Comment me viennent les titres qui coiffent les différents billets de ce blogue ? Je me posais la question, un peu plus tôt, en pensant au titre qui me revenait sans cesse à l'esprit avant même de savoir exactement ce que j'écrirais dans ce billet, dont je ne connais que le point de départ, le prétexte, « la raison suffisante » chère à Pangloss...
Si l'on demande à Jean de La Fontaine, le fabuliste, Comment l'esprit vient au filles, la réponse ne tardera pas à venir ; prévoyant la question, il nous a donné d'avance la réponse dans un conte amusant. Mais que peut bien venir faire ici La Fontaine, plus familier avec la Picardie que viennent de quitter Les Pitous qu'avec la Provence de Mistral, de Pagnol, de Giono, d'Alphonse Daudet, de Cézanne ou de mon très cher ami Poeri ? Il ne faudrait pas oublier que La Fontaine a bien raconté l'histoire de la relation de la cigale, insecte typique de la Provence (c'est la première fois que je vois cet insecte en gros plan : c'est effrayant !) avec la fourmi qui n'est pas prêteuse (« c'est là son moindre défaut », je vous assure) ; j'ai publié, il y a près de deux ans, la petite histoire de la composition de la célèbre fable. Il semble bien cependant que ce soit la seule fois où Jean de La Fontaine ait parlé de la cigale qui, dès l'Antiquité grecque, symbolisait l'insouciance du poète. Ésope, dont s'est fortement inspiré La Fontaine, a sans doute parlé de la cigale avec plus de chaleur que n'a su le faire La Fontaine ; mais nous ne le saurons jamais car les textes d'Ésope ont été perdus. Et si Ésope eut de la chance et du succès à Samos, où l'on fait encore un si bon vin blanc, sirupeux, qui donne immédiatement la sensation d'être en vacances, il eut moins de chance à Delphes, où il fut condamné à mort pour avoir comparé les Delphiens à des bâtons flottants ; au sanctuaire d'Apollon, au pied du mont Parnasse, on ne plaisante pas avec les poètes fabulistes, si fameux dussent-ils devenir.
Si ce titre me revenait sans cesse à l'esprit, c'est sans doute, principalement, parce que la Provence est très présente à mon esprit et dans mon coeur, notamment à cause de mon ami Poeri dont c'était l'anniversaire le 5 août dernier, que j'ai appelé pour l'occasion ; j'étais heureux de l'entendre plus serein que le même jour, l'an dernier. La conversation fut brève mais, en dépit de la surprise que je cause à l'autre bout quand j'appelle, je suis toujours enchanté d'entendre sa voix.
Ce titre de Provence, toujours, c'est celui du deuxième livre écrit par un publicitaire anglais qui s'était installé à Ménerbes, l'un des plus beaux villages de France avec, en Provence seulement, Gordes, Lourmarin, ... Le premier livre écrit par cet Anglais installé à Ménerbes s'intitulait Une année en Provence ; il s'est vendu à des millions d'exemplaire et son succès a fait en sorte que l'auteur a dû déménager pour avoir la paix et j'imagine qu'il a aussi pourri la vie des résidants du Luberon (l'accent aigu sur le « e » de Luberon n'est pas authentique ; il fait trop parisien). Le publicitaire devait bien savoir ce qu'il faisait et si le résultat des ventes de son livre a dépassé ses attentes, il n'a pas dû s'en plaindre. Quant aux inconvénients qu'ont pu lui causer les hordes de touristes débarquant chez lui, il en est le premier responsable.
Si ce titre me revenait sans cesse à l'esprit, c'est sans doute, principalement, parce que la Provence est très présente à mon esprit et dans mon coeur, notamment à cause de mon ami Poeri dont c'était l'anniversaire le 5 août dernier, que j'ai appelé pour l'occasion ; j'étais heureux de l'entendre plus serein que le même jour, l'an dernier. La conversation fut brève mais, en dépit de la surprise que je cause à l'autre bout quand j'appelle, je suis toujours enchanté d'entendre sa voix.
Ce titre de Provence, toujours, c'est celui du deuxième livre écrit par un publicitaire anglais qui s'était installé à Ménerbes, l'un des plus beaux villages de France avec, en Provence seulement, Gordes, Lourmarin, ... Le premier livre écrit par cet Anglais installé à Ménerbes s'intitulait Une année en Provence ; il s'est vendu à des millions d'exemplaire et son succès a fait en sorte que l'auteur a dû déménager pour avoir la paix et j'imagine qu'il a aussi pourri la vie des résidants du Luberon (l'accent aigu sur le « e » de Luberon n'est pas authentique ; il fait trop parisien). Le publicitaire devait bien savoir ce qu'il faisait et si le résultat des ventes de son livre a dépassé ses attentes, il n'a pas dû s'en plaindre. Quant aux inconvénients qu'ont pu lui causer les hordes de touristes débarquant chez lui, il en est le premier responsable.
