dimanche 27 décembre 2009
La vie est si fragile
samedi 26 décembre 2009
Jared - Héphaistion - 30 seconds to Mars

S'il était là aujourd'hui, Alexander ne manquerait pas de souligner dignement l'anniversaire de naissance de son ami Jared Leto, l'acteur qui a incarné son héros préféré, le premier de tous, Héphaistion, le fidèle ami et amoureux d'Alexandre le Grand.

Jared Leto, c'est aussi le chanteur du groupe 30 Seconds to Mars (j'avais évoqué ce groupe dans cet article, avec commentaire d'Alexander) dont Alexander a attendu impatiemment la sortie du plus récent album, en vain. Alexander ne manquait pratiquement aucun concert de son groupe préféré, dès qu'il se produisait en Angleterre ou en France. Je me souviens de la longue attente pour le concert du 10 mai 2008 : Alexander avait passé vingt-quatre heures dans le froid, sans manger, sans boire, afin d'être parmi les premiers à entrer dans la salle et d'avoir ainsi une bonne place devant la scène, quitte à se faire piétiner. Il aurait très certainement pu avoir accès aux meilleures places sans devoir attendre aussi longtemps dans le froid, mais Alexander avait horreur des privilèges. Sa grand-mère n'aimait pas le savoir ainsi dans la rue, la nuit, entouré de centaines de jeunes qui n'ont pas tous le respect d'Alexander pour les autres ; je n'étais pas rassuré non plus. Mais Alexander n'avait pas attendu en vain ; il avait pu, après le concert qu'il avait adoré, se rendre en coulisses et parler à Jared ; ils avaient ainsi échangé des idées de lecture.
Combien de fois Alexander a-t-il pu voir et écouter cette vidéo de la chanson From Yesterday ? Il n'aura pas entendu celle-ci ; il n'aura pas vu cette vidéo, ce flix, « Kings and Queens », que l'on peut voir et entendre en haute définition sur le site officiel de 30 Seconds to Mars ou sur YouTioube.
jeudi 24 décembre 2009
Voeux de Noël 2009
lundi 14 décembre 2009
Orphelins

Je ne nommerai pas quelqu'un qui, s'il prétendait aimer Alexander, devrait ces jours-ci mais pas uniquement, en faire la preuve.
Un adorable poulain nommé Montréal, d'autres chevaux avec qui il aura gagné des parties de polo ou avec qui il aura fait de l'exercice à la campagne ou à Hyde Park, des pigeons d'un petit parc près du British Museum avec qui il allait dialoguer en prenant son thé après avoir passé un bon moment avec Alexandre le Grand et Héphaistion dans la salle 22 du musée, de nombreux chiens que lui aura présentés son bouledogue dans les parcs préférés de Londres, des écureuils qui le remerciaient de faire comprendre à Alexander bull qu'eux aussi aimaient jouer dans le gazon, et tant d'autres animaux à poils ou à plumes, des insectes de toutes sortes, dont les fourmis qui se souviennent, doivent tous se demander où est passé leur ami...
Et combien d'animaux en cage dans les animaleries de Londres seront cette année privés de jouets, de cadeaux, parce qu'Alexander ne sera pas là pour jouer le Père Noël discret ! Depuis plusieurs années, parce qu'il ne pouvait tolérer leur solitude, surtout à Noël, Alexander avait entrepris d'offrir des cadeaux aux animaux qui n'avaient pas de foyer, personne pour les choyer. Puis, parce qu'il trouvait beaucoup trop triste de faire le tour des animaleries et de voir tous ces animaux en cages, et puisqu'il ne pouvait pas tous les adopter, il avait demandé à son vétérinaire de s'occuper de la distribution.
Alexander aimait beaucoup les oiseaux, puis les loups, et les tigres... Il avait d'ailleurs adopté au zoo de Londres un tigre blanc. Il ne s'occupait pas lui-même de nourrir et de soigner le tigre, bien entendu, mais il s'était engagé à défrayer les coûts de son alimentation... Il ne l'a pas dit, mais je suis certain qu'il aurait préféré que son tigre devienne végétarien. Et, avec sa discrétion légendaire, Alexander ne s'est jamais vanté de son grand coeur et de sa générosité ; il m'aura fallu pour écrire cet article recueillir des éléments provenant de nombreuses conversations et de quelques correspondances.
Même les chats de papier sont orphelins. À l'été 2008, je lui avais demandé la permission d'écrire un article sur une association qu'il avait fondée pour défendre les chats qui sont maltraités dans les bandes dessinées. Il avait souhaité que je n'en parle pas encore car il n'avait pas le temps de s'occuper de nouvelles adhésions.
lundi 7 décembre 2009
Terre natale
il y a là un petit coin de terre étrangère
qui est pour toujours l'Angleterre. »
Rupert Brooke
Quand il fut question pour la première fois - et cela vint très tôt dans nos premières conversations -, qu'Alexander vienne me voir à Montréal (ce fut toujours l'entente entre nous : il viendrait d'abord à Montréal ; j'irais ensuite en Angleterre), il me demanda de lui promettre solennellement que, s'il lui arrivait quelque chose durant son séjour à Montréal, je devrais le faire rapatrier en Angleterre. Si je ne connaissais pas son amour pour sa patrie, je pourrais croire qu'il avait envers elle un engagement officiel qu'il se devait d'honorer...
Nous avions parlé ce soir-là de l'appartenance, de l'amour du pays, de l'amour du sol lui-même... Alexander avait un tel amour pour son pays qu'il n'en sortait jamais sans apporter avec lui un peu de terre provenant du sol. Il avait voulu m'en envoyer par la poste mais nous nous étions inquiété des restrictions douanières... L'amour du pays nous avait amenés à parler de poésie et, tout particulièrement, de Rupert Brooke et de l'un de ses plus célèbres sonnets, The Soldier, dont sont tirées et traduites les premières lignes citées au début de cet article :
If I should die, think only this of me:
That there's some corner of a foreign field
That is for ever England. There shall be
In that rich earth a richer dust concealed;
A dust whom England bore, shaped, made aware,
Gave, once, her flowers to love, her ways to roam,
A body of England's, breathing English air,
Washed by the rivers, blest by suns of home.
And think, this heart, all evil shed away,
A pulse in the eternal mind, no less
Gives somewhere back the thoughts by England given;
Her sights and sounds; dreams happy as her day;
And laughter, learnt of friends; and gentleness,
In hearts at peace, under an English heaven.

