle n'est pas loin de chez vous ce petite rue.
Erwan : Pour moi, le mont Royal n'est pas tout à fait la campagne, bien sûr, pas plus que pour la majorité des gens. Mais il remplace pour mois la campagne ; c'est la seule que je puisse m'offrir. Je ne l'ai pas fait cet été, pas une seule fois, je crois, mais j'aime marché dans les sentiers boisés, loin des visiteurs du dimanche et des autres « touristes » qui encombrent parfois la route officielle. Quand je marche ainsi dans les sentiers, ne rencontrant la plupart du temps que des écureuils, de mignons petits tamias, parfois une marmotte ou un lièvre, j'oublie que la ville est un peu plus bas, j'oublie le bruit, le rythme accéléré... Il me semble alors redevenir humain.
Oui, Montréal a du potentiel. Mais j'ai passé ma vie à me faire dire que j'avais du potentiel et pourtant, si je regarde le résultat d'un point de vue sociologique, objectif, je ne peux pas dire que je sois un succès. Et quand je vois qui mes concitoyens élisent, je me demande si je peux avoir confiance dans le développement de ce potentiel.
Drine : Merci. Je suis heureux de t'avoir permis de faire en pensée cette promenade dans ce parc si loin de chez toi en ce moment. Et pourtant, je n'étais encore qu'à l'entrée du parc...
Anne fra sveits : Merci. Je crois qu'en effet il faut aller sur le mont Royal si l'on vient visiter Montréal. Ses trois belvédères sont parmi les endroits d'où on peut avoir une vue d'ensemble sur Montréal. Il y a celui près de ce que l'on appelle « le chalet de la montagne », sans doute le plus fréquenté, celui qui offre la plus belle vue, puis il y a celui de Westmount, plus discret et plus calme.
Lux : Oui, je devrais plus souvent faire mon Jean-Jacques Rousseau, surtout pour son amour de la nature et pour mettre au point mes rêveries d'un promeneur solitaire. J'avais déjà entrepris mes Confessions, au début de ce blogue, mais je m'en suis laissé distraire.
Je trouve comme toi que 300 millions de dollars consacrés à des élections qui ne font que reporter au pouvoir ces dangereux crétins, c'est à désespérer de nos concitoyens. J'ai de plus en plus envie de devenir hermite...
Roman Jeremie : Merci. Nous partageons aussi ce point de vue. Quand reviens-tu à Montréal ? Fait-il encore beau à Paris ?
Jane : Le simple geste d'écrire le nom de Petunia me fait l'effet d'un jus d'orange frais au réveil.
Je suis ravi de vous avoir fait faire cette courte promenade virtuelle. Je souhaite vivement pouvoir prolonger sur le terrain cette promenade seul avec vous ou, si les emplois du temps le permettent, en compagnie de qui vous savez, Alexander pour ne pas le nommer.
J'adore le Basset Hound ; son air mélancolique nous le rend très attachant. Mais tous les chiens ne sont-ils pas attachants, au fond ? Nous avons toutefois nos préférences.
J'ai un ami, que je n'ai pas vu depuis trop longtemps, qui avaient deux de ces Hush Puppies ; il lui fallait longtemps pour se rendre de chez lui à sa boutique car tout le monde sur la rue s'intéressait à ses chiens. Eux aussi se marchaient souvent sur les oreilles ;o)
Qui donc n'aurait pas voulu prendre le thé avec Alexander dans cette petite maison construite par ses soins dans votre grenier ? Il faut maintenant aller à Londres pour le faire, mais qui s'en plaindrait ? La courtoisie et les délicates attentions de l'hôte en sont tout autant réconfortantes. Je connais au moins deux êtres à quatre pattes qui ne donneraient pas leur place et qui, à l'occasion, la partagent volontiers avec quelques personnes qui ont ce privilège d'être admis dans ce sanctuaire.
Un peu comme Lux, quand je vais à Montréal, c'est à la course... Me promener ici, au fil de tes photos et de tes mots, me donnent l'impression d'avoir pris une belle marche dans la lumière d'automne.
Cher Alcib, je n'ai plus souvent l'occasion de passer ici, mais je continue à apprécier chacun de mes passages!
Danaée : Merci. Je lis ton blogue aussi, même si je laisse moins de commentaires ces derniers temps ; je sais donc que tu es très occupé avec l'enseignement, la vie de famille et, surtout, ce qui est nouveau et très intéressant, avec la promotion de ton premier roman. Je ne te reprocherai donc pas de ne pas passer plus souvent par ici.
C'est une drôle de coïncidence, cependant, que tu aies laissé justement ce commentaire au moment précis où je parlais au téléphone de toi, de ton roman, de ton blogue...
C'est drôle, en effet.
Salutations, en tout cas!
Je fais cette balade qu'aujourd'hui! Mais ce que ça fait du bien!
Même sans soleil, l'éclat des feuilles colorées est lumineux!
Merci pour cette belle balade dans un quartier que je ne connais pas du tout moi!
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