vendredi 31 août 2012

15 ans déjà

Il y a 15 ans déjà disparaissait la princesse des coeurs 


Je m’associe aujourd’hui en pensée à tous ceux qui, dans le monde entier, n’oublient pas Lady Di.

Dans les médias, certains la désignent comme « l’étoile des Windsor » ; il ne faut pas oublier qu’elle était aussi, d’abord, l’étoile des Spencer. La princesse des cœurs est et restera toujours la mère de deux jeunes princes, la sœur, la tante, la cousine des membres d’une grande famille qui, pour la plupart, se seront réunis pour souligner ce triste anniversaire au domaine familial d’Althorp, dans le Northamptonshire.

À Paris, de nombreuses personnes seront venues lui rendre hommage et déposer des fleurs à la flamme de la place de l’Alma. S’il était là, Alexander se serait joint à eux avant de souligner autrement le quinzième anniversaire du départ de sa princesse.

Je pense à elle, je pense à lui, et à tous leurs proches.


samedi 25 août 2012

Nouvel anniversaire

Notre amour avait commencé bien plus tôt, et longtemps après l'éternité, il sera toujours aussi présent, mais cette date est devenue depuis 2009 l'Anniversaire de Notre Amour.

samedi 7 juillet 2012

3 ans...

... 36 mois ; 1095 jours ; 26 280 heures ; 1 576 800 minutes ; 94 608 000 secondes ; quelle que soit l'unité de mesure que l'on utilise pour calculer le temps écoulé depuis ton départ, celui-ci n'est pas plus compréhensible qu'il l'était il y a trois ans.

Le Petit Prince - Ukraine

Je relisais ces derniers jours plusieurs pages de nos premières conversations ; j'avais le sentiment que tu allais bientôt arriver de ton travail et que nous allions dans un instant reprendre notre conversation, suspendue, mais jamais interrompue... Ne t'inquiète pas de mes yeux rougis ; ce n'est sans doute que de la fatigue.

lundi 14 mai 2012

Pour Alexander


Ma voisine a reçu hier, pour son anniversaire, quelques très belles roses blanches, comme celles-ci. Elle a tenu à m'en offrir une, « pour Alexander », me suggérant de la déposer sur l'un des petits autels consacrés à ce Petit Prince retourné sur son étoile. C'est bien sûr ce que j'allais faire, et c'est ce que j'ai fait, après avoir tout bien nettoyé (les cadres des photos, les cristaux, les photophores, etc.), et allumé quelques lampions.

Alexander préférait les roses roses, mais pour lui toutes les fleurs étaient belles, et la rose blanche symbolise la pureté des sentiments, l'authenticité de l'amour. Qui d'autre mériterait mieux que lui ces roses blanches ? À qui d'autre que moi voudrait-il en offrir ?

Ma voisine est une femme formidable ! On ne s'ennuie jamais avec elle. Dans la jeune soixantaine, elle est beaucoup plus jeune de cœur et d'esprit que certaines personnes dans la trentaine. Son mari était anglais ; on dirait tant elle a voyagé qu'elle a vécu partout sur la planète. Elle s'intéresse à l'Histoire et, quelque soit le nom que l'on prononce devant elle, elle peut pratiquement nous en faire la généalogie, au point de nous laisser croire que nous sommes tous cousins. Elle décode rapidement le caractère, la personnalité des gens qu'elle rencontre. Il y a chez elle des livres partout, comme chez ses parents lorsqu'elle était petite ; lorsque son père est décédé, sa bibliothèque comptait plus de quarante mille livres, qu'elle n'a pas tous lus mais, depuis, elle en a lu bien d'autres. Il ne faut pas être pressé lorsqu'avec elle on fait une promenade ; elle s'arrête sans cesse pour identifier une plante qui pousse sur le bord du trottoir, pour commenter une variété d'arbres ou un détail d'architecture. Pendant que nous parlions d'Alexander au téléphone, dimanche après-midi, elle était à l'extérieur, devant l'immeuble ; elle a interrompu notre conversation parce qu'un papillon est venu se poser près d'elle ; c'était selon elle un signe que nous faisait Alexander. Je le crois. Quelques minutes plus tard, elle m'envoyait la photo du papillon, et j'allais chercher de la musique de cornemuse, que j'écoute depuis...

