Cette grande fresque de Raphaël se trouve dans la « salle des Signatures », au Vatican ; la « Chambre des Signatures » doit son nom au fait que le pape y faisait des bulles ou, plutôt : il y signait ses bulles et ses brèves. En concevant cette fresque, Raphaël voulait représenter la synthèse de l'idéologie antique et de la pensée chrétienne de la Renaissance.
L'École d'Athènes symbolise la philosophie antique, la puissance de la raison, en opposition à une autre fresque peinte par lui-même, La Dispute du Saint-Sacrement, qui symbolise plutôt la victoire de la théologie sur la philosophie antique. Ces fresques ont été commandées à Raphaël par le pape Jules II, qui prétendait ainsi pouvoir réunir la Foi et la Raison.
L'École d'Athènes symbolise la philosophie antique, la puissance de la raison, en opposition à une autre fresque peinte par lui-même, La Dispute du Saint-Sacrement, qui symbolise plutôt la victoire de la théologie sur la philosophie antique. Ces fresques ont été commandées à Raphaël par le pape Jules II, qui prétendait ainsi pouvoir réunir la Foi et la Raison.
(Puisque je n'ai jamais visité le Vatican, je ne saurais dire laquelle de ces deux reproductions représente le plus fidèment les véritables couleurs de la fresque. Nous avons le choix. À bien y penser, il y a de fortes chances que la première image représente les couleurs réelles.)
Cette ambitieuse composition relève des défis d'ordre formel (la question des perspectives, des niveaux de lecture, etc.), en plus de rassembler dans un temple idéal les principaux personnages de la pensée antique. De plus, Raphaël donne à certains de ces personnages de la Grèce ancienne les visages de Romains de la Renaissance.
C'est ainsi que l'on trouve, par exemple, au centre de la composition, Platon sous les traits de Léonard de Vinci, désignant le ciel et Aristote désignant la terre, le geste de l'un et de l'autre chacun résumant sa philosophie. Un peu vers la gauche, au même niveau, on reconnaît Socrate discutant avec Alcibiade ou Alexandre Le Grand, qui fut lui-même élève d'Aristote, et avec Xénophon.
Au premier plan on reconnaît Pythagore, tenant un livre ouvert, Héraclite, appuyé sur le coude pour écrire, représenté sous les traits de Michel-Ange dont il aurait eu le caractère ombrageux, semble-t-il ; à droite, Euclide dessine sur une ardoise et Raphaël, l'avant dernier visage en bas à droite.
Au dernier plan, les statues d'Apollon et de Minerve veillent sur les arts et sur la philosophie...
Cette fresque est si riche qu'elle mériterait des heures et des heures de recherche et d'interprétation. Je n'en ai ni le temps ni les compétences. Si la démarche vous intéresse, un bon point de départ, faute de mieux, serait de consulter cette page de Wikipédia ; elle vous mènera à de nombreuses découvertes aussi fascinantes les unes que les autres.
Depuis des années, j'ai dans ma cuisine une grande reproduction de cette fresque ; je ne me lasse pas de la regarder et de me laisser inspirer par cette concentration de grands esprits réunis en un seul lieu.
Ce dimanche trois juin, c'était l'anniversaire d'un garçon parisien que j'aime beaucoup. Steve est parisien parce qu'il vit à Paris, mais Athénien de coeur et d'esprit. Il étudie la philosophie et, parallèlement à ses études, enseigne le grec et le latin au lycée.
Nous avons souvent dialogué dans un salon de conversation et, quelques fois, nous avons eu des conversations privées. J'ai eu le bonheur d'entendre sa voix au téléphone à quelques reprises. Je vois souvent Steve se connecter sur MSN, mais je ne sens pas forcément besoin de l'aborder ; je sais que si je le fais, je serai le bienvenu et je crois qu'il est persuadé de la réciproque. Si je me souviens bien, Steve a été, après moi, le premier lecteur de ce blogue le jour où j'ai décidé de le rendre public ; il avait laissé un commentaire anonyme, mais un commentaire de philosophe. Le commentaire est ici mais, en fait, il aurait dû se trouver sous ce billet. S'il est clairement plus aristotélicien que platonicien, j'ai cru comprendre aujourd'hui que Steve éprouverait de la sympathie pour Héraclite d'Éphèse, dit l'Obscur.
Or, en le saluant aujourd'hui pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, je me suis rendu compte que l'image qu'il avait choisie pour le représenter sur MSN est une reproduction de cette fresque de Raphaël, L'École d'Athènes et, en fait, c'est plutôt une partie de la fresque, précisément l'image que j'avais choisie pour illustrer mon billet « Aristote et moi », le 27 novembre 2005.
p. s. : puisque j'ai déjà parlé de synchronicité* dans ce blogue, j'ai reçu hier un courriel d'un psychologue, auteur d'un livre sur Les hasards nécessaires.
*Le Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française définit ainsi la « synchronicité » : « Principe selon lequel deux ou plusieurs événements psychiques ou physiques qui surviennent sans entretenir entre eux de relation de causalité peuvent être chargés d'un sens identique, et constituer ainsi une coïncidence significative.
« La synchronicité est notamment utilisée pour expliquer des phénomènes tels que la télépathie, la prémonition et la clairvoyance. »
Cette ambitieuse composition relève des défis d'ordre formel (la question des perspectives, des niveaux de lecture, etc.), en plus de rassembler dans un temple idéal les principaux personnages de la pensée antique. De plus, Raphaël donne à certains de ces personnages de la Grèce ancienne les visages de Romains de la Renaissance.
