Dans les moments difficiles, il n'y a pas que... des difficultés.
Ces derniers temps (encore ? seront tentés de demander certains d'entre vous, avec raison), j'ai du mal à écrire, quoi que ce soit, où que ce soit. Je peux expliquer ce blocage en partie par une série d'occupations et surtout de préoccupations ; je n'ai pas l'esprit libre pour imaginer autre chose que la prochaine action nécessaire. Mais cela, ce n'est pas nouveau : je n'ai jamais été très habile pour me rendre la vie facile et confortable. Adolescent, j'ai dû être absent quand on a enseigné cette leçon et personne n'a songé à me prêter ses notes de cours. J'ai pourtant bien appris plus tard, en autodidacte, tout ce qui fait une vie agréable, mais je n'ai pas appris comment l'obtenir.
Et je suis fait d'une bizarre de façon : si rien ne bouge autour de moi, en moi surtout, il me manque l'élément déclencheur, « l'émotion de départ », écrirait Yves Navarre. Il me faut une émotion. Et si tout bouge, c'est trop. J'ai besoin de laisser retomber la poussière, de prendre un peu de recul. Je peux écrire au milieu de la circulation, à condition d'écrire sur autre chose que la circulation et à la condition de ne pas être écrasé par les voitures. Les émotions, ce n'est pourtant pas ce qui manque ces temps-ci !
Bien sûr, de savoir qu'un être que l'on aime doit être hospitalisé, c'est toujours un peu inquiétant, quelle que soit la cause de l'hospitalisation. Quand le séjour prévu se prolonge, l'inquiétude augmente encore un peu. On a beau avoir confiance et essayer de conserver sa sérénité, l'anxiété augmente au fil des heures, puis au fil des jours. Une bonne nouvelle rassure un moment et le cycle de l'attente recommence. Quand les nouvelles arrivent, qu'elles soient rassurantes ou pas, il y a une tension qui se libère, tension que l'on n'avait pas forcément senti grandir en soi avec l'anxiété. La tension relâchée, on apprécie la bonne nouvelle parmi les autres et l'on se sent apaisé... jusqu'à ce que l'on se demande ce qu'il y a autour de la bonne nouvelle...
Je crois que, malgré tout, j'ai toujours été plutôt optimiste. J'ai tendance, dans bien des situations, non pas à nier la réalité mais bien à essayer de l'examiner le plus lucidement possible, pour essayer de voir ce que l'on peut en faire, comment on peut l'améliorer.
En ouvrant au hasard un livre pris au hasard, un livre sur la créativité, je suis tombé sur un passage très intéressant sur les blocages. L'auteur y dit, en résumé, que très souvent, lorsque l'on se sent dans une impasse, bloqué ou agité, ce n'est pas forcément parce que l'on n'a pas d'idée, pas de projet mais plutôt, au contraire, parce qu'il y en a trop et que tout se présente à la sortie en même temps. L'une des façons de s'en sortir, alors, c'est de faire quelque chose, peu importe quoi, du moment que c'est utile : mettre de l'ordre sur le bureau, dans nos tiroirs, plier des vêtements, cirer des chaussures, aller faire une promenade... Un autre truc, c'est de terminer quelque chose que nous avons commencé : une lecture, le ménage dans sa chambre, le classement de nos papiers, le rangement des disques, etc. Le secret, c'est de libérer de l'énergie pour permettre à la créativité, qui n'aime pas être bousculée ou coincée, de s'exprimer en toute liberté... Ça semble marcher.
Une question qu'il ne faut pas oublier de se poser, de temps à autre : « Quand, la dernière fois, est-ce que j'ai eu du plaisir à faire quelque chose ? » ou « Quand ai-je vraiment ri la dernière fois ? » Si on a du mal à se souvenir, il serait peut-être temps d'y voir. Dans mon cas, je me souviens très bien : c'était lundi et mardi d'avant, en soirée. Avec un charmant jeune homme, sur MSN, nous nous sommes amusés à trouver des émoticônes pour représenter notre univers et les êtres qui le composent. Nous y avons pris beaucoup de plaisir et nous avons ri, vraiment, donnant raison à Chateaubriand, qui écrivait : « Le vrai bonheur coûte peu ; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce. »
Je ne me souviens pas avoir autant « exploité » mon réseau de connaissances, mon entourage immédiat, que ces dernières semaines, appelant parents et amis pour leur exposer clairement ma situation, après avoir pris de leurs nouvelles, bien entendu. Cet exercice m'aura permis, d'une part, d'avoir des nouvelles des parents et des amis et, d'autre part, de connaître les limites de chacun.
