mardi 26 septembre 2006

Sainte-Anne-de-Beaupré en octobre...

Olivier et Jean-Marc sont allés à Sainte-Anne-de-Beaupré et en ont rapporté de magnifiques photos (c'était l'automne dernier). C'est vrai que la région est très belle et peut faire plaisir aux voyeurs et aux capteurs d'images. Il y a quelques années, en route vers Charlevoix, je m'étais arrêté à Sainte-Anne et j'en avais rapporté... cette photo (et quelques autres du même genre).


Si vous voulez vraiment découvrir le lieu de pèlerinage, je vous suggère, à défaut d'aller vous-même sur place, d'aller admirer les photos de Jean-Marc sur le blogue d'Olivier de Montréal.

lundi 25 septembre 2006

... bien fol qui s'y fie.

Hier, je suis allé rejoindre l'un de mes frères à la sortie d'une station de métro. En sortant, je suis tombé sur ce massif de fleurs et je n'ai pu m'empêcher d'en prendre quelques photos.

En partant de chez moi, il faisait très beau, ainsi qu'en sortant du métro. Quelques minutes plus tard, le vent qui n'a pas beaucoup cessé de souffler ce dimanche, avait repris et malmenait ces fleurs.

Je ne crois pas que ce soit dû à la force du vent ni aux rigueurs d'un automne précoce, mais certains arbres avaient déjà perdu leurs feuilles. C'est vrai que chez les humains aussi, on voit souvent des calvities précoces.

En route vers Terrebonne, où j'allais manger au restaurant avec quelques membres de ma famille (nous étions 22), le ciel était devenu plus menaçant...

... et le vent, plus violent.

Si, dans les aéroports les gros porteurs continuaient d'arriver et de décoller, les petits avions étaient cloués au sol ; c'est encore heureux que le vent n'ait pas essayé de s'amuser à les faire voler sans pilote et sans moteur.

Heureusement, en arrivant au restaurant, l'ambiance était à la fête ; on a vite oublié qu'à l'extérieur le vent était menaçant et que quelques centaines de mille concitoyens étaient privés d'électricité.

jeudi 14 septembre 2006

Pas de retraite à la Santé

Jacques Chirac n'a pas envie de prendre sa retraite à la prison de la Santé. Et pour tenter de se réserver des jours meilleurs où le soleil sera plus présent que l'ombre de sa conscience, il n'a pas trouvé de meilleur moyen que de nommer Procureur général un ami personnel. Quand on sait quel pouvoir suprême a le Procureur général sur toute l'administration de la Justice, on se dit que Monsieur le Président, qui prendra sa retraite en 2007, et qu'attendent de nombreuses poursuites et enquêtes, notamment pour détournement de fonds publics, n'a pas la conscience tranquille.


Il ne souhaite pas aller en prison et au fond, c'est par pur altruisme : il veut éviter aux contribuables français des dépenses inutiles. Car si le rôle de la prison est de permettre au condamné de s'amender et de se réinsérer dans la société après une période d'isolement, Jacques Chirac sait bien, lui, qu'il n'a aucune chance de s'amender ; pourquoi alors lui assurer le gîte et le couvert jusqu'à la fin de ses jours ?


Ces deux caricatures de Delize montrent bien la subtilité du procédé ; je n'ai pas pu résister à la tentation de les afficher ici. Merci Delize.

On s'étonnera ensuite que les citoyens ne croient plus à la Justice ni à la Politique ! Juppé, Tibéri, Chirac, ... Certains, plus à droite qu'à gauche, confondent « vouloir » et « avoir » le bien public.

mercredi 13 septembre 2006

As-tu ta fiole, Carole ?


Quelques mots en vitesse pour vous tenir au courant de mon emploi du temps.

