lundi 27 novembre 2006

Il est revenu...

Il y a deux ou trois jours, j'ai ajouté dans la colonne de droite de ce blogue le lien vers le photoblogue de Thomas, ce jeune homme de Bruxelles qui fait de si belles photos. Depuis lors, si l'on cliquait sur le lien ou si l'on essayait d'y arriver en inscrivant directement l'adresse dans la fenêtre du navigateur, on tombait sur un message d'erreur. Je craignais d'avoir bousillé le photoblogue de Thomas. Heureusement, ce n'était pas le cas : il y a ajouté plusieurs photos nouvelles ; vous le trouverez ici.

dimanche 26 novembre 2006

Parlez-vous l'occitan ?

En soirée, je suis allé faire une promenade (virtuelle) en Provence. Vous vous souvenez de Poeri, dont j'ai un peu parlé le 26 novembre 2005 et le 9 août 2006, mais dont je ne parle pas trop souvent, un peu par pudeur (il m'en reste un peu) et pour ne pas blesser sa modestie. Poeri m'a salué sur MSN pour me dire qu'il avait fait une promenade en ville et qu'il avait pensé à moi car les rues d'Aix-en-Provence sont illuminées pour annoncer Noël et qu'il aurait souhaité que je puisse voir comment c'était joli. C'est dommage que je ne puisse pas être là pour voir cela mais, comme le disait Poeri, j'y suis, en quelque sorte car il est là, lui, et le voit en pensant à moi : peut-on dire quoi que ce soit de plus adorable ?
Pour que je puisse tout de même me faire une idée, nous avons cherché sur Internet des photos de la ville ; il été intéressant de trouver des caméras branchées sur les rues de la ville et diffusant sur Internet leurs images en direct. Poeri m'a proposé cette image, qui avait été prise l'an dernier et publiée ici :

Et j'ai trouvé celle-ci :

Sur ce même site, je suis allé voir d'autres photos d'Aix-en-Provence ; ce ne sont pas celles que l'on voit le plus souvent, mais elles sont assez invitantes pour donner envie de s'y promener, seul ou avec un ami pour échanger des réflexions ou poursuivre la conversation.

Celle de l'ancienne prison que, lorsque je suis venu à Aix-En-Provence alors que j'avais 20 ans, un garçon avec qui j'amorçais une relation amoureuse avait voulu me montrer, en précisant que Charles Trenet y avait été emprisonné plusieurs années plus tôt pour une histoire de... garçon.

Évidemment, on ne peut aller à Aix-en-Provence dans les semaines qui précèdent Noël sans penser aux santons aussi célèbres que le nougat de Montélimar (j'avais appris, lors de mon passage dans cette ville qu'il fallait en rapporter).

Ceux-ci sont de Toulon.

On a repris au Québec la tradition provençale et, à Saint-Joseph-de-la-Rive, dans la magnifique région de Charlevoix, pays de Félix-Antoine Savard, auteur de Menaud, maître draveur (publié en 1937, de la trempe du Maria Chapdelaine, de Louis Hémon, équivalent au Québec des romans de Marcel Pagnol), des Québécois créent les santons de Charlevoix.

Mais on ne peut non plus aller en Provence sans entendre la langue du pays. Poeri pense à tort que je me moque de son accent du Sud : pas du tout, car selon moi il n'a pas du tout d'accent ; et s'il en avait un, il ne ferait qu'ajouter à son charme. La langue du pays, outre le français, c'est bien sûr l'occitan. Je n'essaierai pas de vous parler de cette langue ; j'en serais bien incapable. Il suffit de voir sur la carte ci-dessous pour voir les différents dialectes de cette langue pour que l'on s'y perde aussitôt si l'on n'a pas fait des études spécialisées en linguistique.

Poeri me disait cependant que si je veux aller marcher dans la campagne provençale et pouvoir m'adresser aux chèvres et aux moutons de rencontre, il me faudrait apprendre l'occitan ; je crois que j'essaierai de mefaire comprendre autrement.

