« Je vous salue, ô roses, étoiles solennelles.Roses, roses joyaux vivants de l'infini,
bouches, seins,vagues âmes parfumées, larmes, baisers,
grains et pollen de lune, ô doux lotus sur les étangs de l'âme,
je vous salue, étoiles solennelles. »
La prière des roses, Federico Garcia Lorca
Tous les jours, depuis juin 2008, j'ai envoyé à Alexander au moins une rose (virtuelle) chaque jour. Même quand il était à l'hôpital, Alexander recevait ses roses car Jane lui imprimait tous mes messages, qu'il lisait et relisait, dormant avec eux, ainsi que les images qui accompagnaient les mots. Après son départ, ces fleurs recouvraient son lit, ce lit qui a abrité tant de rêves, tant de poésie, tant de lectures, tant de projets, tant de larmes, mais aussi tant d'amour (au singulier).
C'est peut-être le Petit Prince en lui qui aimait tant la rose, la reine des fleurs.
« Dans le langage des jardiniers, les plantes crèvent,
mais les roses meurent. »
Julien Green
Julien Green
6 commentaires:
La rose n'est pas ma fleur de prédilection (je la trouve trop... sophistiquée, tout au moins dans sa version classique). J'ai cependant la nostalgie des petites roses très parfumées d'un rosier rustique mal entretenu du jardin de ma grand-mère au bord de la mer. Mon seul intérêt pour cette fleur à présent est qu'elle parfume un entremet délicieux que je me fais de temps en temps.
J'aime par contre beaucoup Lorca et cela fait plusieurs fois que tu le cites. Je remarque même à la lecture de ton billet que tu as créé une rubrique à son nom. Chouette !
V à l'Ouest : En cherchant pour Alexander des images de roses, je me suis rendu compte qu'il en existe tellement de variétés ! Puisque la rose est le symbole de l'Angleterre et que pour Alexander, le sentiment d'appartenance à son pays et à tous ses symboles a toujours été si fort, j'essayais de trouver le plus possible de roses anglaises, mais là aussi il en existe tant de variétés ! J'avais un autre critère important : le rose, qui, avec le noir, était la couleur préférée d'Alexander ; et encore là, le nombre de variétés de roses roses et même de roses anglaises roses est impressionnant.
Et puis, il y a la rose du Petit Prince. Pour moi, elle joue aussi le rôle que jouent les blés pour le renard ; elle est aussi une étoile sur Terre...
En marchant dans le quartier, je suis impressionné de voir qu'il y a tant de roses dans les jardins que je n'aurais jamais pris pour des roses.
Si Alexander aimait la rose, symbole de l'Angleterre, il aimait bien sûr toutes les fleurs, toutes les plantes, car c'était vivant !
Je ne connais pas beaucoup Garcia Lorca ; pendant longtemps, je n'arrivais pas à m'identifier à la poésie de Garcia Lorca qu'on voulait me faire lire. C'est en tombant moi-même sur des poèmes de Lorca que je les ai vraiment découverts.
Parmi les milliers de regrets que me laisse le départ d'Alexander, il y a celui de ne plus avoir l'occasion de partager avec lui la découverte de la poésie : il l'aimait tellement et il pouvait se réciter par coeur des centaines et des centaines de poèmes dont certains lui venaient de sa toute première enfance. La nuit (ou le jour), quand il ne dormait pas et qu'il ne pouvait pas lire, il se récitait des poèmes à lui-même ou, quand il en avait la force, il en récitait à haute voix pour son chien, sans doute le chien le plus lettré qui existe sur Terre.
La Vie, quel gaspillage parfois !!!
Comment peut-Elle laisser partir si tôt ses meilleurs sujets, ses meilleurs défenseurs ? Non, il n'y a vraiment pas de Justice sur Terre !
Parmi les innombrables occurrences de la rose en littérature (j'en connais bien peu, hélas), j'aime beaucoup celle-ci, peut-être déjà citée sur ton blog:
"La rose n'a pas de Pourquoi,
Elle fleurit parce qu'elle fleurit.
D'elle même, elle ne se soucie,
ni de savoir si on la voit"
Chrétien de Troie, qui l'a repris je crois à un auteur latin.
V.
Comme tu le sais, depuis l'an passé: j'aime avoir des petit rosiers au balcon.
Je me confectionne de petits bouquets pour l'appartement et je suis bien fière d'avoir réussi à faire survivre quelques uns des rosiers de l'an passé.
Sauf que... parfois, ça ne va pas plus loin, surtout cette année où j'ai moins d'énergie à mettre au soins du balcon.
Tu as eu en Alexander un excellent professeur sur les roses!
Pitou V : Merci de cette citation. Non, je ne l'ai jamais citée. Je l'avais lue, il y a longtemps déjà, mais, contrairement à Alexander, je n'ai pas toujours bonne mémoire. Je crois même l'avoir relue récemment, par hasard, en cherchant autre chose... Je suis persuadé qu'Alexander l'aurait vite retrouvée, soit dans sa mémoire, soit dans ses carnets.
Béo : Oui, je le sais et je t'envie (non, non, je ne dirai pas que je veux un balcon ;o)
Tu sais aussi, Jane l'a redit dans un commentaire il n'y a pas très longtemps, à quel point Alexander admirait ton balcon, tes fleurs.
Il avait lui-même sur son balcon un rosier que lui avait offert, il y a plusieurs années déjà, son meilleur ami qui s'est suicidé lorsqu'il a su qu'il était atteint d'une maladie incurable et souffrante... Alexander est fidèle à tout ce qu'il aime, les choses comme les êtres.
Sur son balcon, il a aussi un lierre, symbole de fidélité, que lui avait donné avant de mourir aussi, il y a presque dix-huit ans, son ami Freddy (il s'agit d'une bouture ; l'original étant dans le jardin chez sa grand-mère).
Et puis, au domaine familial, il y a toujours ce maronnier rose planté par sa mère à la naissance d'Alexander. J'espère qu'un jour Charles pourra m'en envoyer une photo.
J'espère aussi que Charles pourra te faire parvenir une photo du maronnier et de bien d'autres choses!
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