En ce moment, je suis partout à la fois :
- devant mon ordinateur à écrire des textes et à en effectuer la mise en page pour un site Web qui, en principe, sera en ligne... ce jeudi (et je ne connais pas grand-chose à l'informatique)
- près de mon téléphone à répondre à des demandes de renseignements ou à régler les détails d'un événement à venir
- à ma table de travail à planifier des activités pour les prochain mois
- devant mon programme de messageries électroniques à écrire de longs courriels à des éventuels partenaires ou à des personnes que nous voulons honorer
- dans des salles de cours ou des bureaux de professeurs d'université
- dans des salles de réunion ou des restaurants à discuter d'affaires diverses

Mais lundi matin, je me suis sauvé de chez moi pour aller assister à un lancement officiel et prendre une verrée (pardon, je ne suis pas en Suisse : un verre), même plus d'un, de ce liquide pétillant qui a donné son nom à la couleur chic dont on on aime parfois repeindre ses murs. En fait, pour porter un toast, cette fois, il aurait fallu plutôt dire « prendre une fiolée », car le champagne était servi dans ce récipient de verre.

Les mots, d'esprit, de préférence, étaient à l'ordre du jour. Le chiffre dix était à l'honneur — ou « X » comme l'écrivaient les Romains dont les Gaulois aimaient bien se moquer.

Ni Astérix ni Obélix n'étaient présents, mais il y avait une foule de savants druides. Il y avait là sans doute près deux cents personnes, au moins, qui ne brillaient pas forcément de l'éclat de leur tenue vestimentaire. Si tout le monde n'a pas pris la parole, la plupart d''entre eux n'avaient pas la langue dans leur poche. Nous n'avons pas parlé de poison, mais de son remède... Bref, ce fut quelques heures délicieusement bien remplies, pour le corps et pour l'esprit.

Je vous en reparlerai un autre jour, car je suis en retard pour une réunion.

samedi 9 septembre 2006

Benoit XVI, mêlez-vous de vos affaires !

J'ai été baptisé dans les jours qui ont suivi ma naissance et j'ai été élevé dans la religion catholique. J'aurais même pu devenir prêtre... J'ai depuis longtemps cessé de pratiquer mais je suis toujours resté en bon termes avec les pratiquants et il m'arrive même de participer activement à des cérémonies religieuses (lors de mariages ou de funérailles, par exemple - le mot « funéraille » est toujours au pluriel, n'en déplaise à l'archevêque de Montréal). Je n'ai jamais apprécié que l'on dénigre la foi, la religion, l'Église, préférant m'abstenir plutôt que de dénigrer, pas seulement pour assurer mon salut comme celui qui dit qu'il n'est pas superstitieux mais qui agit comme s'il l'était, mais parce que je considère que l'agressivité est de l'énergie négative et que je préfère me concentrer sur ce qui est plus positif.

Cependant, quand je lis ou que j'entends que l'Église, des évêques ou le pape s'en prennent aux lois, québécoises, canadiennes et autres, lois qui accordent à des minorités les mêmes droits et privilèges des majorités, lois qui empêchent la discrimination et permettent à toutes les personnes de vivre dans la même dignité et la même liberté que s'arrogent toutes les majorités, là mon sang ne fait qu'un tour.

Que cette institution, au nom de la morale, veuille imposer la censure et la répression à la façon du triste régime soviétique, que son Pasteur suprême, du haut de son infaillibilité, joue le jeu politique des régimes totalitaires et répressifs pour tenter d'influer sur les politiques de pays pour qui les droits des uns et des autres sont équivalents, là je m'insurge.

Ce n'est pas moi qui tenterai de monter en épingle la jeunesse nazie de celui qui aujourd'hui se fait appeler chef de l'Église sous le nom de Benoît XVI. Cependant, je n'hésiterai pas à dénoncer le crime contre l'humanité, le génocide dont il est responsable, tout comme son prédécesseur, en interdisant en Afrique l'utilisation du condom pour empêcher la prolifération de l'épidémie du VIH. Et je n'hésiterai pas non plus à dénoncer catégoriquement son intrusion dans la vie démocatique des pays qui croient qu'un citoyen, quelle que soit sa foi ou son orientation sexuelle, reste une personne dont la dignité et les droits méritent le respect.