Alexander aimait beaucoup ce poète. Je me souviens qu'au cours de l'été 2008, son frère Charles venu lui rendre visite à Londres lui avait apporté un livre tiré de la bibliothèque familiale. Alexander en avait été très ému car il s'agissait d'un recueil de poèmes qui avait appartenu à sa mère, qui aimait beaucoup Rupert Brooke.
Nous le trouvions très beau. Il nous faisait penser à Hugh Grant, que j'avais aimé dans dans le rôle de Clive, dans le film de James Ivory, Maurice. La ressemblance n'était pas que physique car si la postérité a surtout retenu, grâce au zèle de ses héritiers, son amour des jeunes filles, Rupert Brooke n'était absolument pas insensible à la beauté masculine. Un autre point commun qu'il a avec les personnages du film : Rupert Brooke a étudié à Cambridge, alors qu'Alexander (qui le lui a pardonné, j'en suis sûr) a étudié à Oxford.

Paradoxalement, Rupert Brooke qui était si attaché à sa patrie et qui disait que son université, Cambridge, serait pour toujours sa seule adresse, a été enterré en Grèce, sur l'île de Skyros. Il n'avait que 28 ans ; ce très jeune âge n'est que l'un des points qu'il a en commun avec Alexander, qui en avait 27...
Alistair, qui est un digne ami d'Alexander, m'écrivait il y a quelques jours qu'il avait pensé à moi en lisant les récits de voyages de Rupert Brooke, notamment les pages où il raconte son passage à Montréal. Il faudra que je me procure un exemplaire de ces récits de voyage, en attendant de lire ceux d'Alistair. Ceux que j'aimerais pouvoir lire, ce sont les nombreux voyages imaginaires qu'a pu faire Alexander en rêvant de son premier séjour ici.
vendredi 4 décembre 2009
L'amour des chats
Si votre chat est dans l'esprit de Noël, même si vous ne l'êtes pas, il aimera peut-être ce cousin qui chante un air bien connu.
mardi 1 décembre 2009
Étonné...
Cela m'a fait penser à ce qu'Alexander m'avait dit le printemps dernier quand je lui ai raconté que j'avais glissé sur le trottoir mouillé et que j'étais tombé face contre terre ; je lui avais mentionné que je ne m'étais pas vraiment fait mal, que seul mon orgueil était blessé. « C'est ce qui fait le plus mal », avait-il précisé. Puis il avait ajouté que s'il avait été là, il se serait immédiatement jeté par terre à côté de moi en disant aux passants que c'était vraiment la meilleure façon de contempler le ciel...
Ce sont des centaines, des milliers de complicités comme celle-ci qui me permettent de continuer... À Londres, l'espace où Alexander a vécu, où il a tellement lu, joué, rêvé, fait des projets dont j'ai eu le privilège de partager un certain nombre, ne contient plus rien de ce qu'il y avait rassemblé au fil des ans. Mon rêve un peu fou de venir une fois écouter le carillon de Westminster du balcon où Alexander m'a si souvent invité s'effondre.
J'ai le sentiment douloureux que le départ d'Alexander se confirme une fois de plus. Comme le dirait Roland Barthes : je ne suis pas en deuil ; j'ai du chagrin.
lundi 30 novembre 2009
Sourire ou pleurer

or you can smile cause he has lived »
on peut sourire parce qu'il a vécu. »
Je crois en effet qu'il faut sourire parce qu'il a vécu, parce que durant son trop court séjour sur Terre, il aura transformé sur son passage quelques êtres, dont je fais partie. Quand on a vraiment connu Alexander, on ne peut plus se contenter d'exister et de mener sa vie sans être profondément engagé, sans être cohérent avec soi-même, avec ses propres valeurs.
Mais comment ne pas pleurer son départ quand on l'a connu et qu'il n'est plus là, que sa présence n'est plus sensible ?
dimanche 29 novembre 2009
Salut, Gilles Carle


