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À Montréal, aujourd'hui, dans la rue, dans les médias, sur les
blogues, on ne parlait plus que de lui. Les yeux de centaines de milliers de Québécois étaient rivés sur l'écran de leur téléviseur. D'autres, voulant le voir de plus près, s'étaient rendus sur le chemin Saint-François près de l'aéroport de Montréal-Dorval alors que bien des Montréalais sont tout simplement sortis sur leurs balcons puis dans la rue, à la
poursuite photographique du géant.
Alors que le Réseau de l'information de Radio-Canada avait annoncé que le géant survolerait Montréal quelques minutes après midi, je l'ai vu tout à fait par hasard, un peu plus tôt que prévu, en levant les yeux vers la grande fenêtre du salon qui me permet de voir assez loin vers l'Est. Le ciel était serein (je parle de celui de l'extérieur) ; pas tout à fait aussi bleu qu'il était ce matin, mais pas encore assez nuageux pour m'empêcher de voir le gros oiseau planer en silence sur Montréal en direction de l'aéroport où il était attendu.
Vers la fin de l'après-midi, alors que j'étais sorti faire une course rue Sainte-Catherine, j'ai croisé des Français très élégants, du genre de ceux qui doivent circuler normalement sur les Champs-Élysées, dans les environs du
Fouquet's ; à les écouter parler, je me suis vite rendu compte qu'il s'agissait de distingués invités d'Airbus ou d'Air France qui avaient eu la chance d'effectuer la traversée à bord de l'Airbus A380.
Les Européens, les Français en particulier, ont raison d'être fiers de cette nouvelle réalisation. Le cocorico de certains Gaulois ressemble aux cris des amateurs de sport (« On est les champions ! ») qui croient que s'il y a quelque part une réussite il y a forcément des perdants (ceux qui ne sont pas associés au succès du jour) ; cette puérile compétition ne doit pas nous empêcher de célébrer avec eux cette réussite dans le domaine de l'aéronautique. Mais s'il s'agit d'agiter des drapeaux, prenons la peine de mentionner que les Québécois sont associés à cette réussite. En effet, trois entreprises ont participé à la construction de ce nouveau géant des airs : le train d'atterrissage a été conçu à Mirabel par l'entreprise Messier-Dowty ; tout le groupe auxiliaire qui sert au démarrage des moteurs et à l'alimentation du système de conditionnement de l'air a été réalisé chez Pratt & Whitney de Longueuil ; et, enfin, la CAE Electronics a fourni les simulateurs de vols et tout le matériel qui serviront à la formation des pilotes d'Airbus.
Image de l'atterrissage à Montréal
prise de la caméra dans la queue de l'avion
vue de l'écran du siège d'un passager