Depuis ma première lecture, quand j'avais dix-sept ans, du roman de Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, le personnage d'Alexandre le Grand est pour moi le plus fascinant des personnages historiques. Et le prénom Alexandre est resté l'un des prénoms les plus beaux ; j'ai toujours dit que si j'avais un fils, il s'appellerait Alexandre. Je n'aurai sans doute jamais de fils, mais, qui sait...
C'est, aujourd'hui 13 juin, l'anniversaire de la mort d'Alexandre le Grand et je tenais à le souligner.
J'ai entrepris récemment la lecture de la biographie que Mary Renault a consacré à Alexandre. J'avais lu, il y a plusieurs années, le deuxième volume de cette trilogie, L'enfant perse. Alexander, l'ami anglais qui commente souvent des articles de ce blogue depuis qu'il l'a découvert en avril dernier, me faisait remarquer que le premier tome de la trilogie de Mary Renault est le plus intéressant si l'on veut connaître l'enfance et l'adolescence d'Alexandre, sa conquête du cheval Bucéphale, le début de son amitié avec Héphaistion, de l'arrivée d'Aristote comme maître de philosophie, etc. J'ai donc acheté le premier et le troisième tomes et j'ai immédiatement entrepris la lecture du premier, Le feu du ciel. Je lis lentement, je prends des notes, mais c'est un livre qui se lit facilement comme un roman. Je ne suis pas pressé d'arriver au bout de ce premier tome mais, connaissant un peu les grandes lignes de la vie d'Alexandre le Grand, je me suis toujours demandé pourquoi un grand conquérant comme lui était mort sans héritier et sans avoir laissé de dispositions pour la suite. L'une des explications possibles, c'est que la mort d'Héphaistion l'ait laissé désemparé.
Espérant trouver une réponse à cette question dans le troisième volume de la trilogie de Mary Renault, j'ai feuilleté les dernières pages des Jeux funéraires, et je suis tombé, à la toute fin, sur une note de l'auteur. J'en citerai ici les trois premiers paragraphes.
J'ai entrepris récemment la lecture de la biographie que Mary Renault a consacré à Alexandre. J'avais lu, il y a plusieurs années, le deuxième volume de cette trilogie, L'enfant perse. Alexander, l'ami anglais qui commente souvent des articles de ce blogue depuis qu'il l'a découvert en avril dernier, me faisait remarquer que le premier tome de la trilogie de Mary Renault est le plus intéressant si l'on veut connaître l'enfance et l'adolescence d'Alexandre, sa conquête du cheval Bucéphale, le début de son amitié avec Héphaistion, de l'arrivée d'Aristote comme maître de philosophie, etc. J'ai donc acheté le premier et le troisième tomes et j'ai immédiatement entrepris la lecture du premier, Le feu du ciel. Je lis lentement, je prends des notes, mais c'est un livre qui se lit facilement comme un roman. Je ne suis pas pressé d'arriver au bout de ce premier tome mais, connaissant un peu les grandes lignes de la vie d'Alexandre le Grand, je me suis toujours demandé pourquoi un grand conquérant comme lui était mort sans héritier et sans avoir laissé de dispositions pour la suite. L'une des explications possibles, c'est que la mort d'Héphaistion l'ait laissé désemparé.
Espérant trouver une réponse à cette question dans le troisième volume de la trilogie de Mary Renault, j'ai feuilleté les dernières pages des Jeux funéraires, et je suis tombé, à la toute fin, sur une note de l'auteur. J'en citerai ici les trois premiers paragraphes.
Alexandre le Grand par Arno Breker (1900-1991)
inspiré de la biographie d'Alexandre par Roger Peyrefitte
inspiré de la biographie d'Alexandre par Roger Peyrefitte
« Parmi les nombreux mystères de la vie d'Alexandre, l'un des plus étranges concerne son attitude face à sa propre mort. Sa bravoure était légendaire. Dans toutes les actions, il allait systématiquement s'exposer là où le danger était le plus grand. S'il croyait être le fils d'un dieu, cette ascendance n'assurait nullement, dans la tradition grecque, l'immortalité. Il avait été à plusieurs reprises grièvement blessé, et avait failli mourir de maladie. On aurait donc été en droit d'attendre qu'un homme si vigilant aux hasards de la guerre ait pris toutes ses dispositions pour celui-ci. Et pourtant, il l'a totalement ignoré. Il n'a même pas pris la peine d'engendrer un héritier avant la dernière année de sa vie, où il a dû sentir, après la très grave blessure reçue en Inde, que sa force vitale commençait à fléchir. Ce blocage psychologique, chez un homme dont les plans immenses étaient conçus pour dépasser de loin son temps de vie, restera toujours une énigme.
