dimanche 19 novembre 2006

Sur la Terre, comme au Ciel...


Les papes ont souvent été de grands monarques, exerçant un pouvoir absolu sur les gens et sur l’univers qu’ils pouvaient contrôler. À ce titre, ils ont souvent été les détenteurs de richesses inestimables et d’œuvres des plus grands artistes.

Urbain VIII, qui fut ami de Galilée et qui pourtant n’hésita pas à laisser condamner son ami scientifique pour sauver sa peau papale, avait le sens de la famille, au point de nommer ses neveux à tous les postes importants ; s’il l’avait pu, il aurait sans doute instauré la papauté de père en fils. Comme la plupart des papes, il avait le goût du pouvoir, le goût des richesses et de l’exclusivité.

Il avait commandé au compositeur Gregorio Allegri un Misere pour les offices de la Semaine Sainte à la Chapelle Sixtine et il était interdit d’en plublier la partition ou d’exécuter l’œuvre à l’extérieur du Vatican.



Or, un jour, un jeune compositeur dont vous avez sans doute déjà entendu le nom, Wolfgang Amadeus Mozart, se trouvait à Rome avec son père, alors qu’il avait quatorze ans. Avec son père, il se rendit à la Chapelle Sixtine, entendit le Miserere et, rentrant à sa chambre, retranscrivit de mémoire l’œuvre de Gregorio Allegri. Grâce à Mozart, on put découvrir Allegri et son Miserere.

Il y a plusieurs années, mon Premier Grand Amour, qui vivait alors à New York, m’appela un jour de novembre et me dit qu’il fallait que j’achète un disque, enregistré par le St John’s College Choir, de Cambridge, et qui contenait un Miserere que je devais absolument écouter. Le lendemain, je me levai tard et au réveil, j’ouvris la radio et, quelques minutes après, on parla de ce Miserere, que l’on fit jouer. Comme coïncidence, on pouvait difficilement faire mieux. J’écoutai religieusement cet air, triste, mais (et) sublime. Quelques heures plus tard, j’allais acheter le disque. Je crois encore qu’il s’agit de l’un des plus beaux airs jamais composés : il faut l’écouter et le réécouter, chanté par de jeunes garçons à la voix on ne peut plus pure.


4 commentaires:

Brigetoun a dit…

la plus belle musique est la musique religieuse dit l'athée que je suis - l'art le plus spirituel.
En passant un miserere qui ne soit pas triste ?

Anonyme a dit…

Je connaissais cet oeuvre si pure qui m'a ému à plusieurs reprises mais j'ignorais son compositeur.
Merci de me le rendre accessible. Ce sera mon prochain achat
Je ne ressens pas toujours de la tristesse en l'écoutant. Si je l'écoute dans un état de détente, je suis envahi par une sensation émouvante d'élévation vers une énergie plus grande que moi.( Je ne parle pas de religion mais d'énergie de la vie. Ce qui n'exclue pas pour d'autres un sentiment religieux...)

Anonyme a dit…

C'est plein de paix. Comme une pause du monde. Merci

Anonyme a dit…

Si c'est l'enregistrement que je crois, le soprano solo, Roy Goodman, a perdu sa voix d'ange (heureusement pour lui !) mais est devenu violoniste. Il a continué à chanter avec son violon.
Ce qu'a fait Mozart est remarquable, mais il faut quand même dire que la même musqiue st répétée sur plusieurs couplets, ça aide.
C'est une musqiue que j'écoutais souvent à une époque, triste et belle, comme souvent.