mardi 11 septembre 2007

Un puits dans le désert...

... du bruit dans la nuit.

Il est 23 heures et, pour la deuxième nuit consécutive, l'avenue du Parc vient d'être envahie par une machinerie lourde digne de l'artillerie que les États-Unis ont déployée en Irak quand ils décidèrent de renverser Saddam. L'administration municipale a jugé, comme les cyclistes et les automobilistes qui empruntent régulièrement cette voie, qu'il était temps d'en refaire le pavage. Sauf que ça fait des mois que les trottoirs sont en réfection et que maintenant on entreprend le pavage de la chaussée, mais à 23 heures, et l'on travaillera encore toute la nuit. Ça en fait du bruit, ces machines à faire peur, ces pelles mécaniques, ces marteaux-piqueurs ! Il n'est pas important que les résidents du quartier puissent dormir la nuit ; ce qui compte, c'est que la circulation automobile ne soit pas trop perturbée durant la journée. Merci, Monsieur le Maire !


Si l'administration municipale continue de nous mettre des bâtons dans les roues et des camions dans les rues, sans empêcher les cris sauvages des étudiants dans la nuit, je vais donner suite à ce courriel reçu aujourd'hui. On me propose, pour la modique somme d'un million et demi de dollars, d'acheter une ferme... au Maroc. À huit kilomètres de l'aéroport de Marrakech. Il s'agit d'une ferme de cinq hectares entièrement clôturée, située à huit km de Marjane sur la route d’Agadir, en zone irriguée, route goudronnée dont piste praticable, etc. Équipée de l'eau courante et de l'électricité, la ferme comprend 500 oliviers adultes en plein rendement, 100 jeunes citronniers et des abricotiers, etc. Il y a aussi un puits à moteur diésel, mais je préférerais le grincement de la poulie du puits dans le désert du Petit Prince, car je crois que le renard n'aime pas le bruit du moteur diésel...

Ce qui m'étonne de ce courriel reçu du Maroc, c'est qu'on ait deviné là-bas que j'avais justement envie d'y acheter une ferme ou une villa. Je me demande bien qui, parmi tous les riches Français qui y possèdent des villas, a bien pu suggérer mon nom et me donner l'occasion d'investir au Maroc une partie de mon argent de poche. Je sais qu'il s'agit d'un pays à découvrir, mais je n'y ai jamais mis les pieds. Je connais cependant plusieurs personnes qui sont originaires du Maroc ; mardi dernier encore, j'avais une réunion avec une jeune Marocaine à qui j'ai demandé de faire partie d'un comité ; elle arrivait à peine d'un séjour d'un mois dans sa famille.

Acheter une villa ou une ferme, oui, c'est très bien pour ceux qui ont beaucoup d'argent dont ils ne savent que faire. Mais pendant que les riches achètent, la population locale a de plus en plus de mal à se loger et le malaise immobilier fait des mécontents. À bien y penser, je crois que je vais rester chez moi.

Pendant que j'explorais le Maroc à distance, ailleurs sur la Planète, au trentième étage d'une grande ville, Dr CaSo offrait sa recette de carrés aux dattes. Je croyais qu'il y avait un lien évident entre le Maroc et les dattes et je suis étonné d'apprendre que le Maroc ne figure pas parmi les principaux pays producteurs. Je devais confondre des souvenirs de lectures qui évoquaient plutôt l'Algérie et la Tunisie. Ah, ces nourritures terrestres !

16 commentaires:

Lætitia Le Clech a dit…

Sais-tu que le carré aux dattes est un dessert québécois ? Incroyable, non ? Mais c'est vrai... J'ai eu du mal à le croire.
Sinon, nous, nous sommes réveillées tous les matins (samedi compris) à 6h30 par des travaux, de réfection d'un côté, de construction de l'autre (côté chambre, hummm...), et ce depuis un mois ! Mon sommeil est complètement perturbé, car je travaille le soir et ai besoin de dormir un peu le matin... Alors comme je te comprends !

Alcib a dit…

Oui, Fibula. C'est un dessert que je connais depuis mon enfance et que je ne mange plus que très rarement. J'adore les dattes pourtant. Ma mère faisait aussi des tartes aux dattes ; je ne me souviens pas en avoir vu ailleurs.

Pour les travaux, il fallait s'y attendre, je pense. On avait annoncé quecet automne ne serait pas très reposant pour les automobilistes ; on ne pense pas vraiment aux résidants qui doivent subir ces bruits toute la journée ou toute la nuit.
J'ai l'impression que sur l'avenue du Parc (pas la partie qui longe le parc, mais en bas), on est toujours en train de faire des travaux : si ce n'est pas la chaussée, ce sont les trottoirs, ou les égouts ou encore le câblage et, dans ces cas, ils faut ensuite refaire la chaussée... Il n'y a que l'hiver que nous puissions échapper aux travaux, en somme.

