dimanche 19 mars 2006

L'Apocalypse à Patmos


Voici l'un des courts textes de Michel Tournier que j'annonçais dans mon billet d'hier. Je l'ai choisi parce qu'il me parlait de la Grèce, de Patmos, en l'occurrence.


Saint Jean, selon Velasquez

Saint-Jean. C'était le plus jeune et le plus beau des disciples. « Celui que Jésus aimait », écrit-il pour se désigner lui-même. Avant de mourir, Jésus lui avait promis qu'il verrait la fin du monde. Exilé à Patmos, il ne cesse de ruminer la formidable aventure dont il demeure le dernier témoin. Mais rien ne venant, il finit par susciter l'Apocalypse sur le papier. Rarement la création littéraire aura joué son rôle de compensation.
Michel Tournier, Journal extime*


Saint Jean, selon Bosch

Même à l'époque où saint Jean l'Évangéliste y vivait, j'imagine que l'île de Patmos offrait à ses habitants le même ciel, la même lumière, la même mer fascinante. Or je me demande comment, dans un tel paradis terrestre, saint Jean ait pu écrire l'Apocalypse.



* Michel Tournier, Journal extime, Éditions La Musardine, 2002 ; édition revue par l'auteur, Éditions Gallimard, 2004, collection « Folio », page 40.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis jamais allée à Patmos - c'est un de mes projets - mais je connais d'autres îles grecques qui lui ressemblent. Paradis terrestre ? oui, sans doute. Mais dans ces terres si près de la mer et du ciel, il y a quelque chose d'extrême, et c'est par cette voie, je pense, que l'on peut y rattacher l'Apocalypse...

Brigetoun a dit…

merveilleuse la photo du bas. Il a regardé le rocher et l'a peuplé