Sur le plan musical, Poeri m'a fait découvrir un groupe de jeunes de Marseille qui font de la musique provençale actuelle et chantent souvent en occitan. Il s'agit du groupe Dupain, que l'on pourra voir brièvement sur le site de TV5.

Je ne peux malheureusement pas vous faire entendre ce que Poeri m'a permis d'écouter, car je ne sais pas comment convertir un fichier musical de manière à pouvoir l'afficher ici. J'ai toutefois trouvé sur Radio.Blog.Club quelques chansons tirées du disque Les Vivants de ce groupe. Les voici :








samedi 25 novembre 2006

Fête à Versailles

Joyeux anniversaire, Guillaume !

L'ampleur de la fête n'a pas dû égaler celles que donnait Louis XIV quand il y était, car mon ami Guillaume, qui célébrait ce 25 novembre un anniversaire de naissance, recevait des amis, mais il devait aller dormir assez tôt car il reprenait le travail dimanche matin, 26 novembre. Même s'il lui reste quelques années avant d'atteindre la trentaine, Guillaume aime bien arriver au travail en forme et, par conséquent, dormir le nombre d'heures nécessaire.

La dernière fois que j'ai vu Guillaume, c'était chez lui, à Versailles, il y a déjà 5 ans. Nous nous étions levés tôt car nous voulions visiter le château ; nous n'avions pas pu le faire car les employés étaient en grève. Nous avions remplacé la visite du château par celle de ses jardins. Puis nous nous étions dirigés vers cette statue équestre de Louis XIV devant laquelle nous avions donné rendez-vous à Sébastien, venu de Plaisir pour déjeuner avec nous. Nous avions mangé des crêpes et bu du cidre ; puis Sébastien avait repris le train pour rentrer chez lui. Guillaume et moi étions partis chez lui pour ramasser mes valises, puis il m'avait conduit à la gare où, en fin d'après-midi, je prenais le train pour Paris. Je dînais le soir chez un ami et le lendemain, très tôt, je quittais ma chambre près de l'Opéra Garnier pour me diriger vers l'aéroport...

Guillaume, il faudra que je revienne avant que tu ne quittes Versailles, car je n'ai pas encore visité le château. En attendant, tous mes meilleurs voeux.

vendredi 24 novembre 2006

Un prénom qui sent bon

La publicité, c'est bien connu, fait vendre des produits ou des services. Le consommateur, lui, quand il achète, bien souvent, il achète du rêve. Quand on achète un produit de telle marque plutôt que telle autre, c'est que l'on choisit une part de rêve, un style de vie que la publicité a su nous faire désirer.

Les publicitaires auront beau dire que la publicité vise à faire connaître l'existence du produit, il n'en reste pas moins que cette prétendue « information » n'est pas neutre. Cette photo, par exemple, que veut-elle nous faire connaître, selon vous ?


Pour ma part, je n'ai jamais été insensible à cette image ; chaque fois que je la vois, une douce émotion m'envahit, une vague de tendresse me transporte. C'est qu'en voyant cette image, je ne peux m'empêcher de penser à un charmant garçon que je connais depuis six ans et qui a été mon voisin durant cinq ans. Depuis un peu plus d'un an, son métier l'a conduit dans cette ville des États-Unis où le jeu et les grands spectacles génèrent beaucoup d'argent. Mais durant les cinq années où il a été mon voisin immédiat, il a été plus qu'un voisin, mais une véritable présence, vive et affectueuse. Combien de fois l'aurai-je vu ainsi, assis chez moi, très souvent, avec cet air faussement crâneur et cette coiffure qui n'a rien d'ordonné !

La ressemblance entre cette image d'un mannequin dont j'ignore le nom et celle de mon « voisin » à certains moments est frappante. Mais en plus, cette image publicitaire fait la promotion d'une eau de toilette que j'ai souvent été tenté d'acheter, en partie parce qu'elle se présente sous le prénom de mon charmant voisin.