Je crois qu'il y a des travaux dans de nombreux quartiers. Si seulement cela pouvait embellir la ville, si laide par endroits ! Je crains cependant que ces travaux ne visent qu'à faciliter la circulation des voitures. Si l'on démollissait tous ces hideux espaces de stationnement pour en faire des parcs, je serais prêt à endurer encore un peu de bruit.

Il faudrait que tu fasses comme Proust : tapisser ta chambre de liège pour l'insonoriser ;o)

Beo a dit…

Je trouve que ça devrait être interdit de faire ce genre de travaux la nuit! Et l'odeur de goudron??? Ark!

Sinon... je me demande bien en quoi est-ce étonnant que les carrés aux dattes soient québécois... ceux de ma Mom étaient savoureux! ;)

Lætitia Le Clech a dit…

Étonnant, car j'associe plus volontiers les dattes aux pays du Maghreb, tout simplement...;-)

Alcib a dit…

Béo, ils n'ont même pas encore commencé à refaire le pavé, à répandre le goudron, l'asphalte. En deux nuits, ils n'ont fait qu'enlever quelques couches, avec tout le bruit que font ces monstres qui avalent l'asphalte à la vitesse à laquelle un adolescent avale un Big Mac !
L'application de l'asphalte est un processus moins bruyant, je pense. Pendant que j'écris ceci, un nouveau bruit intense vient de commencer : je me demande bien de quelle machine il s'agit, encore. Comme je dois sortir faire une course, je vais aller voir ;o)

Ce qu'il y a d'étonnant pur Fibula, c'est sans doute le fait que les dattiers poussent pas au Québec mais que ce fruit, cette « baie », comme le souluigne Dr CaSo, soit si utilisé dans les desserts québécois. C'est sûrement à cause de la facilité de conservation des dattes séchées.

Alcib a dit…

En plus, bien entendu, de son goût et de ses excellentes propriétés nutritives.

Anonyme a dit…

Je suis prêt à investir avec toi pour l'achat de la ferme marocaine. J'offre 0.01%. Il ne reste que 99.99% à trouver...
Avec cette ferme, on pourrait envoyer des dates à Béo pour qu'elle fasse des carrés comme sa mère. Hum! Hum!
Alors Alcib, comment ça va le texte? Tu as tes nuits pour y travailler maintenant ;)

Beo a dit…

J'avoue cher Lux... ne pas avoir encore trouvé de dates séchées mais non sèches... pour confectionner mes carrés aux dattes.

Il doit y avoir des trucs que j'ignore... genre la marque de dattes qu'on utilise au Québec... j'en piquais volontier dans la réserve d'ingrédients de Mom... comme les chocolats chips, les raisins et les guimauves ;)

Sinon Alcib... t'en as pour 15 jours et les odeurs de goudron viendront bien: re-Ark!

Anonyme a dit…

Oh la la, bon courage pour les travaux, c'est vraiment pas drôle ça!

Pour les carrés aux dattes, j'en ai mangé pour la première fois ici, effectivement, ça ne se trouve pas du tout aux Etats Unis, et j'ai tout de suite adoré. C'est étrange ce que tu dis, parce que moi aussi j'aurais tout de suite dit Maroc si tu m'avais demandé où étaient produites les dattes... Mais bon, le Maroc aura au moins produit mon pôpa, c'est déjà ça ;)

Alcib a dit…

Lux, si je me permets un commentaire, c'est que j'ai bien travaillé et que j'en suis à ma pause nourritures terrestres (un peu de taboulé, des sushis) avant de reprendre le travail.

Oui, je veux bien avoir un pied-à-terre au Maroc. Un pied à terre au Maroc ; l'autre pourra bien danser en l'air.

Ça avance, pas très vite, mais j'ai au moins surmonté la nausée que me causait l'obligation de travailler à ce document. C'est qu'il remet en question tellement de choses, qu'il m'oblige à prendre tellement de décisions en si peu de temps.
Le plus difficile n'est pas encore commencé, mais au moins j'ai avancé et si mes neurones ne me lâchent pas, je vais avancer encore ce soir.

Alcib a dit…

15 jours ? Béo, tu m'encourages... à rester chez moi les fenêtres fermée ou encore à m'enfuir ;o)

Alcib a dit…

Merci, Dr CaSo. J'ai un peu l'habitude des travaux dans les rues voisines. Il y en a toujours en cours sur une portion ou sur une autre des rues du quartier.

