mercredi 16 août 2006
Questionnement existentiel...
Ces dernières semaines, j'ai eu besoin de prendre du repos et un peu de recul par rapport à mes activités habituelles. J'ai senti le besoin de dormir et de ne rien faire... J'essaie de reprendre mes activités, je dois assumer un certain nombre de responsabilités, remplir des obligations ; je sens que mon corps aussi bien que mon esprit résistent encore au besoin de se mettre en mouvement...
Durant ces semaines, même si j'avais parfois envie d'écrire, j'avais du mal à me concentrer assez longtemps pour donner forme à un billet à afficher dans ce carnet. Il m'était plus facile de laisser de temps à autre un commentaire que de prendre l'initiative de rédiger un billet et... de le terminer.
Je me suis posé quelques fois la question de la pertinence de poursuivre la tenue de ce carnet... Deux commentaires lus sur d'autres blogues m'ont fait réfléchir, pas forcément dans le bon sens. Je me rends compte que j'ai souvent tendance à écrire de longs billets, mettant à rude épreuve la patience des lectrices et des lecteurs. L'un des commentaires qui m'ont touché, ébranlé, surtout qu'il venait de quelqu'un qui tenait aussi un blogue, disait qu'il ne voyait pas la nécessité d'exposer ainsi ses états d'âme, ses émotions ou sa sexualité (ce n'était pas le cas de ce blogueur qui a d'ailleurs supprimé le sien, ayant atteint son objectif).
J'ai ouvert ce blogue en octobre dernier sans trop savoir ce que j'y mettrais ; quelque dix mois plus tard, je ne suis toujours pas plus fixé sur ce que je veux que soit ce carnet. Je n'ai pas tous les jours envie de rédiger une thèse sur la place de la virgule dans la Recherche du temps perdu ou du silence dans le cinéma de Marguerite Duras ; à la rigueur un petit billet sur le rôle de la grive dans les Mémoires d'outre-tombe ou de l'emplacement du cèdre dans le jardin de la Vallée-aux-Loups... Ma vie personnelle — si l'on entend par « vie personnelle » l'ensemble des événements qui fait briller les yeux de celui qui se fait demander : « Et toi, quoi de neuf ? » — est d'un ennui mortel, ce qui ne signifie toutefois pas que moi-même je m'ennuie à mourir...
Bref, on ne pourra pas compter sur moi pour trouver ici régulièrement des critiques sur les derniers livres publiés ou les derniers films sortis, ni des analyses sur la situation politique au Moyen-Orient (quoique je retienne depuis longtemps des commentaires rageurs sur le cynisme et la mauvaise foi du gouvernement israélien, qui n'ont d'égaux que ceux de leur complice, ce grand pays qui se trouve au sud du Québec), mais si on a la patience ou la bonté de lire encore des billets personnels et des états d'âme, je pense qu'on pourra toujours en trouver à cette adresse. Merci.
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14 commentaires:
ouf, j'ai eu peur, là, pendant une minute :)
Désolé, Miss Lulu ! Mon intention n'était d'effrayer personne. Déjà que tu as des rêves assez effrayants ;o)
j'admire les blogs spécialisés et les consulte, mais il y a en a tant. Je pense que si trop grand narcissisme il y a, les autres n'ont qu'à ne pas lire. Je crois que la pudeur est ce que l'on ressent personnellement, tant que l'on ne met pas en jeu ou en scène d'autres sans leur accord. Je sais bien que certains blogs sont des défouloirs et des moyens économiques d'auto analyse (pas pour vous ceci) mais personne n'oblige, une fois de plus, à les lire
Et alors????
Ce blog est ton espace personnel par définition: et t'en fais ce que t'en as envie na!
Le reste... ben qu'ils aillent voir ailleur, non mais....
Moi je suis pas bien quand t'es un long moment sans publier. :(
Il est bien ce billet. Et puis ce que tu écris n'engage que toi, donc cesses de te lamenter et fais ce que tu te sens bien de faire au moment où tu le fais.
Eh dis voir: super la photo avec les pétales très très artistiquement cadrées. Amitiés.
Un blogue, c'est un espace de liberté, un coin où on peut s'exprimer, et même dialoguer et faire des rencontres... Ce serait dommage que tu fermes ton espace de liberté, non? :-)
(et puis heu, moi j'aime bien venir ici, alors gare!)
Merciiiiiiiii à chacun : Brigetoun, Béo, Lancelot, Olivier. Vous avez raison : le blogue appartient à celui ou à celle qui l'alimente et il y a bien des règles à respecter (celles du respect des autres, des lois, de la vie privée, de la confidentialité, par exemple), mais puisque le blogue est une espèce de journal personnel, chacun peut y aborder des sujets de son choix.
Je crois cependant qu'il arrive à chacun, un jour ou l'autre, de se remettre en question et de se demander s'il ne devrait pas faire autre chose ou le faire autrement. On peut lire ce genre de questionnement aussi bien sur des blogues que dans des journaux d'écrivains...
C'est vrai, Olivier, que c'est un espace important de liberté. Je crois que c'est l'une des premières raisons qui m'ont incité à commncer ce blogue. La seconde raison est sans doute l'espoir de faire des rencontres et en particulier, LA rencontre qui me permettra de partager autre chose qued es mots ;o)) Jusqu'à maintenant, je n'ai rencontré en personne, je crois, qu'un seul autre blogueur (mais il est en couple) ;o)) Mais il y a eu d'autres échanges, par courriel, par téléphone et, de toute façon, ma vie a changé depuis l'existence de ce blogue. Donc je ne me plaindrai pas et je serais masochiste si je l'abandonnais. Car il y a du plaisir à rédiger des billets ; même si on les écrit d'abord pour soi, on sait bien qu'ils seront lus et l'on peut même prévoir, dansc ertains cas, la réaction de lectrices ou de lecteurs fidèles. Merci encore.