L'été dernier, je voulais acheter une eau de toilette, sans savoir exactement ce que j'allais choisir. Ces dernières années, il me semble avoir plus de mal à trouver une eau de toilette qui m'aille ; il m'est arrivé à quelques reprises d'acheter une eau de toilette que j'aimais et de me rendre compte quelques jours plus tard qu'elle réagissait mal sur ma peau. Au comptoir de la parfumerie masculine de ce grand magasin où l'on peut tester à peu près toutes les grandes marques, j'étais en train de regarder un produit assez récent quand un beau jeune vendeur, très élégant, est parti d'un comptoir un peu plus loin où il plaisantait avec une collègue pour venir me vanter les qualités de cette nouvelle eau de toilette. Il l'aimait lui-même tellement qu'il n'hésitait pas à m'encourager à l'acheter, même s'il était engagé pour vendre les produits d'une autre marque. Il m'a bien sûr convaincu, sans difficulté, d'ailleurs, car j'étais prêt à acheter du rêve et celui qu'il m'offrait me plaisait beaucoup.

Je vous dirai plus tard, dans un autre billet, le nom de l'eau de toilette que j'ai achetée ce jour-là. Mais celui qui me l'a vendue était représentant de la marque que l'on trouve sur la photo ci-dessous ; j'ai eu droit, bien sûr, à quelques échantillons des produits de cette marque, qui est aussi le prénom de ce jeune homme qui fut mon charmant voisin, qui ne l'est plus, mais qui n'en continue pas moins d'être charmant.

jeudi 23 novembre 2006

Adieu !

1er octobre 1930 - 23 novembre 2006

Adieu, Philippe Noiret.
L'émotion est grande à l'annonce de votre départ.
Vous aurez si bien contribué à rendre cette vie
encore plus belle.
Merci .

mercredi 22 novembre 2006

Chauve qui peut...

Dieu n'a fait que quelques belles têtes ; sur les autres, il a mis des cheveux... dit-on.


Ce n'est sûrement pas Harry Roselmack, présentateur de télévision sur TF1, qui dirait le contraire.

Sur ses Chemins de Poussières, Olivier de Paris aborde le sujet sans couper les cheveux en quatre.

Des goûts variés...

Longtemps, je n'ai écouté que de la musique classique. C'était une façon de maintenir ou de retrouver ma sérénité et mon équilibre émotionnel. C'était aussi, je crois, ma façon de prendre mes distances de la chanson après avoir brièvement tenté de devenir chanteur moi-même.

Si j'oublie les quelques occasions où, avec des amis ou des collègues de travail, nous écoutions durant quelques minutes ou quelques heures des chansons anciennes ou d'autres à la mode, je n'écoutais pratiquement que de la musique classique. Du moins, je n'achetais que cela et, chez moi, je ne syntonisais que la chaîne classique de Radio-Canada. Ce n'est qu'il y a un peu plus de cinq ans, depuis mon abonnement à Internet en fait, que je me suis remis à écouter autre chose que de la musique classique. Grâce à Internet, j'ai été en contact avec des jeunes d'un peu partout, aussi bien à Moscou, en Inde, en Amérique latine, qu'au Québec, en passant par la France, l'Italie... En m'intéressant à eux, je me suis un peu intéressé à ce qu'ils aimaient et j'ai ainsi découvert énormément de musique que je ne connaissais pas, dont j'ignorais même l'existence.

Quand un garçon de Québec a aménagé dans l'appartement voisin du mien, il était chez moi tous les jours et, en jeune homme curieux et grand amoureux de musique, il m'en a fait écouter énormément. J'en suis très heureux. Depuis un peu plus d'un an, bien des choses ont changé dans ma vie et j'ai moins souvent l'occasion de découvrir de nouvelles musiques, mais j'en écoute constamment, pas de la meilleure façon, car je fais jouer des dizaines et des dizaines de pièces sans écouter toujours vraiment.

