jeudi 31 août 2006
Les effets (pervers ?) des blogues
Quand on tient un blogue, la plupart du temps, on écrit pour soi, tout en appréciant le plaisir de se savoir lu par quelques fidèles et par quelques visiteurs ponctuels. On peut mesurer la fidélité des uns et des autres par les commentaires qu'ils laissent la plupart du temps.
On ne sait cependant pas qui sont tous les autres lecteurs qui découvrent l'existence de notre blogue en suivant les liens sur d'autres blogues, en cliquant sur notre pseudo dans les commentaires que nous laissons ici et là, ou encore en parcourant les sites que leur ont suggérés les résultats des moteurs de recherche.
Il y a quelques jours, j'ai reçu dans mes commentaires un message qui n'était pas destiné à la publication ; le recherchiste d'une émission de télévision bien connue au Québec souhaitait pouvoir discuter avec moi de la possiblité d'accorder une entrevue à la caméra pour raconter ce que j'écrivais dans l'un de mes récents billets.
J'ai plusieurs fois participé à des émissions de télévision, mais c'était habituellement pour parler de mon travail, pour donner des conseils aux auditeurs, répondre aux questions ou pour faire la promotion des services de l'organisation qui m'employait. L'idée d'aller à la télévision parler de ma vie privée ne fait pas partie de mes priorités en ce moment, car j'ai d'autres chats à fouetter. Je n'ai pas l'habitude de me cacher ou de mener une double vie ; je n'ai donc pas d'objection à parler de mes intérêts personnels ni de mes préférences affectives ou sexuelles (du moment qu'il ne s'agit pas de curiosité malsaine). Sauf qu'en ce moment, j'ai d'autres priorités et je ne voudrais pas trop attirer l'attention sur ma vie pivée. J'ai des objectifs qui sont tout à fait d'un autre ordre et une trop grande attention sur ma vie affective risquerait de nuire aux objectifs que je vise pour l'association professionnelle que je dirige.
Je n'ai donc rien à gagner à accepter cette entrevue à la télévision, dans une émission diffusée aux heures de grande écoute. Cela pourrait être intéressant si je le faisais en y associant ouvertement ce blogue ; ce serait une excellente façon d'attirer ici une foule de visiteurs d'un jour ; qui sait si, sur le nombre, il n'en resterait pas quelques-uns à revenir régulièrement. Mais comme, pour l'instant, je ne tiens pas à sortir totalement de cet anonymat relatif que me permet ce blogue, un entretien à la télévision ne me paraît pas pertinent.
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12 commentaires:
Très sage décision. C'est dailleurs ce que je fais depuis que je suis en Suisse. Autant j'étais une personne "publique" au Québec, ici je n'y tiens absolument pas.
Le seul truc que j'ai accepté de faire: c'est une entrevue radiophonique pour une émission de Matane sur les expatriés.
C'est toi et toi seul qui peut décider ce qui est bon pour toi...
Je me trouve confrontée au même genre de problème: des articles parus dans mon bloggue vont être publiés...vais-je l'annoncer ou non sur mon blog? C'est donner mon nom véritable, et donc briser un peu plus mon anonymat déjà si caduque ...et donc je suis bien plus "ligotée" dans ce que je raconte qu'au tout début de mon aventure blogueste
Amicalement
Au vu des arguments que tu présentes, je penses que tu as bien fait, que tu as été courageux de refuser, et que tu es honnête de le dire...
moi y en a pas avoir de problème. Pas assez lue, pas célèbre du tout. Le seul : la famille qui contrairementà ce que je croyais me lit et là l'anonymat ne joue pas. Politiquement, sur les débats de mmon parti je donne mon nom quand demandé.
Gloire Alcib - mais franchement "passer à la télévision" sauf si on a une oeuvre à vendre ou une idée à faire passer ?
Bien d'accord. Moi, j'ai accepté une entrevue toute simple et anonyme dans un quotidien de ma ville... Et voilà que je suis bien embêtée. Je n'irais pas jusqu'à dire que je regrette mon geste, cependant. Mais, en même temps, tout dépend des raisons pour lesquelles on le fait. Moi, j'ai voulu dire aux gens que le blog est un moyen de communication simple pour parler de certains sujets, dans mon cas, la maladie. Et effectivement, je reçois des témoignages touchants de gens encore plus mal en point que moi qui ont trouvé dans mon blog des informations qui les rejoigent. Les gens ont besoin de modèles... Mais il suffit toujours de quelques personnes méchantes pour nous faire douter de nous-mêmes.