Au cours des derniers jours, des amis, même éloignés, ont vraiment été présents - je dirais même : surtout les amis éloignés. Sans nécessairement connaître le détail de mes inquiétudes et de mes préoccupations, des amis m'ont téléphoné de France, certains appelant plusieurs fois dans la semaine. D'autres amis français ont surtout été présents sur MSN, prenant chaque jour des nouvelles. Des messages de soutien et de réconfort sont venus aussi d'Angleterre... Je ne nommerai personne pour ne pas faire de jaloux, mais je les remercie tous du fond du coeur. Et je suis désolé pour ceux, au loin, à qui je n'ai pas permis, en ne leur donnant pas de nouvelle, de me témoigner leur amitié et leur soutien.
Autre agréable surprise : en voyage sur la Côte d'Azur, Pierre-Vincent de Nantes (qui n'est pas V. à l'Ouest) m'a adressé une carte de Grasse. Je pourrai lui rendre la politesse ; pour l'instant, je veux rendre grâce à tous ces amis qui, tout au long de la semaine, ont été présents.
Et pour rendre grâce à ceux qui, il y a un moment déjà, ont participé à un concours et qui ont gagné une carte postale, j'enverrai finalement les cartes que j'ai achetées il y a quelques jours.
Ces derniers temps (encore ? seront tentés de demander certains d'entre vous, avec raison), j'ai du mal à écrire, quoi que ce soit, où que ce soit. Je peux expliquer ce blocage en partie par une série d'occupations et surtout de préoccupations ; je n'ai pas l'esprit libre pour imaginer autre chose que la prochaine action nécessaire. Mais cela, ce n'est pas nouveau : je n'ai jamais été très habile pour me rendre la vie facile et confortable. Adolescent, j'ai dû être absent quand on a enseigné cette leçon et personne n'a songé à me prêter ses notes de cours. J'ai pourtant bien appris plus tard, en autodidacte, tout ce qui fait une vie agréable, mais je n'ai pas appris comment l'obtenir.
Et je suis fait d'une bizarre de façon : si rien ne bouge autour de moi, en moi surtout, il me manque l'élément déclencheur, « l'émotion de départ », écrirait Yves Navarre. Il me faut une émotion. Et si tout bouge, c'est trop. J'ai besoin de laisser retomber la poussière, de prendre un peu de recul. Je peux écrire au milieu de la circulation, à condition d'écrire sur autre chose que la circulation et à la condition de ne pas être écrasé par les voitures. Les émotions, ce n'est pourtant pas ce qui manque ces temps-ci !
Bien sûr, de savoir qu'un être que l'on aime doit être hospitalisé, c'est toujours un peu inquiétant, quelle que soit la cause de l'hospitalisation. Quand le séjour prévu se prolonge, l'inquiétude augmente encore un peu. On a beau avoir confiance et essayer de conserver sa sérénité, l'anxiété augmente au fil des heures, puis au fil des jours. Une bonne nouvelle rassure un moment et le cycle de l'attente recommence. Quand les nouvelles arrivent, qu'elles soient rassurantes ou pas, il y a une tension qui se libère, tension que l'on n'avait pas forcément senti grandir en soi avec l'anxiété. La tension relâchée, on apprécie la bonne nouvelle parmi les autres et l'on se sent apaisé... jusqu'à ce que l'on se demande ce qu'il y a autour de la bonne nouvelle...
Je crois que, malgré tout, j'ai toujours été plutôt optimiste. J'ai tendance, dans bien des situations, non pas à nier la réalité mais bien à essayer de l'examiner le plus lucidement possible, pour essayer de voir ce que l'on peut en faire, comment on peut l'améliorer.