On peut voir ici une vidéo du Réseau de l'information après l'annonce de la mort de Gilles Carle.
Je n'ai sans doute pas vu tous ses films. Mais il a été depuis depuis si longtemps l'un des piliers de la vie culturelle au Québec. J'ai eu le privilège d'être son voisin durant plusieurs années et de prendre souvent mon petit déjeuner à une table voisine de la sienne, au restaurant. Malgré cela, je ne lui ai pourtant jamais adressé la parole ; ce que j'aurais pu lui dire ne serait sûrement pas passé à l'histoire. L'annonce de sa mort réveille en moi des souvenirs émus d'une partie de ma jeunesse.
jeudi 26 novembre 2009
Le crime organisé au Québec






mardi 24 novembre 2009
Il y a 18 ans






Il y a quelques mois, Alexander m'envoyait le lien vers une vidéo où Freddie Mercury chantait « Prince of the Universe » (Prince de l'Univers), en ajoutant : « Voilà ce que tu es pour moi ! » Je me suis senti particulièrement touché d'être ainsi associé dans le coeur et dans les pensées d'Alexander, par le biais d'une chanson, à celui qui n'était pas seulement un grand créateur, un grand interprète, mais aussi un grand ami et un mentor pour ce garçon que j'aime et que j'aimerai troujours.
dimanche 22 novembre 2009
« ... j'ai si peur de te perdre ! »

« Alcib, je ne sais plus où j'en suis... Pourquoi, ai-je tant besoin que tu me parles ? Au fond de moi, au creux de mon cœur, c'est comme si on se connaissait depuis très longtemps, et j'ai si peur de te perdre !
J'ai froid et il faut que j'attende toutes ces heures de ta longue nuit pour pouvoir lire les mots de toi que tu m'écriras sans doute au matin... Qu'est-ce qui m'arrive ?
Merci, merci tellement de m'avoir écrit même si je n'étais pas là pour te répondre... Je ne veux même pas penser que j'aurais pu ne pas trouver tes mots ce matin...
En sortant de l'hôpital, tout à l'heure, j'ai aperçu une pâquerette ; c'est la première que je vois ce printemps ; je l'ai cueillie pour toi... Je l'ai mise dans un petit peu d'eau et elle est là, près de moi.
Alcibiade...
Pendant que j'étais allongé sur la civière et que j'attendais à l'urgence les examens médicaux après mon accident, j'aurais aimé que tu sois là, et que tu me prennes dans tes bras, parce que j'avais peur... C'est la première fois que je suis, moi, de l'autre côté du miroir, là où il y a beaucoup de sang qui coule, et la mort qui rôde... Même si je ne suis pas trop blessé, malgré tout, j'ai vraiment eu de la chance, mais quand il y a plein de sang partout... Je pensais à mes bêtes, toutes seules... Et si j'étais vraiment parti sur la Lune, il n'y aurait même eu personne pour te le dire... Voilà, j'ai le cœur très gros. »*
Et le mien, cher Alexander, comment crois-tu qu'il est, mon coeur, en relisant ces mots ? Je te demande pardon : je sais que tu ne voudrais pas que j'aie du chagrin. Mais ces mots qui me déchiraient le coeur lorsque je les ai reçus, me font terriblement mal encore aujourd'hui.
Grâce à ta charmante voisine et amie, Abigail, tes bêtes ne se sont pas rendu compte ce jour-là que ton absence prolongée était anormale. Et Abigail n'a même pas pu leur transmettre son inquiétude car tu l'avais appelée en soirée pour lui demander de s'occuper de Harry et d'Alexander et disant que tu devais « travailler » plus longtemps que prévu, sans mentionner le sérieux accident du matin.
Quand tu as dû retourner à l'hôpital non comme médecin mais comme patient, tu as eu la délicate attention de demander à Jane de me donner régulièrement de tes nouvelles. Depuis lors, avec ta bénédiction, nous sommes devenus amis, et c'est une grande chance de pouvoir partager ainsi l'immense peine que nous cause ton départ et de nous échanger de précieux moments de bonheur.
Par ce blogue, tu avais découvert mon existence et, après avoir lu en une nuit tous les articles et tous les commentaires depuis l'automne 2005, tu avais compris que j'étais celui qui pouvait te comprendre et t'aimer comme tu le voulais et, avant même que j'aie eu le temps de répondre à tes premiers messages, tu m'aimais déjà sans réserve.
Alistair, avec qui tu as partagé tant de confidences depuis le début de l'adolescence, a aussi découvert ce blogue où je te parle et où je parle de toi. Je suis persuadé que tu lui en as discrètement indiqué le chemin afin qu'il soit moins seul avec son chagrin. Je suis heureux que le blogue ait pu ainsi créer un lien entre des personnes qui t'aiment et je suis très ému d'apprendre que, si tout va bien, Jane et Alistair se rencontreront bientôt à Londres pour évoquer les beaux moments que tu as permis à chacun de vivre. Je gage que leur première rencontre aura lieu sous la protection du bon vieux Churchill, juste à l'ombre du Big Ben. Un jour pas trop lointain, j'espère, ce sera mon tour ; je viendrai marcher dans les lieux que tu as tant aimés et rencontrer en personne ceux et celles qui t'aiment plus que tout au monde.
*Il s'agit bien du texte réel tel qu'écrit par Alexander ; j'ai simplement rectifié l'orthographe. Les mots sont les siens, tout comme la syntaxe. Les points de suspension n'indiquent pas des coupures dans le texte (j'aurais plutôt mis des crochets [...], si ça avait été le cas) ; Alexander utilisait beaucoup les points de suspension dans ses messages.
vendredi 20 novembre 2009
Poussière
Alexander
mercredi 18 novembre 2009
Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.