Alexander l'aurait aimée. Elle aime Alexander ; sans cesse, elle établit des liens entre des traits de mon caractère ou des événements de ma vie et les siens. Elle interprète des coïncidences qui n'en sont pas ; à l'en croire (et je n'ai pas de mal à le faire), notre rencontre était écrite dans les étoiles. De diverses façons, elle me dit de ne pas être triste, qu'Alexander voudrait me voir heureux. Il était déjà assez difficile pour lui de partir en laissant derrière lui des êtres qui l'adorent. Tant de fois, il me l'a dit lui-même : « Si un jour je devais repartir sur la Lune, ne sois pas triste. Pense plutôt à ce que nous aurons vécu ensemble. » Et tant de fois j'ai tenté moi-même de lui enlever ce sentiment de culpabilité à l'idée d'« abandonner » ses proches, de « trahir la confiance » qu'avait en lui son ami, son complice, son chien : « Alcib pourra comprendre, disait-il à sa meilleure amie, mais Alexander Bull, lui, ne comprendra pas. »

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l´a dit ce matin
...

« On est bien peu de choses... », c'est vrai, mais tout dépend à quoi on se mesure, à quoi on se compare. Quand je lui disais, et j'ai dû le lui dire trois mille fois, qu'il était un garçon extraordinaire, il répondait toujours : « Ne dis pas cela. Je ne suis que moi. » Il avait raison, sauf que le « moi » qui était lui était vraiment exceptionnel. Je suis moi-même bien peu de chose, et cependant, comme l'écrit Sartre dans ses Mots, je suis « tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui. » Sans me prendre pour un autre, je suis conscient du privilège d'avoir été choisi par ce garçon exceptionnel pour l'accompagner un moment, trop court moment, sur ce chemin terrestre. À ce titre, je n'ai pas le droit d'oublier ce qui en moi le faisait m'aimer et qu'il a magnifié par son amour même.

dimanche 13 mai 2012

Je t'aime, Maman !

Photo de Richard Turmel sur MétéoMédia

Ma mère est décédée depuis quelques années déjà, mais il y a dans mon univers, plusieurs mères, à qui je souhaite, en fin de journée, une excellente fête.

Je suis tombé sur cette photo qui m'a ému. Comme le suggère l'auteur de la photo, le renardeau semble dire « Je t'aime Maman ! »

Je ne peux voir un renard sans penser à celui du Petit Prince. Et je ne peux penser au Petit Prince sans penser au mien. Celui de Saint-Exupéry (oui, je sais, il écrivait lui-même « St-Exupéry ») n'a jamais parlé de sa mère, ni de son père, d'ailleurs. Est-ce cela qui en faisait vraiment un petit garçon solitaire ? Alexander a eu le bonheur d'être accueilli, dorloté, bercé, adoré, par la sienne, mais il a eu aussi le malheur de la perdre trop tôt. Cela en a fait un petit garçon solitaire, silencieux, qui, malgré les soins que lui prodiguaient plusieurs personnes, a toujours trouvé que la grande maison était beaucoup trop grande, car « une maison où il n'y a pas de mummy est toujours top grande ».

mardi 24 avril 2012

Accords France-Québec

Caricature de Serge Chapleau Journal La Presse

Il doit bien cela à son grand ami Jean Charest qui a grand besoin d'aide ces temps-ci. Ça sent la fin de régime (c'est-à-dire : très mauvais).

dimanche 22 avril 2012

Bonne fête et joyeux anniversaire, Alexander

Oui, Alexander Bull, il y aura sûrement aujourd'hui un gâteau d'anniversaire pour toi, que tu t'empresseras de partager, je le sais, avec ton ami Gus.

On dirait que tu es rentré chez toi, en Angleterre, après une longue absence, spécialement pour célébrer ton anniversaire et ta fête avec tes proches.


 

Je gage qu'il y aura aussi de petits cadeaux que tu sauras apprécier. 

