Quelle pernicieuse curiosité m'a fait effectuer sur Internet une recherche simple dans sa démarche mais combien troublante dans ses résultats ! Après avoir évoqué dans le billet précédent l'ami Denis, séduisant jeune homme que je voyais assez régulièrement du temps que je vivais à Paris, mais que je n'aurai vu que très rarement par la suite, j'ai cherché son nom, sachant qu'il avait fréquenté les gens riches et célèbres et qu'il avait lui-même connu un peu de succès...
J'ai eu la surprise de voir apparaître son nom sur plusieurs pages de sites Web divers. Je n'ai trouvé aucune trace de ses fréquentations avec Noureev, mais j'ai trouvé son nom dans le générique d'un film dont Éric Rohmer était le scénariste ; j'ignorais qu'il avait fait du cinéma et, étrangement, j'étais à Paris quelques jours avant la sortie en salle du film dans lequel il avait joué et, par hasard, en allant chercher mon ami André au studio de la rue de la Michodière, j'avais croisé Denis qui venait de terminer une leçon de danse. Il y avait dix ans que je ne l'avais vu et il n'avait pas beaucoup changé ; nous avions parlé un moment, échangé des souvenirs. Il ne m'avait pas mentionné ce film qui allait sortir quelques jours plus tard dans les salles de cinéma ; André ne m'en avait pas davantage parlé, ni à ce moment-là, ni plus tard.
J'ai trouvé aussi sur Internet plusieurs curriculum vitae d'artistes qui avaient exposé à la galerie qu'il avait ouverte quelques années plus tôt, qui portait son nom, et où j'étais allé rencontrer Marc qui gérait la galerie à ce moment-là. J'avais d'ailleurs reçu, quelques mois plus tôt, une invitation à un vernissage qui devait avoir lieu à la galerie ; je ne pouvais bien entendu pas me rendre à Paris pour ce vernissage que Marc était fier de m'annoncer, mais je dois dire que j'étais très ému de reconnaître sur l'enveloppe et dans les quelques mots qu'il avait ajoutés sur le carton l'écriture de Marc que je n'avais pas revu non plus depuis quelques années. Marc avait quitté Paris au moment où j'y étais encore pour aller travailler à Monaco avec une compagnie de danse réputée.
Les résultats de cette recherche m'ont aussi conduit sur un site faisant état de la récente vente aux enchères d'un meuble qui avait fait partie de la collection de Denis et qui s'était vendu quelques milliers d'euros.
Tout cela a éveillé en moi la douleur de l'annonce de sa mort, il y a tout de même plusieurs années. Je connais presque par coeur la lettre de sa mère adressée à mon ami André pour lui décrire le départ de Denis au cours de l'été, alors que presque tout le monde était en vacances et loin de Paris. Étonné de constater la peine terrible que me causait la mort de Denis, André m'avait fait lire la lettre de sa mère, sans doute quelque peu soulagé de pouvoir partager avec moi sa propre douleur devant la disparition de l'un de ses meilleurs élèves et l'un des merveilleux complices de joyeuses vacances à La Baule.
mardi 5 septembre 2006
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1 commentaire:
Il y a de ces maux qui restent à vif presque toujours...
Je ne connais pas la mort, ou presque pas, ni la disparition d'un être cher. Je sympathise avec toi, cher Alcib.
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