mercredi 10 novembre 2010

Le 10 du mois

Alexander n'aurait pas manqué d'avoir aujourd'hui une pensée spéciale pour son grand ami Héphaistion, décédé il y a mille six cent quatre-vingt-six ans.

Plusieurs événements significatifs pour lui, pour moi, pour nous, sont survenus un 10 du mois (premier courriel envoyé par Alexander, son premier commentaire sur ce blogue, l'annonce de sa promotion comme médecin urgentiste, etc.)


Aujourd'hui, dans un coin superbe de l'Angleterre, un magnifique poulain est né. Whiteoak est tout beau, fringant et il ne se souvient probablement pas à quel point sa naissance a été difficile et que plusieurs personnes ont passé de très nombreuses heures à l'écurie, jour et nuit, pour tenir compagnie à sa mère... Ce fut si difficile, si douloureux qu'Alexander Bull n'a pas voulu rester là... Maintenant que le poulain est là, déjà debout sur ses jambes fragiles, tout le monde peut respirer, prendre un peu de repos... On ne pense pas à quel point un cheval peut être anxieux quand quelque chose ne va pas. Ceux qui aiment les chevaux savent combien il est important de savoir rassurer ces grands inquiets. Combien de nuits notre amie a-t-elle passées ainsi, assise sur la paille dans le box d'un cheval malade, la tête du cheval sur ses cuisses.

Enfant, déjà, Alexander savait comment parler à un animal, comment le réconforter. Lui aussi, il aura passé bien des nuits assis sur la paille, avec la tête d'un cheval sur les cuisses. Il leur faisait des massages en leur chantant des berceuses... Je l'imagine si bien ! Il est souvent arrivé qu'il soit lui-même si fatigué qu'on le retrouve endormi, couché sur la paille à côté du cheval.

Cela me rappelle un autre moment très émouvant. Alors qu'il était hospitalisé avec de très fortes fièvres, son frère était venu et passait ses journées et ses nuits près du lit de son petit frère adoré, notre Petit Prince, en lui tenant la main. Au petit matin, après une nuit pleine d'inquiétudes, Charles s'était endormi, la tête appuyée sur le bord du lit d'Alexander, sa main dans la sienne... Quand « docteur Jane » entra dans la chambre pour venir prendre la relève et permettre à Charles d'aller se reposer un peu, elle le trouva ainsi, endormi, et... Alexander, qui s'était réveillé, était penché vers son grand-frère et lui chantait une jolie berceuse.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Alcib,
Je suis profondément touché quand tu parles d'Alexander, par son histoire, par sa relation avec la nature, les animaux et en particulier avec les chevaux.
Me voici de retour d'un voyage à Rome, peu attrayant,consistant à mettre de l'ordre dans les affaires de ma mère et aussi pour mettre la maison en vente, c'est ici un chapitre du livre de ma vie qui se referme définitivement.
Rome ne va pas me manquer, je suis très mal à l'aise en Italie, ce pays si beau tellement mal representé.
Berlusconi et Sarkosy, ils forment un joli duo ces deux-là !
Je ne vais pas tarder à aller retrouver Safir,j'ai aussi l'intention d'adopter un nouveau pensionnaire au domaine, son propriétaire semble vouloir s'en séparer parce qu'il serait trop fragile.
Il s'agit d'un merveilleux poulain de onze mois, blanc aux yeux bleus, tu imagines comme je brûle d'impatience de le rencontrer.
Je te souhaite tout le meilleur et j'espère que tu appréhendes l'hiver avec un bon moral.
Bien à toi
Eliot

Alcib a dit…

Bonsoir Eliot,
Je suis heureux d'avoir de tes nouvelles et touché par ton commentaire. Merci.
L'histoire d'amour d'Alexander avec les animaux, avec les chevaux en particulier, a commencé dès sa toute première enfance. Ses premiers amis ont été les chevaux... Quand sa mère est décédée, Alexander avait quatre ans ; durant des mois, il n'a plus parlé... sauf à ses amis les chevaux et à son marronnier rose. Il a donc appris très jeune à comprendre les chevaux et à leur parler. Et il savait contrôler le volume de sa voix lorsqu'il parlait aux fourmis, par exemple, car elles ont de toutes petites oreilles...

Tu règles des affaires, tu vas refermer des portes, condamner des pièces afin de vivre dans celles qui te conviennent et qui te plaisent. Tu seras désormais plus libre de construire ou d'aménager ce qui compte vraiment pour toi.

Comme je te comprends de vouloir retrouver Safir ! Mon amie, la meilleure amie d'Alexander, me disait encore avant-hier qu'il n'y a que ses chevaux pour lui apporter un peu de paix, de réconfort, quand tout le reste est difficile, douloureux.

Ça me semble une bonne idée d'adopter ce poulain de onze mois. Il doit être très beau. Il sera heureux chez toi, et toi tu auras un autre être à qui donner de l'affection qu'il te rendra bien.