 
Bonne fête à tous ceux qui portent le prénom Alexander, Alexandre, Alistair (variante du même prénom).

dimanche 8 avril 2012

Joyeuses Pâques


Joyeuses Pâques

jeudi 5 avril 2012

Son jumeau a trente ans

Depuis quelques semaines, je pensais à cette date qui arrivait et, plus la date approchait, plus mon anxiété augmentait. Depuis bientôt quatre ans, cet anniversaire est pour moi l'un des plus importants, l'un des plus chers à mon cœur, l'anniversaire de naissance de ce garçon exceptionnel qui m'a invité à faire un bout de chemin avec lui. Hélas, il n'est plus là pour que nous fêtions ensemble l'anniversaire de sa venue sur la terre, mais tous les jours seront pour moi des occasions de remercier le ciel de l'avoir envoyé sur cette planète et placé sur mon chemin.


Il n'aura jamais plus de vingt-sept ans. Mais son jumeau, lui, aura trente ans aujourd'hui. Ce marronnier rose planté par sa mère dans le vaste parc d'une grande maison du Kent n'oubliera jamais non plus ce garçon merveilleux qui, lorsqu'il était enfant, venait partager avec lui son chocolat de l'après-midi, lui raconter des histoires afin qu'il ne s'ennuie jamais, et lui prêter son cache-nez lorsqu'il faisait froid.


Au moment d'écrire ces quelques lignes, je me souviens vaguement avoir rêvé, la nuit dernière, que la grand-mère d'Alexander me parlait du petit garçon qu'il a été et qu'il est pratiquement resté jusqu'à son dernier jour sur cette terre.

samedi 10 mars 2012

Trop drôle !



Un autre artiste méconnu !

vendredi 9 mars 2012

Pour Maurice

Ce n'est pas le vrai Maurice mais une photo trouvée sur Internet

Depuis plus d'une semaine, notre ami Alexander le Gallois et son inséparable Maurice sont malheureux. Maurice souffre d'une infection qui ne semble pas vouloir guérir en dépit des traitements et des soins attentifs que lui prodigue son ami. Le grand chien, qui accompagne habituellement partout son ami, ne l'accompagne plus lorsqu'il va donner ses cours dans une université de Londres. Il avait pris l'habitude d'assister chaque jour aux cours, comme s'il était son meilleur étudiant. Il aimait recevoir l'affection, les câlins, des étudiants, des autres professeurs et du personnel de l'université. Mais ses traitements le fatiguent, et il ne comprend pas que, depuis qu'il est malade, les gens sont moins empressés de lui témoigner de l'affection. Notre ami gallois a donc décidé de laisser Maurice se reposer à l'appartement pendant qu'il va donner ses cours. Mais les amis sont tous deux tristes de cette situation. Et notre ami est anxieux car, ce vendredi, il a rendez-vous chez le vétérinaire et il appréhende les résultats des analyses...
Il y a quelques semaines, notre ami gallois avait été invité par une université parisienne pour discuter de cours qu'il pourrait y donner. Il se demandait s'il avait vraiment envie de quitter Londres pour s'installer à Paris... Mais au cours de l'entretien qu'il a eu avec des responsables de la faculté, il a vite conclu qu'il ne quitterait pas Londres. Lorsqu'il a évoqué son ami Maurice, qui l'accompagnerait, l'un des responsables de la faculté, avec l'amabilité que peuvent avoir certains Parisiens parfois, lui a lancé sur le ton que l'on peut bien deviner (et ce n'est même pas la pire des insultes qu'il a proférées durant cet entretien) : « Si c'est ainsi, allez donc enseigner dans un zoo votre langue de barbare ! »
Inutile de dire que notre ami Gallois a choisi Londres et Maurice... Il ira tout de même deux fois par mois donner un cours à Paris mais, aussitôt son cours terminé, il reprendra l'Eurostar pour rentrer chez lui et retrouver Maurice.
Toute la semaine, j'ai allumé des bougies pour la santé de Maurice et la sérénité de son ami. Je croise les doigts pour que, au cours des prochaines heures, le vétérinaire ait de bonnes nouvelles à leur donner.

