Si l'on observe quelque peu ce qui se passe du côté du Vatican ces derniers mois, on serait porté à croire que le pape est devenu gâteux. L'Église catholique et le pape ont abondamment alimenté la polémique un peu partout dans le monde, grâce à la réintégration controversée d'évêques excommuniés, à l'appui à l'archevêque brésilien qui a excommunié la famille et l'équipe médicale d'une fillette de neuf ans à qui on a fait un avortement, comme le prévoit la loi brésilienne dans des cas semblables, car elle était enceinte des oeuvres de son beau-père qui la violait depuis qu'elle avait six ans.
Plus récemment, à son arrivée au Cameroun où il était attendu par une population catholique, probablement la seule au monde qui a connu une croissance ces dernières années, le pape a déclaré que, loin de protéger contre la propagation du sida, le préservatif aggravait le problème. Quand on connaît le taux de propagation du sida en Afrique (je crois que c'est 8 000 personnes qui chaque jour y meurent du sida), quand on connaît les efforts des équipes médicales et d'autres organisations pour sensibiliser la population aux moyens d'enrayer la propagation du sida, notamment par l'utilisation du préservatif, on se dit d'abord que les propos du pape sont irresponsables et dangereux.
Si le pape était gâteux, on pourrait comprendre et souhaiter que son entourage veille désormais à l'enfermer dans ses appartements en évitant de lui mettre un micro sous le nez afin de réduire les chances qu'il continue de dire des bêtises. Mais, hélas, ces propos ne sont pas nouveaux ; ils reflètent la position de l'Église catholique. Le prédécesseur de Benoît XVI disait la même chose ; Jean-Paul II soulevait peut-être moins de controverses (il en soulevait tout de même) car il était un très grand communicateur et son message, aussi irresponsable quant au contenu, insultait moins l'intelligence par sa forme.
S'il s'agissait d'une étourderie, on se dirait que Benoît XVI est un peu con ! Mais comme il s'agit de la position officielle de l'Église et comme les populations catholiques africaines écouteront sagement leur guide spirituel, on peut dire que les propos de Benoit XVI, comme ceux de Jean-Paul II sur ce point, sont carrément criminels. Ces propos viennent en effet démolir le travail d'éducation qu'ont pu faire les organisations de la santé et de lutte contre le sida. Et si Benoît XVI ne connaît pas les conséquences de ses propos qui, dans un autre contexte, seraient considérés comme une incitation au génocide, il appartient à ses conseillers de l'en informer.
J'entendais hier des évêques parisiens dire qu'on avait mal compris, qu'on n'avait pas bien compris le message du pape. Si Benoît XVI était un petit prêtre de province, je pourrais comprendre que son message soit maladroitement exprimé ; le pape peut être personnellement maladroit, mais lorsqu'il exprime la position de l'Église, il n'a pas le droit à l'erreur.
Comme Benoît XVI était déjà fortement, avant d'être pape, derrière la doctrine que répandait Jean-Paul II, il n'est pas étonnant que ses positions soient aussi peu adaptées au monde moderne dans lequel nous vivons. Si Jésus devait revenir sur Terre, il ne reconnaîtrait certainement pas son Église dans la façon dont une bande de vieillards complètement coupés du monde répand la Bonne Nouvelle. Où est passé l'amour ? où sont passées la charité, la compassion ? Quand le monde entier s'indigne des propos de son chef, l'Église catholique devrait se poser des questions ? Si cela avait un sens, il faudrait faire comme ce prêtre français de 81 ans, dont j'oublie le nom et qui, ayant honte des propos du pape l'a tout simplement « excommunié » en ne prononçant plus son nom dans ses prières.
Plus récemment, à son arrivée au Cameroun où il était attendu par une population catholique, probablement la seule au monde qui a connu une croissance ces dernières années, le pape a déclaré que, loin de protéger contre la propagation du sida, le préservatif aggravait le problème. Quand on connaît le taux de propagation du sida en Afrique (je crois que c'est 8 000 personnes qui chaque jour y meurent du sida), quand on connaît les efforts des équipes médicales et d'autres organisations pour sensibiliser la population aux moyens d'enrayer la propagation du sida, notamment par l'utilisation du préservatif, on se dit d'abord que les propos du pape sont irresponsables et dangereux.
Si le pape était gâteux, on pourrait comprendre et souhaiter que son entourage veille désormais à l'enfermer dans ses appartements en évitant de lui mettre un micro sous le nez afin de réduire les chances qu'il continue de dire des bêtises. Mais, hélas, ces propos ne sont pas nouveaux ; ils reflètent la position de l'Église catholique. Le prédécesseur de Benoît XVI disait la même chose ; Jean-Paul II soulevait peut-être moins de controverses (il en soulevait tout de même) car il était un très grand communicateur et son message, aussi irresponsable quant au contenu, insultait moins l'intelligence par sa forme.
S'il s'agissait d'une étourderie, on se dirait que Benoît XVI est un peu con ! Mais comme il s'agit de la position officielle de l'Église et comme les populations catholiques africaines écouteront sagement leur guide spirituel, on peut dire que les propos de Benoit XVI, comme ceux de Jean-Paul II sur ce point, sont carrément criminels. Ces propos viennent en effet démolir le travail d'éducation qu'ont pu faire les organisations de la santé et de lutte contre le sida. Et si Benoît XVI ne connaît pas les conséquences de ses propos qui, dans un autre contexte, seraient considérés comme une incitation au génocide, il appartient à ses conseillers de l'en informer.
