dimanche 31 décembre 2006

Bonne année 2007



Le seul fait de rêver est important.
Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir
et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer
et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil
et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement,
à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout d'être vous-même.

Bonne santé
et
bonne année !

mardi 26 décembre 2006

Lendemain de Noël

Hier, mon Premier Grand Amour m'a téléphoné, pour me souhaiter un joyeux Noël, me dire qu'il était à Montréal, qu'il avait réveillonné chez celui de ses deux frères qui habite encore au Québec, qu'il allait passer la soirée du 25 chez des amis et, finalement, me proposer que l'on prenne ensemble le petit déjeuner ce matin. Je me suis donc rendu à son hôtel dans le Vieux-Montréal.

Comme il neigeait abondamment, je n'ai pas pris ma bicyclette ; je m'y suis rendu en taxi. C'était beau, silencieux en ce lendemain de Noël, dans cette neige toute blanche qui recouvrait la ville comme un tapis de ouate. En descendant du taxi, j'ai oublié de prendre en photo la façade de l'hôtel Gault ; alors j'ai emprunté ces deux premières photos, je ne sais plus où.

Nous étions tous deux très ponctuels : G. est sorti de l'ascenseur au moment où j'arrivais. Nous nous sommes installés là et nous sommes allés nous servir au buffet dressé devant la cheminée où brûlait un beau feu de bois.

À notre gauche, donc, le buffet et la cheminée ; à notre droite, la porte d'entrée, et ceci.

En face de moi, une partie du lobby. En prenant le petit déjeuner, nous avons échangé les dernières nouvelles : d'abord le récit de notre réveillon respectif, puis les nouvelles des derniers mois, les projets d'avenir, la question qui se pose pour lui de revenir vivre à Montréal ou de rester à Toronto où c'est plus facile pour lui de travailler (cinéma et télévision en anglais), un voyage à Paris en février, en principe, le projet d'y aller ensemble un jour... Nous avons fait l'inventaire des amis disparus, des autres qui sont restés fidèles, en passant par ceux dont on a perdu la trace et d'autres à qui la maladie fait la vie dure...

Puis nous sommes montés à sa chambre, qu'il voulait me montrer, en me précisant qu'il vivrait bien dans un hôtel comme celui-ci et que, puisqu'il est question qu'il vienne écrire à Montréal, il pourrait bien s'y installer durant quelque temps.

L'hôtel Gault fait partie de ces nouveaux hôtels-boutiques installés dans les beaux bâtiments anciens du Vieux-Montréal et dont rien n'est ménagé pour donner aux clients tout le confort moderne. Quand les stars du rock ou du cinéma viennent à Montréal, ils ne vont plus dans les hôtels traditionnels ; ils viennent plutôt s'installer dans ces hôtels alliant le charme de l'ancien au confort dernier cri. Sa chambre ressemblait à celle qui précède, sauf qu'elle avait un mur de pierres, comme celle-ci.

Il y a un sympathique coin de travail. J'aime beaucoup leurs lampes halogènes, au chevet du lit et sur l'espace de travail. L'indispensable téléviseur est caché dans un autre beau meuble en bois.

Pendant que mon ami ramassait ses affaires, je suis descendu l'attendre au rez-de-chaussée et j'en ai profité pour prendre quelques photos supplémentaires. D'un côté, les oeuvres d'art ajoutent de la couleur entre les fenêtres.

De l'autre côté, d'étranges fleurs veillent sur d'élégants sapins de Noël qui prennent la lumière du jour.

Puis, à l'extérieur, la neige a presque cessé de tomber, mais c'est encore blanc.

La suite demain...

Image de soi et... les autres

L'une des caractéristiques de l'être humain « normal », c'est sa volonté de s'améliorer, de réaliser son potentiel et, en apprenant à se connaître, de repousser les limites de son caractère et de sa personnalité. Cela suppose que l'on développe et maintienne une certaine image de soi. Et l'un des obstacles que l'on doive surmonter est l'image que se font de nous les gens qui nous entourent...

