"Red Bull Crashed Ice", tel est le nom de la compétition de patinage de vitesse qui aura lieu demain à Québec, dans le cadre des festivités du 400e anniversaire de fondation de la très francophone Capitale nationale du seul État francophone d'Amérique du Nord. Cette compétition sera suivie du spectacle du groupe canadien Three Days Grace, qui sera donné au parc de la... Francophonie. Rappelons que la fameuse boisson Red Bull est interdite dans plusieurs pays dont la France, le Danemark et la Norvège pour le risque cardio-vasculaire que sa consommation pourrait induire, alors qu'au Canada, elle est en vente libre puisque le gouvernement canadien l'a classée en 2005 parmi les « produits de santé naturels » (rien de moins !). Dans le même esprit, ça m'étonne qu'un vendeur de cocaïne ne commandite pas l'un des événements. L'entreprise qui diffuse la boisson énergisante Taureau rouge est installée à Fuschl am See, un petit village autrichien situé à vingt kilomètres de Salzbourg et réalise un chiffre d'affaires annuel de plus de 1,5 milliard d'euros. Elle n'a pas jugé utile de trouver un nom français pour cette compétition organisée à Québec dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire. Les organisateurs de la fête ont-ils seulement pensé à le demander ? Peut-être se sont-ils dit, même en ignorant le nom de Musset qui a écrit ces mots : « Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse ? Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ? »
Je n'ai pas vu le programme officiel, mais on a écrit dans les journaux que ce programme officiel ne contient aucune fleur de lys, emblème officiel du Québec. En revanche, les feuilles d'érable du principal commanditaire, le gouvernement du Canada, y foisonnent, semble-t-il. Voilà bien un autre scandale : que le Canada ait la main-mise sur les célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec. Tout ne semble pas baigner dans l'huile dans l'organisation de ces célébrations. Les « démissions » des organisateurs tombent les unes après les autres. Quelqu'un saura-t-il prendre les choses en main pour éviter, maintenant qu'on a commencé à braquer les projecteurs, que la Capitale nationale du Québec ne soit perçue, pour ses capacités d'organisation, pour un un village de province. Il semble loin déjà le temps où Jean-Paul L'Allier savait faire honneur à la Ville et à l'État du Québec ; il n'aurait certes pas accepté le chantage de la jovialiste ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine et ministre des Langues officielles qui, lorsque l'armée du Canada a décidé de réduire la présence du français dans ses rangs, n'a rien trouvé de mieux à dire qu'elle n'y voyait rien de mal.
La langue française perd du terrain à Montréal et la Ville de Québec, par ailleurs Capitale nationale du Québec, me semble peu consciente du rôle qu'elle devrait jouer dans la défense de la langue, de la culture, de l'identité québécoise.
Dans le même ordre, on a appris aujourd'hui que la très Canadian Société des Postes a fait imprimer des calendriers qui devaient être distribués à tous ses employés. Or, ce calendrier souligne divers événements et fêtes, comme la Journée de la Terre, le Yom Kippour, le Ramadam, mais pas la Saint-Jean, fête officielle des Québécois et des francophones. Maintenant que tout le monde s'est indigné au Québec, les responsables présentent des excuses en disant qu'il s'agit d'un « oubli inacceptable ». On sait à quel point cette fête nationale des Québécois indispose le Canada qui n'arrive pas à obtenir le même succès, une semaine plus tard, pour ses propres célébrations au Québec. Tout le monde sait très bien, cependant (sauf les fédéralistes de mauvaise foi), que lorsqu'il s'agit des Québécois ou des francophones au Canada, les « oublis » viennent souvent. L'esprit de Lord Durham n'est jamais loin...
Je n'ai pas vu le programme officiel, mais on a écrit dans les journaux que ce programme officiel ne contient aucune fleur de lys, emblème officiel du Québec. En revanche, les feuilles d'érable du principal commanditaire, le gouvernement du Canada, y foisonnent, semble-t-il. Voilà bien un autre scandale : que le Canada ait la main-mise sur les célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec. Tout ne semble pas baigner dans l'huile dans l'organisation de ces célébrations. Les « démissions » des organisateurs tombent les unes après les autres. Quelqu'un saura-t-il prendre les choses en main pour éviter, maintenant qu'on a commencé à braquer les projecteurs, que la Capitale nationale du Québec ne soit perçue, pour ses capacités d'organisation, pour un un village de province. Il semble loin déjà le temps où Jean-Paul L'Allier savait faire honneur à la Ville et à l'État du Québec ; il n'aurait certes pas accepté le chantage de la jovialiste ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine et ministre des Langues officielles qui, lorsque l'armée du Canada a décidé de réduire la présence du français dans ses rangs, n'a rien trouvé de mieux à dire qu'elle n'y voyait rien de mal.
La langue française perd du terrain à Montréal et la Ville de Québec, par ailleurs Capitale nationale du Québec, me semble peu consciente du rôle qu'elle devrait jouer dans la défense de la langue, de la culture, de l'identité québécoise.
