mardi 23 mai 2006

Amoureux...

J'ai toujours aimé les dauphins (et je ne suis sans doute pas très original en cela ; je l'assume : l'originalité à tout prix ne fait pas partie de mes valeurs. La créativité peut s'exprimer de diverses manières). Quand on me demande en quel animal j'aimerais me réincarner, si cela était possible, j'ai toujours pensé au dauphin. Il y a quelques années, ma soeur cadette m'avait offert un document de quatre pages sur la description du caractère en fonction du prénom (il s'agit d'une étude faite par un psychologue breton qui a rassemblé les différents prénoms sous l'une ou l'autre des quatre-vingts catégories de caractères existants) ; et dans la description de l'un de mes prénoms (j'en ai deux et seulement deux), on disait que mon animal totem était un dauphin. Ce n'était pas pour me déplaire.

Quand j'ai ouvert ce carnet virtuel, j'ai choisi, je ne sais pourquoi, d'y afficher une image que j'avais trouvée quelque part sur Internet et qui, bien entendu, me plaisait en tant qu'image, mais qui, en plus de représenter des dauphins, évoquait la Grèce, ce pays mythique qui peut encore m'émerveiller.


En feuilletant ces jours derniers le Dictionnaire amoureux de la Grèce, de Jacques Lacarrière, je suis tombé sur l'article consacré aux dauphins.


Jacques Lacarrière y écrit ceci :

Le dauphin —delphis en grec ancien, delphini en grec moderne —a toujours tenu une place importante et poétique dans la mythologie de la Grèce. Il est d’ailleurs curieux de voir à quel point les Grecs anciens avaient déjà perçu l’intelligence exceptionnelle de cet animal et son rôle souvent actif aux côtés des hommes. Nombre de légendes relatent en effet des histoires de navigateurs sauvés par des dauphins, dont le plus connu est Arion. Musicien célèbre qui parcourait la Grèce en interprétant des hymnes en l’honneur d’Apollon, Arion s’en retournait jusqu’à Corinthe en traversant la mer Égée lorsque l’équipage du bateau imagina de le jeter à l’eau pour prendre son argent. Prévenu par un rêve que lui envoya Apollon et qui lui disait « de faire confiance à la mer », Arion se jeta à l’eau quand les marins le menacèrent et des dauphins apparurent aussitôt pour le transporter jusqu’au rivage. Pourquoi particulièrement des dauphins ? Parce qu’Apollon avait un faible, si l’on peut dire, pour ce cétacé — que lui-même d’ailleurs n’appela jamais de ce nom ! — et que, selon une de ces légendes, c’est sous l’apparence d’un dauphin qu’il vint à Delphes pour la première fois. Il y a en effet entre le nom de Delphes —Delphoi — et celui des dauphins une ressemblance qui a pu être à l’origine de cette parenté. D’ailleurs, une autre légende dit qu’avant la venue d’Apollon, le lieu appartenait à un roi du nom de Delphos, ainsi nommé parce qu’il était fils du dieu des mers Poseidon, lequel s’était uni à une nymphe sous forme de dauphin. On le voit, les Grecs considéraient le dauphin comme un animal si proche de l’homme et des dieux que ces derniers ne dédaignaient pas d’en revêtir l’apparence.

Jacques Larrière poursuit ainsi sur ce sujet durant quelques pages supplémentaires. Il cite notamment le roman d’un auteur grec contemporain, Nikos Athanassiadis, intitulé Une jeune fille nue, qui raconte l’histoire de la fille d’un pêcheur qui tombe amoureuse d’un dauphin mystérieux. « J’en conseille vivement la lecture à tous les amoureux des îles grecques, de la mer, de ses légendes et… des dauphins », ajoute-t-il.

Il semble que je ne pourrai pas passer à coté de ce roman qui, selon Jacques Lacarrière, s’adresse à moi. Vérification faite, ce roman a été traduit du grec par Christine Notton et paru chez Albin Michel en 1966 et en 1989.

3 commentaires:

Brigetoun a dit…

ne l'ai pas lu mais il y a des légendes sans nombre à ce sujet autour de la mare nostrum. maintenant en fait on voit dans la dite mer surtout des marsouins et c'est pas mal aussi

Brigetoun a dit…

je n'y comprends rien, je vois les dates de vos trois derniers billets et je ne les avait pas lus alors que je pensais être passée régulièrement

Alcib a dit…

bonjour Brigetoun. Rassurez-vous, vous n'avez pas la berlue. Je sais que vous êtes assidue et que rien ne vous échappe ; je vous remercie de cette fidélité et de cette vigilance.
Vous avez raison : je viens seulement de mettre en ligne quelques textes qui attendaient depuis quelque temps. Pour celui-ci, par exemple, il me fallait recopier l'extrait du Dictionnaire de Lacarrière.
Il m'arrive en effet de commencer des billets que je n'ai pas le temps de finir car il faut aller à des rendez-vous ; en rentrant du travail je n'ai pas toujours le temps ni l'énergie de m'y replonger. J'en ai plusieurs autres comme cela qui attendent, sans compter tous ceux que j'ai annoncés mais jamais commencés.
À compter de jeudi (je suis débordé jusqu'à mercredi soir où je dois accueillir des gens lors d'un événement d'une certaine importance), j'essaierai de poursuivre la mise en ligne de ces textes et surtout d'en écrire de nouveaux.