Si Héphaistion lui avait survécu, il est très probable que la régence lui serait tout naturellement revenue. Ce n'était pas seulement l'ami — et probablement l'amant — dévoué : il avait fait la preuve de son intelligence et de ses capacités, et sympathisait avec toutes les idées politiques d'Alexandre. Sa mort soudaine semble avoir ébranlé toutes les certitudes de celui-ci : il est clair qu'il ne s'était pas encore remis de ce choc lorsque ses jours ont pris fin, en partie d'ailleurs sous l'impact de cet événement. Même alors, pendant son ultime maladie, il continua à travailler aux plans de sa prochaine campagne jusqu'au moment où la parole lui fit défaut. Peut-être partageait-il cette idée que Shakespeare attribue à Jules César : « Les lâches meurent bien des fois avant leur dernier jour ; le brave ne goûte à la mort qu'une seule fois. »
S'il porte une responsabilité dans la sanglante lutte pour le pouvoir qui a suivi sa mort, il ne faut pas la chercher dans son comportement en tant que chef. Il obéissait au contraire à des critères moraux élevés pour l'époque, et l'on peut soutenir qu'il a bridé chez ses principaux officiers l'absence de scrupules et la déloyauté qui ont fait surface lorsque son influence a disparu. S'il est à blâmer, c'est de ne pas avoir fait un bon mariage dynastique et engendré un héritier avant de passer en Asie. S'il avait laissé, à sa mort, un fils de treize ou quatorze ans, jamais les Macédoniens n'auraient pris un instant en considération un autre prétendant. »
7 commentaires:
Alexandre est, c'est vrai, un prénom fascinant. Mais son nom de famille est quand même affreusement banal.
Par exemple, il y a plus de 700 Legrand à Paris.
Delest : Il y en a au moins deux qui ont fait honneur à leur nom, mais l'un d'entre eux n'est pas originaire de Paris.
Il y a sûrement moins d'Alexandre Delest que de Legrand ;o)
Un peu empaté, non, l'Alexandre de Breker? Vaguement hébété aussi.
Who knows these things??
When I was a child, my mother thought me divine, my father weak...
Which am I, Hephaestion? Weak or divine?
All I know is..I trust only you in this world; I've missed you. I need you.
It's you I love Hephaestion, no other...
Pitou G. : Oui, je suis un peu d'accord avec toi, mais je trouvais intéressant d'insérer cette photo car on connaît plusieurs statues d'Alexandre, mais pas beaucoup celle-ci
Le British Museum en a une très belle mais on ne pourra pas mettre la main dessus ; Alexander la convoite déjà et comme il habite plus près, il y a des chances qu'il arrive avant nous.
Merci, Alexander, pour cette belle déclaration d'amour de la part d'Alexandre à son fidèle Héphaistion.
Dans ma lecture du « Feu du ciel », je ne suis pas encore arrivé à ce point où Alexandre reconnait ce qu'il éprouve pour Héphaistion et où il l'accepte.
Je habiter pas si pres!!!My God!... Je pas toujour fini le tunnel je creuser pour ariver dessous le salle 22 ou est le statue!!!
Alcib, si tu a un pelle..tu peux me aider...!!!Mais ca reste encore long jusque Great Russell Street!!!...
Emmener just ton pelle et ton tomate..moi je prend le carott, le the et les cucumber sandwishes!!!(parce c'est surment durer encore un moment!!!)..Jesper je creuser le bon direction depuis Westminster...sinon..on ariver dans le Thames!!!
..et si tu nager aussi bien que moi....
Alexander : Je sais que tu n'habites pas juste à côté du musée, mais beaucoup plus près que moi, au moins.
C'est clair que lorsque l'on veut creuser un tunnel, c'est toujours trop loin.
Je vais apporter une pelle et venir t'aider. Mais il ne faudrait surtout pas que le British Museum déplace la statue d'Alexandre le Grand de la salle 22 vers une autre salle et que notre tunnel ne serve pus à rien.
D'accord, j'apporterai des tomates : elles sont bonnes en ce moment ; parfois elles me rappellent les framboises, un peu moins sucrées cependant.
Non, non, il faut éviter de creuser vers la Tamise : moi non plus je ne sais pas nager. Mais, contrairement à toi, je n'ai pas peur de l'eau ; je veux apprendre à nager. On est si bien dans l'eau, l'été surtout. Mais même l'hiver, la piscine est un excellent endroit pour faire de l'exercice.
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