Dans le même ordre, on a appris aujourd'hui que la très Canadian Société des Postes a fait imprimer des calendriers qui devaient être distribués à tous ses employés. Or, ce calendrier souligne divers événements et fêtes, comme la Journée de la Terre, le Yom Kippour, le Ramadam, mais pas la Saint-Jean, fête officielle des Québécois et des francophones. Maintenant que tout le monde s'est indigné au Québec, les responsables présentent des excuses en disant qu'il s'agit d'un « oubli inacceptable ». On sait à quel point cette fête nationale des Québécois indispose le Canada qui n'arrive pas à obtenir le même succès, une semaine plus tard, pour ses propres célébrations au Québec. Tout le monde sait très bien, cependant (sauf les fédéralistes de mauvaise foi), que lorsqu'il s'agit des Québécois ou des francophones au Canada, les « oublis » viennent souvent. L'esprit de Lord Durham n'est jamais loin...
8 commentaires:
A quand les réserves à francophones ? Lamentable, tout cela, il n'y a pas d'autre mot.
Je propose qu'on fasse ce qu'il faut que pour que Taureau Rouge devienne un boeuf (mais ne fasse pas un boeuf).
héhé pareil !
J'avoue que ça me choque aussi qu'ils n'aient pas francisé le nom de la compétition d'aujourd'hui! :(
Je suis aussi étonnée qu'il n'y aie pas de restrictions sur cette boisson loin d'être santé!
Pour ce qui est du calendrier de la Poste; j'ai vu ça hier à la télé, le reportage se termine sur le calendrier d'une député au Québec qui n'a pas mentionné le 1er juillet dans le sien. J'avoue que vu d'ici: ça ressemble à de mauvaises blagues que les gamins se font entre-eux!
Je suis bien d'accord avec toi qu'il est loin le temps de L'Allier! Dommage.
Oui, Béo, j'ai bien vu aussi qu'une députée, du Bloc Québécois, n'avait pas inscrit la fête du Canada à son calendrier. Mais ce n'est pas la même chose. Le Bloc Québécois est un parti politique a dont l'option est claire : la souveraineté du Québec. La fête du Canada n'est donc pas une fête pour eux et la présence du Bloc est plutôt discrète le 1er juillet.
Alors que la Société canadienne des postes est une société d'État, qui relève du gouvernement canadien. En principe, elle devrait s'abstenir d'afficher trop ouvertement des options politiques.
On se souvient trop bien, cependant, que la Société des postes a été durant plusieurs années, sous le règne des Chrétien, Ouellet, etc., un formidable outil de propagande et de commandites illégales, comme l'a démontré le rapport Gommery.
Il ne s'agit pas d'éléments isolés et anodins ; tout cela fait partie d'une stratégie pour faire en sorte que le nom de « Québécois » disparaisse au profit de celui de « Canadiens » pour désigner les citoyens francophones. Et, ma foi, cela fonctionne assez bien. D'ici quelques décennies, les francophones du Québec seront, comme le veut la fameuse charte de Trudeau-Chrétien et autres fossoyeurs de l'identité, un groupe folklorique parmi les autres groupes ethniques au Canada. Diviser pour régner : voilà bien l'esprit fondamental de la Charte des droits qu'a voulu enfoncer dans la gorge des Québécois le grand Trudeau en même temps que la constitution canadienne amendée que le Québec n'a jamais reconnue.
Cette Charte canadienne des droits faits des Québécois un groupe ethnique au même titre que les Urkrainiens de l'ouest canadien, alors que ces Québécois ont toujours cru qu'ils étaient une nation, l'un des deux peuples fondateurs de ce pays qui s'appelle Canada et qui n'est, en somme, qu'une vaste supercherie et une imposture.
Au Québec, le gouvernement de Jean Charest se fait le complice silencieux de cette imposture et de ce génocide culturel et politique.
Mais je sais bien que ça n'est pas comparable ce qu'a fait la dame du Bloc et la Société Canadienne des postes, sauf que j'ai pas pu me retenir de le mentionner-pour les autres lecteurs ici-, et hier après avoir vu 3 fois ce reportage: j'étais autant plié de rire la 3e fois.
La poste va réimprimer ses calendriers, la dame du Bloc... je ne pense pas.
Et quand j'ai mentionné le fait que ça me faisait penser à des blagues de gamins... je suis sérieuse. Le Gouvernement canadien n'est pas haut dans mon estime quand je dis ça.
Le pire ce n'est pas les autres, c'est nous même qui oublions trop souvent de nous tenir debout. C'est un peu comme pour les questions environnementales. Tout le monde est d'accord sur les principes mais quand vient le temps d'agir, chacun choisit la facilité et le confort...
Tu as tout à fait raison, Pierre-Yves. Il est plus difficile d'écraser quelqu'un debout que quelqu'un qui serait à genoux.
Oui, il faut se tenir debout en tant que citoyens, et faire savoir qu'on exige le français et le respect de nos particularités. Mais il faut également une volonté politique. Pour la langue, clairement, il faut que quelque chose soit fait pour resserrer les lois.
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