Quand j'écoute ainsi de la musique, en travaillant ou en faisant autre chose, je n'écoute pas toujours les paroles des chansons, paroles qui dès lors n'ont plus d'importance ; je porte attention au rythme et aux sonorités, surtout. Et je dois dire que si mes perruches n'aiment pas la musique que je choisis, je devrai vite en changer. Comme moi, cependant, elles sont très éclectiques et il leur importe peu que les paroles soient en français, en anglais, en italien, en portugais ou en russe...

Parmi les chanteurs qu'elles aiment bien, même si je ne leur en présente pas souvent, il y a Bryan Adams, un chanteur canadien, anglophone donc.

Si vous ne le connaissez pas vraiment, vous l'avez peut-être entendu dans le film Don Juan de Marco ; voici cette chanson :



En voici une autre :



Et pour bien vous faire entendre que j'écoute des musiques très variées, voici une autre chanson, interprétée par un groupe russe, que m'a fait découvrir Olivier C., de la région parisienne. L'adolescent en moi aime bien la faire jouer en boucle à l'occasion.



mardi 21 novembre 2006

Quelle voix !

Connaissez-vous cette jeune femme ? Je ne la connais pas personnellement mais il y a plusieurs années que je l'écoute.

Je ne peux pas vraiment dire que je l'aime, puisque je ne la connais pas. Néanmoins, je peux dire que j'aime ce que je connais d'elle, et ce que je connais d'elle, surtout, c'est sa voix.

Rassurez-vous, je ne vous ferez pas une chronique musicale. J'adore la musique sans la connaître, un peu comme un enfant aime son institutrice... ou son instituteur. Certaines de mes consoeurs et certains de mes confrères, dont René et Simeric, pourraient vous en parler avec intelligence et finesse.

Pour ma part, je veux simplement vous faire entendre la voix de cette soprano française, que j'ai beaucoup écouté sur disques. Je n'ai cependant trouvé sur Radioblogclub que cet « air des clochettes », tiré de Lakmé, de Léo Delibes ; je vous présente Natalie Dessay.



lundi 20 novembre 2006

Synchronicité

Je ne crois pas être superstitieux, bien que, souvent, j'agisse comme si je l'étais ; ce doit être cela, le pari de Pascal : ne pas croire en Dieu, mais faire comme s'il existait...

Quand je prononçais le mot « hasard » devant certains de mes amis, ils me corrigeaient immédiatement en me disant que « le hasard n'existe pas ». J'en suis venu à croire aussi qu'il existe quelque chose comme un inconscient collectif, une énergie universelle et que par nos pensées plus ou moins conscientes, nous attirons ou nous suscitons des « coïncidences », la manifestation quasi-simultanée d'idées, d'événements associés à nos pensées... C'est ce qui fait dire à certains qu'il faut être prudent en exprimant nos souhaits, car ils pourraient bien se réaliser. Carl Gustav Jung s'est intéressé à la question de la synchronicité.

Combien de fois il m'est arrivé d'être en train d'écrire et, au moment d'écrire le mot « téléphone », par exemple, la sonnerie du téléphone retentit, ou encore quelqu'un à la radio ou à la télévision prononce le mot « téléphone » au moment exact où je m'apprête à l'écrire... Je suis ouvert à ce genre d'idées, tout en étant très pragmatique. Un jour, un ami me demanda ce que cela signifiait quand une ampoule était grillée ; je lui ai répondu qu'il était temps de la changer, tout en étant conscient que certains veulent voir dans une ampoule qui s'éteint le signe d'une mauvaise nouvelle. Cependant, il y a quelques années, un de mes amis est mort du cancer au moment où je m'apprêtais à aller le voir pour lui remettre une lettre que j'avais rédigée à son intention au cas où il ne serait pas en état de me recevoir ; dans les jours qui ont suivi, alors que je sentais fortement sa présence autour de moi, toutes les ampoules de l'appartement ont grillé l'une après l'autre, comme pour me signifier qu'il était vraiment là...