Ajout - vendredi midi :  Le rendez-vous chez le vétérinaire s'est très bien passé (on les a même confortablement installés et on leur a servi le thé, le temps de se remettre de leurs émotions) et, au grand soulagement de tout le monde, les nouvelles sont bonnes. Il n'y a pas de cellules cancéreuses. Même si la guérison ne semble pas évidente, les traitements poursuivent leur action et la guérison progresse ; ce n'est qu'une question de temps avant que Maurice soit complètement rétabli.
Ils sont rentrés à la maison beaucoup plus légers et joyeux qu'au départ. Après une sieste méritée et un peu de lecture au lit (notre ami gallois lit un roman de Michel del Castillo, pendant que Maurice lit le dernier catalogue de jouets Kong), ils iront tous deux faire une promenade en ville et s'arrêteront ensuite dans un tout petit nouveau restaurant pour y déguster des sushis.

mercredi 7 mars 2012

Forget me not


L'image vient d'ici

Il y a quelques jours, en allumant la télévision, je suis tombé sur un film documentaire racontant la courte vie de Joanna Comtois, cette jeune fille à qui on a diagnostiqué à huit ans une forme rare de cancer, qu'elle a combattu durant un an, qu'elle croyait avoir surmonté et qui est revenu. Peu après avoir appris le retour du cancer de Joanna, son père s'est suicidé... Malgré tout, Joanna n'a pas baissé les bras ; elle a fait face avec courage à la nouvelle série de traitements, etc. Affirmant que tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir, elle a voulu garder le sourire, donner l'exemple, aider ses proches à garder le moral. Puis elle a créé la fondation Espoir pour amasser des fonds pour la recherche sur le cancer. Elle voulait être utile et, elle l'a dit aussi : « Je ne veux pas que l'on m'oublie ».

Ces mots, Alexander les a plusieurs fois répétés, en parlant surtout de certaines personnes qu'il aimait et qui l'ont précédé dans les étoiles. Sans qu'il ait eu besoin de m'en faire la demande, je me suis senti responsable et engagé à perpétuer, selon mes moyens, la mémoire de ces êtres aimés. Puis, un jour, il m'a dit : « J'ai peur ! » « De quoi as-tu peur ? », lui ai-je demandé. Je me doutais bien de la réponse qu'il allait me donner, mais je voulais que les mots viennent de lui. Il a dit : « J'ai peur de manquer de temps ! » Puis il a ajouté : « Je ne veux pas que l'on m'oublie. »

Tant que je vivrai, il sera présent. Je sais bien aussi qu'il vivra longtemps encore dans le coeur et dans l'esprit de ceux et celles qui l'ont connu. Mais je me sens responsable de certains de ses secrets, de certaines de ses confidences, de ses rêves, de ses espoirs... Mais je pense de plus en plus que je pourrais aussi manquer de temps. Et je me dis que je devrais trouver quelqu'un en qui je puisse avoir confiance, à qui je pourrais laisser un jour un certain nombre de choses qui sont importantes pour moi : certains objets , certains documents ; des carnets, des milliers de pages de correspondance, etc. C'est une inquiétude supplémentaire qui est toujours présente car, moi non plus, je ne voudrais pas que l'on m'oublie...

mardi 10 janvier 2012

Je tire ma révérence


Arnaud Thiry

mardi 3 janvier 2012

Je ne t'oublie pas

La photo vient d'ici

Il y a déjà trois ans que tu nous as quittés, Harry. Tu as précédé de quelques mois ton inconditionnel ami. Vous êtes, Alexander et toi, aussi présents dans mon coeur et dans mes pensées que les images de vous deux que j'ai sans cesse devant moi dans leurs cadres d'argent.

samedi 31 décembre 2011

Bonne année 2012

Bonne année à tous !