Alexander avait découvert l'existence d'Émile Nelligan sur le blogue de Béo, un jour où elle affichait ses lectures du moment.
Immédiatement, il avait commandé tout ce qu'il ait pu trouver de la poésie du poète québécois. Depuis son enfance, Alexander dévorait la poésie (ce qui était tout à fait naturel : il était lui-même la poésie). Il avait tout lu en une nuit et il m'avait envoyé plusieurs poèmes, ceux qu'il préférait. N'ayant pas trouvé dans son riche choix de poèmes celui du « Vaisseau d'or », je lui avais demandé s'il avait oublié ou rejeté celui-là. Non, ce poème n'était pas publié dans les recueils qu'il avait commandés. Il a cherché encore et il a commandé aussitôt d'autres poèmes de Nelligan.
Il aimait cette poésie et je peux comprendre aussi qu'il était très fier de découvrir un grand poète qui était plus près de moi puisqu'il avait grandi et vécu à Montréal. J'avais mentionné à Alexander que je passais assez régulièrement devant une maison de la rue Laval où le poète a vécu plusieurs années avec sa famille, et que je lui en enverrais des photos dès que je le pourrais. Dans ses dernières paroles, Alexander avait fait allusion à mes promenades quotidiennes, aux nombreuses photos que je prenais afin de pouvoir les lui envoyer. Puis il a parlé des images de la maison d'Émile Nelligan... C'est en parlant de ces images qu'il a prononcé ses derniers mots avant de fermer les yeux et de sombrer dans le silence : « ... Je demanderai à Alcib ».
C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès d'Émile Nelligan, disparu le 18 novembre 1941. Alexander voudrait que je souligne aussi cette date.
Parmi les poèmes qu'il préférait, assez nombreux, Alexander avait choisi celui-ci :
Vieux piano
L'âme ne frémit plus chez ce vieil instrument ;
Son couvercle baissé lui donne un aspect sombre ;
Relégué du salon, il sommeille dans l'ombre
Ce misanthrope aigri de son isolement.
Je me souviens encor des nocturnes sans nombre
Que me jouait ma mère, et je songe, en pleurant,
À ces soirs d'autrefois - passés dans la pénombre,
Quand Liszt se disait triste et Beethoven mourant.
Ô vieux piano d'ébène, image de ma vie,
Comme toi du bonheur ma pauvre âme est ravie,
Il te manque une artiste, il me faut L'Idéal ;
Et pourtant là tu dors, ma seule joie au monde,
Qui donc fera renaître, ô détresse profonde,
De ton clavier funèbre un concert triomphal ?
Ajout (20 novembre 2009) : En commentaire, Lux évoque un souvenir de jeunesse, de sa première jeunesse, en faisant allusion à ce poème de Claude Léveillé mis en musique par l'auteur-compsiteur-interprète Claude Léveillé qui, soit dit en passant, fut l'un des compositeurs d'Édith Piaf. Pour répondre à sa question, voici, sur YouTube, « Soir d'hiver », poème d'Émile Nelligan, interprété par Claude Léveillé sur sa propre musique.
mercredi 11 novembre 2009
Les joyaux de la couronne
Puisque le prince Charles devait arriver en fin d'après-midi à la caserne du régiment Black Watch, à deux pas de chez moi, j'avais décidé de m'y rendre, principalement parce qu'Alexander avait beaucoup de respect et d'admiration pour le prince Charles. Je sais qu'Alexander aurait aimé que je puisse lui dire que j'avais pu apercevoir son futur roi. Je raconterai peut-être dans un autre article ma longue attente pour apercevoir le couple royal (je ne sais pas si cela peut intéresser quelqu'un mais j'aurais plusieurs commentaires à faire au sujet de cet événement). Je suis cependant rentré chez moi en soirée, fatigué, ayant froid et faim, sans avoir pu apercevoir les Wales : le prince Charles est arrivé avec près d'une heure de retard et même après son arrivée, ce n'était pas clair s'il était arrivé ou pas. On a fait entrer le cortège par la ruelle et le prince Charles est entré par une porte de service à l'arrière de l'édifice. Rien de royal dans cette arrivée, si ce n'est l'omniprésence de policiers et la circulation automobile bloquée dans tout le quartier durant des heures.
La couronne qui m'occupe en ce moment, c'est ma couronne d'automne. J'ai été cueillir des feuilles il y a quelques semaines déjà mais je n'ai pas eu le temps encore de trouver ce qui manque pour la confectionner.
Le 11 novembre, c'est, selon les pays, le jour de l'Armistice, Memorial Day, Remembrance Day, le jour du Souvenir, pour rappeler la signature de l'Armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale. Je pourrais dire que pour moi, désormais, chaque jour est un jour du souvenir, mais tout ce qui concerne Alexander ne relève pas du souvenir ; tout est tellement vivant, tellement présent à chaque instant.
Je me souviens cependant comme si c'était hier que le 11 novembre dernier, Alexander m'envoyait des photos de sa couronne d'automne. Il avait eu du mal à la confectionner car il ne lui était pas facile, l'automne dernier, d'aller au parc cueillir des feuilles comme il avait l'habitude de le faire. Celles qu'il avait rapportées à la maison lors d'une promenade, il les avait étalées sur le tapis du salon pour les faire sécher. Et Alexander, l'adorable bulldog, avait cru que ces feuilles étaient pour lui ; il s'était fait une vraie fête à jouer dans ces feuilles sans avoir à sortir de la maison. Devant la joie de son ami, comment Alexander aurait-il pu lui en vouloir ? C'est le bouledogue qui avait raison : même s'il a un très grand sens esthétique, il lui est plus naturel de prendre des feuilles mortes pour un terrain de jeu.