Hier, j'ai choisi de rédiger ici quelques lignes au sujet du Miserere de Gregorio Allegri. Rien dans l'actualité ne me fournissait de raison de parler de cette oeuvre, de ce compositeur ; rien, sinon un enchaînement de souvenirs, de pensées, de regrets aussi, peut-être.

Or voilà qu'en cette fin de dimanche, je retrouve sur MSN un ami français que je n'ai jamais rencontré encore en chair et en os, mais avec qui j'ai souvent dialogué sur Internet, qui a obtenu de moi de nombreuses confidences et qui a si bien su m'écouter et me comprendre. Nous avons souvent ri aussi, joué avec les mots, avec la langue... Cet ami est musicien, maître de musique, un grand artiste dans l'âme, un esthète cultivé... Or, il y avait plus d'un an que je n'avais eu de ses nouvelles ; et voilà qu'il réapparaît le lendemain du jour où je parlais ici du Miserere d'Allegri, alors que, sans encore connaître l'existence de mon blogue, il m'annonce qu'il a fait, au cours des derniers mois, des concerts où, avec l'ensemble dont il fait partie et qui a mérité quelques Victoires de la musique pour la qualité de ses enregistrements, il a interprété les Leçons de ténèbres et le Miserere... de Michel-Richard de Lalande. Il aurait bien pu jouer n'importe quelle autre musique, baroque ou classique, mais c'est le Miserere qu'avec ses collègues il a interprété...

Merci Frédéric, pour les belles images, notamment ces photos des signatures de Louis XIV et de sa famille que tu as pu recueillir au cours de tes recherches.

dimanche 19 novembre 2006

Sur la Terre, comme au Ciel...


Les papes ont souvent été de grands monarques, exerçant un pouvoir absolu sur les gens et sur l’univers qu’ils pouvaient contrôler. À ce titre, ils ont souvent été les détenteurs de richesses inestimables et d’œuvres des plus grands artistes.

Urbain VIII, qui fut ami de Galilée et qui pourtant n’hésita pas à laisser condamner son ami scientifique pour sauver sa peau papale, avait le sens de la famille, au point de nommer ses neveux à tous les postes importants ; s’il l’avait pu, il aurait sans doute instauré la papauté de père en fils. Comme la plupart des papes, il avait le goût du pouvoir, le goût des richesses et de l’exclusivité.

Il avait commandé au compositeur Gregorio Allegri un Misere pour les offices de la Semaine Sainte à la Chapelle Sixtine et il était interdit d’en plublier la partition ou d’exécuter l’œuvre à l’extérieur du Vatican.



Or, un jour, un jeune compositeur dont vous avez sans doute déjà entendu le nom, Wolfgang Amadeus Mozart, se trouvait à Rome avec son père, alors qu’il avait quatorze ans. Avec son père, il se rendit à la Chapelle Sixtine, entendit le Miserere et, rentrant à sa chambre, retranscrivit de mémoire l’œuvre de Gregorio Allegri. Grâce à Mozart, on put découvrir Allegri et son Miserere.

Il y a plusieurs années, mon Premier Grand Amour, qui vivait alors à New York, m’appela un jour de novembre et me dit qu’il fallait que j’achète un disque, enregistré par le St John’s College Choir, de Cambridge, et qui contenait un Miserere que je devais absolument écouter. Le lendemain, je me levai tard et au réveil, j’ouvris la radio et, quelques minutes après, on parla de ce Miserere, que l’on fit jouer. Comme coïncidence, on pouvait difficilement faire mieux. J’écoutai religieusement cet air, triste, mais (et) sublime. Quelques heures plus tard, j’allais acheter le disque. Je crois encore qu’il s’agit de l’un des plus beaux airs jamais composés : il faut l’écouter et le réécouter, chanté par de jeunes garçons à la voix on ne peut plus pure.


jeudi 16 novembre 2006

Chanson pour elle - Verlaine

Tu m'as frappé, c'est ridicule,
Je t'ai battue et c'est affreux :
Je m'en repens et tu m'en veux.
C'est bien, c'est selon la formule.