Que le chef suprême de l'Église répande sa doctrine à ses fidèles, c'est dans l'ordre, mais qu'il joue le jeu politique de tous les groupes conservateurs qui nient aux minorités les droits et libertés qu'ils s'arrogent, c'est tout à fait inacceptable. Cela ne m'inspire qu'une expression bien sentie : « Benoît XVI, mêlez-vous de vos affaires ! » Et j'ajouterais : « Et répandez partout l'amour et l'accueil au lieu de semer toujours l'intolérance et la répression ! Car, vous devriez le savoir, de tels discours donnent des munitions aux tabasseurs de tous ordres qui, au nom de la morale et de l'amour de Dieu, ont le bâton plus meurtrier que celui du pèlerin. Vos idéaux d'amour et de respect de la vie, formulés en termes politiques comme ceux que vous avez prononcés devant des évêques canadiens, justifient aux yeux de tous les voyous intolérants la violence envers tous ceux qui, au nom de l'égalité et de la justice, osent réclamer le droit d'aimer au grand jour qui ils aiment. »

Le pape dénonce le Canada
Mathieu Perreault (Le samedi 9 septembre 2006)
La Presse

Le pape Benoît XVI a dénoncé hier la loi canadienne permettant le mariage homosexuel, dans un discours aux évêques ontariens qui le visitent au Vatican. Il a aussi attaqué la permissivité canadienne à l'égard de l'avortement.
« Au nom de la tolérance, votre pays a fait la sottise (folly) de redéfinir le concept d'époux et, au nom de la liberté de choix, il fait face chaque jour à la destruction d'enfants non nés », a déclaré le pape en anglais.
Il s'agit des propos les plus directs et les plus durs que Benoît XVI ait faits sur cette question depuis son élection. En juillet dernier, au cours d'une visite en Espagne, un pays qui vient de permettre le mariage homosexuel et de bouter la religion hors des écoles, il s'était limité à dénoncer le sécularisme et le relativisme.
Selon plusieurs observateurs, le ton musclé qu'a pris le pape signifie qu'il veut influer sur le vote libre que pourrait tenir le gouvernement Harper sur le mariage homosexuel, cet automne. « C'est sûr que ce n'est pas une coïncidence», explique Donald Tremblay, prêtre dans le diocèse de Saint-Jérôme. « Le secrétariat d'État du Vatican est sûrement au courant du vote libre.»
Ce discours tranche aussi avec ceux que le Saint-Père avait prononcés lors des visites des évêques du Québec et des Maritimes, en mai dernier. Aux Québécois, il avait aussi parlé des méfaits du sécularisme et du relativisme alors que, avec les évêques des Maritimes, il avait déploré le faible taux de natalité du Canada. Cette année, les évêques canadiens se rendent tous au Vatican, en quatre groupes, pour une visite ad limina, une tradition qui a lieu tous les cinq ans.
« Les discours du pape durant les visites ad limina sont souvent influencés par les demandes des évêques», indique Gilles Routhier, théologien à l'Université Laval. « Or, l'Église catholique est assez différente au Québec et en Ontario, où elle a une force croissante et s'appuie beaucoup sur des communautés qui ont connu la vie derrière le rideau de fer, comme les Hongrois, les Polonais et les Ukrainiens. Cela rend l'Église ontarienne plus prompte à affirmer ses valeurs.»
« Il est possible que, dans sa déclaration à Benoît XVI, elle ait fait référence au mariage homosexuel et à l'avortement, poursuit-il. Cela dit, on peut aussi penser que les différents discours du pape aux évêques canadiens constituent plusieurs chapitres de sa réflexion et qu'il est normal qu'il dise des choses différentes chaque fois.»
La référence à l'avortement est issue de l'opposition des catholiques ontariens à Jean Chrétien et à Paul Martin, selon John Henry Weston, éditeur du site Lifesitenews à Toronto.
« Ils avaient déjà déclaré qu'ils étaient catholiques, dit M. Weston. Or, ils ont amené le Parti libéral très à gauche sur les questions sociales. On avait souvent évoqué à ce moment la possibilité de leur refuser la communion. » M. Weston pense lui aussi que la référence au mariage homosexuel est due au vote libre.


mercredi 6 septembre 2006

Billet à venir

Ce billet est en cours de rédaction...

mardi 5 septembre 2006

Denis nostalgie...

Quelle pernicieuse curiosité m'a fait effectuer sur Internet une recherche simple dans sa démarche mais combien troublante dans ses résultats ! Après avoir évoqué dans le billet précédent l'ami Denis, séduisant jeune homme que je voyais assez régulièrement du temps que je vivais à Paris, mais que je n'aurai vu que très rarement par la suite, j'ai cherché son nom, sachant qu'il avait fréquenté les gens riches et célèbres et qu'il avait lui-même connu un peu de succès...