L'image vient d'ici

Ça me fait penser à l'histoire du patient qui avait passé un long moment dans un hôpital psychiatrique parce qu'il se prenait pour une souris. Évidemment, il avait peur des chats. Un jour le psychiatre lui annonce qu'il est guéri et qu'il peut rentrer chez lui. Le patient est quelque peu inquiet ; le psychiatre insiste pour lui dire qu'il est guéri, qu'il n'est plus une souris. Le patient demande alors : « Et le chat, lui, il le sait que je ne suis plus une souris ? »

John Denver, Take Me Home



lundi 25 décembre 2006

Noël


Depuis plusieurs années, la fête de Noël n'a plus beaucoup de sens pour moi. Elle est tout au plus un congé férié et si je devais lui donner un sens, je serais tout à fait disposé à célébrer le solstice d'hiver et la lumière. Rassurez-vous, je ne vous ferai pas une étude sur les origines de cette fête et sur les traditions dans les diverses cultures ; si le sujet vous intéresse, vous trouverez ici un article bien documenté qui devrait répondre à plusieurs de vos questions et peut-être vous donner envier de creuser davantage le sujet. Mais ce n'est pas mon propos d'aujourd'hui ; celui-ci est beaucoup plus prosaïque et égocentrique.


J'ai pourtant toujours aimé les traditions et les rituels et il ne faudrait pas grand-chose pour me faire adhérer encore à ceux qui entourent la fête de Noël. Baptisé et élevé dans la religion catholique, je ne pratique plus depuis bien longtemps et si les Chrétiens veulent célébrer le 25 décembre la naissance de leur Sauveur, je n'ai rien contre, mais cela ne justifie pas à mes yeux toute la frénésie qui cumule durant plusieurs semaines précédant cette date. Je n'aime pas les étiquettes et en acceptant celle d'« athée », j'aurais le sentiment d'adhérer à une secte visant à en combattre une autre. Je veux bien laisser à Dieu le bénéfice du doute ; cependant, quand j'entends les discours réactionnaires des dirigeants ecclésiastiques, qu'il soient québécois ou romains, j'ai plus envie de dénoncer leur tendance à s'acoquiner avec les hommes politiques de droite où qu'ils soient, à recommander aux États d'adopter des lois brimant les libertés et favorisant la discrimination, que d'accorder quelque crédit à leur message prétendûment rassembleur. Ils me font trop penser aux Canadians qui, en 1995, à la veille du référendum sur la souveraineté, sont venus de partout au Canada, toutes dépenses illégalement payées par le pouvoir fédéraliste, pour dire aux Québécois qu'ils les aimaient et que les Québécois devaient, en raison de cet amour aussi subit que mensonger, renoncer à leur rêve d'autonomie. À force d'être trompés et trahis par ceux qui prétendent nous aimer, on apprend à se méfier. Je suis pourtant d'un naturel confiant et aimant...

Oubliant l'aspect religieux de la fête, on en fera de plus en plus, un peu partout à travers le monde, la fête des enfants et, dans certains cas, la fête de la famille. N'ayant pas d'enfant moi-même et ceux qui m'entouraient, neveux et nièces, ayant grandi, cette fête perd encore pour moi une raison d'être. Et comme mes parents sont décédés, je suis à la fois le parent et l'enfant, mais le parent en moi est assez rigoureux et l'enfant n'a pas eu longtemps l'innocence et le sentiment d'appartenance.

