Depuis minuit heure de Greenwich, la famille d'Alexander est rassemblée, avec des amis très chers, autour du caveau où reposent les cendres d'Alexander, pour prier et commémorer le premier anniversaire de son départ. Je voudrais être là, avec eux, dans cette église du XIIIe siècle, dans ce paisible petit village de la campagne anglaise, afin de joindre aux leurs mes hommages et mes prières. Il n'était pas possible que j'y sois moi-même physiquement, mais j'y suis encore très bien représenté par une amie merveilleuse qui a déposé à l'entrée du caveau un important arrangement en forme de coeur, composé de roses roses, avec une carte portant mon nom. Alexander n'avait pas besoin que mon nom y soit écrit mais je suis heureux qu'il le soit : il rappellera ainsi à ceux de la famille qui préféreraient l'oublier qu'Alexander avait un amoureux et que cet amoureux ne l'oubliera jamais.
Je suis heureux que sa grand-mère ait pu se déplacer et se joindre aux autres. Ainsi, il y aura au moins trois personnes pour m'associer en pensée à Alexander. Ce Petit Prince m'avait choisi et, durant quinze mois, même à distance, nous avons appris à nous connaître et nous avons partagé autant d'émotions, de découvertes, d'émerveillement, d'inquiétudes aussi, que peuvent en partager en plusieurs années un couple marié.
Alexander, notre Petit Prince, a compris, il y a quelques jours, que cette grand-mère qui l'a toujours adoré et qu'il adorait, même si, bien involontairement, il l'a selon lui trop souvent fait pleurer, viendrait à l'église avec les autres pour lui rendre hommage. La semaine dernière, en ouvrant sa porte, la grand-mère qui aime les animaux comme les a toujours aimés Alexander, a découvert un joli renardeau qui dormait en boule. Il savait bien où aller trouver refuge, lui aussi ! Elle lui a donné à boire et à manger et, depuis, le renardeau la suit partout.
Lorsqu'il est minuit, en Angleterre, il est dix-neuf heures à Montréal. Pratiquement tous les soirs à cette heure, Alexander et moi étions en conversation et nous guettions s'écouler les dernières secondes avant que le carillon de Westminster ne sonne minuit. Peu importe le sujet de conversation. nous faisions une pause pour souligner la présence rassurante du carillon et les douze coups du Big Ben. Lui les entendait par ses fenêtres ouvertes, à proximité, et moi je les écoutais sur mon ordinateur grâce un petit logiciel qui reproduit exactement, chaque quinze minutes et en temps réel, le son du carillon et du Big Ben. Après quoi nous poursuivions la conversation exactement là où nous l'avions interrompue. Chaque soir, à dix-neuf-heures, j'ai un fort pincement au coeur (et la plupart du temps bien davantage) ; je ne peux jamais m'empêcher de penser qu'à ce moment précis il est minuit à Londres.
Alexander, notre Petit Prince, a compris, il y a quelques jours, que cette grand-mère qui l'a toujours adoré et qu'il adorait, même si, bien involontairement, il l'a selon lui trop souvent fait pleurer, viendrait à l'église avec les autres pour lui rendre hommage. La semaine dernière, en ouvrant sa porte, la grand-mère qui aime les animaux comme les a toujours aimés Alexander, a découvert un joli renardeau qui dormait en boule. Il savait bien où aller trouver refuge, lui aussi ! Elle lui a donné à boire et à manger et, depuis, le renardeau la suit partout.
Lorsqu'il est minuit, en Angleterre, il est dix-neuf heures à Montréal. Pratiquement tous les soirs à cette heure, Alexander et moi étions en conversation et nous guettions s'écouler les dernières secondes avant que le carillon de Westminster ne sonne minuit. Peu importe le sujet de conversation. nous faisions une pause pour souligner la présence rassurante du carillon et les douze coups du Big Ben. Lui les entendait par ses fenêtres ouvertes, à proximité, et moi je les écoutais sur mon ordinateur grâce un petit logiciel qui reproduit exactement, chaque quinze minutes et en temps réel, le son du carillon et du Big Ben. Après quoi nous poursuivions la conversation exactement là où nous l'avions interrompue. Chaque soir, à dix-neuf-heures, j'ai un fort pincement au coeur (et la plupart du temps bien davantage) ; je ne peux jamais m'empêcher de penser qu'à ce moment précis il est minuit à Londres.