Béo, merci : moi non plus je ne me sens pas bien quand je n'écris pas ;o)
Lancelot, j'aime en effet cette photographie d'iris, qui n'a pas vraiment de lien avec le sujet dece billet, sinon que je la trouvais belle. Hélas elle n'est pas de moi. Je l'ai cueillie sur Internet un jour et j'ai perdu la trace de la source. Si son propriétaire la trouve et souhaite que je la retire, je le ferai (à regret), mais immédiatement.
Tu sais, on ne peut jamais faire l'unanimité. Ceux qui n'aiment pas les blogues où l'on parle de nos états d'âmes n'ont qu'à lire autre chose. Par contre, il y aura toujours des gens pour lire de beaux billets bien écrits qui décrivent des états d'âmes. Après tout, il y a des tas de livres qui ne font que ça !
Merci, René. Tu as raison. C'est qu'avec Internet, on se laisse souvent prendre par l'instantanéité, la rapidité, le passage fréquent d'une page à une autre. Mais il y a aussi, bien sûr, des gens qui ne font pas que regarder rapidement les images et qui évitent de lire les textes, heureusement. Je comprends cependant que le format « blogue », un peu comme le journal personnel, commande habituellement des billets plutôt courts, avec de temps à autre un article un peu plus long. Les lecteurs de fond sont peut-être moins nombreux que les lecteurs de vitesse ;o)
Je pense qu'il est toujours intéressant de lire des choses bien écrites.
Qu'il y a apparemment des informations variées, sur des sujets divers, et ce ne doit pas être forcément le dernier film, le dernier bouquin, et le témoignage sur la vie privée (sans être trop intime), peut être intéressant pour des personnes en recherche personnelle.
Ainsi, j'ai beaucoup aimé votre note sur Brokeback Mountain (j'aime beaucoup Ang Lee), même si je n'ai pas tout aimé dans le film; mais des scènes m'ont saisie (la première séparation)... Il y a tellement à dire sur le cinéma et l'homosexualité. Je m'y connais moins en cinéma homo (gay) qu'en cinéma homo (lesbien), d'où l'intérêt (... hmfff, à vue de nez comme ça, je repense à "Sunday, bloody sunday" (avec Glenda Jackson), "The servant" et/ou "Mort à Venise", (Macadam Cow Boy?) et le reste m'échappe.............. mmm, le film avec Marcello Mastroianni et Sofia Loren, qui se passe pendant la prise de pouvoir de Mussolini...
Merci de ce commentaire très sympathique.
Je le disais dans un billet il y a quelques semaines, je crois : j'ai vu Brokeback Moutain une seule fois et ce film m'a bouleversé. Je l'ai trouvé très beau et je recommanderais à tout le monde de le voir au moins une fois. Cependant, je ne suis pas sûr d'avoir envie de le revoir pour l'instant : j'ai sans doute à identifier en moi une souffrance bien présente mais dont la cause m'est encore inconnue.
Je crois qu'hier soir, en écrivant ce billet, j'ai compris une partie de cette souffrance : ces deux hommes qui vivront leur passion avec des rencontres épisodiques et toujours secrètes n'avaient en somme pas grand chose sur quoi construire leur amour ; ils n'avaient sans doute que ce souvenir et ce secret : « Brokeback Mountain »...
J'ai beaucoup aimé aussi « Sunday, bloody sunday », qui m'a révé Murray Head, devenu chanteur. J'ai sans doute vu aussi « The Servant », mais j'en garde un souvenir très flou... « Mort à Venise », mon Dieu ! J'ai dû voir ce film trente fois et je le reverrai encore autant de fois sans doute ; il reste mon film fétiche. J'aime tous les films de Visconti, je pense ; j'ai une affection particullière pour « Violence et passion », avec Burt Lancaster, Silvana Mamgano, Helmut Berger... Sofia Loren et Marcello Mastroianni ont joué ensemble dans ce superbe film d'Ettore Scola, « Una giornata particolare » (Une journée particulière)... Je ne sais pas si on peut encore trouver un film comme « La confusion des sentiments », avec Michel Piccoli, basée sur une superbe nouvelle de Stefan Zweig...
D'ailleurs, Pivoine Blanche, je veux bientôt pouvoir parler d'une autre relation d'André Gide ; depuis quelques mois, j'attends d'avoir un peu plus de temps et de concentratuon pour pouvoir le faire... Puisque c'est dans l'air, j'y viendrai peut-être plus tôt que prévu, mais pas cette semaine...
J'ai appris des choses interessantes grace a vous, et vous m'avez aide a resoudre un probleme, merci.
- Daniel
Daniel : Je vous remercie de ce témoignage. Il est court, il est clair et c'est le genre de commentaire qui donne envie de continuer à écrire.
Je suis heureux d'avoir pu vous aider sans le savoir, si peux que ce soit.
Je crois que nous apprenons tous les uns des autres ; de là l'importance de s'exprimer, de ne pas rester enfermé seul chez soi sans rien dire.
Merci encore de votre présence et de vos mots d'encouragements.
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