J'aime beaucoup cette image, que je regarde avec tendressse et... un peu d'envie. On ne m'a sûrement pas vu souvent en image dans ce genre de situation, mais c'est simplement parce qu'il n'y avait pas toujours de photographes autour de moi. Au fond, si cette photo n'était pas diffusée sur Internet, j'aurais pu vous laisser croire que j'étais l'un des deux garçons ; et pour être tout à fait honnête, j'aurais moins de mal à essayer de vous faire croire que je suis celui de gauche. Mais ce n'est pas le cas, hélas...
Il y a des gens qui n'aiment pas du tout voir ce genre de photographie. Ça dérange certains qui détourneront la tête en pensant qu'ils n'ont rien contre l'homosexualité, à condition de ne pas être obligés de les voir ou de les fréquenter. Chez d'autres, la réaction est plus violente : ça leur donne la nausée et si ça leur fait monter la testostérone, c'est pour alimenter leur agressivité.
Je n'ai pas, moi-même, souffert du regard des autres et de leur jugement, du moins en ce qui concerne mon orientation sexuelle. J'ai peut-être eu de la chance. Je préfère croire que j'ai fait le bon choix en endossant tout à fait cette identité du garçon qui aimait les garçons parce que Platon et ses concitoyens considéraient qu'il s'agissait là d'un sentiment très noble. J'en ai presque cru que j'avais vraiment choisi cette orientation ; il serait plus honnête de dire que mes lectures m'ont plutôt aidé à me construire tout un univers culturel qui m'a permis de ne pas me sentir plus seul dans cette identité que je pouvais me sentir malheureux d'être né à la campagne, au Québec... Des lectures d'écrivains comme Roger Peyrefitte, André Gide, Julien Green, Montherlant, Jouhandeau, Yves Navarre, Renaud Camus, etc., m'ont permis de croire que mon imaginaire amoureux n'était pas moins noble que celui de la majorité des garçons.
Mon séjour à Paris, à vingt ans, m'a permis de vivre concrètement en conformité avec mon imaginaire et avec mes valeurs. Et, depuis, j'ai essayé de vivre ainsi, le plus possible sans renier ce que je suis, sans me cacher pour vivre et sans avoir honte de ce que je suis. Je crois que si je n'ai pas souffert de discrimination en raison de ma sexualité, c'est beaucoup une question d'attitude : je n'ai jamais admis qu'on me colle une étiquette, quelle qu'elle soit.
Mais il n'en est pas ainsi pour tout le monde. Chez les adolescents, notamment, il y a beaucoup de discrimination, beaucoup de cruauté et beaucoup de souffrance. Le taux de suicide chez les jeunes est assez élévé, particulièrement au Québec ; et l'une des raisons du suicide chez les jeunes est souvent liée à l'identité, au rejet par les pairs, à la difficulté à accepter et à vivre son orientation sexuelle.
Hier encore, on a arrêté aux États-Unis une jeune homme qui aurait récemment tué en Colombie-Britannique deux hommes, simplement parce qu'ils étaient homosexuels. Le même suspect aurait déjà tué auparavant un autre homosexuel. aux États-Unis. Ce genre de crime haineux est encore très fréquent, et pas seulement aux États-Unis.... Les fanatiques sont trop nombreux, partout dans le monde, qui se transforment en justiciers pour défendre la normalité, la moralité, la volonté de Dieu, etc., en éliminant simplement ceux qui ne vivent pas selon leurs valeurs.
Or, en ce 17 mai, journée internationale contre l'homophobie, il faut penser à tous ces jeunes et aux moins jeunes qui sont encore victimes de l'homophobie, à l'école, dans leur milieu de travail, dans leur vie quotidienne et parfois même dans leur propre famille.
Et pour la caricature, j'aime cette chanson, qui me rappelle de bons souvenirs de Montparnasse ; parmi mes voisins, il y avait Régine :
Il y a des gens qui n'aiment pas du tout voir ce genre de photographie. Ça dérange certains qui détourneront la tête en pensant qu'ils n'ont rien contre l'homosexualité, à condition de ne pas être obligés de les voir ou de les fréquenter. Chez d'autres, la réaction est plus violente : ça leur donne la nausée et si ça leur fait monter la testostérone, c'est pour alimenter leur agressivité.