Le moral est très fluctuant. Mais je n'appréhende pas l'hiver. Qu'il y ait du soleil ou de la neige, ce n'est pas ce qui influence vraiment mon moral. Ce qui m'affecte davantage, ce sont les émotions liées au départ, à l'absence d'Alexander. Il est toujours dans mon coeur, dans mes pensées ; il n'y a ps une seconde où il n'est pas associé à ce que je pense, à ce que je fais.

Merci encore, Eliot. Et bon courage à toi aussi.

RAnnieB a dit…

Selon le Renard, une vérité oubliée par les hommes, est qu'on devient responsable pour toujours de ce que l'on a apprivoisé.

C'est ainsi, que l'on devient responsable, non seulement de la mémoire, mais aussi des mémoires de ceux que nous avons apprivoisés et qui ne sont plus.

Dans ce magnifique billet, tu n'as rien oublié de cette vérité. Tu te charges autant de la mémoire d'Alexander que de ce dont il se serait souvenu.

--- Alcib, si tu me le permets ---

Eliot,

Je suis bien contente de te lire ici. Les billets chez Richard se font rares ces jours-ci et tes commentaires me manquent. Il faut croire que tu m'as déjà un peu apprivoisée ;).

Alcib a dit…

RAnnieB : Merci du compliment.

En effet, je me sens responsable de tout ce qu'Alexander m'a raconté, tout ce que nous avons partagé, ce que j'ai pu comprendre... Alexander était si discret, si respectueux de la vie privée de chacun, des membres de sa famille, de ses amis. Mais je crois qu'il voudrait que l'on se souvienne de celui qu'il était vraiment, pas seulement comme l'un des membres de la famille.

Bien sûr, tu peux laisser ici des messages à Eliot. Moi aussi, je me demandais ce qu'il devenait. Je suis heureux de son message, et du tien.

Anonyme a dit…

Moi aussi RAnnieB, je sui toujours heureux de te retrouver ici ou sur un autre blog.

Bon week end RAnnieB

Bon week end Alcib

Eliot

Alcib a dit…

Eliot : Je suis content de favoriser les échanges. On l'a si souvent fait pour moi, quand Alexander ne pouvait pas m'écrire directement, par exemple. Bon week-end !

Alcib a dit…

Bon week-end, Eliot ; bon week-end, RAnnieB...
Cela me rappelle une vieille émission de télévision aux États-Unis : The Waltons racontait la vie d'une famille nombreuse établie dans une modeste maison sur une montagne de Virginie, je crois, the Walton Mountain...
Chaque émission se terminait à peu près de la même façon. On voyait le soir la maison de l'extérieur et on voyait à l'étage s'éteindre l'une après l'autre la lumière aux fenêtres des chambres pendant que l'on entendait les enfants, les parents : « Good night, Daddy », « Good night, Mary-Helen », Good night, Jason », « Good night, Jim Bob », Good night, John Boy », etc.

Michèle a dit…

Bonjour ! Je suis une dame de 70 ans, en Provence, et je découvre votre blog. Alexandre le Grand est mon personnage historique préféré. J'aime la sensibilité de votre écriture, votre blog est pour moi comme l'odeur des roses. Mimi.

Alcib a dit…

Michèle : Je suis ravi de vous accueillir comme nouvelle lectrice de ce blogue et je vous remercie infiniment de votre commentaire : il me touche beaucoup.
Peut-être avez-vous pu comprendre que la rose était la fleur préférée d'Alexander et qu'elle représentait pour lui beaucoup plus qu'une fleur parmi les autres. Chaque jour, pendant plus d'un an, je lui envoyais au moins une rose (virtuelle). En fait, je lui en envoyais une avec chaque message ; certains jours, il pouvait en recevoir plusieurs. Encore maintenant, quand j'écris à des proches d'Alexander, je joins toujours une rose virtuelle.

Vous avez de la chance de vivre en Provence ! Ces derniers jours, je regardais à la télévision des entretiens télévisés qui avaient été enregistrés chez vous, à Hyères, notamment
J'ai un très bon ami en Provence (à Aix), et quelques autres qui y vont régulièrement ; il serait temps que j'y retourne moi-même... J'avais une lectrice assidue qui vit à Avignon ; je ne sais pas si elle continue de me lire.

À regarder vivre quelques personnes autour de moi, je constate que les chiffres ne veulent pas dire grand-chose ; je pense par exemple à quelqu'un qui a 79 ans et qui vit pleinement ce qu'elle a envie de vivre (elle a encore une voiture sport). Je pense que votre âge vous situe dans la moyenne supérieure des lecteurs de ce blogue ; je crois pouvoir affirmer que les lecteurs ont entre 17 et 97 ans.

Je viens de mettre en ligne un commentaire au sujet d'Alexandre le Grand, à la suite d'un article plus ancien. Dans mon prochain billet, je mettrai un lien vers cette page.