Je disais l'automne dernier que je voudrais perpétuer cette tradition de couronnes (printemps, automne, Noël, etc.). Je trouve qu'en soi c'est une belle tradition et je considère que l'expression de mon intention de poursuivre la tradition est aussi une promesse à Alexander.
mardi 10 novembre 2009
10 novembre 324 av. J.-C.
Si Alexander avait pu remonter le temps, il aurait très certainement voulu remonter au moins jusqu'à l'an 356 a. J.-C. Il aurait voulu renaître à Pella avec Héphaistion, fils d'Amyntas (on ne semble pas connaître la date exacte de sa naissance, certains le faisant naître exactement le même jour que son ami le plus cher, son compagnon qui fut sans doute pour lui ce que fut Achille pour Patrocle, un ami, un amant, Alexandre, fils de Philippe II, roi de Macédoine, né le 21 juillet).
Il aurait voulu accompagner Alexandre et Héphaistion lorsqu'ils déposèrent, en 334 av. J.-C., près de Troie, une gerbe de fleurs sur les tombes de deux autres amis-amants célèbres, Achille et Patrocle. Il était si fier que les cendres de ces deux amants soient réunies.
Il aurait surtout voulu être là, en 324 av. J.-C., quand Héphaistion fut pris d'une fièvre violente, qui pouvait être la typhoïde ou bien la malaria. Alexander aurait voulu être médecin à cette époque afin de sauver la vie de celui qui fut toujours son héros le plus cher, un modèle incomparable de dévouement et de fidélité. Avec ses connaissances actuelles il aurait certainement pu empêcher que la fièvre emporte Héphaistion, ce 10 novembre 324 av. J.-C. Il serait triste en ce jour anniversaire. Je le suis pour lui, doublement.
J'aurais tellement voulu, et je ne suis pas le seul, qu'Alexander puisse terminer la rédaction du livre qu'il préparait sur cette époque, sur son ami Héphaistion, surtout. Plusieurs fois, nous avons évoqué ensemble ce livre, ses recherches, sa correspondance avec des universitaires renommés afin de valider des renseignements recueillis. Je n'ai pas vu son manuscrit et nous avons aussi manqué de temps pour parler plus sérieusement de ce projet, mais Jane me disait que le manuscrit était déjà très avancé.
Il déplorait aussi que personne ne semble avoir songé à réunir les cendres d'Alexandre le Grand et de son fidèle Héphaistion.

Les cendres d'Héphaistion furent sans doute déposées dans une urne qui pouvait ressembler à celle-ci.
Maintenant qu'il est dans une dimension où le temps n'existe pas, sans début et sans fin, Alexander a très certainement retrouvé ceux qui, parmi les êtres qu'il aimait, l'ont précédé dans cette dimension. Il aura reconnu celle qui chantait à son petit ange de si douces berceuses, son père qui adorait son petit garçon, sa marraine qui l'encourageait à rester lui-même sans laisser ceux qui prétendent l'aimer essayer de le transformer ; il aura retrouvé Freddy, Tony, ... mais aussi quelques écrivains qu'il aimait tant, tout le cercle autour d'Alexandre le Grand, à qui il pourra reprocher d'avoir trop souvent fait pleurer Héphaistion et, avec celui-ci, il pourra se rassurer : il aura été à la hauteur de ses exigences en matière de dévouement, de loyauté, de fidélité, d'amour sans arrière-pensée.
lundi 9 novembre 2009
Ich bin ein Berliner*

Il y a vingt ans aujourd'hui, les Allemands de l'Est se libéraient de l'emprise soviétique et jetaient par terre le symbole du besoin des régimes communistes d'enfermer leurs citoyens afin de les protéger contre la liberté.
Combien y a-t-il en ce moment dans le monde d'autres « Murs de Berlin », d'autres murs de la honte ?
*« Je suis un Berlinois », mots tirés d'un célèbre discours de John F. Kennedy, prononcé à Berlin le 26 juin 1963.
samedi 7 novembre 2009
Où est passé Alex ?

Il y a déjà plus d'un an, cependant, Alexander se demandait où était passé Alex. Il avait le sentiment que celui-ci l'avait abandonné au moment où il aurait eu justement besoin de lui. Je voulais croire et je m'efforçais de l'encourager à croire que son ami Alex, bien que silencieux, ne l'avait sans doute pas abandonné, mais qu'il travaillait fort pour l'aider à surmonter les épreuves nouvelles.

Un jour, il crut reconnaître Alex dans cet ange aperçu sur des images que je lui envoyais du parc Jeanne-Mance, du mont Royal. Très gentiment comme tout ce que faisait Alexander (sauf lorsqu'on était de mauvaise foi et qu'on abusait de son immense bonté), il l'implora alors de rentrer vite à la maison car il avait vraiment besoin de lui. Alex sut-il l'entendre ? On ne le sait pas. S'il revint vers Alexander, il resta très discret car Alexander ne sentit pas son aide.