Et pourtant c'est dans une plus modeste église, comme celle-ci, pas celle-ci,
mais dans une église de ce genre, plus ancienne (XIIIe siècle),
que reposent ses cendres, près de ceux qui,
depuis des siècles, l'ont précédé
mais dans une église de ce genre, plus ancienne (XIIIe siècle),
que reposent ses cendres, près de ceux qui,
depuis des siècles, l'ont précédé
Depuis minuit, donc, la famille et des amis très proches unissent leurs prières pour rappeler à Alexander combien il est aimé, et pour demander que son âme soit maintenant dans la paix, dans l'amour et dans la lumière, entourée de toutes celles qui l'ont précédée, qui aiment Alexander et qu'Alexander a toujours aimées. Je ne suis pas sûr de savoir bien prier , si je l'ai jamais su ; j'ai perdu l'habitude des répétitions de mots quand le coeur n'y était pas vraiment. J'essaie de réapprendre, à ma façon, sans faire semblant ; cela aussi, je le dois en grande partie à Alexander.
En début de soirée, avant dix-neuf heures, j'ai abondamment pleuré et je continue en rédigeant ces mots. Je ne me sentais pas prêt, pas encore digne, ce soir, de participer à cette commémoration. J'aurais voulu me faire beau, à l'intérieur comme à l'extérieur, comme Alexander avait l'exquise politesse de soigner sa tenue vestimentaire et de se parfumer pour venir me parler.
Néanmoins, j'ai allumé des bougies blanches devant les plus belles images de lui, près de plusieurs objets rappelant son passage sur Terre. J'ai affiché sur l'un des écrans de l'ordinateur des images de l'église où la famille est réunie et, pour mieux me joindre à eux, j'écoute sans interruption des airs de cornemuse. C'est que Charles, le grand frère adoré, a eu l'excellente idée de retenir les services d'une dizaine de Highlanders, joueurs de cornemuse, en tenue de gala traditionnelle. Durant vingt-quatre heures, ils joueront en continu, d'abord ensemble au début de la nuit, puis encore en fin de soirée de ce 7 juillet, se relayant le reste du temps. Quelle magnifique façon de faire sentir à Alexander qu'il n'est pas seul, que nous l'aimons et que nous ne l'oublions pas ! Alexander a toujours adoré la cornemuse. Souvent nous en avons écouté ensemble. Je dois dire que je suis toujours très ému par son timbre et souvent profondément remué par les airs auxquels elle est associée. J'imagine que ce sont mes origines irlandaises qui, ainsi chatouillées, se réveillent.
J'ai reçu ce matin un long message, vraiment bouleversant, exprimant tant d'amour pour notre Petit Prince et me révélant encore davantage à quel point, durant son court passage sur Terre, il aura été merveilleux. Je constate encore une fois que sa capacité d'émerveillement était pratiquement, à vingt-sept ans, aussi belle et étonnante qu'à cinq ans. Du premier au dernier jour de son existence ici, il aura conservé son innocence, une pureté rare, son authenticité... J'aimerais pouvoir un jour m'approcher de la qualité intrinsèque de ce garçon. Il faudrait plusieurs vies.
Ce n'est pas le texte que j'aurais voulu écrire pour souligner ce douloureux anniversaire du départ de notre Petit Prince. Mais avec le temps, j'ai pris davantage conscience de la complexité, de la richesse de ce garçon, et j'ai du mal à organiser mes idées pour parler de lui dans ces pages. Il y aurait encore tant et tant à dire à son sujet. Je ne renonce pourtant pas à essayer de construire autour de son nom, de son esprit, une cathédrale de mots qui recèleront à jamais les richesses de cet être merveilleux que j'ai eu le privilège d'accompagner un moment.