J'ai eu la surprise de voir apparaître son nom sur plusieurs pages de sites Web divers. Je n'ai trouvé aucune trace de ses fréquentations avec Noureev, mais j'ai trouvé son nom dans le générique d'un film dont Éric Rohmer était le scénariste ; j'ignorais qu'il avait fait du cinéma et, étrangement, j'étais à Paris quelques jours avant la sortie en salle du film dans lequel il avait joué et, par hasard, en allant chercher mon ami André au studio de la rue de la Michodière, j'avais croisé Denis qui venait de terminer une leçon de danse. Il y avait dix ans que je ne l'avais vu et il n'avait pas beaucoup changé ; nous avions parlé un moment, échangé des souvenirs. Il ne m'avait pas mentionné ce film qui allait sortir quelques jours plus tard dans les salles de cinéma ; André ne m'en avait pas davantage parlé, ni à ce moment-là, ni plus tard.

J'ai trouvé aussi sur Internet plusieurs curriculum vitae d'artistes qui avaient exposé à la galerie qu'il avait ouverte quelques années plus tôt, qui portait son nom, et où j'étais allé rencontrer Marc qui gérait la galerie à ce moment-là. J'avais d'ailleurs reçu, quelques mois plus tôt, une invitation à un vernissage qui devait avoir lieu à la galerie ; je ne pouvais bien entendu pas me rendre à Paris pour ce vernissage que Marc était fier de m'annoncer, mais je dois dire que j'étais très ému de reconnaître sur l'enveloppe et dans les quelques mots qu'il avait ajoutés sur le carton l'écriture de Marc que je n'avais pas revu non plus depuis quelques années. Marc avait quitté Paris au moment où j'y étais encore pour aller travailler à Monaco avec une compagnie de danse réputée.

Les résultats de cette recherche m'ont aussi conduit sur un site faisant état de la récente vente aux enchères d'un meuble qui avait fait partie de la collection de Denis et qui s'était vendu quelques milliers d'euros.

Tout cela a éveillé en moi la douleur de l'annonce de sa mort, il y a tout de même plusieurs années. Je connais presque par coeur la lettre de sa mère adressée à mon ami André pour lui décrire le départ de Denis au cours de l'été, alors que presque tout le monde était en vacances et loin de Paris. Étonné de constater la peine terrible que me causait la mort de Denis, André m'avait fait lire la lettre de sa mère, sans doute quelque peu soulagé de pouvoir partager avec moi sa propre douleur devant la disparition de l'un de ses meilleurs élèves et l'un des merveilleux complices de joyeuses vacances à La Baule.

lundi 4 septembre 2006

4 septembre

J'ai une mémoire qui fonctionne beaucoup par associations (comme la mémoire de chacun de nous, peut-être : je n'ai pas l'esprit scientifique au moment d'écrire ces lignes). Très souvent le matin, en pensant à la date du jour, il me vient à l'esprit des images, des souvenirs ou encore le nom d'une personne dont c'est l'anniversaire ou bien un événement, ancien ou récent, politique ou historique...

Le 4 septembre, par exemple, évoque pour moi d'abord le nom d'une station de métro, à Paris, et la rue du même nom. Quand j'avais vingt ans et que je vivais à Paris, des amis qui faisaient partie de la même troupe de spectacles que moi et d'autres qui étaient des amis de ces amis, devenus mes amis, prenaient des leçons de danse classique chez un professeur du conservatoire qui avait son école privée au 11, rue de la Michodière, presque à l'angle de la rue du Quatre-Septembre. J'allais souvent chercher là, à la fin de sa leçon de danse, Marc, un ami qui m'était un peu plus cher que les autres ; parfois nous partions seuls tous les deux ; d'autres fois, nous allions à plusieurs prendre un verre ou manger au café La Côte-d'Azur, à l'angle des deux rues précédemment citées ; mais le plus souvent, si je ne restais pas seul avec Marc, nous sortions avec Denis, un garçon fabuleusement beau et séduisant dont l'annonce de la mort, plusieurs années plus tard me fit un choc terrible...