En ouvrant au hasard un livre pris au hasard, un livre sur la créativité, je suis tombé sur un passage très intéressant sur les blocages. L'auteur y dit, en résumé, que très souvent, lorsque l'on se sent dans une impasse, bloqué ou agité, ce n'est pas forcément parce que l'on n'a pas d'idée, pas de projet mais plutôt, au contraire, parce qu'il y en a trop et que tout se présente à la sortie en même temps. L'une des façons de s'en sortir, alors, c'est de faire quelque chose, peu importe quoi, du moment que c'est utile : mettre de l'ordre sur le bureau, dans nos tiroirs, plier des vêtements, cirer des chaussures, aller faire une promenade... Un autre truc, c'est de terminer quelque chose que nous avons commencé : une lecture, le ménage dans sa chambre, le classement de nos papiers, le rangement des disques, etc. Le secret, c'est de libérer de l'énergie pour permettre à la créativité, qui n'aime pas être bousculée ou coincée, de s'exprimer en toute liberté... Ça semble marcher.
Une question qu'il ne faut pas oublier de se poser, de temps à autre : « Quand, la dernière fois, est-ce que j'ai eu du plaisir à faire quelque chose ? » ou « Quand ai-je vraiment ri la dernière fois ? » Si on a du mal à se souvenir, il serait peut-être temps d'y voir. Dans mon cas, je me souviens très bien : c'était lundi et mardi d'avant, en soirée. Avec un charmant jeune homme, sur MSN, nous nous sommes amusés à trouver des émoticônes pour représenter notre univers et les êtres qui le composent. Nous y avons pris beaucoup de plaisir et nous avons ri, vraiment, donnant raison à Chateaubriand, qui écrivait : « Le vrai bonheur coûte peu ; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce. »
Je ne me souviens pas avoir autant « exploité » mon réseau de connaissances, mon entourage immédiat, que ces dernières semaines, appelant parents et amis pour leur exposer clairement ma situation, après avoir pris de leurs nouvelles, bien entendu. Cet exercice m'aura permis, d'une part, d'avoir des nouvelles des parents et des amis et, d'autre part, de connaître les limites de chacun.
Au cours des derniers jours, des amis, même éloignés, ont vraiment été présents - je dirais même : surtout les amis éloignés. Sans nécessairement connaître le détail de mes inquiétudes et de mes préoccupations, des amis m'ont téléphoné de France, certains appelant plusieurs fois dans la semaine. D'autres amis français ont surtout été présents sur MSN, prenant chaque jour des nouvelles. Des messages de soutien et de réconfort sont venus aussi d'Angleterre... Je ne nommerai personne pour ne pas faire de jaloux, mais je les remercie tous du fond du coeur. Et je suis désolé pour ceux, au loin, à qui je n'ai pas permis, en ne leur donnant pas de nouvelle, de me témoigner leur amitié et leur soutien.
Autre agréable surprise : en voyage sur la Côte d'Azur, Pierre-Vincent de Nantes (qui n'est pas V. à l'Ouest) m'a adressé une carte de Grasse. Je pourrai lui rendre la politesse ; pour l'instant, je veux rendre grâce à tous ces amis qui, tout au long de la semaine, ont été présents.
Et pour rendre grâce à ceux qui, il y a un moment déjà, ont participé à un concours et qui ont gagné une carte postale, j'enverrai finalement les cartes que j'ai achetées il y a quelques jours.
3 commentaires:
Et même si mes mots ne vous semblent pas doux dixit quelque accrochage précédent, je suis de tout coeur avec vous et votre ami. Que la vie vous soit généreuse à tous les deux. Sincèrement.
J'aurais aimé t'envoyer une carte postale de Grasse, ça aurait voulu dire que je serais en train de me balader. Ce n'est hélas pas le cas. Porte-toi bien Alcib.
Cher Alcib,
La vie peut nous donner beaucoup, mais parfois il nous manque les outils ou les armes ou les petits "trucs" qui nous permettent de mieux vivre, j'en sais quelque chose. Et parfois ça fait mal. Mais tout ce que l'on a appris étant adulte est inestimable et c'est cela aussi qui fait qui l'on est. J'aime beaucoup ta recherche du côté positif, aussi.
Accroche-toi, prends ton temps, l'important n'est pas la vitesse, mais les petits pas qui font avancer! Bon courage.
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