Pour l'instant, en écoutant la cornemuse, je vais me replonger dans la lecture de notre correspondance, et dans celle d'amis d'Alexander ; la plus grande majorité des pages écrites par les amis, en particulier celles de « Docteur Jane », sont absolument bouleversantes. Qui donc a dit que les Anglais avaient le sang froid ? Ces pages révèlent chaque fois davantage, s'il en était besoin, la mesure de ce que nous avons perdu avec le départ d'Alexander.
Merci, Alexander, d'avoir croisé ma route, d'avoir attiré et retenu mon attention en m'invitant à marcher avec toi. Tu as inspiré et donné tant d'amour, tu as accordé tant d'attention et de réconfort, prodigué tant de joies inattendues, de bonheurs inespérés. Tu as mérité d'être maintenant et pour toujours dans la paix, l'amour et la lumière... jusqu'au jour où tu voudras revenir sur Terre. Ce jour-là, je t'en prie, dis-le moi.
En début de soirée, avant dix-neuf heures, j'ai abondamment pleuré et je continue en rédigeant ces mots. Je ne me sentais pas prêt, pas encore digne, ce soir, de participer à cette commémoration. J'aurais voulu me faire beau, à l'intérieur comme à l'extérieur, comme Alexander avait l'exquise politesse de soigner sa tenue vestimentaire et de se parfumer pour venir me parler.
Néanmoins, j'ai allumé des bougies blanches devant les plus belles images de lui, près de plusieurs objets rappelant son passage sur Terre. J'ai affiché sur l'un des écrans de l'ordinateur des images de l'église où la famille est réunie et, pour mieux me joindre à eux, j'écoute sans interruption des airs de cornemuse. C'est que Charles, le grand frère adoré, a eu l'excellente idée de retenir les services d'une dizaine de Highlanders, joueurs de cornemuse, en tenue de gala traditionnelle. Durant vingt-quatre heures, ils joueront en continu, d'abord ensemble au début de la nuit, puis encore en fin de soirée de ce 7 juillet, se relayant le reste du temps. Quelle magnifique façon de faire sentir à Alexander qu'il n'est pas seul, que nous l'aimons et que nous ne l'oublions pas ! Alexander a toujours adoré la cornemuse. Souvent nous en avons écouté ensemble. Je dois dire que je suis toujours très ému par son timbre et souvent profondément remué par les airs auxquels elle est associée. J'imagine que ce sont mes origines irlandaises qui, ainsi chatouillées, se réveillent.
J'ai reçu ce matin un long message, vraiment bouleversant, exprimant tant d'amour pour notre Petit Prince et me révélant encore davantage à quel point, durant son court passage sur Terre, il aura été merveilleux. Je constate encore une fois que sa capacité d'émerveillement était pratiquement, à vingt-sept ans, aussi belle et étonnante qu'à cinq ans. Du premier au dernier jour de son existence ici, il aura conservé son innocence, une pureté rare, son authenticité... J'aimerais pouvoir un jour m'approcher de la qualité intrinsèque de ce garçon. Il faudrait plusieurs vies.
Ce n'est pas le texte que j'aurais voulu écrire pour souligner ce douloureux anniversaire du départ de notre Petit Prince. Mais avec le temps, j'ai pris davantage conscience de la complexité, de la richesse de ce garçon, et j'ai du mal à organiser mes idées pour parler de lui dans ces pages. Il y aurait encore tant et tant à dire à son sujet. Je ne renonce pourtant pas à essayer de construire autour de son nom, de son esprit, une cathédrale de mots qui recèleront à jamais les richesses de cet être merveilleux que j'ai eu le privilège d'accompagner un moment.
Pour l'instant, en écoutant la cornemuse, je vais me replonger dans la lecture de notre correspondance, et dans celle d'amis d'Alexander ; la plus grande majorité des pages écrites par les amis, en particulier celles de « Docteur Jane », sont absolument bouleversantes. Qui donc a dit que les Anglais avaient le sang froid ? Ces pages révèlent chaque fois davantage, s'il en était besoin, la mesure de ce que nous avons perdu avec le départ d'Alexander.