L'année suivante, j'étais à Montréal, inconsolable de ne plus être à Paris et de ne pas savoir quand je pourrais y retourner. Dans ce cruel exil que constituait pour moi le retour à Montréal, je me plongeai dans les livres et je découvris rapidement Chateaubriand, d'abord Atala et René puis, un peu plus tard, les Mémoires d'outre-tombe dont, durant de nombreuses années, j'entreprenais chaque automne la lecture. Or François-René de Chateaubriand est né le 4 septembre 1768 ; le 4 septembre de chaque année je ne peux m'empêcher de penser à cet écrivain, surnommé « l'Enchanteur » et qui a réellement enchanté mes jours par la poésie de ses écrits...

dimanche 3 septembre 2006

Pauvre Corneille !

Si je dis : « Pauvre Corneille ! », qu'est-ce que vous croyez que j'ai en tête ?

Cet oiseau à la robe aussi noire que celle de certaines de nos vedettes de la radio ou de la télévision ? Cet oiseau qui craille, graille ou corbine, comme vous voudrez l'entendre, que certains identifient aux oiseaux de malheur ou à la mort parce qu'il se nourrit de cadavres d'animaux et qu'on l'imagine hanter les cimetières. C'est un oiseau d'autant plus inquiétant qu'il est craintif et qu'il fuit l'homme...


Ou plutôt ce
chanteur d'origine rwandaise établi au Québec, qui connaît plus de succès que l'oiseau précédent.


Ou bien cet auteur classique, auteur de cette phrase classique des joueurs de carte : « Rodrigue, as-tu du coeur ? »


Vous avez 15 secondes pour deviner la bonne réponse...


Si vous avez choisi la troisième option, vous avez gagné.


Sauf que lui, le pauvre, on l'a bien oublié en 2006. Lui qui a tant fait pour l'honneur et la gloire de la France, pour le théâtre et la littérature classique, a vu passer son 400e aniversaire de naissance, le 6 juin dernier, dans la plus complète indifférence. Ni le Premier ministre français, trop occupé à essayer d'éviter les coups de Jarnac de son rival sarkarriviste, ni le ministre de l'inculture n'a songé à marquer de façon digne de la France et du mérite cet auteur classique son 400e anniversaire de naissance. Pauvre Corneille, deux fois enterré !




samedi 2 septembre 2006

Les effets (amusants) de Brokeback Mountain ? chapeau !

Je ne sais pas si c'est la saison, le temps frais, le fait que je sois occupé ou plutôt le fait que mes efforts semblent porter fruit, je suis assez de bonne humeur ces jours-ci.

Quand je suis chez moi, la plupart du temps, je suis concentré sur des plans d'actions, des textes de site Web à mettre en ligne bientôt, des lettres et des courriels à envoyer pour obtenir des rendez-vous ou pour proposer des collaborations...

Mais j'ai souvent envie de sortir, d'être dehors, dans la rue ou dans les commerces ; j'ai souvent envie d'aller manger au restaurant plutôt que de cuisiner et, si je m'écoutais, j'achèterais tous les jours des livres, des dictionnaires, des logiciels, des appareils électroniques... à condition que mon compte bancaire soit capable de supporter mes envies (et ce n'est pas le cas ; mais au lieu de m'en attrister, je me dis que bientôt je le pourrai : je ne sais pas encore comment, mais je veux y croire).

Quand je suis à l'extérieur, je suis donc plus détendu et souriant que lorsque je suis chez moi (à moins qu'un appel téléphonique ou une communication sur Internet ne m'apporte une joie que je n'attendais pas). En sortant de l'épicerie et en voulant prendre l'escalier (le commerce est sous-terrain) pour rentrer chez moi, j'ai un croisé un jeune homme dont l'allure m'a fait sourire. Grand, mince, il détonnait un peu à cet endroit ; avec son grand chapeau de cowboy de couleur écru, on l'aurait dit tout droit sorti des décors de Brokeback Mountain.

vendredi 1 septembre 2006

Le charme discret d'une voix...


J'ai toujours été sensible à la voix des personnes que je rencontre. Et s'il m'arrive d'être séduit par l'apparence, l'attitude, la tenue, la personnalité de quelqu'un, je suis subjugué si, en plus, la voix me plaît.