J'ai cherché des dattes au supermarché aujourd'hui et je n'en ai pas vu. Mais je sais qu'ils en ont.
De bons carrés aux dattes avec de la crème fouettée (chantilly), hummm ;o)
Quand je vais au Commensal (restaurant végétarien), je prends souvent, au dessert, une fine tranche de gâteau aux noisettes, un peu de purée de dattes et un peu de crème chantilly. Comme dirait un québécois pure laine : « C'est cochon ! c'est écoeurant comme c'est bon ! » ;o)

Je ne savais pas, ou l'avais-je oublié, que tu avais des liens avec le Maroc. Tous les Marocains que je connais sont toujours de bonne humeur, positifs, souriants ; leur soleil intérieur donne parfois des complexes ;o)

Anonyme a dit…

En réalité, mon grand-père, ingénieur des mines, a vécu 5 ans au Maroc (pour y chercher le puit du petit prince) et c'est donc là que mon père est né et a passé les 2 premières années de sa vie. Mes grands-parents ont adoré vivre là-bas et y retournent souvent.

Anonyme a dit…

Mon truc Alcib quand j'ai des documents à rédiger qui me pèsent et m'écoeurent même:
je me dépêche de faire rapidement, avec beaucoup de détails et sans rien censurer, ce que je nomme "un gros brouillon" en me disant que je corrigerai et couperai plus tard.

Et finalement, il est arrivé assez souvent que mes corrections étaient mineures et quel plaisir d'avoir seulement à raffiner sans me creuser la tête pour trouver...
C'est un truc perso hein! Ça vaut ce que ça vaut.

Alcib a dit…

Merci du truc, Lux. C'est effectivement une bonne méthode de travail. Je l'adopte à l'occasion.
Mais souvent, avant de commencer, j'ai besoin de « voir » à quoi devrait ressembler mon document ; et quand c'est clair, je rédige ; et souvent je n'ai pas besoin d'y apporter de retouches importantes. Je me souviens avoir rédigé ainsi un plan de 30 pages pour l'organisation d'un événement ; mon patron était tout surpris que je lui apporte le document dans un délai si court et il l'avait montré à tous mes collègues en disant que document devrait rester dans les archives comme document modèle. Puis, comme j'avais rempli très rapidement mon mandat « occupationnel » (certains de mes collègues avaient besoin de mandats pour occuper leur temps, alors que je n'avais pas assez de temps pour fairece que j'avais déjà), mon patron m'a proposé de mettre mon plan à exécution. J'ai alors organisé un événement dont on parle encore, avec un conférencier qui avait séduit tout le monde, un buffet qui fait encore saliver à y penser quelques années plus tard, l'accueil en musique classique le matin avec un violoniste en tenue d'époque (Bach, Vivaldi,...)

Donc, quand j'ai trouvé la forme, le contenu s'insère assez bien.

Mais dans le cas présent, ce n'est pas tellement de la rédaction ; c'est surtout des choix à faire, des déciisions à prendre, basées sur des données concrètes, des études, de la documentation. Il faut choisir et justifier tous ses choix. La rédaction elle-même est simple...

Je n'arrivais pas à concevoir clairement la forme que prendrait ce document car il contient trop de chapitres différents ; mais j'ai surmonté l'épreuve des premières pages et je vois mieux où je m'en vais. Il ne me reste qu'à... y aller ;o) Mais le temps joue contre moi.

Pendant que j'étais concentré surce document, un nouveau client potentiel a téléphoné ;il voulait faire appel à mes services. J'ai essayé de l'envoyer voir un collègue mais il tenait à moi ;o) J'ai eu beau lui dire que mes services coûtaientcher, ça ne l'impressionne pas. Tant mieux ! si j'accepte son mandat, j'aurai de quoi vivre durant quelques années en travaillant une journée par semaine ;o)

Anonyme a dit…

Lâche pas la patate mon homm'... Lâche pas la patate...
Ainsi donc, c'est toi qui serait le premier en liste pour des journées de 36 heures? ;-)
Aussi longtemps que tu as l'énergie pour soutenir tes projets et tes rêves, accomplis-les.
Il paraît que c'est ça le secret de la longévité, avec un tout petit peu de repos quand même.
Ton enthousiasme commence à avoir de l'effet sur moi. Voyons: quel rêve pourrais-je planifier et réaliser d'ici 50 ans? Après ça, on verra!
P.S. Tu fait très bien de coûter cher. Comme ça, quand tu voudras pérégriner dans la douce Europe ou en Méditerranée, tu auras ce qu'il faut pour bien te traiter... adéquatement et longuement.
Bon travail Alcib.