C'est ainsi que l'on trouve, par exemple, au centre de la composition, Platon sous les traits de Léonard de Vinci, désignant le ciel et Aristote désignant la terre, le geste de l'un et de l'autre chacun résumant sa philosophie. Un peu vers la gauche, au même niveau, on reconnaît Socrate discutant avec Alcibiade ou Alexandre Le Grand, qui fut lui-même élève d'Aristote, et avec Xénophon.
Au premier plan on reconnaît Pythagore, tenant un livre ouvert, Héraclite, appuyé sur le coude pour écrire, représenté sous les traits de Michel-Ange dont il aurait eu le caractère ombrageux, semble-t-il ; à droite, Euclide dessine sur une ardoise et Raphaël, l'avant dernier visage en bas à droite.
Au dernier plan, les statues d'Apollon et de Minerve veillent sur les arts et sur la philosophie...
Cette fresque est si riche qu'elle mériterait des heures et des heures de recherche et d'interprétation. Je n'en ai ni le temps ni les compétences. Si la démarche vous intéresse, un bon point de départ, faute de mieux, serait de consulter cette page de Wikipédia ; elle vous mènera à de nombreuses découvertes aussi fascinantes les unes que les autres.
Depuis des années, j'ai dans ma cuisine une grande reproduction de cette fresque ; je ne me lasse pas de la regarder et de me laisser inspirer par cette concentration de grands esprits réunis en un seul lieu.
Ce dimanche trois juin, c'était l'anniversaire d'un garçon parisien que j'aime beaucoup. Steve est parisien parce qu'il vit à Paris, mais Athénien de coeur et d'esprit. Il étudie la philosophie et, parallèlement à ses études, enseigne le grec et le latin au lycée.
Nous avons souvent dialogué dans un salon de conversation et, quelques fois, nous avons eu des conversations privées. J'ai eu le bonheur d'entendre sa voix au téléphone à quelques reprises. Je vois souvent Steve se connecter sur MSN, mais je ne sens pas forcément besoin de l'aborder ; je sais que si je le fais, je serai le bienvenu et je crois qu'il est persuadé de la réciproque. Si je me souviens bien, Steve a été, après moi, le premier lecteur de ce blogue le jour où j'ai décidé de le rendre public ; il avait laissé un commentaire anonyme, mais un commentaire de philosophe. Le commentaire est ici mais, en fait, il aurait dû se trouver sous ce billet. S'il est clairement plus aristotélicien que platonicien, j'ai cru comprendre aujourd'hui que Steve éprouverait de la sympathie pour Héraclite d'Éphèse, dit l'Obscur.
Or, en le saluant aujourd'hui pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, je me suis rendu compte que l'image qu'il avait choisie pour le représenter sur MSN est une reproduction de cette fresque de Raphaël, L'École d'Athènes et, en fait, c'est plutôt une partie de la fresque, précisément l'image que j'avais choisie pour illustrer mon billet « Aristote et moi », le 27 novembre 2005.
p. s. : puisque j'ai déjà parlé de synchronicité* dans ce blogue, j'ai reçu hier un courriel d'un psychologue, auteur d'un livre sur Les hasards nécessaires.
*Le Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française définit ainsi la « synchronicité » : « Principe selon lequel deux ou plusieurs événements psychiques ou physiques qui surviennent sans entretenir entre eux de relation de causalité peuvent être chargés d'un sens identique, et constituer ainsi une coïncidence significative.
« La synchronicité est notamment utilisée pour expliquer des phénomènes tels que la télépathie, la prémonition et la clairvoyance. »
7 commentaires:
Ah, le doux mois de juin : crois-tu que ce soit le mois de naissance de tous les hellénistes de France?
Non, non... je ne dis pas ça pour que tu penses à me souhaiter le mien!
J'ai encore le souvenir de ton coup de téléphone qui, il y a bientôt un an, m'avait surpris et fait très plaisir.
Tiens, ça fera un très bon fond d'écran, au bureau. :)
En attendant d'aller en Grèce... ;)
je suis allé voir sur Wikipédia (je ne m'étais jamais autant intéressé à l'identité des personnages) mais mes deux préférés restent et doivent être depuis le débût anonymes, seulement "d'accompagnement". Est ce pour cela que je les choisis ? Il s'agit du garçon qui écrit sur son genou repli vers la droite et de son ami.
Je suis très contente que tu parles de ce livre de Jean-François Vezina que j'ai lu et trouvé passionnant. J'adhère tout à fait à ses idées - pour en avoir vécu la réalité.
Cette toile est, en effet, riche en interprétations. En plus, elle est typique de son époque, la Renaissance, et pleine de lois mathématiques intégrées dans ses proportions.
Fascinant.
En étant étudiante en histoire de l'art je peux vous dire que la palette chromatique (les couleurs) de la première image est plus proche de la réalité que la seconde.
Sinon bon blog, bon goût et bonne continuation...
Bonjour Juste une visiteuse parmi tant d'autres. Bienvenue et merci de cet aimable commentaire.
Oui, je crois aussi que la première image doit être plus fidèle à la réalité. J'aimerais toutefois aller admirer la fresque sur place, pour la promesse d'émerveillement.
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