vendredi 22 février 2008

Un président pour un autre...

Il arrive à tout le monde d'utiliser un mot pour un autre. Que le lapsus soit linguae (oral), calami (avec la plume) ou clavis (avec le clavier), il peut être amusant ou embarrassant selon les circonstances.

Le cas du député de droite qui, à l'Assemblée nationale, trouve que le texte de loi à l'étude, condamnant la pornographie, n'est pas assez sévère, a fait rire ses collègues en leur demandant de « durcir leur sexe » alors qu'il voulait les exhorter à « durcir leur texte ». S'il a ri lui-même, ce devait être un rire jaune.

Cette semaine, le maire de Québec, recevant le chef de l'opposition de Sa Majesté britannique au parlement canadien, a appelé Stéphane Dion « Monsieur le premier ministre ». Cette erreur, bien involontaire de la part du maire de Québec, a fait plaisir à Stéphane Dion qui pour la première et sans doute la dernière fois de sa vie aura été premier ministre du Canada, durant 15 secondes.


Les hommes politiques font parfois des erreurs qui passent pour de simples lapsus et qui sont en fait des signes de leur profonde ignorance du monde géo-politique. On se souvient de Jean Chrétien, ancien premier ministre du Canada, qui lors d'une visite à Jérusalem, ne savait pas s'il était dans Jérusalem-Ouest ou dans Jérusalem-Est. Quant on sait que l'ONU ne reconnaît pas la réunification unilatérale de Jérusalem décrétée par le gouvernement israélien et que Jérusalem-Est est toujours considérée comme un territoire occupé, on se demande si Jean Chrétien n'aurait pas dû réviser ses leçons avant d'ouvrir la bouche. Le même Jean Chrétien avait un autre jour déclaré que l'arment nucléaire était dangereux et qu'un enfant pourrait se blesser en jouant avec de telles armes.

Au sud de la frontière canadienne, un président encore en poste s'est mis plus d'une fois les pieds dans la bouche, au point que l'on a créé le mot de bushisme pour désigner les nombreuses erreurs verbales de ce digne président de la plus grande puissance mondiale. Le premier ministre australien n'a sans doute pas apprécié, en septembre dernier, lorsque le président « bouche » a remercié « les troupes australiennes » que l'Australie avait envoyées en Irak. Quelques secondes plus tôt, le président « bouche » qui prenait la parole devant les membres de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) se croyait devant les membres de l'OPEC (Organization of Petroleum Exporting Countries ; en français : Organisation des pays exportateurs de pétrole - OPEP). On peut voir ici la vidéo.

On a ressorti ces derniers jours une vidéo du candidat républicain John McCain aux élections présidentielles faisant allusion à Poutine comme président de l'Allemagne (alors que tout le monde sait bien que « poutine », c'est québécois). Voici cette vidéo.

De l'autre côté de l'Atlantique, c'est notre amie Béo qui s'indigne du fait que l'on utilise de manière abusive l'image du Che en lui attribuant la nationalité cubaine.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

"durcir leur sexe" mort de rires. Il devait être tout rouge le pauvre ! ghislain

Beo a dit…

En fait à quelque part je me disais aussi que ce n'était pas impossible que le Che aie pris la nationalité cubaine en plus de la sienne ;)

Mais vu que personne ne m'a encore affirmé le contraire...

Sinon: j'ai vu le lapsus de Lebaume sur LCN et j'ai bien ri!

En Suisse un lapsus du genre a pratiquement eu l'effet d'un tsunami récemment: le président de la Confédération qui a mélangé 2 patronymes se ressemblant beaucoup, sauf que celui du lapsus appartient à un tortionnaire nazi :(

Annalya a dit…

je trouves que ton blog est reposant et intéressant avec une belle et fine écriture,je repasserai avec plaisir.

Anonyme a dit…

Il n'y a pas de président, en Australie. ;-)

Je me souviens d'une ministre française, il y a longtemps, lors d'un discours à l'Assemblée nationale, qui parlait de "problèmes circoncis"... et pas circonscrits. :)

Anonyme a dit…

Pour le Che, c'est excusable, puisque Cuba l'a nommé "Déclaré citoyen de Naissance", en plus de sa citoyenneté argentine. Mais c'était honorifique. :)

Alcib a dit…

Oui, Olivier, bien sûr : les Australiens n'ont pas encore choisi non plus de se débarrasser de la monarchie ; ils n'ont donc pas un président mais un premier ministre. Je m'étais laissé emporter par mes commentaires présidentiels.

Quant au Che, c'est vrai que bien des gens croient aussi qu'il est Bolivien. Voilà ce que c'est quand on voyage beaucoup : les autres ne savent plus quelle étiquette coller sur vous ;o)

Alcib a dit…

Ghislain et Céline, merci de ces commentaires et soyez les bienvenus ici ; j'ai ajouté votre blogue respectif dans ma liste de liens, à droite.

Béo, oui, j'ai entendu parler de ce lapsus qui n'avait pas plus en Helvétie ;o)

Phoebe a dit…

Tout le monde s'appelle "DION" par chez vous ?

Hum ^^

(je pars en courant)

Beo a dit…

Pour Sixtine: On a aussi quelques Tremblay ;)