L'une de mes soeurs aime bien me rappeler de temps à autre que je fais partie de la famille, que je le veuille ou non. Puisque je n'ai pas toujours quelque chose de mieux à faire, sinon de jouir de ma solitude et de la paix qui l'accompagne, il m'arrive de participer aux réunions familiales qu'organise l'une ou l'autre de mes soeurs les plus jeunes. C'est ce qui m'a fait accepter l'invitation de l'une d'entre elles au réveillon de Noël qui maintenant, dans la famille, commence assez tôt en début de soirée et se poursuit peu après minuit. Selon la tradition familiale italienne du côté de mon beau-frère, tout est centré autour de la table : boissons de toutes sortes, vin, nourriture sans cesse présentée, des crudités aux desserts, en passant par les fruits, les noix, les fromages, les charcuteries, entourant les plats principaux et leurs accompagnements... Quand on quitte la table, il est temps d'enfiler son manteau et de rentrer chez soi.

J'ai bien mangé et modérément bu ; je m'assagis. Toutefois, si on me demandait d'énumérer les sujets de conversation de la soirée, on aurait vite fait le tour : après que chacun eut exprimé quand et comment il avait recommencé à fumer pour la trentième fois, ce fut le tour des interventions chirurgicales des uns et des autres, la conversation se déroulant, comme il se doit, dans un nuage de fumée. On a eu droit, pour la vingtième fois, au récit de l'excursion de chasse de l'un des frères qui s'était perdu en forêt et qui a dû y passer la nuit, puis aux multiples tentatives d'un jeune beau-frère de se rendre intéressant en lançant à la volée, pendant que chacun racontait une histoire que personne n'écoutait plus, un sujet qui n'intéressait personne non plus. Si j'ai quelque chose en commun avec cette famille, c'est sans doute là : non pas dans la solidarite avec l'absurdité de leurs conversations, mais dans le besoin (pas si sûr) de raconter ici ce qui n'intéresse personne. L'avantage, ici, c'est qu'on n'est pas obligé de lire jusqu'à la fin ou que le lecteur, sous le couvert de l'anonymat ou à visage à mi-découvert, peut dire au narrateur que son texte est lourd, indigeste...

Au réveil, même si j'ai été relativement sage la veille, tant avec le liquide qu'avec le solide, je n'en étais pas moins fatigué et peu brillant. Je n'ai donc pas fait grand-chose de cette journée, jusqu'au moment de me rendre chez un ami qui m'avait invité à manger. Comme il faisait doux, je me suis rendu à vélo à ce rendez-vous de fin de journée : c'est la première fois de ma vie que je pouvais faire du vélo un 25 décembre.

Nous avons commencé par boire du thé vert d'une finesse exceptionnelle (à la mesure de son prix), avant de commencer à manger, un repas assez simple, en somme, mais très bon (entrée de poisson, poulet à la provençale, yaourt et framboises fraîches), accompagné d'un très bon vin rouge. Je ne dirais pas que la conversation avait été écrite par Jean-Claude Brisville, l'auteur de l'excellente pièce le Souper, dont Édouard Molinaro a fait un film, mais ce n'était pas non plus un « dîner de cons ».

Je suis rentré de cette soirée chez un ami plus léger qu'à l'arrivée, pas à cause de ce que nous avons mangé, mais en raison de la présence de l'un à l'autre et de l'écoute attentive que chacun apporte à la conversation.

Autrement, j'aime bien passer du temps seul durant la période des fêtes. C'est ma façon d'essayer de retrouver quelque chose de mon coeur d'enfant, trop souvent malmené par « les grandes personnes ».

Au fond, je crois que je ne suis, en dépit des apparences, de mes manières urbaines, qu'un égoïste, invivable...

Il suffirait cependant de presque rien... Si j'écoute par exemple cet air que plus personne ne veut écouter après le 25 décembre, mais chanté ici par Mahalia Jackson (deux versions différentes, mais je connais d'elle une troisième que je préfère encore à celles-ci), je serais tenté de me laisser convertir. Avec un clin d'oeil à Miss Lulu, voici Mahalia Jackson ; mais juste avant, je vous annonce que demain ce sera plus léger, avec des photos d'hiver à Montréal (entre autres).





samedi 23 décembre 2006

Joyeux Noël

Je ne fermerai pas ce blogue durant la période des fêtes. Au contraire, j'espère bien profiter de ce répit pour tenter de retrouver le plaisir d'y écrire sans trop sentir la contrainte des tâches qui attendent, du temps qui passe trop vite...

