Ces dernières semaines, on m'a souvent dit ou écrit que, malgré la douleur et le chagrin, la vie continue... Je sais bien que ce sont là des paroles très sages, que l'on ne saurait contester. Je le sais bien que la vie continue mais ces mots me blessent car ils semblent vouloir faire taire ma douleur en m'invitant à « passer à autre chose ». Et si ce n'est pas un scandale de voir la vie continuer son cours comme s'il ne s'était rien passé, c'est tout au moins un constat cruel. Comment la vie peut-elle continuer quand celui que l'on aime le plus au monde n'est plus là pour la partager avec nous, pour lui donner un sens ?
L'absence se compte en semaines, bientôt en mois, et pourtant je ne m'y fais toujours pas. J'ai l'impression que notre dernière conversation était hier et que je recevrai au cours des prochaines heures un nouveau message disant : « Hi, Honey ! I am back ! Je viens te dire combien je t'aime. Je vais faire une petite sieste et je viendrai te parler un peu plus tard... Plein de doux baisers et de tendres câlins. N'oublie jamais que je t'aime. Ton Alexander. »
Et pourtant, la vie continue, avec ou sans notre accord. Ma soeur aînée, ma marraine, célèbre aujourd'hui un anniversaire de mariage très important (mon beau-frère aussi, il va sans dire). La grande famille, les amis lointains comme les plus proches se réunissent dans une auberge de campagne où on leur servira des plats qu'ils ne pourraient manger ailleurs. Comme il fallait confirmer notre présence il y a quelques mois déjà, j'avais dit que j'y serais ; mais le coeur n'y est pas. Même si j'y étais, physiquement, je sais que je n'y serais pas vraiment... J'ai donc appelé ma soeur pour la prévenir que je n'y serais pas et lui offrir mes félicitations et mes voeux de bonheur. Elle a bien compris. Je m'organiserai pour aller leur rendre visite au cours des prochaines semaines.
De son côté, malgré son épuisement et sa terrible douleur devant la perte de celui qu'elle considère comme son fils, Jane a assisté au mariage de sa fille, il y a quelques jours, et elle a reçu toute la semaine la famille et les amis dont certains sont venus de loin. Les célébrations se poursuivent quelques jours encore. Le jour du mariage, la mariée a demandé aux invités d'associer Alexander à cette journée. Je sais qu'il n'aurait surtout pas voulu que ce jour heureux soit assombri par son départ ; il ne voulait surtout pas que l'on ait du chagrin, ni à cause de lui, ni à cause de quoi que ce soit. La semaine prochaine, Jane aura un peu de répit ; je lui souhaite, comme elle en a évoqué le projet, de partir en voiture avec Alexander le bouledogue, de rouler loin dans la campagne anglaise et, à la fin de la journée, de s'arrêter dans une charmante auberge, d'y prendre un délicieux repas, arrosé de bon vin, et d'y passer la nuit. J'aimerais faire la même chose, mais il me manque le meilleur ami d'Alexander.
J'ai reçu ce matin un courriel d'une autre lectrice fidèle et discrète qui me dit avoir trouvé hier, dans la vitrine d'un magasin de sa petite ville française, une superbe figurine en résine de Freddy Mer.cury, et qu'elle pensait l'offrir pour son anniversaire à son frère dont Freddy est l'idole depuis longtemps. En commentaire au billet précédent, Béo mentionne avoir regardé ces jours-ci un spectacle de Feddy Mer.cury, spectacle enregistré en 1982, année de naissance d'Alexander.
Je viens de recevoir l'appel d'un ami qui m'invitait à aller les rejoindre, un autre ami et lui, pour aller prendre un verre sur une terrasse. Il est trop tôt pour moi ; je verrai plus tard, vers la fin de l'après-midi, si j'ai envie d'aller « dans le monde ».
D'autre part, un ami parisien devrait arriver à Montréal aujourd'hui. Erwan, n'hésite pas à m'appeler.
Bonne Fête nationale à tous les Suisses !
La photo vient d'ici
Oui, la vie continue, malgré moi, magré tout. C'est ce que voudrait, c'est ce que veut Alexander.
5 commentaires:
Je te lis, tout juste avant le début des feux d'artifices de la fête nationale.... La lune est bien présente re à ma droite.
Je vais penser à vous deux très fort durant les feux et surtout: donnes-toi le temps, rien ne presse de retourner dans le monde, really!
Simplement ma tendresse... Willy
Béo : J'espère que vous avez eu de beaux feux d'artifice pour votre Fête narionale.
Merci pour les pensées.
J'aurais tellement aimé qu'Alexander puisse voir les nôtres un jour.
Hier soir, c'était le tour des États-Unis ; avec Erwan, l'ami français arrié hier, assis sur une terrasse sur le toit d'un immeuble, nous étions tout près des feux, mais il aurait fallu nous lever pour aller les voir et nous aurions perdu notre table (il y avait beaucoup de monde), alors nous en avons regardé les reflets dans la façade vitrée d'un immeuble voisin. Mais nous étions si près que les bruits étaient étourdissants.
Willy : Merci.
Un petit salut de France pour un blog bien doux.
Cordialement.
JPH : Merci, et meilleures salutations chez vous.
Si c'est, comme je le pense, le premier commentaire ici, bienvenue et merci encore.
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