C'est fou Danaee... j'ai lu un article sur toi justement hier, sur cyberpresse je crois.
J'espère que les gens ne t'embêtent pas vraiment depuis, car je trouve ta démarche très courageuse. Normalement, avec le temps, tu devrais avoir la paix de la part de ces curieux.
Moi je te dis bravo et bon courage!
Que tu es sage, Alcib!
Justement je parlais de ce genre de chose avec LaSuperbe hier soir en faisant à manger...
Je disais que si on avait une caméra de télévision qui nous filmait dans l'appartement, on ferait sûrement un excellent spectacle... Comme je l'ai déjà dit dans un ou deux billet, ma vie dans l'appart de Montréal, avec Chum, les deux chiennes et Superbe est un vrai sitcom...
Elle m'a dit qu'elle aurait aucune envie de participer à ce genre d'émission...
Je me suis rendu compte que je le ferais...
Je suis un vrai exhibitionniste, je pense...
J'ai comme l'impression souvent que ce que j'aurais à dire serait plus intelligent que ce qu'on voit d'habitude...
Suis-je chauvin en plus?
Hi! Hi!
Ah ce que je suis naïve et immature! Moi je suis toute impresionné lè wow! Alcib invité à la télévision et vous tous si célèbre! Wouah je vous envie un peu...
D'un autre côté je ne pourrais sans doute pas franchir cete barrière, mais je ne sais pas je suis un peu conne, je trouve la chose jet-set! Je suis toute excitée quand je vois dans les magazines des entrevues avec des bloggeurs que je connais et je dois l'avouer je suis toujours un peu déçue de ne pas en faire partie...
Joss vient avec moi on va se déshabiller pour la caméra! :)
Moi je comprend, car au fur et à mesure qd les gens que tu connais te lisent; tu es bien obligée de cacher certaines choses, en fait tu écris un blog pour "tout" dire, et la proximité des gens qui te lisent, le fait qu'ils te connaissent dans la vraie vie te met des limites... ça ne serait pas bien que tu sois obligé de camoufler ce que tu es; mais en même temps, on doit tous respecter un ordre établi, non ?? Moi je ne peux plus tout dire dans mon blog car peut-etre si je me permets de dire que je vais pas aussi bien que je le voudais, je vais voir des gens s'inquieter, alors que qd je vivais encore en France, mes proches me lisaient peu ou pas, et j'étais bcp plus libre... Ce que je viens d'écrire n'a plus grand chose à voir avec ta note... Tu as bien fait de refuser si tu le sens pas en ccl....
Merci à vous tous et tous de ces commentaires. Je suis désolé de n'avoir pas pu répondre plus tôt. C'est la course constante contre la montre ces dernières semaines, et plus particulièrement ces derniers jours. Je ne m'en plains pas, puisque j'ai voulu que les choses bougent, que j'ai fait en sorte qu'elles bougent et voilà que ça bouge ; et pourtant le plus important n'est pas encore arrivé...
Je ne sais pas si ma décision est vraiment sage. Moi j'ai plutôt le sentiment qu'elle est surtout prudente et je suis un peu mal à l'aise avec cette prudence ; je me demande si je ne suis pas en train de vieillir, de moins oser, de ne plus assumer totalement ce que je suis, ce que j'aime... Et puis, non, en y pensant bien, je me dis qu'une demande d'entrevue télévisée sert surtout le producteur de l'émission ; si on nous propose de nous accorder quelques minutes à la télévision, ce n'est pas pour nous rendre service, mais bien pour ajouter du contenu à leur émission et susciter l'intérêt des téléspectateurs. Bien sûr, on me dit que mon point de vue est intéressant, que l'histoire que je raconte n'est pas celle que l'on entend habituellement... Je comprends donc le besoin du producteur d'exprimer aussi ce point de vue. Et, comme je le dis dans le billet, il pourrait être très « payant » (en augmentation du nombre de lecteurs) d'accorder cette entrevue télévisée à visage découvert, en y donnant l'adresse de mon blogue pour que les téléspectateurs puissent venir vérifier ce que j'y raconte... Sauf qu'en ce moment, je ne tiens pas à ce que le Québec en entier sache quelle la véritable identité d'Alcib ; le Québec anonyme, oui, je serais prêt à l'accepter ; mais que certaines personnes que je connais (un ancien patron et quelques autres imbéciles) puissent lire ce que j'écris en sachant qui je suis, ça me dérangerait un peu et, comme le dit Coumarine, j'aurais peut-être ensuite la tentation de m'autocensurer un peu plus encore...