Je serai dans ma famille pour le réveillon de Noël et avec des amis le 25 décembre.

Je souhaite à tous beaucoup de paix, de sérénité, de joie et d'amour. Un joyeux Noël, en somme.

Et si vous voulez l'entendre en musique, vous avez le choix entre un jeune chanteur montréalais, Rufus Wainright, un chanteur états-unien, Josh Groban, et un Anglais, John Lennon. Ils ont un autre point commun : ils chantent tous les trois en anglais...

Rufus Wainright


Josh Groban


John Lennon



jeudi 21 décembre 2006

Un souhait orignal


Il suffit que le chasseur prenne un petit coup de caribou* de trop pour que l'orignal soit de la fête.

Syntagmes : bouteille de caribou; du petit caribou; prendre un petit coup de caribou, un petit verre de caribou; sentir le caribou.
« Elle pensa à apporter de l'eau pour réduire le caribou, mais son père ne lui pardonnerait pas. » (GUÈVREMONT Germaine, Le Survenant, p.94, Montréal, éd. Fides, 1969 [éd. originale, 1944], 198 p.)

*Historique : Mot emprunté (1609) à l'algonquin du Nord dont l'origine est le micmac kaleboo, kalibou « qui creuse avec une pelle », parce l'animal fouille la neige pour trouver sa nourriture (DHLF, FEW). Dans un emploi figuré (1906) caribou, « alcool » reste difficile à expliquer. Claude Poirier dans son « Dictionnaire historique du français québécois » fait toutefois état d'une hypothèse assez courante, qui relève peut-être de la légende, mais qu'on ne peut laisser pour compte. Les coureurs de bois, semble-t-il, buvaient le sang du caribou, à l'exemple des Amérindiens, mais y ajoutaient de l'alcool pour en faciliter l'ingestion ; par la suite, le sang aurait été remplacé par du vin rouge. M. Poirier ajoute que cet emploi est attesté dans des textes de langue anglaise où il est question du Québec (v. DictCan). On peut noter au passage que caribou « cervidé » a été emprunté, dès le XVIIe s., par l'anglais au français québécois.
Renseignements empruntés ici.

mercredi 20 décembre 2006

Ouvrons la voie...

Photo personnelle - avenue McGill College - Montréal - décembre 2006

Je suis un peu débordé ces jours-ci : des dossiers à mener à terme, des envois à faire, des réunions à organiser pour janvier, etc.

Mais la bonne nouvelle, c'est qu'à compter du vendredi 22 décembre, plus personne ne voudra répondre à mes messages d'affaires et que je devrai moi-même fermer les dossiers et tenter de passer à autre chose.

Comme je ne partirai pas durant la période des fêtes et que les célébrations seront plutôt modestes, je trouverai peut-être du temps pour alimenter mon blogue et... pour répondre à quelques messages personnels.

lundi 18 décembre 2006

Pour le simple plaisir de faire plaisir...

Il y a quelques semaines, un lecteur fidèle, attentionné (il se reconnaîtra) avait dit apprécier les airs de Fréhel que j'avais mis en ligne ce jour-là. Et il terminait son commentaire en me demandant si j'avais du Jean Gabin à lui faire entendre. Je n'avais pas oublié cette demande de la part de celui dont les commentaires sont toujours si justes, si humains, si sages, qu'il devrait tenir lui-même un blogue pour faire partager sa pensée avec un plus grand nombre de lecteurs. Depuis ce jour, je cherchais un prétexte pour parler de Jean Gabin ou pour associer une chanson de Jean Gabin à un autre sujet.

L'occasion ne s'est pas encore présentée, mais ce soir je me dis qu'il n'y a pas besoin de prétexte : le seul plaisir de faire plaisir est une raison suffisante.

