Comme des centaines de millions de personnes dans le monde, j’ai appris hier avec stupéfaction la mort de Michael Jackson. À l’exception de quelques membres de son entourage immédiat, peut-être, personne ne pouvait prévoir la mort à cinquante ans du roi de ma musique pop. La nouvelle semble s’être répandue comme une traînée de poudre.
Je n’étais pas particulièrement amateur de la musique de Michael Jackson, non par choix en faveur d’autres musiques du genre, mais simplement parce qu’à l’époque où Michael Jackson est arrivé et, durant de très nombreuses années après, chez moi j’écoutais principalement de la musique classique. J’ai tout de même beaucoup entendu de chansons de Michael lorsque je sortais dans les endroits publics, en particulier dans les quelques boîtes où j’allais voir danser les autres. Au début, je reconnaissais des chansons sans même savoir qui les chantait et, du jour où j’ai pu mettre un nom sur cette voix hors du commun, je ne l’ai jamais oublié. Par la télévision, je ne pouvais pas non plus passer à côté de ce phénomène qu’était déjà Michael Jackson et je dois dire que sans me ruer chez les disquaires chaque fois que sortait un disque ou une nouvelle vidéo, le personnage ne pouvait passer inaperçu, même pour moi. Depuis sa toute première enfance, ce garçon était doué d’un talent exceptionnel et il a su l’exploiter de manière prodigieuse.
Rassurez-vous, je n’essaierai pas de faire un rappel de la carrière de Michael Jackson ; d’une part, à moins de recopier du texte trouvé ailleurs, j’en serais bien incapable et, d’autre part, on trouvera partout sur Internet ce genre de renseignement. Très conscient du rôle immense qu’aura joué Michael Jackson dans l’histoire de la musique moderne, au même titre qu’Elvis Presley et quelques autres (non, je regrette d’en décevoir certains, je ne pense pas du tout à Johnny Halliday), je pense aussi à ce qu’il lui en a coûté, personnellement, pour exploiter à l’extrême sa créativité et connaître le succès planétaire.
Ce qui pour moi est le plus triste dans la disparition subite de Michael « Bambi » Jackson, cet enfant prodige et génie de la musique, ce n’est pas la perte pour le monde de la musique et ses admirateurs ; ce que qui me fait le plus de peine, c’est le départ trop tôt de cet enfant qui a mal grandi parce que, selon moi, il était mal parti. Ce garçon m’a toujours donné l’impression d’une biche aux abois, d’un animal traqué, qui était tenté, et il en avait le talent, d’en faire trop en public pour compenser un mal-être intérieur.
Il a très rapidement connu la célébrité et la gloire. Bien des gens auront cru au génie musical de M. Jackson ; c’était facile, c’était évident. Mais combien auront su comprendre le garçon blessé ? Combien, dans son entourage, auront su croire à Michael le petit garçon ? A-t-il jamais eu près de lui quelqu’un qui sache l’écouter, le comprendre vraiment ? Est-il jamais arrivé à ce garçon de se sentir totalement accepté et aimé, vraiment confirmé dans son être le plus intime, le plus profond ? Aura-t-il jamais eu l’occasion, seul ou avec des gens qui l’aimaient, de prendre conscience de ce qu’il était au fond de lui-même, d’entrer en contact avec son être essentiel ? Sans vouloir faire de psychologie de cuisine ni vouloir proposer un sens à l’expérience d’un autre, l’essentiel, pour moi, il est là.
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