J'ai commencé ce blogue pour tenter de compenser un vide à la suite de la dispersion de mon immense réseau de cybercopains de clavardage ; je l'ai donc entrepris avec le même esprit d'anonymat... Sauf qu'en étant affiché en permanence sur Internet, le contenu d'un blogue est lu par d'autres que ceux qui participent à une conversation dans un salon de discussion. En novembre 2005, j'hésitais encore à faire connaître à quelques personnes l'adresse de mon blogue ; je ne regrette pas du tout de l'avoir fait... Certains jours, je me demande pourquoi je ne lève pas complètement l'anonymat derrière lequel je m'abrite ; la réponse qui me vient spontanément, c'est que je ne tiens pas à associer l'association que je dirige au dévoilement de ma vie privée : je crains que certains membres de l'association pourraient me le reprocher... On pourrait sans doute trouver des arguments pour repousser cette crainte, superflue, peut-être. Mais voilà : je ne suis pas encore prêt à associer ouvertement vie privée et vie professionnelle. Jusqu'à un certain point, je me sens restreint par mes fonctions dans l'expression de mes opinions et des détails de ma vie personnelle. Si j'étais une personnalité publique sans rôle « officiel », j'hésiterais beaucoup moins...
J'aurai peut-être un jour prochain quelque chose « à vendre », comme le dit Brigetoun ; alors, je n'hésiterai pas à courir les médias ;o)
Danaée, je ne me souviens plus comment je suis arrivée sur ton blogue il y a quelques jours, mais je l'ai trouvé tellement inspirant et si bien écrit. C'est un modèle. J'ai été quelque infidèle parce que débordé ces jours-ci (mon horaire et mon emploi du temps ne sont jamais les mêmes d'un jour à l'autre, d'une semaine à l'autre), je reviendrai certainement te lire plus souvent.
Béo m'a mis la puce à l'oreille en disant qu'elle avait lu l'article auquel tu fais allusion ; je l'ai cherché et je l'ai lu. L'article ne révèle pas ton identité véritable et ne permet pas plus de t'identifier que ne le fait ton blogue lui-même. Ce qui pourrait t'apporter quelques ennuis supplémentaires (j'ose espérer que la méchanceté gratuite n'est pas trop répandue), c'est qu'en donnant l'adresse de ton blogue, l'article pourrait diriger vers ton blogue des individus qui, passant par là, ne s'attendait pas à trouver une porte ouverte ; pour éviter les commentaires désagréables, il y a toujours la possibilité de modérer tous les commentaires ; si cela n'empêche pas les imbéciles de secréter leur venin (et de te faire mal en les lisant pour décider s'ils seraient publiés ou pas), cela leur enlève tout au moins le plaisir pervers de se savoir lus par de nombreuses personnes. L'effet positif, comme tu le soulignes, c'est que cet article t'amènera sûrement plus de lectrices et de lecteurs bien intentionnés que d'imbéciles.
Brigetoun, la gloire, comme le bonheur ou l'argent, fuit souvent ceux qui la recherche et accable parfois ceux qui la fuient ;o)
Il n'est pas nécessaire d'avoir de très nombreux lecteurs pour qu'un jour quelqu'un tombe sur un blogue en effectuant une recherche (ça nous arrive à tous pratiquement tous les jours) ; il s'agit simplement d'avoir dans un de ses billets le mot ou l'expression que recherche un journaliste ou un recherchiste pour que soudain les micros se tendent et que les projecteurs soient prêts à s'allumer ;o)
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