J'ai toujours beaucoup aimé l'acteur Jean Gabin (je n'ai pas connu l'homme). Je ne crois pas avoir vu tous ses films, loin de là. Mais Jean Gabin a toujours représenté pour moi le cinéma français, la culture française, la France, en somme. Je ne dirais pas nécessairement qu'il est le plus grand acteur français, mais il est l'un des plus grands.

C'est lui qui, dans Quai des brumes, dit à Michèle Morgan : « T'as d'beaux yeux tu sais !... », réplique si souvent entendue depuis.

Il existe un Musée Jean Gabin et l'on trouvera aussi de nombreux renseignements intéressants sur Wikipédia.

Le film qui m'ait sans doute le plus marqué, c'est celui dans lequel il joue avec Simone Signoret, Le Chat, histoire d'un vieux couple dont le pavillon de banlieue est voué à la démolition et qui, dans l'attente du moment de vérité, s'entre-déchire.


dimanche 17 décembre 2006

« Il a neigé à Port-au-Prince...

... il pleut encore à Chamonix. On traverse à gué la Garonne, le ciel est plein bleu à Paris. Ma mie, l'hiver est à l'envers... »

J'aurais voulu vous faire entendre cette chanson de Jean-Pierre Ferland, Je Reviens chez nous, mais ça ne m'est pas possible. Au fond, ce je voulais dire c'est que, depuis que nous parlons du réchauffement climatique et que nous annonçons pour les années à venir des bouleversements qui auront des conséquences énormes sur l'environnement, nous ne nous attendions peut-être pas à ce que ces effets se fassent sentir aussi rapidement.

L'Amérique du Nord, le Canada, le Québec sont en train de perdre leur réputation de pays froids, de pays de neige et de glace, de grands froids...

Le vendredi 15 décembre, il a fait 12 degrés Celsius à Montréal, alors que nous devrions connaître des températures plus près de moins 15 à ce moment-ci de l'année.

Depuis quelques jours, j'observe qu'il fait parfois plus chaud (ou moins froid) qu'à Paris et qu'à certaines heures, le mercure indique la même température à Montréal qu'à Marseille.

J'en conclus que, bientôt, les amis provençaux ne pourront plus invoquer le froid du Québec pur ne pas y venir. Si cela continue ainsi, et je ne vois pas pourquoi cela s'arrêterait, nous pourrons bientôt faire pousser des papyrus du Nil sur nos balcons...


vendredi 15 décembre 2006

Drôle d'endroit pour une rencontre

Vous connaissez Olivier de Montréal, d'À cheval sur l'Atlantique : je me demande quand est-ce qu'il repose ses neurones, celui-là ! Il a toujours des idées des plus créatives. Il ne lui suffit pas de rédiger un blogue des plus intéressants, magnifiquement illustré de ses photos et de celles de Jean-Marc ; voilà qu'il lance des projets pour lesquels il demande la participation d'autres blogueurs.
Cette fois-ci, pour la rédaction du mois, nous sommes plusieurs à publier simultanément, en tenant compte des fuseaux horaires, un billet sur « les rencontres par Internet ». À six heures du matin, heure de Montréal, ou midi, heure de Paris, les billets de d'Aurélie (Norvège), d'Hépao (France), d'Hervé (France durant 15 jours encore, bientôt au Québec), de Miss Lulu, de Grandbled (Canada), de Laurent (Italie), d'Olivier de Montréal (Québec) et de moi-même, de Montréal (Québec). Il y a quelques semaines, j'ai accepté d'y contribuer et, quelques heures avant l'heure de tombée, je me demande pourquoi j'ai accepté de me soumettre à cette pression, sachant que je serais très occupé... Il me manque de temps pour mettre un peu de créativité dans ce jeu, mais ce n'est pas le temps d'abandonner ; il faut respecter la parole donnée.

