samedi 23 février 2008

Les présidents se suivent...

et ne se ressemblent pas.

L'un aimait les vaches et les bains de foule.


L'autre préfère dire des vacheries et écorcher son troupeau.


« Casse-toi, pauvre con », tel est le langage du président français, digne du geste de Jean Chrétien, alors premier ministre du Canada, qui avait tordu le cou d'un citoyen qui manifestait contre le pillage scandaleux par le gouvernement de la caisse de l'assurance-chômage.

Pour voir comment un seul (triste) individu peut transformer un Salon de l'Agriculture en culture de l'agressivité indigne d'un salon, on peut lire l'article de Libération et voir la vidéo du Parisien en suivant ce lien ; à moins que vous ne préfériez lire cela dans Le Monde.

Un tel langage dans la bouche d'un président français ne ternit pas l'image de l'homme qui incarne la fonction puisque l'homme a déjà eu suffisamment d'occasions de montrer ce qu'il est. Le plus grave, c'est que ce langage de voyou porte atteinte à la dignité de la fonction et à l'honneur de la France.

Un tel langage, une telle agressivité de la part d'un homme public, à plus forte raison quand cet homme occupe la plus haute fonction, démontrent simplement que les chaussures qu'il porte sont beaucoup trop grandes pour lui.

Un proverbe basque dit que « l'étalon ne sent pas les coups de pieds de la jument » ; une variante dit que « les coups de corne de la génisse ne font pas de mal au taureau ». Si celui qui se prend pour un taureau voit rouge à tout moment et fonce, la bave au menton, sur tout ce qui bouge, c'est qu'il est bien mal dans sa peau (et pas si mâle qu'il le voudrait). Le comportement du mâle en question est davantage celui du coq que celui du taureau, plus à l'aise à la basse-cour avec ses poules qu'avec les nobles bêtes du pré. « Le coq est roi sur son fumier », a écrit Sénèque ; certains coqs transportent avec eux leur fumier afin de régner partout où ils sont.

« L'oiseau doit beaucoup à son plumage », dit un autre proverbe français et, pour emprunter au fabuliste, si le plumage de ce drôle de coucou se rapporte à son ramage, je ne voudrais surtout pas lui confier mon fromage.

Le chef d'État en mauvais état devrait méditer cette phrase du poète Phocylide de Milet : « L'oiseau se défend par son vol, le lion par sa force, le taureau par ses cornes, l'abeille par son aiguillon ; la raison est la défense de l'homme. »

25 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca se confirme tous les jours, les Français ont élu le plus vulgaire des présidents. Une sorte de Berlusconi à la française.

Il va se prendre une fessée aux municipales, ça lui apprendra la politesse.

Anonyme a dit…

Je me demande...

"Casse toi, pauvre con", ce n'était pas la réponse de Cécilia S. au fameux SMS de son ex ? ;-)

Sarkozy est vraiment très fort, il me fait presque regretter Chirac.

Annalya a dit…

je suis choqué par ce manque de sang froid de la part du président !!

il y a bien d'autre façon de répondre à ce genre de pic.

Jean-Marc a dit…

C'est effectivement vraiment navrant...En si peu de temps, dévaloriser ainsi la fonction ! On n'imagine pas que cela ait pu arriver à De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand ou même Chirac ! Mais cela montre, outre une baisse incroyable du niveau de la fonction présidentielle, également la baisse de niveau du respect du citoyen lambda...

Mais je rebondis sur le sujet du Salon de l'Agriculture pour dire que je vais essayer d'y aller (un vrai bonheur !!!) et en revenir avec quelques photos... :-)

Anonyme a dit…

Jean-Marc: bonne idée, ça! :)

Anonyme a dit…

Jean-Marc, c'est aussi le manque de respect du citoyen lambda qui est grave. Jamais quelqu'un n'aurait dit "me touche pas" à De Gaulle, Chirac ou Mitterrand. Et pourquoi le tutoiement d'emblée de part et d'autre?

Depuis la sortir fracassante au Fouquet's, tout ça (Cécilia, Carla, Neuilly, les sectes, la shoah, les taxi, le rapport Attali, les noms d'oiseaux...) c'est honteux. La presse américaine se demande s'il n'a pas un problème psychologique. :-(

Tout ça est ridicule. Heureusement qu'il y a un premier ministre qui travaille pendant ce temps là.

Pauvre Elizabeth qui va devoir sortir sa belle vaisselle pour recevoir Nic' et Carla à Londres...

Alcib a dit…

Oui, Olivier : on en vient à regretter Chirac (je voulais souligner cela, mais l'indignation a pris le dessus sur la nostalgie). On dirait qu'il y a déjà un siècle qui s'est écoulé depuis le « règne » de Chirac.

Jean-Marc, c'est en effet une excellente idée d'aller nous faire de belles photos comme tu sais si bien en faire et, cette fois, du Salon de l'Agriculture.