London - Edinburgh - 1er janvier 2012


1er janvier 2011

jeudi 29 décembre 2011

samedi 24 décembre 2011

Noël 2011



On ne peut certainement pas l'accuser de ne pas sentir ce qu'elle chante :

mercredi 16 novembre 2011

Mon cheval est mort

J'ai quelques textes que je voulais mettre en ligne ces jours-ci, sur des thèmes qui me tenaient à cœur.
Or, ces jours-ci, j'ai dit, écrit quelques bêtises qui ont blessé des êtres que j'aime. Je leur en demande encore pardon.
Ne soyez pas surpris si, durant les prochains jours ou davantage, vous ne trouvez pas ici de nouveaux billets. Je vais aller faire ce que je fais de mieux : rien.

jeudi 10 novembre 2011

Anniversaires

Je voyais arriver le 10 novembre et je pensais à quelques événements à cette date précise, puis au 10 du mois. Je songeais à ce que j'allais écrire ici pour souligner cette date, sans me souvenir précisément de ce tout ce que j'ai pu écrire auparavant. Une petite vérification par mot clé m'a permis de constater que l'an dernier à cette date j'avais souligné trois de ces événements... Je radote, je parle souvent des mêmes sujets ; mais je suis comme cet académicien français qui disait : « je préfère radoter que me contredire. »

Outre l'importance, pour Alexander et moi, du dix de chaque mois, le dix novembre rappelle la disparition, en 324 av J. C., d'Héphaistion, l'ami d'Alexandre le Grand et d'Alexander notre Petit Prince.

Le 10 novembre, c'est aussi un anniversaire heureux auquel je pense depuis plusieurs jours, celui de la naissance d'un magnifique poulain, Whiteoak, né le 10 novembre 2010.

lundi 7 novembre 2011

Fin de parcours - dignité et noblesse

Sans savoir encore ce qu'elles contiendraient, j'avais l'intention d'écrire quelques lignes pour souligner qu'il y a aujourd'hui vingt-huit mois qu'Alexander est retourné sur son étoile. Je ne sais pas si on pouvait voir les étoiles dimanche soir (je ne suis pas sorti), mais notre amie la Lune était bien présente et visible aussi bien de mon salon que de ma chambre.

Éric Lamaze et Hickstead, Pékin 2008

En fin de soirée, dimanche, j'ai allumé le téléviseur pour regarder sur DVD une série télévisée que je n'avais jamais vue auparavant. Juste avant de mettre le DVD en marche, des images du bulletin de nouvelles ont attiré mon attention. On y voyait un cheval et son cavalier qui semblaient terminer un parcours ; soudain le cheval s'est couché, le cavalier est descendu, le cheval a tenté de se relever et il est retombé... Il est mort en quelques secondes, sous les yeux horrifiés des spectateurs qui assistaient à la compétition et devant les caméras de la télévision. [On peut trouver sur Internet des images vidéo des derniers instants, mais je ne voulais pas les revoir].

Avant même de connaître l'identité du cheval et du cavalier, j'ai éclaté en larmes. Je crois que les chevaux sont dans mon cœur et dans mon esprit tellement associés à Alexander, à sa famille et à ses amis qu'il était insupportable de voir l'un d'eux mourir en direct à la télévision. J'ai été vraiment bouleversé, comme si j'apprenais la disparition de quelqu'un que j'aime ou d'un proche de quelqu'un que j'aime.

Ces images étaient si tristes à voir ! Malgré tout, malgré le drame qui se déroulait devant nos yeux, malgré le choc qu'a dû subir le cavalier, il y avait beaucoup de dignité et de noblesse dans les derniers instants de ce cheval magnifique. S'il y a une mince consolation à y avoir, c'est à l'idée que cette noble bête n'a pas eu le temps de souffrir.

Il n'était plus question de regarder quoi que ce soit d'autre, et j'étais incapable de me concentrer pour écrire quelques mots ici. J'ai cherché plutôt à savoir qui étaient ce cheval et son cavalier.

Éric Lamaze et Hickstead

Au moment du drame, l’étalon Hickstead* et son cavalier Éric Lamaze venaient tout juste de terminer un parcours sans faute lors de la quatrième étape de la Coupe du monde (indoor), à Vérone. Ensemble, lors de compétitions antérieures, ils ont remporté plusieurs prix, dont une médaille d'argent au saut d'obstacles aux Olympiques de Pékin en 2008.