Il fut un temps où les ordinateurs ressemblaient à cela ; il n'était donc pas question d'en avoir un dans le coin de son salon ou de sa chambre à coucher.

Puis, dans les années 1980, les ordinateurs personnels prirent moins de place et commencèrent à se répandre dans les foyers. Je n'eus mon premier ordinateur qu'en 1990, que j'avais acheté d'un ami qui l'avait eu de son employeur ; le texte s'affichait alors en vert sur écran noir. L'année suivante, un autre ami me vendit un modèle plus récent. En 1992, j'achetai un ordinateur tout neuf, avec écran couleur. Je me sentais tout à fait moderne d'avoir chez moi un ordinateur qui me permettait de mettre au propre mes notes de lecture et de rédiger divers documents personnels ou administratifs.

Je ne me souviens pas exactement du moment où j'ai commencé à utiliser Internet, au travail surtout, mais je me souviens qu'au début de l'année 2000, quand j'entendais des clients ou des collègues de travail parler de « clavardage », je me disais que certaines personnes avaient vraiment du temps à perdre, à discuter de banalités avec des étrangers en utilisant Internet.


Le 5 août 2000, je m'abonnai au service Internet à la maison. Dès que le technicien qui venait de terminer l'installation quitta la maison en me disant que je pouvais naviguer librement, je fis un test en envoyant un courriel à un ami. Puis je me mis à chercher n'importe quoi en entrant des mots clés dans la fenêtre de divers moteurs de recherche. Je ne cherchais rien de précis, trop heureux de voir qu'un seul mot clé pouvait générer des dizaines, des centaines, des milliers de sites différents.

Je m'attardais sur certains sites en essayant d'aller plus loin, de voir quel genre d'information je pourrais trouver. C'est alors que je tombai sur un salon de clavardage ; il fallait s'inscrire et choisir un pseudonyme pour y avoir accès. Je cherchai un pseudonyme qui aurait quelque chose à voir avec la Grèce. Je rejetai les noms des divinités car je trouvais cela trop prétentieux ; je pensai à Socrate, mais je n'osai pas non plus. Je choisis Alcibiade, mais je décidai de l'abréger ; mon pseudo date de ce premier jour où j'eus accès à Internet chez moi.

J'essayai donc d'entrer dans ce salon de clavardage, sans savoir comment cela fonctionnait. Quelqu'un, dont le pseudo était PierreB, me salua, m'expliqua ce que je devais faire et je me mêlai à la conversation de ces Européens, pour la plupart. J'étais séduit par cette technologie qui me permettait de dialoguer en direct avec des gens qui se trouvaient en France, en Belgique, en Suisse, mais aussi en Espagne, en Italie, en Russie, en Chine, en Amérique latine...

Dès ce jour, ma vie a changé. Je vivais à Montréal, mais j'avais désormais accès à un réseau d'amis virtuels, francophones pour la plupart, qui se retrouvaient tous les jours, à toute heure, dans un salon que l'on disait de « Paris - Île-de-France ». Comme je n'avais pas physiquement traversé l'Atlantique depuis quelques années, j'avais vraiment le sentiment de renouer avec la vie française, de participer à la vie parisienne. Je passais des heures chaque soir à dialoguer avec ces amis virtuels, nombreux et dynamiques. L'origine grecque de mon pseudo était évidente pour certains, cultivés, qui étaient aussi des amis de la Grèce ; ce pseudo m'attira plusieurs amitiés, virtuelles au départ, dont je suis, six ans plus tard, encore très fier...