J'entendais hier des évêques parisiens dire qu'on avait mal compris, qu'on n'avait pas bien compris le message du pape. Si Benoît XVI était un petit prêtre de province, je pourrais comprendre que son message soit maladroitement exprimé ; le pape peut être personnellement maladroit, mais lorsqu'il exprime la position de l'Église, il n'a pas le droit à l'erreur.
Comme Benoît XVI était déjà fortement, avant d'être pape, derrière la doctrine que répandait Jean-Paul II, il n'est pas étonnant que ses positions soient aussi peu adaptées au monde moderne dans lequel nous vivons. Si Jésus devait revenir sur Terre, il ne reconnaîtrait certainement pas son Église dans la façon dont une bande de vieillards complètement coupés du monde répand la Bonne Nouvelle. Où est passé l'amour ? où sont passées la charité, la compassion ? Quand le monde entier s'indigne des propos de son chef, l'Église catholique devrait se poser des questions ? Si cela avait un sens, il faudrait faire comme ce prêtre français de 81 ans, dont j'oublie le nom et qui, ayant honte des propos du pape l'a tout simplement « excommunié » en ne prononçant plus son nom dans ses prières.
4 commentaires:
Tu es, comme toujours Alcib, mesuré dans tes propos et ton indignation qu'on sent malgré tout très forte est drapée d'élégance.
Moi qui suis un rustre et un malpoli, je me permets sans état d'âme d'affirmer que ce pape est une vieille ordure malfaisante, un être nuisible qu'il convient d'éliminer au plus tôt. Malheureusement, dans les hautes sphères vaticanes il y a un vivier de vieux fachos et un de perdu, dix de retrouvés...
V à l'Ouest : Je te remercie du commentaire, que je prends en partie comme un compliment.
J'aime les rustres et les malpolis comme toi. Tu as entièrement raison : si on se donnait la peine d'examiner un peu qui sont ces gens qui entourent le pape, de près ou de loin, on serait dégoûté d'y trouver autant de gens qui, dans la société civile d'après-guerre, auraient pu être accusés de collaboration, de crimes contre l'humanité et de refus de porter assistance à personnes en danger.
Je respecte les croyances, je respecte les religions, je respecte l'Église en tant qu'institution. Mais quand on voit le zèle qu'apporte l'entourage du pape à interdire aux « homosexuels », par exemple, l'accès à la prêtrise (alors que les pervers, les vicieux dans l'Église ne sont pas tous homosexuels), on se demande pourquoi cet acharnement contre certaines personnes alors que tant d'autres attitudes et comportements inacceptables semblent être courants au sein de l'Église.
Je semble m'en prendre à l'Église catholique ; c'est celle que je connais un peu et, à part les extrémistes d'autres croyances, celle qui fait trop souvent parler d'elle dans les médias et pas pour les bonnes raisons, hélas.
« Malheur à celui par qui le scandale arrive » et « Que celui qui n'a jamais péché lui lance la première pierre » sont des préceptes bien chrétiens, ceux qu'en principe doit défendre l'Église. Je sais qu'il y a sur le terrain un très grand nombre, et c'est sûrement la très grande majorité, de prêtres et de religieux qui font sincèrement leur travail, qui accomplissent leur mission avec la plus grande sincérité, le plus grand amour du prochain, la plus grande compassion.
C'est pour eux que j'ai honte quand je vois les élites de cette Église saper tout le travail de ceux qui, sur le terrain, vivent intensément la parole de Dieu.
C'est pour eux qu'il faut dénoncer les bêtises du pape et de ses archevêques qui semblent avoir oublié depuis longtemps le sens de l'amour des autres et de la véritable Bonne parole, celle qui aime et qui aide au lieu de condamner.
Qu'attendre d'un Pape qui pardonne aux pédophiles mais met hors de son Église des prêtres homosexuels? (tout en sachant que les prêtres font vœu de chasteté et/ou célibat, ce qui n'est pas la même chose et surtout une belle preuve d'hypocrisie de l'Église)
Pour la petite Brésilienne, si je comprends que l'avortement de son point de vue soit mal, l'Église aurait pu avoir la décence de ne pas foutre son nez là où ça ne la regarde pas. Et nettoyer plutôt le pas de sa porte.
Erwan : Merci. Tu as bien raison.
Si j'écoutais le fond de colère qui persiste en moi, j'aurais de de quoi écrire de longs articles tous les jours jusqu'au mois de mai, sûrement.
Mais j'ai aussi envie de les oublier ; je souhaiterais donc que le pape et ses sbires se fassent un peu oublier aussi. Obsédé de l'abstinence, Benoît XVI devrait lui-même donner l'exemple.
Cette histoire d'excommunication de la famille d'une fille de neuf ans enceinte de jumeaux des oeuvres de son beau-père a été, ces dernières semaines, la goutte qui a fait déborder le vase qui était déjà pas mal plein, il faut le dire.
Tu n'as toujours pas trouvé à qui appartient la paire de chaussures non réclamées, hez toi ?
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