La petite maison de Peter Mayle à Ménerbes - photo du journal La Presse
Ces livres sont à la littérature ce que Star Académie est à la chanson française, ce que Le Loft est à la vraie vie, ce que la chaîne Espace Musique de Radio-Canada est à la culture véritable : à l'exception de Radio-Canada, qui n'est pas rentable, ce sont des attrape-nigauds qui visent plus à enrichir un petit groupe d'exploitants qu'à enrichir l'esprit de ceux à qui ils prétendent s'adresser. Dans le cas de Radio-Canada, c'est plus pernicieux : il y a derrière la prétention de diffuser de la culture pour tous la volonté inavouée de fondre la culture québécoise dans une programmation « coast to coast » ; ce que les millions de dollars des commandites frauduleuses du gouvernement canadien n'ont pas réussi à faire, la radio de Radio-Canada le fera : noyer la culture distincte du Québec dans un « Canadian melting pot ». Et ça, c'est du génocide culturel !
J'ai un ami, Québécois de Montréal, qui sera en Provence pour quelques semaines à compter de lundi prochain. Pierre va rejoindre un ami qui habite Toulon. Contrairement aux années précédentes, cet ami de Toulon n'a pu prendre de vacances cet été et il ne pourra donc pas accompagner Pierre partout dans ces déplacements en Provence. J'ai cru que Poeri pourrait rencontrer Pierre durant une heure, à Aix-en-Provence, par exemple, pour lui indiquer ce qu'il devait voir à Aix, où aller manger, etc. ; Pierre est allé à Aix à quelques reprises, mais il en est toujours revenu avec le sentiment de ne pas avoir vraiment découvert Aix. Hélas, il semble que Poeri sera en vacances à Madrid durant le séjour de Pierre en Provence...
J'ai reçu, il y a deux jours je crois, cette magnifique carte de l'abbaye de Sénanque. Elle provient de Vincent à l'Ouest, qui vit normalement à Nantes, mais qui chaque été va passer quelques semaines dans la maison familiale du Vaucluse. Merci infiniment, cher Vincent. J'espère que les vacances sont aussi agréables que tu le souhaites, malgré l'absence de ton compagnon retenu en Vendée.
Vincent souligne l'intérêt, pour mon prochain séjour en Provence, de visiter l'abbaye de Sénanque, dont le site officiel est ici. Il y a deux autres abbayes cisterciennes en Provence : celle du Silvacane et celle du Thoronet. Si l'on s'intéresse à l'architecture française, en général, à l'art cystercien, gothique, roman ou autre, on pourra passer des heures à regarder les magnifiques photos de ce site sur lequel l'architecture est classée par catégories, par régions ; il s'agit du site Romanes, que m'avait généreusement signalé un lecteur « anonyme », que je soupçonne d'être resté provençal dans l'âme, même après un séjour à New York, à Paris...
6 commentaires:
Très joli pour une très belle région.
Connais-tu la Catalogne française? Vers Perpignan, Collioures... C'est très joli aussi, et on y visite de splendides abbayes romanes!
j'avais peur que vous apréciez l'anglais de Provence (non qu'il n'y en ait eu de merveilleux). Pour Sénanque et Gordes mieux vaut choisir juin ou fin septembre, ou mieux encore le coeur de l'hiver. Et mon Thoronet à ne pas louper même si maintenant (depuis une quarantaine d'année) ce n'est plus la découverte fabuleuse faite ay bout d'une route défincée et après une petite marche dans les arbres
mais c'est chez moi ça!
(orignaire de marseille peuchère!)
Quelle surprise de voir carte et enveloppe que j'avais dans les mains il y a quelques jours encore, scannées très loin de la Provence et déjà sur des écrans du monde entier. Internet arrive toujours à m'étonner. Marrant qu'Olivier évoque la Catalogne française, j'y ai fait un saut pendant mon séjour dans le Luberon pour y voir de vieux amis.
Le Thoronet , c'est ma préférée... enfin, je crois (j'ai un peu tendance à les confonfre, moi, les soeurs cisterciennes!). Cela fait un bail que je n'ai pas été dans le Luberon... depuis que mes grands-parents ont vendu la maison qu'ils y possédaient.
P.S. : Peter Mayle m'avait bien fait rire dans son premier livre (dans le premier seulement)
très bon choix , les abbayes sont magnifiques et ce sont de vrais lieux de sérénité ( hors saison bien sur !)
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