lundi 20 juin 2011

Rendez-vous manqués

J'avais l'intention d'écrire un billet pour souligner, ce dimanche, la fête des Pères mais, vraiment, je n'étais pas inspiré. Je n'aurais pu que rappeler cette fête du 15 juin 2008, la première que j'aie soulignée avec Alexander, sans savoir qu'elle serait aussi la dernière. Je retiens principalement l'amour d'Alexander pour son père, la fidélité envers ceux qu'il aime. Je suis encore très ému en pensant que, sur la tombe de son père, Alexander lui avait parlé de moi ; il m'avait dit au retour que son père approuvait son choix car il voulait d'abord que son fils soit heureux et qu'il était persuadé qu'il le serait avec moi.

J'ai été tenté de rédiger quelques lignes pour évoquer notre dernière conversation en direct, le 20 juin 2009, sans savoir qu'elle serait la dernière, mais c'est encore trop douloureux. Non que la conversation elle-même ait été difficile ; ce qui fait si mal c'est de penser que nous avions mis fin à cette conversation, persuadés que nous allions la poursuivre le lendemain, le surlendemain, les jours, les semaines, les mois suivants... Le dialogue s'est poursuivi jusqu'au 7 juillet, mais pas directement : Docteur Jane lui imprimait les longs messages que je lui écrivais quelques fois par jour, accompagnés toujours d'une rose virtuelle et, souvent, de photos que je prenais au cours de mes promenades et qui le faisaient rêver à sa venue à Montréal. Chaque jour, plusieurs fois par jour à l'occasion, Docteur Jane me rédigeait ses réponses et me donnait des nouvelles de toute notre petite famille.

Je ne peux pas oublier non plus qu'un autre Alexander, qui connaissait notre Petit Prince, m'écrivait l'année dernière à cette date pour me dire qu'il allait subir une opération et qu'il ne pourrait pas m'écrire durant quelques semaines. Je n'ai pas de nouvelles depuis. Chaque jour, je pense aussi à lui, à son ami Maurice.

Je m'inquiète au sujet de la santé de personnes que j'aime. Je crois que je devrais aussi commence à m'inquiéter au sujet de ma propre situation.

4 commentaires:

Chroniqueur a dit…

Oui, Alcib, il est temps, grandement temps, que tu t'occupes, comme tu le dis, de ta propre situation. Appelle-moi « grande personne » si c'est ce que tu penses; moi, c'est l'affection que j'ai pour toi qui me dicte ces quelques lignes.

Alcib a dit…

RPL : Merci. Oui, je crois que tu as raison. Même si je ne réussis pas très bien dans certains aspects de la vie en société, j'ai déjà été une grande personne. Nous en avions parlé, Alexander et moi.
Dès le début de nos conversations, sans savoir encore vraiment qui il était, je lui ai dit que, par exemple, je n'avais jamais été habile pour gagner de l'argent et pour le faire fructifier ; Alexander m'avait répondu : « Moi non plus, sauf que j'ai la chance d'être né au bon endroit. »

Je sais à peu près ce que, idéalement, je devrais faire, mais je ne sais pas trop encore par où commencer. Et puis je ne vis pas dans un monde « idéal » : les solutions ne sont jamais toutes faites ; il faut les créer jour après jour.

Merci de ton affection, réciproque.

dieudeschats a dit…

J'ai pensé à vous à toi et à Alexander aujourd'hui en lisant l'annonce de l'érection d'une statue d'Alexandre le Grand à Skopje :
http://www.lesoir.be/lifestyle/2011-06-21/macedoine-une-statue-geante-d-alexandre-le-grand-erigee-a-skopje-846798.php
(j'ignorais la "guégerre" entre Macédoine et Grèce à son sujet...)

Alcib a dit…

Dieudeschats : Merci. J'avais lu quelque chose au sujet de cette statue, il y a quelques semaines déjà, puis j'avais oublié (je n'ai vraiment pas l'excellente mémoire d'Alexander)...
Les rapports entre la Grèece et la Macédoine n'ont jamais été très harmonieux.
Avant l'arrivée d'Alexandre le Grand, les Macédoniens étaient plus ou moins considérés comme des barbares par les Athéniens.
Alexandre n'était pas le bienvenu à Athènes.
Les Grecs se sont ensuite enorgueillis de la gloire d'Alexandre le Grand, mais je ne suis pas sûr que la Macédoine ait vraiment gagné en estime de la part des Athéniens.
Je ne suis pas très fort en histoire ou en géopolitique, mais les choses ont beaucoup bougé dans cette région au cours des siècles.
Une partie de la Macédoine d'alors se trouve dans la Grèce actuelle, une autre dans l'ex-Yougoslavie.
La Grèce souhaite que cette partie de l'ex-Yougoslavie renonce à ce nom de Macédoine, considérant que ce nom leur appartient, étant associé à leur histoire...