dimanche 4 janvier 2009

Pour saluer Harry (Potter)

Croyez-le ou non, il y a un mois encore, je n'avais jamais vu un seul des films de la série « Harry Potter », sauf des extraits à la télévision. Or, après en avoir parlé récemment avec quelqu'un que j'aime beaucoup, qui a vu tous les films et lu tous les livres de la série, et qui a plusieurs raisons, s'il en faut, d'aimer ces histoires, ces personnages, ces décors, ces paysages, j'ai eu envie de voir d'abord les films. J'ai regardé hier soir le quatrième de la série, « Harry Potter et la coupe de feu ». Je dois dire que j'y prends beaucoup de plaisir. Je ne regrette pas de ne pas les avoir vus avant car je les découvre en ce moment avec un immense plaisir que je n'aurais pas connu si j'avais regardé ces films il y a un an, par exemple. Je pensais regarder ce soir le cinquième film disponible mais ce soir mes pensées sont toutes tournées vers un autre Harry (non pas le jeune prince du même nom mais un chat merveilleux dont le nom complet est Harry Potter), et mon cœur est tout entier avec son fidèle ami et compagnon des treize dernières années.

Il y a quelques semaines, le 18 novembre dernier, plus précisément, j'ai parlé des problèmes de santé que connaissait Harry et qui inquiétaient au plus haut point son ami, avec raison. Puis, le 22 novembre, je remerciais la déesse Bastet car Harry avait pris du mieux et repris des forces. Depuis lors, il semblait aller aussi bien que possible. Il avait retrouvé sa joie de vivre et continuait de faire le bonheur de son maître et de leur ami canin.

Parti à la campagne pour célébrer Noël, Harry y avait trouvé un charmant petit lit joliment aménagé par la grand-mère de son ami, une bouillotte pour le tenir au chaud. Il s'était même permis de manger quelques fleurs du bouquet qui souhaitait la bienvenue à lui et ses amis humain et canin. Un soir, en montant à sa chambre, mon amour avait vu avec émotion Harry dormir dans son propre berceau de bébé...

Or, hier soir, Harry a fait comprendre que ça n'allait plus, qu'il était temps de partir. Peu après être rentré d'une promenade dans la campagne, mon amour a constaté que Harry avait donné tout ce qu'il pouvait, que la prolongation de sa vie terrestre ne pourrait se faire que dans la souffrance. Comme il le lui avait promis, mon amour était là au moment critique ; comme il le lui avait promis, quand il fut clair qu'il n'y avait plus de retour possible, il a fait lui-même l'injection qui mettait fin à une souffrance aussi subite qu'irréversible.

Je ne connais pas beaucoup les chats moi-même mais j'ai lu quelque part, à plus d'un endroit, que les siamois sont parmi les plus fortes personnalités qui existent chez les chats, qu'ils sont joueurs, attachants, qu'ils aiment la vie domestique, la présence des gens autour d'eux, bien qu'ils n'aient en général qu'un seul maître. C'est sans doute le chat le plus attaché à son maître et celui qui exige de celui-ci une une présence attentionnée qu'il lui rend bien. On dit qu'il était aussi apprécié de la famille royale de Siam (l'ancienne Thaïlande) que des moines bouddhistes.

Or Harry n'était pas qu'un chat, pas qu'un siamois. C'était le compagnon depuis treize ans de ce garçon que j'aime. Harry avait été recueilli par la grand-mère de celui que j'aime et elle le lui offert au début de son adolescence ; il avait partagé sa vie durant toutes ses études et le début de sa vie professionnelle. On dit que le siamois développe avec son maître une telle complicité qu'on a l'impression qu'ils entretiennent une conversation intelligente ; c'était véritablement le cas entre Harry et son ami.