Merci, Alexander, d'avoir croisé ma route, d'avoir attiré et retenu mon attention en m'invitant à marcher avec toi. Tu as inspiré et donné tant d'amour, tu as accordé tant d'attention et de réconfort, prodigué tant de joies inattendues, de bonheurs inespérés. Tu as mérité d'être maintenant et pour toujours dans la paix, l'amour et la lumière... jusqu'au jour où tu voudras revenir sur Terre. Ce jour-là, je t'en prie, dis-le moi.
20 commentaires:
J'imagine facilement ton envie d'être sur place mais je crois bien que tu as su recréer l'ambiance exacte qu'il fallait.
C'est impossible pour moi d'écouter de la cornemuse sans en avoir des frissons et parfois des larmes. Quelle charmante idée qu'a eu là Charles!
Je suis super heureuse aussi qu'une magnifique couronne à ton nom aie pu être posée parmi les autres, vraiment!
On dit souvent que la première année d'un deuil est la pire. J'y crois pour l'avoir souvent vécue :(
Ensuite, il reste les enseignements que la vie fait surgir, conséquences directes plus de la rencontre entre 2 êtres que de la perte de celui-ci.
C'est tout ce que je te souhaite maintenant, bises!
Béo : Je te remercie de ces mots qui me touchent vraiment. Tu comprends, tu sais ce que c'est... Et tu as pu connaître Alexander un peu mieux que par ce qui est écrit dans ce carnet électronique.
Je sens bien l'émotion qui doit régner dans cette petite église, avec toutes ces personnes rassemblées pour lui, au son des cornemuses qui ne feront silence qu'après minuit ce soir.
S'il voit tout, s'il entend tout cela, et je suis persuadé qu'il est là, il doit être si impressionné de toutes ces manifestations d'amour... Il a l'habitude des grandes cérémonies, des émotions à trancher au couteau, mais que tout cela soit pour lui, aujourd'hui, doit lui faire, malgré son immense discrétion et sa simplicité exemplaire, un immense bonheur.
Je suis en effet heureux et fier que mon nom soit là, avec ces roses...
Avec en tête les images claires et précises de l'église, du petit village, de la campagne environnante, je n'y suis pas que par le coeur et par la pensée. Avec le son de la cornemuse, j'ai l'impression d'y être tout à fait.
Le jour viendra peut-être où je pourrai sans trop de douleur faire ce qu'il me demande : « Si un jour je ne suis plus là, ne pense pas à la peine, au chagrin causé par mon absence ; pense plutôt à tout ce que nous avons vécu et partagé. »
Bien sûr, je pense au privilège qui est le mien de l'avoir connu, et à chaque instant je m'émerveille de tout ce qu'il m'a apporté. Et ce qu'il m'a permis de vivre ne se limite pas aux quinze mois de nos communications : son enfance m'est aussi présente et inspirante que ses dernières années sur Terre.
Je te fais aussi la bise. Et j'entends Alexander me demander de faire pur lui un gros câlin à Loukoum (je sais qu'il n'aime pas trop les câlins, mais ceux d'Alexander ne se refusent pas).
Mais oui Loukoum aiment les câlins, quand il décide que....
C'est drôle parce que juste avant de revenir lire ton courriel, je lui faisait précisément un gros câlin, du genre à me laisser des poils partout que je tente d'ôter ensuite, hihihihihi!
Béo : Oui, tu as raison. Je me souviens que Loukoum est un chat et qu'il en a toute l'indépendance : Si je veux, quand je le veux.
Je me souviens qu'il acceptait les câlins d'Alexander.
Harry, le siamois d'Alexander était aussi indépendant, souverain, mais jamais il ne faisait sentir la distance à conserver ; il était très affectueux et il répondait à tout ce qu'Alexander lui demandait.