La voix, c'est d'abord, comme pour un instrument de musique, un timbre ; la qualité du son dépend en grande partie du genre d'instrument et de sa qualité. Les violonnistes, par exemple, rêveront de jouer sur des Stradivarius, réputés pour la qualité exceptionnelle de leur sonorité. Mais l'instrument ne fait pas tout : nous avons ici une violonniste réputée qui joue sur un Stradivarius qu'on lui a confié et que, personnellement, je n'aime pas écouter ; il me suffit d'entendre à la radio un extrait de ses disques pour que je puisse l'identifier, non pas au son de l'instrument lui-même mais à l'ennui que distille le jeu de l'interprète.

Une voix peut se travailler comme on travaille un instrument. Quand j'entends un animateur de télévision qui se prend désormais pour le pape de la culture au Québec dire qu'il n'aime pas sa voix, je suis plutôt d'accord avec lui : elle est très désagréable. Mais qu'il se refuse à faire quoi que ce soit pour y rémédier, c'est ne pas aller assez loin dans son constat car, si vraiment il était sincère, il prendrait les moyens requis. Les professeurs d'art dramatique et les professeurs de chant diront, à l'instar du célèbre docteur Tomatis, qu'une voix est un instrument, sans doute le plus sensible et le plus riche des instruments et qu'à ce titre, on peut lui faire produire les sons les plus variés et les plus agréables qui soient.

Adolescent, je n'aimais pas non plus ma voix et je n'aimais surtout pas que l'on m'appelle « mademoiselle » quand j'appelais dans un bureau ou que je répondais au téléphone. Ma voix a bien entendu mûri avec l'âge, mais je n'ai pas attendu le plein épanouissement de ma virilité pour tenter de tirer le meilleur de mon instrument vocal. Je me suis acheté un magnétophone d'une excellente qualité (Adamo avait le même, sans avoir la même voix que la mienne) et durant des heures, tous les jours, je m'amusais à enregistrer ma voix et à essayer d'en modifier le timbre, les sonorités, à changer ce que je n'aimais pas entendre en accentuant ce que je trouvais bien. J'écoutais des enregistrements de grands acteurs ou de chanteurs dont la voix parlée me plaisait autant que la voix chantée. Puis je lisais et relisais des textes que j'aimais (Corneille, Racine, Molière, Voltaire, Chateaubriand, ...)

J'ai vite compris aussi que pour être bien compris, un son devait être bien articulé. J'ai travaillé la prononciation, la diction, l'articulation... Puis, un peu plus tard, j'ai pris des leçons de chant, de pose de voix et des leçons d'interprétation dramatique. Il ne me restait plus qu'à permettre ensuite à ma sensibilité de trouver sa voie dans tout cela...

Je suis de moins en moins intéressé à participer à des événements mondains où la tenue vestimentaire que l'on porte est plus intéressante que quoi que ce soit d'autre. S'il m'arrive d'y être, je suis souvent choqué quand, voyant tout le soin que certains femmes ont apporté au choix de leur robe, à leurs bijoux, à leur coiffure, à leur maquillage et à leur parfum, elles révèlent une étonnante vulgarité dès qu'elles font entendre leur voix. Cela arrive à des hommes aussi, bien entendu, mais sans doute parce que, la plupart du temps, ils accordent moins d'importance à leur apparence physique, on ne s'attend pas à autant d'élégance dans la voix. Et pourtant, il nous arrive d'être surpris...

Hier, j'étais en train de choisir des fruits à l'épicerie quand j'ai vu arriver un jeune homme dont la beauté m'a saisi ; il était suivi d'une jeune fille dont l'apparence ne jurait pas trop à côté de son ami. Chaque année, à la fin du mois d'août, les étudiants de l'université débarquent dans mon quartier et je suis souvent émerveillé de constater la santé et la beauté de la relève... Tout en choisissant mes fruits, j'étais attentif aux gestes du jeune homme et de son amie, amusé de voir à quel point ils étaient assortis et que semblait régner entre eux une belle complicité. Puis j'ai entendu sa voix : horreur ! la belle avait une voix de canard !