Quelques mois après, je remarquai que dans un autre salon de clavardage, quelqu'un était seul ; par curiosité, j'entrai et le saluai. Puisque son pseudo était celui d'un peintre français, je lui demandai immédiatement s'il était artiste ; il me répondit en précisant qu'il habitait la ville de Québec et qu'il était étudiant en graphisme. Nous avons parlé ce soir-là durant plus d'une heure. Le lendemain soir, il était encore là ; il m'attendait, comme j'étais venu en espérant qu'il y soit. Il en fut ainsi durant plus de six mois. Si nos conversations sur Internet se firent plus rares, c'est simplement parce que ce garçon déménagea à Montréal... dans l'appartement voisin du mien. J'ai abandondamment parlé de lui ; il s'agit de l'adorable garçon devenu acrobate et qui, depuis un peu plus d'un an vit à Las Vegas. Il me demandait il y a quelques jours s'il n'y aurait pas encore un appartement vacant dans mon immeuble, qu'il pourrait occuper en attendant de repartir, en Europe cette fois.Les copains européens insistaient pour que je vienne en Europe. À l'automne 2001, je vins passer huit jours chez un copain de Liège, perdu de vue depuis ; il était venu me chercher à l'aéroport de Bruxelles, accompagné de ce PierreB qui, le premier m'avait salué dans le salon de clavardage et qui devint mon « parrain » en m'indiquant comment m'y prendre. À ma descente d'avion, PierreB était là avec François et Marcel, un autre copain ; j'allai prendre une douche, puis l'apéritif, chez PierreB, avant d'aller manger des moules et des frites dans un bon restaurant de Bruxelles dont je n'ai pas retenu le nom. PierreB est le père de ce Thomas qui fait de si belles photos ; j'avais croisé Thomas en sortant de la salle de bain chez son père.

En quittant Liège, je vins à Paris. Je ne raconterai pas ici mon arrivée à l'hôtel où j'avais réservé une chambre, un dimanche en fin d'après-midi : il faudrait un chapitre entier pour raconter cette histoire. Je pris donc une chambre près de l'Opéra où je restai plusieurs jours, alors qu'en principe des copains qui avaient fortement insisté pour que je vienne devaient m'héberger.

Pour garder le contact avec mes cyberamis, je m'arrêtais chaque soir dans un café du boulevard de Sébastopol. Un soir, Alexandre, qui savait que je devais venir à Paris, me demanda où j'étais ; je lui répondis que j'étais dans un café, boulevard de Sébastopol. Il me demanda de sortir du café, de traverser la rue et de marcher quelques pas vers la gauche : il habitait presqu'en face ; il descendit, nous nous embrassâmes et nous allâmes prendre un verre dans un bar de la rue voisine.

Le lendemain, un autre copain avec qui j'avais très peu dialogué auparavant me demandait où je logeais ; quand je lui dis que j'étais à l'hôtel, il fut choqué que tous ces prétendus amis qui avaient insisté pour que je vienne à Paris ne se soient pas plus empressés de m'inviter chez eux. Il me dit qu'il travaillait tout près de mon hôtel, que nous pourrions nous rencontrer le lendemain pour prendre un sandwich dans un café, qu'il me remettrait les clés de son appartement où je pourrais m'installer car il partait passer quelques jours à la campagne. Je restai chez lui dix jours, rue Vieille-du-Temple.

Le samedi suivant, nous étions plus de trente habitués du salon de clavardage à nous rencontrer dans un restaurant de la rue des Lombards. Certains étaient venus de Belgique, de Suisse, de la Province ou de la banlieue parisienne... J'ai vu là, en personne, des garçons, et quelques filles, dont quelques-uns sont restés des amis que j'espère pouvoir accueiilir à Montréal un jour pas trop lointain.

Il serait trop long d'énumérer toutes mes rencontres associées à Internet ; lors de ce dernier voyage en Belgique et en France, j'ai rencontré environ 75 personnes. Et je garde effectivement un souvenir très attendri d'Élise, d'Esneux ; de PierreB et Thomas, de Frédéric, de Bruxelles ; de Didier Loupiot, de Christian, Erwan, Victor, Sandy, Frédéric, de Paris ; de Sébastien, des Yvelines ; de Yann, de Châteauroux ; de Guillaume, de Versailles, et de nombreux autres... Il y a certaines personnes que je n'ai pas encore rencontrées et avec qui je suis en communication soit par courriel, par MSN, à l'occasion par téléphone ; une rencontre en vrai ne devrait pas trop tarder. À Montréal, outre mon bel acrobate, j'ai rencontré, grâce au fameux salon de clavardage, Frédéric, Marc... Sergio est venu du Mexique passer quelques jours à Montréal, puis Philippe et Patrice, venus de Tournai, en Belgique...