Olivier, tu as raison de dire qu'on n'aurait pas ainsi parlé à De Gaulle, à Mitterand, à Chirac. Et c'est vrai parce que ces hommes avaient pleinement conscience de la fonction qu'ils assumaient et faisaient ce qu'il fallait pour en être digne et pour en préserver la grandeur. Personne ne se serait aventuré à les tutoyer parce qu'ils incarnaient pleinement le personnage de président de la République. Alors que celui que les Français ont élu il y a quelques mois (bon nombre d'entre eux s'en mordent déjà les doigts) agit et parle comme un voyou. Quand on veut se faire respecter, il faut d'abord se respecter soi-même et... respecter les autres.
Le tutoiement et le manque de respect du citoyen s'adressent à l'homme qui est indigne d'occuper la fonction qu'il occupe. Le danger, c'est que le comportement et le langage de celui qui devrait s'élever au-dessus de la racaille qu'il prétend défendre finiront par miner tout le respect que l'on doit à la fonction.
En souillant l'honneur de la France, cet individu atteint les Français dans leur fierté. Ils ont raison de vouloir passer le message. Hélas, le seul langage qui semble toucher le chef de l'État, c'est celui des voyous. Il n'est que normal que l'on s'inquiète de plus en plus de « ce qui se passe dans la tête du président ».
Il est sain aussi que de nombreuses personnalités, d'horizons politiques divers, tiennent à réaffirmer « leur attachement au principe républicain » et « leur refus de toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective » . Voir l'article : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080215.OBS0695/villepin_royal_bayrou_contre_la_monarchie_elective.html?idfx=RSS_notr

Alcib a dit…

J'aurais dû écrire plutôt : « la racaille qu'il prétend combattre » (lapsus clavis) ;o)

Anonyme a dit…

Pour le tutoiement, un socialiste avait dit à Mitterrand "on peut te tutoyer, François?" (entre camarades...). Mitterrand avait répondu "comme vous voulez".

De Gaulle s'est fait interpeller par un célèbre "Mort aux cons", il a répondu "Vaste programme".

Sarkozy, c'est une erreur de casting. Quand je pense qu'il a dit à Royal "Vous sortez de vos gonds avec beaucoup de facilité, madame."

Quelle tristesse, en fin de compte.

Alcib a dit…

Les écarts de langage ne sont pas absents non plus de notre vie politique. En juin 2005, le premier ministre du Québec, Jean Charest, traite de « maudite chienne » une députée de l'opposition qui l'interroge à l'Assemblée nationale.
Il y a quelques années, le sénateur canadien Jacques Hébert, grand ami de PET (Trudeau) avait traité une chroniqueuse politique de « maudite vache ». Le grand Trudeau lui-même, avait envoyé des grévistes de la Société canadienne des postes « manger de la m... », avait traité le premier ministre du Québec (Robert Bourassa) de « mangeur de hot-dogs ». Un jour, à la Chambre des Communes, il avait lancé un « F... you ! » à un député de l'opposition.
Mais ce sont là des écarts de langages très exceptionnels dans la carrière de ces hommes politiques.
Alors que le comportement et langage du petit homme français font partie de son style personnel et habituel.

Alcib a dit…

Je me souviens en effet du « vaste programme » de De Gaulle.

Quant à François Mitterand, je ne crois pas qu'il y ait eu beaucoup de gens à le tutoyer, même dans sa vie personnelle, parmi ses intimes.

Dans un style assez différent, René Lévesque imposait aussi ce respect qui interdisait pratiquement tout tutoiement de la part de ses collaborateurs. Lui-même ne cherchait pas le respect ; il situait simplement ses rapports avec les autres à un niveau qui n'incitait pas à la familiarité.

Cela me rappelle ce mot d'esprit de Rivarol à l'endroit de Louis XIV qui lui avait dit : « On raconte que vous faites des mots d’esprit sur tout. Faites-en un à mon sujet », à quoi Rivarol avait répondu : « Sire, le roi n'est pas un sujet. »

Heureux temps où l'esprit pouvait alléger des situations délicates, voir périlleuses.

Annalya a dit…

la médiatisation à changer aussi depuis ,la presse à scandale fait fureur en france il y a même des programmes à la télé maintenant .
je sais pas ou va la france mais pour moi elle par droit dans le mur . c'est aussi pourquoi quand on voit de choses comme ça que notre envie de vivre au Canada n'est que plus forte.
c'est désolant ce genre de comportement mais ça l'est aussi de voir la presse en faire son croustillant.