Je n'ai pas, moi-même, souffert du regard des autres et de leur jugement, du moins en ce qui concerne mon orientation sexuelle. J'ai peut-être eu de la chance. Je préfère croire que j'ai fait le bon choix en endossant tout à fait cette identité du garçon qui aimait les garçons parce que Platon et ses concitoyens considéraient qu'il s'agissait là d'un sentiment très noble. J'en ai presque cru que j'avais vraiment choisi cette orientation ; il serait plus honnête de dire que mes lectures m'ont plutôt aidé à me construire tout un univers culturel qui m'a permis de ne pas me sentir plus seul dans cette identité que je pouvais me sentir malheureux d'être né à la campagne, au Québec... Des lectures d'écrivains comme Roger Peyrefitte, André Gide, Julien Green, Montherlant, Jouhandeau, Yves Navarre, Renaud Camus, etc., m'ont permis de croire que mon imaginaire amoureux n'était pas moins noble que celui de la majorité des garçons.
Mon séjour à Paris, à vingt ans, m'a permis de vivre concrètement en conformité avec mon imaginaire et avec mes valeurs. Et, depuis, j'ai essayé de vivre ainsi, le plus possible sans renier ce que je suis, sans me cacher pour vivre et sans avoir honte de ce que je suis. Je crois que si je n'ai pas souffert de discrimination en raison de ma sexualité, c'est beaucoup une question d'attitude : je n'ai jamais admis qu'on me colle une étiquette, quelle qu'elle soit.
Mais il n'en est pas ainsi pour tout le monde. Chez les adolescents, notamment, il y a beaucoup de discrimination, beaucoup de cruauté et beaucoup de souffrance. Le taux de suicide chez les jeunes est assez élévé, particulièrement au Québec ; et l'une des raisons du suicide chez les jeunes est souvent liée à l'identité, au rejet par les pairs, à la difficulté à accepter et à vivre son orientation sexuelle.
Hier encore, on a arrêté aux États-Unis une jeune homme qui aurait récemment tué en Colombie-Britannique deux hommes, simplement parce qu'ils étaient homosexuels. Le même suspect aurait déjà tué auparavant un autre homosexuel. aux États-Unis. Ce genre de crime haineux est encore très fréquent, et pas seulement aux États-Unis.... Les fanatiques sont trop nombreux, partout dans le monde, qui se transforment en justiciers pour défendre la normalité, la moralité, la volonté de Dieu, etc., en éliminant simplement ceux qui ne vivent pas selon leurs valeurs.
Or, en ce 17 mai, journée internationale contre l'homophobie, il faut penser à tous ces jeunes et aux moins jeunes qui sont encore victimes de l'homophobie, à l'école, dans leur milieu de travail, dans leur vie quotidienne et parfois même dans leur propre famille.
Et pour la caricature, j'aime cette chanson, qui me rappelle de bons souvenirs de Montparnasse ; parmi mes voisins, il y avait Régine :
6 commentaires:
Elle est chouette cette photo, j'aime bien les sourires et la complicité (plus le fait que celui de gauche il a l'air d'avoir une belle machoire) (ouais je suis un peu fixée sur les machoires)
Merci de rappeler que cette journée existe...
Ces campagnes sont indispensables.
Nous avons de la chance de vivre dans des pays où l'homosexualité est acceptée, alors que dans une majorité de pays c'est encore un délit, voire un crime passible de peine de mort.
Oh! J'apprends au sujet de cette journée internationale. Cool!
Ce qui me rappelle ma réponse à une voisine qui en qualifiait une autre de "spéciale" lors d'une conversation anodine.
J'ai dit: on est tous spéciaux; elle a eu un mouvement de recul comme si cette étiquette était négative... pffft!
Je considère qu'étant uniques: on est spéciaux. La normalité dans mon livre à moi n'existe pas.
Je comprends pourquoi maintenant sur une radio (française) j'ai entendu des statistiques sur le comportement homophobe dans le milieu du travail: c'était la journée de lutte contre l'homophobie, je l'ignorais.
J'ai toujours adoré "La grande Zoa", même si le mélange des genres est parfois très agaçant.
Hier, justement à propos de la journée contre l'homophobie, j'ai eu une discussion avec une collègue lesbienne avec qui je m'entends très bien.
Tu sembles avoir eu beaucoup de chance et de force de caractère pour te bâtir ton univers culturel avec tes lectures et, ainsi, accepter avec naturel et applomb ton homosexualité. Je t'admire!
Bonne journée!
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