Mais je crois qu'Alexander aurait pu obtenir d'un tigre sauvage qu'il se couche à ses pieds.
Un jour, à Hyde Park (à moins que ce ne soit au St. James), il s'est approché d'un pittbull et en se penchant et en mettant ses bras autour de son cou, il lui a donné un baiser sur le front. Le « maître » du chien qui semblait avoir peur lui-même de son chien lui a crié : « Mais vous êtes fou ! C'est un pittbull ! » Alexander a simplement répondu : « Et alors ? » avant de redonner au chien un autre baiser et de continuer sa route.
Il faut quand même dire que c'est un comportement dangereux avec tout se qui se passe, le propriétaire du Pittbull était en droit d'avoir peur, hihihihihi!
J'ai toujours eu moi-même ce genre de comportement, parti droit du coeur, avec les animaux. Sauf qu'avec l'âge-et un changement de pays-, j'ai perdu cette faculté un peu :(
C'est vrai que les amis des chats ont du mal à cacher leur affection. Alexander qui était pratiquement toujours vêtu de noir, du moins en dehors de chez lui, devait à chaque fois qu'il devait sortir consacrer plusieurs minutes à brosser ses vêtements. Mais, pour rien au monde, il se serait séparé de son chat, cadeau de sa grand-mère (qui, comme elle l'a fait pour le renardeau et pour tant d'autres animaux, l'avait cueilli un jour à sa porte, tout petit, sachant qu'il serait là bien soigné. - Je crois que les gens du comté doivent savoir que chez grand-maman, c'est un refuge protégé et que là, aucun animal ne sera abandonné, ignoré).
« Jamais aucun animal ne m'a fait de la peine, écrivait-il, sauf par son départ. » C'est à croire qu'en disant cela, sans le vouloir directement, il parlait déjà un peu de lui-même... En cela, il serait très fier d'être lui-même considéré comme un petit animal.
Alexander a toujours cru qu'un animal ne faisait pas de mal aux humains, à moins que ceux-ci ne soient pas « honnêtes » envers eux ou qu'on leur ait appris à faire mal, qu'on attende d'eux un comportement agressif.
L'animal « sent » l'énergie des autres, humains ou pas. L'énergie que devait dégager Alexander devait désamorcer toute agressivité animale s'il y en avait...
Comme moi, il se méfiait davantage des « maîtres » que des chiens eux-mêmes.
Cependant, je n'irais pas, moi-non plus (mais je ne suis pas Alexander même s'il est en moi), embrasser un chien inconnu, surtout si son maître ne m'inspire pas confiance.
Je trouve ça quand même très spécial que le bébé renard-entre autre-, se soit retrouvé devant la porte de sa grand-mère.
J'aurais tant aimé que ce genre de chose m'arrive un jour!
En fait c'est déjà arrivé avec un bébé canard sauf que.... on a préféré l'amener à un petit zoo que de mal s'en occuper.
Béo : Tu serais étonnée de savoir combien d'animaux sauvages, parmi les autres, se sont retrouvés sur le pas de la porte, dans le jardin ou sur le passage de cette « Grand-mère Nature » : aigles, cerfs, etc. Parfois ils n'étaient en quête que d'un peu de nourriture ou d'un foyer, mais souvent ils étaient blessées et avaient besoin qu'on les aide à se remettre sur pied.
J'aurais du mal à savoir moi-même comment m'occuper d'un animal blessé. Si l'on n'a pas le choix, j'imagine que c'est comme pour autre chose : on se débrouille comme on peut... et alors l'animal le comprend ; si on est de bonne foi, il nous aide à l'aider. Si cela m'arrivait, je trouverais de l'aide.
Quand on sait l'importance du petit renard pour Alexander, pour les amis du Petit Prince (le 2 novembre dernier, Jane avait choisi pour accompagner à la cérémonie les fleurs déposées en mon nom, un petit renard de peluche), on veut y voir un signe de notre Petit Prince.