Brigetoun a dit…

cela va avec le reste du personnage - je compatis avec les peuples dont nous nous sommes gaussés

Anonyme a dit…

Ce petit homme, cet hommuscule (de homme et minuscule) est habité par une impressionnante charge d'insécurité et de rage (blessure narcissique profonde?).
Quand je le vois à la télé, je n'entends pas ce qu'il dit car je suis trop distrait par son visage instable qui semble toujours sur le point de se déstructurer. Va-t-il durer longtemps, telle est ma question?
Pour terminer dans le genre "Croc" ou "Safarir", on pourrait peut-être le surnommer:
«Nic SarcoPen, l'homme de gueule».

Anne-Sophie a dit…

J'avais tant espéré que ce nouvel écart de langage reste coincé entre un cochon et une vache... et, non, il a encore fallu que ça fasse le tour de la planète!
J'entretiens moi même mon vocabulaire fleuri français car il parait que la langue française possède le plus large éventail de gros mots. C'est donc un devoir littéraire de l'entretenir mais il y a quelques règles à respecter : On n'insulte pas les gens, encore moins dans les lieux public (je crois qu'il existe une loi contre ça : il serait intéressant de trouver l'article de loi) et encore moins moins quand on est quelqu'un de médiatique et encore moins moins moins quand il y des caméras et encore moins moins moins moins moins moins moins moins moins moins quand on est président .....d'un club de foot de campagne alors que dire quand on est président de la république. Puisque le coq est le symbole de la France alors on a le président qu'on mérite :« Le coq est roi sur son fumier ». Pour ma part j'adoooore le coq au vin!

Alcib a dit…

Merci de ces mots fleuris, Anne-Sophie. Et bienvenue dans ces pages.
Le Rat que je suis se méfie toujours un peu des éclats de voix et des parades du Coq, mais il prend parfois plaisir à l'observer, de loin si possible ;o)
Moi aussi, j'aime bien le coq au vin. Mais j'y pense : je n'en ai pas mangé depuis trop longtemps.

Alcib a dit…

« Fleuris » dans le sens poétique, en ce qui concerne ton commentaire.

Anne-Sophie, je comprends que l'on voudrait que les « étrangers » ne voient pas trop de comportements disgracieux comme celui du petit homme, mais il faut vous dire que si nous y portons attention, c'est par amitié. On voudrait vous aider à vous en débarrasser le plus tôt possible. Quand ses conseillers à l'inconditionnelle allégeance verront que le comportement de leur chef suscite le même genre de commentaires que celui d'un certain président « bouche », ils oseront peut-être lui suggérer de policer ses manières. Et, qui sait, peut-être que les scandales finiront par le faire partir, d'une façon ou d'une autre, plus tôt que prévu (on peut rêver).

Il faut mentionner l'admirable lettre de sa mère, rédigée par tes soins : http://zurichardie.blogspot.com/2008/02/cest-ta-mre-qui-te-parle.html

Beo a dit…

Je sens déjà la crispation intérieure qui habite Elizabeth II et qui continuera de croître jusqu'au jour J!

Très intéressant ce débat chez toi Alcib!

Alcib a dit…

Merci, Béo. Comme je l'écrivais chez Fuligineuse, http://sablier.hautetfort.com/archive/2008/02/24/jusqu-ou-ca-ira.html
je m'attarderai peut-être à une autre réflexion sur le sujet (si j'arrive à trouver une minute et un peu de paix : je suis sous une énorme pression ces jours-ci)

Unknown a dit…

Ah oui, mais ceci est sans regarder les mesures prises par notre gouvernement.
Les enfants de la Shoa parrainés était pour moi d'un sectarisme total, sachant que bon nombre d'autres enfants sont morts dans des camps. Mais bon, ça a été oublié, tant mieux. Dommage juste pour les autres oubliés de la 2nde GM: les romes, les déficients mentaux, etc.

Et puis, sans oublier LA proposition d'augmenter les taxes sur la nourriture alors que les prix des aliments de base ont augmenté de 10, 20, et même 40% en quelques mois...

Alcib a dit…

Mon cher Erwan, tu ne t'attendais tout de même pas à ce qu'un gouvernement de droite fasse des politiques de gauche.
Il suffit de voir quels sont les « amis » du président et du gouvernement pour savoir à qui ce gouvernement va profiter.
Des vacances dorées sur un yacht, un séjour grand luxe à l'île de Malte, un avion généreusement prêté pour des vacances de faux écolier amoureux mais dans des conditions scandaleusement luxueuses, tout cela « offert » par le même ami, ça doit rapporter au bout du compte.

Le Français moyen devrait avoir compris déjà que, selon les amis de la présidence, la France est devenue trop chère pour ceux qui ne sont pas riches. On veut faire de la France un grand Monaco catholique...

Anonyme a dit…

El Chi a toujours aimé tâté le cul des vaches !

V à l'Ouest a dit…

Je passe tardivement, tout a déjà été dit.

Alcib a dit…

Vincent, tu avais disparu ; j'espère que tu étais au soleil en train de faire provision d'énergie ;o)

V à l'Ouest a dit…

Non, j'étais dans le nord de la France, on dit que le froid conserve.