Quant à cet ange qu'il crut reconnaître dans ce parc de Montréal, il fut très vite évident qu'il ne s'agissait pas d'Alex ; ce serait plutôt Alexandra.
Il y a aujourd'hui quatre mois qu'Alexander est reparti sur son Étoile, dans le voisinage de notre Lune. Il me manque terriblement ! Son absence n'est pas plus facile à accepter aujourd'hui qu'elle l'était il y a un mois, il y a trois ou quatre mois. La seule consolation que je puisse trouver, c'est que mon ange gardien, j'en suis de plus en plus certain, s'appelle désormais Alexander.
mercredi 4 novembre 2009
Souveraineté du Québec, My cup of tea...

mardi 3 novembre 2009
Ciel étoilé
J'étais fatigué, il n'y avait rien d'intéressant dans le courrier, l'appartement était sans âme, j'avais faim ; je suis donc ressorti pour aller manger une pizza. Je marchais le nez en l'air car je ne pouvais pas quitter des yeux la lune qui était presque au-dessus de ma tête. Le ciel était aussi d'un bleu rarement vu, du moins quand on est au centre-ville. Je pensais à Alexander, pour qui la lune, notre Lune, était à la fois un personnage, une amie, une confidente, presque une divinité, une messagère précieuse. Un peu plus tôt, dans un message qu'il m'adressait, Alistair disait qu'il aime aussi beaucoup la lune (il est un véritable ami d'Alexander), qu'il est toujours très ému lorsqu'il l'aperçoit dans le ciel ; il aime son mystère...
Et contrairement aux derniers mois où il m'est arrivé souvent d'apercevoir une seule étoile, j'ai vu dans ce ciel de velours d'un bleu que je ne saurais pas nommer précisément (et je refuse de donner un nom à ce bleu seulement pour donner un nom s'il ne correspond pas à la couleur précise), de nombreuses étoiles. Il y avait très longtemps que je n'avais vu à Montréal autant d'étoiles. Ce n'est pas leur nombre qui m'a surpris, mais la pureté du ciel et la luminosité des étoiles. Je me suis dit qu'Alexander était vraiment en bonne compagnie et qu'il tenait à le faire savoir à ceux pour qui c'est important.
Ce n'était pas vraiment une pluie d'étoiles. Mais en matière de pluie, notre préférée à Alexander et moi, restera toujours celle-ci :

lundi 2 novembre 2009
Vous souvenez-vous de nous ?
...
L'enfant dont la mort cruelle
Vient de vider le berceau,
Qui tomba de la mamelle
Au lit glacé du tombeau ;
Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous,
Murmurent sous la poussière :
Vous qui voyez la lumière,
Vous souvenez-vous de nous ?
Ah! vous pleurer est le bonheur suprême,
Mânes chéris de quiconque a des pleurs !
Vous oublier c'est s'oublier soi-même :
N'êtes-vous pas un débris de nos coeurs ?
Alphonse de Lamartine
Nous n'avons pas besoin d'une journée particulière pour se souvenir de ceux que nous aimons mais en ce jour précis, il convient de penser à ceux qui nous ont quittés.
Alexander est toujours, à chaque instant, dans mes pensées, dans mon coeur, dans ma chair, dans mon âme. Où que je sois, quoi que je fasse, il m'accompagne ; mieux : il vit en moi.
Pour souligner cette journée particulière, Jane s'est rendue chez Charles, le frère d'Alexander, où une cérémonie aura lieu pour se souvenir d'Alexander, bien sûr, et de toutes les personnes aimées trop tôt disparues.
J'y serai présent de tout mon coeur, de toute mon âme. J'y serai concrètement puisque Jane a eu la très délicate attention de commander en mon nom, en même temps que les roses qu'elle commandait en son nom, un arrangement de roses roses en forme de coeur. Elle y aura ajouté un petit renard, celui qui s'est fait apprivoiser par le Petit Prince.

En rentrant chez moi, en fin de journée, je passerai aussi chez le fleuriste pour y choisir d'autres roses roses, celles qu'aimait Alexander. Elle viendront accompagner, autour des images de celui que j'aime et de quelques objets auxquels il est intimement associé, les bougies que tous les soirs j'allume parce qu'elles représentent le feu, qui symbolise la lumière, la passion, l'esprit, la connaissance, mais aussi la purification, la régénération.
dimanche 1 novembre 2009
Une confusion toute sainte