L'amour d'Alexander pour sa grand-mère, pour tous ceux qui avaient gagné son coeur, a toujours été si touchant ! Et ils le lui rendent si bien ! Je ne peux pas tout raconter ici ce qui relève de la vie personnelle, intime, mais tant et tant d'anecdotes et de manifestations d'amour, de tendresse entre eux et lui, entre lui et nous sont si bouleversantes. Je crois que leur récit en ferait pleurer les pierres.
J'ai toujours adoré les renards.
Ce qui est amusant, avec celui-ci, ce n'est pas seulement qu'il soit venu se blottir devant la porte ; c'est qu'il soit resté et qu'il suive partout sa bienfaitrice.
Oui, il a vraiment adopté mère-grand!
Moi aussi j'avais associé ce petit renard à un signe d'Alexander :)
Encouragé par Alexander, j'aurais bien voulu être adopté aussi. À distance, je sais que je le suis...
Et je n'oublie pas que dans son écurie, un magnifique jeune pur-sang s'appelle « Montréal », cadeau de Jane à Alexander pour Noël 2008.
Moi je crois bien que la majorité des gens qui étaient important à Alexander t'ont véritablement adopté depuis belle lurette :)
Béo : Oui, tu as entièrement raison.
Mais je voulais préciser ici qu'en présence de la grand-mère d'Alexander, après avoir surmonté le trac immense causé par ce que je sais, je me serais fait petit garçon pour découvrir quelle femme admirable elle est.
Sans l'avoir jamais rencontrée, elle est, depuis que j'ai connu Alexander, devenue la grand-mère que j'aurais tellement voulue avoir.
Je me souviens d'un soir où elle était inquiète car Charles, parti en vacances en Espagne, n'était pas encore arrivé à son hôtel alors que l'avion avait atterri depuis un bon moment et que l'hôtel n'était pas si loin de l'aéroport. Au téléphone, Alexander tentait de la rassurer, et moi j'essayais de rassurer Alexander en explorant avec lui ce qui aurait pu retarder l'arrivée de Charles (qui, lui, avait fermé son cellulaire, qu'il avait rangé dans sa valise ;o)
À tant d'autres reprises, j'ai partagé avec Alexander ses inquiétudes au sujet de la santé et du bien-être de celle pour qui il était tout.
C'est assurément une dame formidable qui a su gagner ton coeur aussi rapidement que son petit-fils ;)
Heureuse d'avoir pu t'accompagner un petit moment aujourd'hui; je vais néanmoins devoir aller au lit.
Je te souhaite une bonne continuation à cette si spéciale journée.
Que les cornemuses continuent de bercer ces si magnifiques souvenirs!
Bises!
Béo : Elle n'a rien eu à faire pour gagner mon coeur. J'espère simplement qu'en pensant à Alexander, elle pense encore un peu à moi.
Je te remercie de ta présence, de ton attention, de ton affection.
Bonne nuit et fais de beaux rêves, visités par les anges si possible.
Depuis ce matin, les écluses ne se sont pas encore trop ouvertes, sauf par moments... C'est pour ce soir que je crains les inondations.
Je vais tenter de me recueillir un peu plus.
Bien sûr, les cornemuses joueront toute la soirée et seront toujours associées aux souvenirs, et à la présence de celui à qui elles rendent hommage aujourd'hui.
Quel billet magnifique ! On ne saurait trouver un témoignage plus vrai, plus sensible et plus aimant.
Le conseils des sages est de ne pas ressasser le passé afin de limiter la douleur liée à la perte de l'être cher.
Ces souvenirs n'apportent pas que douleur. Les écrits, les photos, les vidéos et un peu d'imagination peuvent également nous faire revivre certaines des émotions vécues pendant notre relation. Ces émotions nous rapprochent de l'être aimé.
Quand les souvenirs sont tout ce qu'il nous reste, la douleur est un prix acceptable à payer pour le retrouver ne serait-ce que quelques instants.
RAnnieB : Je vous remercie de votre commentaire qui me touche vraiment beaucoup.