Je n'avais qu'à me tenir coi
Sous l'aimable averse de gifles
De ta main experte en mornifles,
Sans même demander pourquoi.

Et toi, ton droit, ton devoir même,
Au risque de t'exténuer,
Il serait de continuer
De façon extrême et suprême...

Seulement, ô ne m'en veux plus,
Encore que ce fût un crime
De t'avoir faite ma victime...
Dis, plus de refus absolus,

Bats-moi, petite, comme plâtre,
Et ensuite viens me baiser,
Pas ? Quel besoin d'éterniser
Une querelle trop folâtre.

Pour se brouiller plus d'un instant,
Le temps de nous faire une moue
Qu'éteint un bécot sur la joue,
Puis sur la bouche en attendant.

Mieux encor, n'est-ce pas, gamine ?
Promets-le moi sans biaiser.
C'est convenu ? Oui ? Puis-je oser ?
Allons, plus de ta grise mine !

dimanche 12 novembre 2006

Casto Divo

J'aime beaucoup les mots. Il m'est souvent arrivé de sentir avec eux une belle complicité...

Les mots sont des outils extraordinaires lorsqu'il s'agit d'exprimer des idées, des plus simples aux plus complexes. Toutefois, lorsque les émotions s'en mêlent, les mots parfois s'embrouillent. Et ce n'est pas parce que le mot « émotion » contient le vocable « mot » que le mot et l'émotion sont toujours à l'aise l'un avec l'autre.

Ces derniers jours, les mots et moi n'étions pas toujours sur la même longueur d'ondes. Cela dépendait un peu du contexte, des circonstances ; j'ai été invité à m'adresser à deux groupes d'étudiants universitaires, de premier et de deuxième cycle, et là je n'avais pas de difficulté à trouver les mots qu'il fallait. Mais dans ma vie personnelle, les mots semblaient vouloir me bouder. Et pourtant, je ne crois pas leur avoir fait de mal.

Étrangement, ces jours derniers, j'ai eu envie de chanter, ce qui ne m'était pas arrivé depuis très longtemps. Il y a des années que je n'ai plus chanté, même pas sous la douche. Est-ce le corps ou l'esprit qui proposait un moyen d'expression adapté aux circonstances ? je m'en moque un peu ! Toujours est-il que ces jours-ci, j'ai eu plus souvent envie de chanter que de parler. Je ne l'ai pas fait, mais je note à mon agenda qu'il faudra trouver bientôt le moyen de pouvoir le faire.

Cela m'a rappelé qu'il y a plusieurs années, alors que je traversais une crise difficile à la suite d'une remise en question de ma vie amoureuse, j'ai écouté beaucoup de musique, de Schubert, de Gustav Mahler, notamment, puis des airs d'opéra. Je n'ai pas la voix d'une soprano, croyez-moi, mais l'un des airs que j'ai sans doute écouté le plus souvent et qui exprimait pour moi la douleur que je voulais extérioriser, c'était l'air « Casta Diva », de l'opéra Norma, de Bellini, interprété par Maria Callas ; le voici :





samedi 11 novembre 2006

Le silence...

« Si ce que tu as à dire n'est pas
plus beau que le silence, alors tais-toi. »
(Proverbe chinois... souvent emprunté)

Et cela, même si ce silence est lourd
de toutes les choses qui ne sont pas dites.

Précision : il s'agit ici d'une pauvre tentative d'explication
du silence passé et de celui qui pourrait suivre
plutôt qu'une invitation à se taire.

Edward Munch, Le Cri