Harry devait quitter la campagne ce lundi pour rentrer avec ses deux amis, humain et canin, à l'appartement du centre-ville. Puisqu'il devait partir, abandonner son écorce terrestre, il a choisi le meilleur moment pour le faire. Il aura laissé passer les fêtes de Noël et du nouvel an, il y aura participé à sa façon. En annonçant hier soir qu'il ne pouvait plus retarder son départ pour l'autre dimension, il a permis à son maître et ami de lui donner la sépulture qu'il voulait. Un voisin lui aura fabriqué un petit cercueil et Harry aura été enseveli ce soir même dans le parc de celle qui l'avait recueilli il y a treize ans, comme elle a recueilli et soigné tant d'autres de ses frères du règne animal. S'il avait pu parler, Harry aurait su trouver les mots pour remercier cette femme extraordinaire qui, dans son cas, lui aura permis de vivre tous les bons côtés d'une vie princière, sans les aspects négatifs de la célébrité. Je suis sûr qu'au cours des derniers jours, il aura su dire par le regard ce « merci » qu'il ne pouvait prononcer.

Harry ne souffre plus et il a rejoint le paradis des chats. Sur Terre il ne sera jamais oublié de ceux qui l'ont connu. Pour ma part, jamais auparavant je ne me serai attaché à ce point à un chat. J'ai connu Harry bien tard mais il aura su, autant que son maître et ami, conquérir mon cœur. Ce cœur, il est bien lourd et malheureux ce soir en pensant à la peine de celui à qui Harry manquera le plus. Je lui souhaite beaucoup de force pour traverser cette épreuve et je l'assure de tout mon amour et de ma présence.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Nous avons eu un siamois qui a vécu plus de vingt ans.
C'est sans aucun doute le plus beau chat connu et qui se distingue des autres félidés par l'attachement qu'il porte à ses maîtres et qui le rapproche du comportement du chien.
Très beau texte.

Alcib a dit…

Pierre : merci de la visite, du commentaire et du compliment. Je ne crois pas que ce soit ta première visite. Première ou pas, sois le bienvenu.

J'ai lu avec plaisir que le siamois était aussi attachant et attaché à son maître qu'un chien peut l'être, ou presque. Les quelques fois qu'il m'était arrivé de croiser un siamois chez lui, j'avais conclu que ce n'était pas un chat sociable. Je crois plutôt maintenant qu'il était jaloux de la relation privilégiée qu'il entretenait avec son maître et qu'il n'accordait pas sa précieuse amitié au premier venu.
Harry avait avec son maître et le chien une relation vraiment extraordinaire. C'est la perte de cette relation, de cet amour inconditionnel que mon ami aura du mal à accepter.

Autre comportement qui se rapproche à celui du chien : je crois avoir lu que le siamois rapporte bien souvent à son maître, comme le ferait un chien, une balle, un ojet lancé lancé pr le maître.

Treize ans, ce n'est pas très vieux pour un chat. Mais Harry souffrait d'un cancer depuis plus de deux ans. Il était très bien soigné, comme le serait un être humain, et son maître n'aurait pas supporté de le voir souffrir inutilement, mais le mal a continué de progresser. Samedi soir, il est devenu évident qu'on ne pouvait plus rien faire pour lui assurer une vie sans souffrance et qu'il ne pourrait plus apprécier quoi que ce soit... Mon ami a eu le courage de faire, comme il le lui avait promis, le geste d'amour ultime.
Il faudra désormais apprendre à supporter son absence.

Anonyme a dit…

Mes chatounes (qui ne sont pas des siamoises mais qu'est-ce qu'on s'aime quand'même!) et moi pensons bien fort à ton ami et à Harry dans ce moment très difficile. J'imagine que Harry doit déjà être en train de faire la connaissance de ses nouveaux copains et copines (dont ma Nouchka), au paradis des chats, et qu'ils vont bien s'amuser ensemble!