Je sais, moi, combien je l'aime, et je connais l'immensité de son amour et jamais je n'ai eu et jamais je n'aurai aucun doute sur la profondeur ou sur l'authenticité de son amour. C'est pour moi un absolu ; ce l'était pour lui.
Cependant, ça fait toujours plaisir de se faire dire que cet amour est beau, et je suis ému de savoir que cela transparaît dans les mots.
Si j'étais sage (et parfois je le suis trop),je dirais comme eux.
Cependant, je ne ressasse pas le passé. J'essaie encore, simplement, de prendre la mesure de ce qui m'est arrivé, de ce qui m'arrive. Alexander n'est pas pour moi un souvenir. Sa présence en moi est si forte qu'elle colore et imprègne vraiment tout ce que je fais. Si je ne fais pas les choses pour lui, j'essaie de les faire en conformité avec l'idée que je me fais de ce qui serait digne de lui. Ce n'est pas si difficile ; je n'ai pas à jouer un rôle, à abdiquer quoi que ce soit de moi-même, de ma personnalité. Il m'aide à obtenir et à donner le meilleur de moi-même, il me tire vers le haut, et sans sans aucune intention de sa part. Je crois que nous complétons si bien ; j'ai mes forces, il a les siennes. Certaines de ses forces deviennent peu à peu les miennes, viennent les consolider ; et j'aurais tant voulu pouvoir encore longtemps lui offrir les miennes.
Il y a de l'idéal dans cet amour. Tant de différences auraient dû faire en sorte que nos chemins ne se croisent jamais : la langue, la culture, le pays, le continent, le milieu social, la situation économique, l'éducation, ce que l'on pourrait résumer par « la condition »... Mais les mots ont favorisé notre rencontre, et la valeur de ces mots a fait le reste. Extérieurement, tout aurait dû nous éloigner l'un de l'autre, mais Alexander ne s'est pas laissé arrêter par les conventions. En fait, nous étions vraiment faits l'un pour l'autre.
L'idéal, il est en fait plus important dans les émotions, les sentiments, dans un ensemble de valeurs que nous partagions, dans l'amour pour certaines choses...
Les écrits, les objets et ce que l'on appelle les souvenirs, sont effectivement sources de douleur dans la mesure où ils rappellent la perte, la déchirure, l'absence... Mais ils sont aussi des rappels de ce vers quoi nous tendions ; en cela, ils devraient m'aider à moins souffrir de ce qui n'est plus pour mieux construire sur ce que nous avons partagé, sur ce que sa présence m'a permis de devenir.
L'héritage qu'il me lègue est immense, beaucoup plus riche que ce qu'il aurait pu estimer lui-même ; je me sens la responsabilité de ne pas le laisser se gaspiller, mais plutôt de le faire fructifier.
Je ne parle évidemment pas de biens matériels ; les siens ne me concernent pas. Je m'inquiète un peu du sort de certains de ses objets les plus personnels, ceux qui le révèlent le mieux, lui... Mais je n'ai rien à dire à ce sujet ; je ne crois pas qu'on me demande mon avis.
Je pense à quelque chose de beaucoup plus précieux : certains de ses souvenirs, certaines de ses confidences, certains de ses rêves... Je me sens le devoir de faire en sorte qu'ils ne soient pas oubliés.
Il ne me reste donc pas que des souvenirs. Il me reste tant de choses à faire ! tant de choses à vivre ! Je crois qu'il m'aidera.
« Il ne me reste donc pas que des souvenirs. Il me reste tant de choses à faire ! tant de choses à vivre ! Je crois qu'il m'aidera. »
Je te le souhaite de tout coeur. Mais quoiqu'il en soit, cette phrase, dernière de ton dernier commentaire, est d'une sagesse infinie :-)
Bon repos à Alexander.
RPL : Merci.
Quand je dis qu'il me reste tant de choses à faire, tant de choses à vivre, c'est encore en lien avec Alexander, évidemment ; ce sont des choses dont nous avions déjà parlé, et d'autres, je le sais, qu'il serait heureux que je fasse.
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