vendredi 24 novembre 2006

Un prénom qui sent bon

La publicité, c'est bien connu, fait vendre des produits ou des services. Le consommateur, lui, quand il achète, bien souvent, il achète du rêve. Quand on achète un produit de telle marque plutôt que telle autre, c'est que l'on choisit une part de rêve, un style de vie que la publicité a su nous faire désirer.

Les publicitaires auront beau dire que la publicité vise à faire connaître l'existence du produit, il n'en reste pas moins que cette prétendue « information » n'est pas neutre. Cette photo, par exemple, que veut-elle nous faire connaître, selon vous ?


Pour ma part, je n'ai jamais été insensible à cette image ; chaque fois que je la vois, une douce émotion m'envahit, une vague de tendresse me transporte. C'est qu'en voyant cette image, je ne peux m'empêcher de penser à un charmant garçon que je connais depuis six ans et qui a été mon voisin durant cinq ans. Depuis un peu plus d'un an, son métier l'a conduit dans cette ville des États-Unis où le jeu et les grands spectacles génèrent beaucoup d'argent. Mais durant les cinq années où il a été mon voisin immédiat, il a été plus qu'un voisin, mais une véritable présence, vive et affectueuse. Combien de fois l'aurai-je vu ainsi, assis chez moi, très souvent, avec cet air faussement crâneur et cette coiffure qui n'a rien d'ordonné !

La ressemblance entre cette image d'un mannequin dont j'ignore le nom et celle de mon « voisin » à certains moments est frappante. Mais en plus, cette image publicitaire fait la promotion d'une eau de toilette que j'ai souvent été tenté d'acheter, en partie parce qu'elle se présente sous le prénom de mon charmant voisin.

L'été dernier, je voulais acheter une eau de toilette, sans savoir exactement ce que j'allais choisir. Ces dernières années, il me semble avoir plus de mal à trouver une eau de toilette qui m'aille ; il m'est arrivé à quelques reprises d'acheter une eau de toilette que j'aimais et de me rendre compte quelques jours plus tard qu'elle réagissait mal sur ma peau. Au comptoir de la parfumerie masculine de ce grand magasin où l'on peut tester à peu près toutes les grandes marques, j'étais en train de regarder un produit assez récent quand un beau jeune vendeur, très élégant, est parti d'un comptoir un peu plus loin où il plaisantait avec une collègue pour venir me vanter les qualités de cette nouvelle eau de toilette. Il l'aimait lui-même tellement qu'il n'hésitait pas à m'encourager à l'acheter, même s'il était engagé pour vendre les produits d'une autre marque. Il m'a bien sûr convaincu, sans difficulté, d'ailleurs, car j'étais prêt à acheter du rêve et celui qu'il m'offrait me plaisait beaucoup.

Je vous dirai plus tard, dans un autre billet, le nom de l'eau de toilette que j'ai achetée ce jour-là. Mais celui qui me l'a vendue était représentant de la marque que l'on trouve sur la photo ci-dessous ; j'ai eu droit, bien sûr, à quelques échantillons des produits de cette marque, qui est aussi le prénom de ce jeune homme qui fut mon charmant voisin, qui ne l'est plus, mais qui n'en continue pas moins d'être charmant.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je la connais très bien cette eau de toilette puisque je la porte! En revanche, je crois me souvenir avoir longuement hésité entre celle-ci et une autre aux arômes de menthe poivrée...

Alcib a dit…

Merci, Hervé. J'ai toujours hésité à l'acheter, celle-là, parce que même si j'en aime l'odeur, je ne suis pas convaincu qu'elle convienne à mon type de peau et à ma « chimie » actuelle. J'en ai cependant un échantillon, de même que de « Soul », de la même marque. J'essaierai...

Brigetoun a dit…

un parfum n'est pas une image, à la rigueur il suggère une athmosphère

Anonyme a dit…

J'aime bien penser que j'achète du rêve et des symboles, bref des idées. C'est le bon côté, parfois, de la publicité.

Anonyme a dit…

Hello ! ça me fait sourire parce que l'autre jour je me suis faite la même réflexion en regardant la télé....c'était avec la pub "Coca-cola Light" qui vend un esprit de liberté (d'action) genre "on peut tout faire... " ce qui est dommage c'est que la plupart des gens ne se rendent sans doute pas compte de cette "manipulation marketing"... cependant comme pierre yves le dit, parfois c'est sympa de se dire qu'on achète du rêve... il faut juste faire attention à la désillusion...
Smack

Alcib a dit…

Brigetoun, je suis d'accord avec vous pour dire que le parfum suggère une ambiance, crée une atomsphère. Je m'en sers assez souvent dans ce but. Je mijote d'ailleurs depuis quelques jours un article que je n'ai pas encore eu le temps d'écrire, mais que j'ai l'intention de faire aujourd'hui ou demain.

Il n'en reste pas moins qu'il y a une distinction à faire entre la publicité d'un parfum ou d'une eau de toilette et l'imaginaire de ceux qui les portent.

Quand un brasseur fait la publicité de sa bière, il vend un « certain style de vie » que sont supposés avoir la majorité de ses consommateurs. On vend l'esprit d'équipe, le goût de l'aventure ou de la vitesse, etc. De la même façon, on fait rêver les jeunes qui achètent les marques de chaussures portées par leurs athlètes préférés ; certains s'imagineront que pour avoir l'image de « gagnants », ils devront aussi porter ces chaussures ou tout autre vêtement.

Oui, Pierre-Yves, j'aime aussi me laisser prendre à ce jeu, à l'occasion.

J'ai ajouté un lien vers ton blogue, Pierre-Yves.

Alcib a dit…

Buu Chinh, heureux de te savoir de retour, sous une nouvelle identité ;o)

Alcib a dit…

Merci, Ervalena06. Il y a les prénoms qui sentent bon, puis les commentaires qui font plaisir ; le vôtre me touche.

Alcib a dit…

Je n'ai cependant pas pu lire votre « projet de vie », Ervalena ; j'espère que ce n'est que provisoire...