Il y a deux ou trois jours, en marchant vers la Grande Bibliothèque où je me rends au moins une fois par semaine, je pensais à l'anniversaire de naissance d'Alexander, dont la date approchait ; je me disais que j'irais chercher de jolies roses. Arrivé à la bibliothèque, avant d'aller chercher les documents que j'avais réservés, je me suis dirigé, comme je le fais toutes les fois, vers un grand présentoir de livres de toutes catégories. J'y jette toujours un coup d'œil rapide et il m'arrive de faire là des découvertes très intéressantes. Il y a là des parutions récentes, mais pas uniquement ; aussi bien des romans que des livres de recettes, des livres sur les musées ou sur l'architecture, des manuels d'utilisation de logiciels, des essais sur la santé physique ou mentale, des biographies, etc.
Or, cette fois-ci, il y avait devant moi un livre sur les roses. Déjà, au cours des deux ou trois dernières années, j'avais emprunté quelques livres sur les roses, ce qui était une autre façon pour moi d'approfondir ma connaissance de l'univers d'Alexander. Je n'avais jamais vu celui-ci ; je l'ai saisi, feuilleté, j'ai lu quelques lignes au hasard des pages... Les illustrations étaient belles, non pas des photos mais des dessins très réussis, sans doute à l'aquarelle ; on aurait cru respirer leur parfum... J'ai décidé de l'emprunter ; je l'ai mis sous mon bras et je suis allé chercher les deux autres livres qui m'attendaient.
L'un qui aurait beaucoup intéressé Alexander, s'il ne l'avait pas déjà dans sa bibliothèque : un très beau livre d'Édouard Brasey, La Grande Encyclopédie du merveilleux.
Je ne vois pas comment Alexander aurait pu passer à côté d'une telle encyclopédie qui présente « les peuplades féeriques, elfes, lutins, sirènes ou nains, les bêtes terrifiantes comme les dragons, les licornes, les griffons, les gargouilles, mais aussi les créatures de la nuit, les loups-garous, les vampires, les trolls, les cyclopes, les géants, les orques, les titans... » (présentation de l'éditeur). Mais comme cette édition est sortie à l'automne 2012 (j'ai demandé à la bibliothèque d'en faire l'achat ; depuis, je ne suis pas seulement le premier à l'avoir emprunté, plusieurs fois, mais le seul à l'avoir fait jusqu'à présent), Alexander devait avoir l'édition précédente, la « petite » Encyclopédie...
En possession de mes trois livres (l'autre est un livre sur Luca Penni, un peintre disciple de Raphaël, récemment exposé au Prado, puis au Louvre), je me suis dirigé vers un poste libre-service pour y enregistrer mes emprunts. Tout allait bien pour les deux livres que j'avais réservés, mais le système informatique refusait de me laisser emprunter le livre sur les roses. J'ai essayé plusieurs fois et j'obtenais toujours le même message, demandant de me présenter au comptoir du prêt. Il y avait une longue file d'attente ; je me suis plutôt présenté à l'accueil en demandant pourquoi je ne pouvais pas emprunter ce livre. La préposée a regardé le code à l'endos et m'a vite répondu que ce livre avait été « retiré de la collection de prêt et de référence » ; il avait été mis en vente ; quelqu'un l'avait acheté, il y a quelques mois, et il a été déposé récemment sur un présentoir de la bibliothèque. « Vous n'avez pas besoin de l'emprunter ; ce livre est à vous... pour toujours », a-t-elle ajouté avec un grand sourire.
Je suis rentré chez moi tout joyeux. Non seulement je recevais en cadeau un livre qui m'intéressait beaucoup, mais puisque j'avais pensé aux roses avant d'entrer à la bibliothèque, que j'avais l'intention d'en acheter pour Alexander, je me suis dit que, très certainement, il ne pouvait s'agir que d'un clin d'œil d'Alexander pour signifier qu'il est là, toujours présent, qu'il peut lire mes pensées et, même, intervenir dans ma vie.
Un peu plus tard, en parlant à ma voisine, je lui ai raconté cet événement. Spontanément, sans aucune hésitation, elle s'est exclamée : « C'est un signe d'Alexander ! »
Il y a exactement trente-et-un an naissait en Angleterre ce petit ange qui allait devenir ce garçon merveilleux qui a transformé ma vie et que, en attendant de nous voir réunis sur son étoile, j'aimerai jusqu'à mon dernier souffle.
Hier soir je suis allé acheter des roses, roses comme celles qu'il m'a envoyées, comme celles, virtuelles, que je lui envoyais tous les jours. Elles sont magnifiques !
6 commentaires:
Quel plaisir ce matin! Cela faisait quelques lunes que je ne m'étais pas arrêté pour lire les billets de mes amis.
Tout comme pour moi je crois, l'hiver avait eu raison de leur inspiration.
Je suis très heureuse de voir que tu t'es remis à l'écriture Alcib. As-tu retrouvé ta connection et un ordi fonctionnel ou tu rédiges tes billets de la grande bibilothèque ?
Si mon souvenir est bon ce n'est pas la première fois qu'Alexander te fait un tel clin d'oeil.
Prends bien soin de toi.
Bonjour RAnnieB : Je suis aussi très heureux de retrouver mes lecteurs et lectrices, et surtout toi, lectrice et amie fidèle.
Je ne sais pas encore si je pourrai écrire régulièrement, mais je vais essayer. Je n'ose pas trop en faire la promesse car, des derniers temps, j'ai parfois eu du mal à les respecter. Alexander ne serait pas fier de moi, lui qui se faisait un point d'honneur de respecter les siennes ; et quand ce lui était impossible, il le ressentait comme une faille dans son intégrité et en était vraiment malheureux.
En effet, ces dernières semaines, j'ai plusieurs fois eu l'occasion de croire qu'Alexander m'envoyait des messages. Il avait promis qu'il le ferait, alors...
J'espère que, malgré tout, l'hiver n'a pas été trop dur pour toi et les tiens. Bientôt, tu pourras sans doute refaire une beauté au jardin et rouvrir la piscine...
J'ai en effet connu divers problèmes avec mes ordinateurs ; quand ce n'était pas l'un c'était l'autre. J'ai pourtant besoin des deux. Le plus vieux ne va pas sur Internet ; si c'est l'autre qui est en panne, ça va mal...
Je t'écrirai au cours des prochains jours pour te donner un nouveau numéro de téléphone.
À bientôt. Bises.
Beau (et touchant) billet. Tu en as eu de la chance, avec la GB ! Plus de chance que moi, avec mes rosiers: j'ai beau en planter, des rustiques en plus, je finis toujours par les perdre... Je me rabats sur ce qui pousse, même quand il neige en juillet ;-)
Merci Richard. J'espère que cette année tu réussiras à respirer dans ton jardin le parfum des roses.
Désolé pour le retard à publier ton commentaire : mon ordinateur a encore fait des siennes.
Bonsoir Alcib!
Il y a trop longtemps que je ne suis pas passée par ici... Mais ce texte vient me rappeler que la vie est pleine de clin d'oeil qu'il suffit de savoir décoder.
C'est une belle histoire que tu racontes ici.
J'espère que tu vas bien.
Amitiés,
Julie
Bonjour Julie, et merci.
Je me fais rare aussi, même chez moi.
Je suis passé chez toi il n'y a pas très longtemps, mais, contrairement à mon intention, je n'y suis pas passé depuis un moment. Je vais tenter de retrouver les sentiers qu'il me faisait plaisir d'arpenter.
Bonnes vacances, si tu en as.
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