mercredi 11 mars 2009

Fleurs des champs

En épigraphe à son Journal de la création (Éditions du Seuil, 1990 ; collection « Babel » Actes Sud, 2001), la romancière et essayiste canadienne Nancy Huston cite un extrait du Journal d'Henry David Thoreau. Je ne sais pas si on lit encore beaucoup Henry David Thoreau de nos jours, mais ce prolifique auteur a influencé la pensée d'autres grands esprits tels que Tolstoï, Gandhi, Martin Luther King. On évoque notamment Henry Thoreau dans un film qu'il faut voir et revoir, La Société des poètes disparus, au Québec, ou Le Cercle des poètes disparus, ailleurs dans la francophonie. Je n'ai moi-même lu qu'un seul de ses livres, Walden ou la vie dans les bois. Il fut sans doute l'un des grands inspirateurs des mouvements écologiques, comme il a inspiré les contestations de Mai 68 en France.

Voici l'extrait cité par Nancy Huston : « Je me demande si les pensées écrites à la suite dans un journal ne gagneraient pas à être imprimées telles quelles au lieu d'être réunies, d'après leur nature, en essais séparés. Elles sont ainsi liées à la vie et le lecteur ne se dit pas qu'on est allé les chercher loin [...]. Est-ce dans le bouquet que la fleur est belle* ou bien dans le pré où elle pousse, quand nous nous sommes mouillé les pieds pour aller la chercher ? »


© Alexander, 2008

En ce qui me concerne, j'aime les fleurs coupées, en bouquet ou non. J'aime les fleurs, ou qu'elles soient, dans les jardins, dans les champs. En lisant ces lignes, il m'est immédiatement venu à l'esprit une image de champs fleuris que m'a envoyée Alexander l'été dernier. Parti faire une balade à moto (il aime faire de la vitesse à moto quand son chien ne l'accompagne pas dans le side-car), Alexander s'était arrêté le long de la route pour photographier ces fleurs à mon intention.

Alexander n'a jamais besoin d'aller loin pour trouver et apprécier les fleurs ; il les aime toutes, si modestes soit-elles. Il sait voir celles que personne ne remarquerait et, où que ce soit, même lorsqu'elles sont absentes, il sait créer leur beauté et leur parfum pour les partager avec ceux qu'il aime.

* Je crois que la citation exacte serait plutôt : « ... Est-ce dans le bouquet que la fleur est plus belle ou bien dans le pré... » (Henry David Thoreau, Journal, janvier 1852).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

BJR mon ami, pour ma part, ces strates de regards et de mots que vous me proposez me conviennent parfaitement. Hier, l'amour de l'amour, aujourd'hui des fleurs comme dans un tableau de Burne- JONES ( cet Alexander, quel talent!): aujourd'hui, ce sera donc le cercle des amis retrouvés!
Bonne journée

Alcib a dit…

Willy : Merci de ce commentaire. Hier, oui, je parlais de l'amour de l'amour ; même quand je n'en parle pas ouvertement, l'amour est toujours là, en permanence, jour et nuit, à chaque fraction de seconde...
Je te souhaite la bienvenue dans ces pages (normalement, quand on fait quelque chose pour la première fois, on peut faire un voeu).