Cet ami sait bien ce qu'est Halloween ; il est l'un des amis qui avaient insisté, il y a plusieurs années, pour que je me costume et que je me joigne à eux comme je l'ai mentionné dans l'article précédent.
Mais au sujet de la Toussaint, je constate qu'il perpétue la confusion bien répandue en France entre la fête de tous les saints et la commémoration des fidèles défunts.
Alors que le premier novembre est la fête « au cours de laquelle sont honorés l'ensemble des saints reconnus par l'Église catholique », la commémoration des fidèles défunts est officiellement célébrée le deux novembre.
Toutefois, puisqu'en France la Toussaint est un jour férié et que la commémoration des défunts ne l'est pas, les Français ont pris l'habitude, le premier novembre, en profitant du jour de congé, de se rendre au cimetière pour fleurir la tombe de leurs chers disparus. Cette habitude a pour effet d'escamoter la fête du deux novembre et d'enlever son sens à la Toussaint.
samedi 31 octobre 2009
Halloween
Enfant, je ne me souviens pas vraiment m'être costumé pour aller de porte en porte demander des bonbons ; j'ai dû le faire au moins une fois ou deux mais je n'en ai pas gardé le souvenir. Adulte, il m'est arrivé une fois de me costumer et d'accompagner des amis qui insistaient pour que je participe à une grande fête. Je dois dire que je m'étais beaucoup amusé. Mon personnage intriguait : les gens voulaient savoir qui se cachait derrière le masque qui ressemblait à celui de Léo Ferré, avec de longs cheveux blancs. J'avais ajouté une pipe. Sous mon costume de ville noir, un peu trop grand, avec chemise blanche et cravate, je faisais un beau vieux philosophe avec un air coquin... C'était... il y a longtemps. Récemment, je parlais à quelqu'un que je croise dans le quartier depuis des années sans savoir exactement qui il est ; nous nous sommes présentés. Quand il m'a donné le nom de la rue qu'il habite, je lui ai mentionné qu'avec des amis, nous étions allés terminer la fête chez quelqu'un qui habitait cette rue. « Ah, vous étiez là ? », m'a-t-il demandé. C'était donc chez lui que la fête s'était terminée. J'aurais été incapable de le reconnaître.
Depuis deux ou trois jours, on croise dans les rues du quartier, le soir et la nuit surtout, beaucoup de jeunes et de moins jeunes costumés, certains avec beaucoup d'imagination et d'habileté. Je crois que la majorité sont des étudiants pour qui toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête.
Alexander a toujours aimé Halloween. Enfant déjà, il aimait préparer les décorations, découper dans du papier les fantômes, les sorcières, les chats noirs, creuser les citrouilles pour y mettre les bougies. Pour les enfants, comme pour les grands, la préparation fait déjà partie de la fête. Il a souvent célébré cette fête avec son frère Charles chez Jane, à la campagne.
L'an dernier, il avait très généreusement décoré son appartement, avec les citrouilles et les bougies, évidemment, les innombrables toiles d'araignées, les nombreuses silhouettes noires, etc. Il avait planifié un repas de circonstance et prévu les costumes, y compris pour Alexander bull. Il devait faire la fête avec Abigail, sa voisine et amie. Hélas, il est entré à l'hôpital la veille. Abigail aura beaucoup pleuré ; elle sera tout de même allée allumer toutes les bougies de l'appartement et de la terrasse. Cette année, pour ne pas sentir trop douloureusement la solitude, l'absence de son merveilleux petit voisin, Abigail est partie chez ses enfants ; elle fêtera Halloween avec eux et ses petits enfants.
Même si le coeur n'y est pas, Jane aura organisé chez elle une fête pour les enfants du village. Plusieurs d'entre eux sont venus quelques jours plus tôt pour aider à décorer la salle. Même Alexander bull aura son costume. Jane lui a fait confectionner une jolie cape noire doublée de rouge, qu'il portera avec des cornes rouges. Ce chien a vraiment le sens de la fête.
Quelqu'un venu pour voir les chevaux a été séduit par Alexander bull et a proposé de l'acheter. En l'absence de Jane, un palefrenier lui a répondu que ce chien n'était pas à vendre ; il a insisté en disant qu'il était prêt à offrir un bon prix. Le palefrenier lui a répété que ce chien ne serait jamais à vendre. Heureusement pour lui, sans doute, le « client » n'a pas eu l'occasion de faire directement à Jane cette proposition car je ne sais pas quelle réponse il aurait reçu. Vouloir acheter Alexander bull, c'est comme si quelqu'un venait chez vous et voulait acheter votre fils préféré. J'ai moi-même été très choqué d'apprendre cette histoire. Heureusement qu'Alexander bull n'a pas entendu cette proposition malhonnête car il aurait été malade... ou très en colère.
Quand il est allé chercher Alexander bull chez son éleveur, Alexander avait créé un blogue pour parler de son ami, pour raconter son évolution. Entre eux, c'était une profonde amitié, mais une amitié passionnée. Un jour, Alexander a découvert que l'on utilisait ses photos sur d'autres sites, sans indiquer la provenance des images. Il a décidé de fermer le blogue quand il a vu que non seulement on utilisait ses photos mais qu'en plus son ami Alexander bull était présenté comme une fille. « Je n'ai pas raconté cette histoire à Alexander bull, disait-il, car vraiment il aurait été malade. »
Quant à moi, je ne me suis pas costumé. J'ai plutôt accepté l'invitation d'un ami, Marcel Pomerlo, qui a signé la mise en scène d'un spectacle écrit et interprété par Catherine Dajczman, « PASSAGES », à l'Espace Go. C'est une production du Théâtre NU.
Voici ce qu'écrit dans le programme Marcel Pomerlo, comédien, auteur, au sujet du récit qu'il a mis en scène :
« Où vas-tu avec ton chagrin, ton passé, tes espoirs, ta violence et tes secrets ?
Où allons-nous ? Qui sommes-nous véritablement ? Que cherchons-nous ?
Et à quoi rêve-t-on ?
PASSAGES de Catherine Dajczman raconte une histoire.
PASSAGES pose toutes ces questions.
Avec ludisme, humour, souffle, folie, gravité, lucidité, audace, fébrilité et sensibilité... PASSAGES nous remet en question. »
Je suis en effet sorti de ce spectacle avec des questions, de bonnes questions, pas forcément des réponses. Dans son ensemble, ce récit de Catherine Dajczman, à caractère autobiographique, m'a rappelé un très beau spectacle écrit et interprété par Marcel Pomerlo, L'Inoublié.
La Lune était magnifique ! Très impressionnante dans le ciel de nuit, elle devait souvent percer de gros nuages. Même derrière les nuages, sa présence était bien sensible. C'est une véritable nuit d'automne et l'on ne serait pas surpris de voir sortir les loups-garous. Alexander serait heureux. J'espère qu'il l'est.
dimanche 25 octobre 2009
Ce kilt arrive