Alcib a dit…

Dr CaSo : Merci. Je transmets ton commentaire à mon amour ; il l'aura peut-être déjà lu ici, directement.
Je sais bien qu'on n'a pas besoin d'être siamois pour aimer et pour être aimé. Mon amour aurait aimé le chat le plus ordinaire, même s'il avait eu cinq pattes, trois yeux de couleurs différentes et le poil rugueux comme la paille d'acier. Il aime même les chauve-souris qui tombent dans sa cheminée, qu'il s'empresse de sauver et de rendre libres.
Ce siamois avait été recueilli par la grand-mère de mon amour, alors tout jeune adolescent. Ce n'est sans doute pas un hasard qu'il ait choisi de se réfugier près de cette maison où il pouvait aussi bien partager avec un renard, un cerf, un faucon, et quoi encore, les soins de la maîtresse des lieux. Ce siamois savait qu'il serait bien accueilli dans cette maison et, dès qu'il y était accueilli, il était normal qu'il soit traité comme un petit prince.
Il ne pouvait mieux tomber, en effet, car le garçon à qui sa grand-mère a confié le siamois adore les animaux depuis qu'il est capable de les voir, de les sentir, depuis tout bébé. Harry a vraiment connu la meilleure existence qui soit. Encore tout récemment, la charmante voisine et amie lui confectionnait des jouets en satin pendant qu'il était en convalescence.
Chaque jour, Harry attendait avec plaisir, comme son compagnon canin, le moment de se faire brosser les dents (ce qui permettait à son vétérinaire de le croire beaucoup plus jeune qu'il était en raison de l'excellente qualité de ses dents).
Il se trouve que Harry était un siamois et qu'il avait choisi cette maison, cette famille. Mais mon amour aurait aimé n'importe quelle autre race puisqu'il aime déjà tous les chats qu'il rencontre. Il a lui-même recueilli, il y a quelques mois, un charmant chaton gris-souris qu'il avait commencé à installer chez lui mais, voyant qu'elle en était amoureuse, il a remis à sa charmante voisine qui en est folle le chaton qui a vite oublié la pluie froide qui l'avait amené à se cacher près de l'immeuble pour se mettre à l'abri ; lui aussi avait repéré l'immeuble d'amis des chats.
Des câlins à tes adorables chatounes. Et de longues et nombreuses années d'amour à venir entre vous.

Beo a dit…

Bravo à ton ami d'avoir su faire la piqûre, parce que c'est loin d'être un geste anodin! J'irais jusqu'à dire que c'est le plus beau geste d'amour possible envers un être cher. Et c'est volontairement que j'écris être et non animal.

Pour avoir eu plusieurs chats, des relations totalement différentes avec chacun. En avoir perdu carrément, ou retrouvé morts, frappés par une voiture, en avoir apporté un chez le véto pour le soigner et le retrouver à côté de mon lit au matin, raide mort :(

Il y en a juste un que j'ai accompagné volontairement jusqu'à son dernier souffle.

C'était pourtant la chatte qui m'étais la moins proche, dans le sens que mon chéri l'avait déjà à mon arrivée en Suisse et nous étions sa 3e famille.

Il nous a quand même fallu aller la faire piquer et devoir la caresser jusqu'à ce que la vie aie quitté son regard plongé dans mes yeux. C'est insoutenable et j'en suis encore profondément triste quand j'y repense. :(

Les Pitous a dit…

Bêtes à chagrin.

apollo31 a dit…

Nous avons aussi perdu notre chat siamois il y a de cela quelques temps.
J'ai eu un choc en voyant la photo du votre... la copie conforme du notre.
Nous avons beaucoup souffert de l'amener chez le vétérinaire pour le faire euthanasier, mais c'était là la seule issue.
Croyez le ou non, je me sens encore coupable aujourd'hui de ce geste.

Alcib a dit…

Apollo31 : Merci de ce commentaire et bienvenue dans ces pages. C'est la première fois, je pense ; vous pouvez donc faire un voeu ;o)

Les photos de siamois publiées sur ce blogue ne sont pas des photos du vrai Harry ; Alexander n'aurait pas voulu que je publie la photo de son chat ou de son chien ; il n'avait pas aimé l'utilisation qu'on avait faite de photos de son chien quand il avait lui-même publié des photos sur un blogue nouveau.
Les photos que j'ai de Harry sont prises en gros plan, en noir et blanc ; je ne le vois donc pas exactement comme ces siamois dont l'utilise ici les images trouvées sur Internet.
Je comprends votre douleur mais, comme vous le dites, il vient un moment où il faut choisir entre celles que nous aurons et celle que l'animal ressent. Quand il n'y a plus moyen de calmer cette douleur, la décision s'impose.
Alexander, qui était médecin, a donné lui-même à Harry trois injections ; il le lui avait promis et il a été fidèle à sa promesse puis... il s'est lui-même effondré de douleur ensuite.

Ne vous sentez pas coupable : vous avez fait le bon choix pourlui. Il reste toutefois difficile d'accepter ensuite son absence. Le chagrin est déjà assez pénible ; n'y ajoutez pas la culpabilité si vous avez fait ce qu'il fallait.