Si ce salon de clavardage n'a pas disparu, il s'est pratiquement vidé de toutes ces personnes intéressantes que j'y ai connues. À l'occasion j'y retrouve deux ou trois fidèles. Pour compenser la dispersion des copains et la quasi disparition du salon de clavardage, j'ai créé ce blogue il y a un peu plus d'un an. Au cours des derniers mois, j'ai rencontré trois blogueurs que je lis ou dont je regarde les images : Joss, Olivier et son « grand brun », Jean-Marc. Je crois que d'ici quinze jours, je rencontrerai un nouvel arrivant venu du sud de la France, puis...

Nul doute que je ferai bientôt la rencontre de celui qui enchantera le reste de ma vie...



vendredi 8 décembre 2006

Une pause dans le quartier...

En sortant d'un rendez-vous au centre-ville, en début d'après-midi, je me suis souvenu qu'il était temps de manger. Il faisait froid et le vent accentuait cette sensation. Cependant, la lumière était belle et, même si j'avais envie de me mettre à l'abri quelque part, je n'avais pas envie de rentrer chez moi immédiatement. Je me suis donc arrêté à ce restaurant où je viens assez souvent manger une bouchée ou simplement prendre un café et un dessert.

Ce que j'aime de ce restaurant situé à l'étage, c'est le calme et la sérénité qui y règnent, mais surtout la vue que l'on a sur la rue Sainte-Catherine, la principale rue commerciale de Montréal. Comme j'y viens habituellement en dehors des heures normales des repas, j'ai le choix de la table et je m'asseois toujours près d'une fenêtre. J'ai toujours un livre à lire et un carnet de notes. Je peux y rester tout le temps que je veux sans que personne ne me fasse sentir que je devrais laisser la place à quelqu'un d'autre.

J'y suis d'ailleurs resté assez longtemps pour que la lumière extérieure s'amenuise et qu'en regardant par la fenêtre, j'aperçoive aussi le reflet de l'intérieur du restaurant. Toutes ces images sont prises de ma table sans que j'aie eu à me lever et sans même que mes voisins se rendent compte que je prenais des photos. Peu à peu, d'ailleurs, les autres clients devant moi sont partis (il en restait quelques-uns derrière moi).

En me tournant vers l'arrière, voici ce que je pouvais apercevoir par la fenêtre. J'ai décidé de l'adopter : ce sera mon arbre de Noël cette année.

En remontant vers chez moi, tout près de là, j'ai eu très froid. Il n'y avait pas de neige, mais il ventait très fort et la température ressentie était d'environ moins vingt degrés Celsius. Le grand immeuble sombre, à droite, abrite le bureau montréalais du premier ministre du Québec.

En dépit du froid polaire et du vent glacial, j'ai pris le temps de me retourner pour prendre cette dernière photo de mon arbre de Noël.

J'ai voulu prendre d'autres images, mais les piles de mon appareil étaient épuisées et je croyais que j'allais m'évanouir tellement le vent était mordant. Je n'ai pas l'habitude de me plaindre du froid, mais celui-ci était assez inhabituel. Je me suis hâté de rentrer, en cherchant à éviter le vent ; aussitôt arrivé chez moi, je me suis vite préparé du thé chaud car j'étais frigorifié.

samedi 2 décembre 2006

Qui, quoi, où, pourquoi... ?

« Car enfin, qu'est ce qu'un homme dans la nature ? un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout ? »
Blaise Pascal