Alexander aimait la cornemuse et le kilt. Il n'avait pas chez lui l'instrument à vent, mais il possédait quelques kilts qu'il aimait porter quand l'occasion se présentait. Il m'a parlé notamment d'un grand mariage qui a eu lieu à Londres, auquel il était invité et où la plupart des hommes, je crois, portaient le kilt.
Puisque j'aime la cornemuse, il se demandait si j'aimerais le voir porter le kilt. Bien sûr, je lui avais répondu que j'en serais ravi. Il m'avait promis qu'il allait inscrire le kilt sur sa liste de vêtements à mettre dans ses valises lorsqu'il viendrait à Montréal. Cette liste évoluait sans cesse, mais elle existait depuis très longtemps ; pour lui comme pour moi, elle symbolisait son très grand désir de venir à Montréal dès qu'il le pourrait. J'avais très hâte d'aller l'accueillir à l'aéroport.
Surprise ce soir : en ouvrant la télévision, j'ai entendu l'animateur annoncer que dans les prochaines minutes il recevrait le groupe de musiciens de Berlin, Tokio Hotel. Évidemment, j'étais très curieux de les voir en entrevue, faire la promotion de leur plus récent disque. Alexander aimait beaucoup ce groupe, sa grand-mère également car elle possède tous leurs dvd qu'elle écoute réellement. Souvent nous avons écouté ensemble, Alexander et moi, leur musique sur YouTube (chez lui, il écoutait ses disques ou ses dvd, et ses mp3 la nuit ou à l'extérieur, mais avec YouTube, nous pouvions écouter le même morceau au même moment).
mercredi 21 octobre 2009
Cruauté envers animal

La nouvelle qui a retenu mon attention c'est que cinq adolescents ont poursuivi en voiture, sur une distance de sept kilomètres, un orignal (élan d'Amérique), sur un chemin dans une forêt. L'orignal est mort d'épuisement au bout de la poursuite.
L'orignal n'a pas de vision latérale, ce qui explique que l'orignal ait poursuivi sa course droit devant lui, sur le chemin emprunté par la voiture des adolescents, au lieu de quitter le chemin pour se réfugier dans la forêt. De plus, l'animal est très vulnérable à la poursuite car il n'est pas fait pour la course.
Deux des cinq jeunes occupants ont été inculpés : « le conducteur et le passager avant. Le premier pour la conduite du véhicule lors de l’infraction, le second pour complicité et incitation. »
S'ils sont reconnus coupables, ils pourraient écoper d’un minimum de 5000 $ d’amende et d’une suspension de leur permis de chasse pendant deux ans. Alexander dirait que ce n'est pas encore assez et que les permis de chasse ne devraient exister pour personne de toute façon.
L'acte de cruauté perpétré par les adolescents ne relève pas du code criminel mais une loi québécoise interdit de poursuivre un animal avec un véhicule.
On ne dévoile pas l'âge des adolescents mais si on ne les accuse pas d'avoir conduit un véhicule sans permis, c'est qu'ils sont âgés d'au moins seize ans. C'est un âge où, si l'on ignore encore la loi, on devrait au moins faire preuve d'un peu de jugement.
vendredi 16 octobre 2009
Mais lui...
Dans un message qu'il m'écrit ce matin (jeudi), Alistair, un ami d'Alexander qu'il a connu à l'école il y a déjà treize ans, m'écrit avoir lu récemment que si le corps s'éteint, l'esprit est éternel, qu'il poursuit son existence sans le poids de son écorce terrestre. Puisque personne n'est jamais venu nous dire que c'est ce qui se passe vraiment, il s'agit là d'une croyance et celle-là vaut bien toutes les autres. Il est doux de croire qu'il en est ainsi, ajoute Alistair. C'est aussi ce que je crois.
mercredi 7 octobre 2009
L'Aiglon et moi



Dans la Crypte des Capucins, à Vienne.
_ Et maintenant il faut que Ton Altesse dorme,
-- Âme pour qui la Mort est une guérison, --
Dorme, au fond du caveau, dans la double prison
De son cercueil de bronze et de cet uniforme.
Qu'un vain paperassier cherche, gratte, et s'informe;
Même quand il a tort, le poète a raison.
Mes vers peuvent périr, mais, sur son horizon,
Wagram verra toujours monter ta blanche forme!
Dors. Ce n'est pas toujours la Légende qui ment.
Un rêve est moins trompeur, parfois, qu'un document.
Dors; tu fus ce Jeune homme et ce Fils, quoi qu'on dise.
Les cercueils sont nombreux, les caveaux sont étroits,
Et cette cave a l'air d'un débarras de rois...
Dors dans le coin, à droite, où la lumière est grise.
Dors dans cet endroit pauvre où les archiducs blonds
Sont vêtus d'un airain que le Temps vert-de-grise.
On dirait qu'un départ dont l'instant s'éternise
Encombre les couloirs de bagages oblongs.
Des touristes anglais traînent là leurs talons,
Puis ils vont voir, plus loin, ton coeur, dans une église.
Dors, tu fus ce Jeune homme et ce Fils, quoi qu'on dise.
Dors, tu fus ce martyr; du moins, nous le voulons.
... Un capucin pressé d'expédier son monde
Frappe avec une clef sur ton cercueil qui gronde,
Dit un nom, une date -- et passe, en abrégeant...
Dors! mais rêve en dormant que l'on t'a fait revivre,
Et que, laissant ton corps dans son cercueil de cuivre,
J'ai pu voler ton coeur dans son urne d'argent.