Quand j'ai décidé de travailler à la radio, après une formation universitaire en journalisme, j'ai appelé le directeur de l'information de ce qui était alors la plus importante station de radio privée à Montréal et la tête du plus important réseau privé au Québec. J'ai facilement eu au téléphone le directeur en question, je lui ai mentionné ma formation récente en journalisme et j'ai terminé en disant que j'aimerais travailler pour sa station. Il a pris en note mes coordonnées et m'a dit qu'il me rappellerait dans les jours suivants. Quelques jours plus tard, il m'appelait pour me donner rendez-vous. J'ai eu droit à un entretien dans son bureau, à la visite de la rédaction (qu'on appelait alors « salle des nouvelles », calque de l'anglais) et aux présentations à l'équipe qui se trouvait sur place puis, finalement, à un essai en studio.
Tout cela fut concluant puisqu'il m'invita à venir passer quelques heures à la rédaction afin d'apprendre le maniement de la technique (consoles, magnétophones, etc.). Il m'avait annoncé que je serais souvent seul à la rédaction, à rédiger les bulletins de nouvelles et à les lire en ondes toutes les demi-heures ; une fois l'heure, le bulletin serait diffusé simultanément sur une vingtaine de stations affiliées du Québec. Toutes les demi-heures, je devais donc préparer un bulletin ; je pouvais, bien entendu, utiliser les textes rédigés pour les bulletins précédents, à condition qu'ils restent pertinents ; mais il fallait surtout rester à l'affût des dernières nouvelles qui arrivaient des agences de presse et des reportages que m'envoyaient par téléphone les reporters sur le terrain et les correspondants à l'étranger, en plus de vérifier moi-même l'authenticité de certaines nouvelles. Je n'avais donc pas beaucoup le temps de chômer.
Toutes les heures, je devais surveiller très attentivement l'écoulement des minutes, des secondes car, une minute avant l'heure prévue, je devais appuyer sur un bouton dans le studio pour déclencher le décompte des secondes afin que toutes les stations qui diffusaient mon bulletin de nouvelles aient le temps de se brancher au réseau au moment précis : à 00:00 au compteur, j'entrais en ondes. Très souvent, l'animateur de la station mettait en ondes la même musique, cette « Ballade pour Adeline », juste avant mon bulletin de nouvelles réseau. En entendant les premières mesures de cette musique interprétée par le pianiste Richard Clayderman, je savais qu'il ne me restait que deux minutes avant le déclenchement du décompte, et trois minutes avant d'entrer en ondes.
Chaque fois que le hasard me fait entendre cette musique, je ne peux m'empêcher de penser à ces moments exaltants de mes premières armes à la radio.
Chaque fois que le hasard me fait entendre cette musique, je ne peux m'empêcher de penser à ces moments exaltants de mes premières armes à la radio.
4 commentaires:
Ouf; ce fut très long pour avoir la musique mais je tenais à l'entendre pour contrôler si j'avais un souvenir relié à la radio et à cette musique.
Et bien non! :(
En effet c'était bien du travail et de l'attention ce boulot! T'as fait ça pendant longtemps?
Si j'avais connu cet air en sachant que j'allais entendre ta voix après, je l'aurais sans doute moins eue en horreur !
Marrant comme certaines chansons ou musiques sont liées à un souvenir ou a des sensations ressenties par le passé.
L'Adeline te fait grimper l'adrénaline...
jen avais aucune idee, cest facinant!
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