Éric Lamaze est actuellement numéro un mondial dans sa discipline, son parcours n'a pas toujours été facile. Il a été élevé par sa grand-mère alcoolique parce que ses parents se droguaient, peut-on lire sur Wikipédia. Il s'est intéressé aux sports équestres vers l'âge de dix ans et il a vite remporté des concours. Mais, pour des histoires de drogue, il a été banni de la compétition à quelques reprises.

En 2005, il a acheté en Belgique ce cheval caractériel dont personne ne voulait et, ensemble, ils sont devenus champions olympiques. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Bucéphale (ou Tête-de-boeuf), ce cheval dont personne ne voulait et qu'un jeune Macédonien a su comprendre, en faire son complice, son ami, pour devenir avec lui Alexandre le Grand... Alexander aurait beaucoup aimé ce rapprochement entre les deux chevaux.

La beauté et la noblesse de ce cheval me rappellent aussi qu'à la campagne, dans le nord de l'Angleterre, un cheval magnifique, cadeau de Noël 2008 de la part de notre merveilleuse amie, un pur-sang nommé Montréal qu'Alexander n'a pas vu grandir, doit maintenant faire la fierté de la grand-mère d'Alexander et de tous ceux qui ont promis à Alexander de bien soigner son poulain. Montréal a maintenant trois ans et deux mois ; il doit ressembler un peu à Hickstead

 
Photo AFP/Jörg Carstensen : Éric Lamaze et Hickstead

*Hickstead, c'est aussi le nom du principal espace de concours international de saut d'obstacles d'extérieur britannique, situé dans le Sussex de l'Ouest près de la ville de Haywards Heath au sud de l'Angleterre.

vendredi 4 novembre 2011

Vies de chiens

Rares sont les semaines où les médias ne racontent pas des histoires d’horreur au sujet des traitements que les humains font subir aux animaux.

À Moscou, plusieurs dizaines de milliers de chiens circulent librement dans la ville, à la recherche de nourriture. Ils sont partout, dans les rues, les places publiques, dans les escaliers et les couloirs du métro, etc. Certains d’entre eux viennent de la banlieue en métro, partent à la recherche de nourriture et, comme bien des ouvriers, des employés de magasins ou de bureaux, reprennent le métro en fin de journée pour retrouver un peu de tranquillité.

Depuis quelques années, les autorités moscovites ont promis de construire des refuges décents et de mener des campagnes intensives de stérilisation. Mais, faute de moyens, les résultats sont insuffisants et, dans le peu de refuges qui existent, les chiens sont souvent hébergés dans des conditions épouvantables, ne reçoivent pas les soins dont ils auraient besoin et, malgré les promesses aux organismes de protection de ne pas les tuer, les chiens sont très souvent abattus d’une balle dans la tête. Récemment, Moscou a voulu déporter douze mille chiens vers le Nord, mais la population s’est indignée, des groupes de pression ont protesté et la déportation a été annulée.

Ce chien ne sera pas mangé en Chine

En Chine, il y a deux semaines, un millier de chiens destinés à être mangés ont eu la vie sauve grâce à un groupe de défenseurs des animaux. À la suite d’un appel lancé sur Internet, deux cents militants ont bloqué une route du sud-ouest de la Chine afin d’arrêter trois camions dans lesquels s’entassaient ce millier de chiens. Après négociations, deux organisations de défenses des animaux ont pu racheter les chiens pour environ neuf mille euros.

Lily et Maddison

Et enfin, Il y a parfois des histoires heureuses. Celle de Lily et de Maddison en est une. Ces deux grandes danoises sont amies depuis cinq ans et ne se quittent plus. Depuis que Lily est devenue aveugle à la suite d’une maladie incurable, il y a près de quatre ans, Maddison a pris Lily sous son aile et lui sert de guide. À voir Lily de loin, on ne croirait pas qu’elle est aveugle car elle mène une vie normale, sachant qu’elle peut faire confiance à son amie Maddison pour la conduire partout où elles veulent aller.


Lily et Maddison

Lily et Maddison

Hélas, les personnes qui s’occupaient d’elles ne peuvent plus le faire et l’organisme britannique Dogs Trust a lancé un appel afin de trouver un nouveau foyer pour les deux amies qui, évidemment, ne peuvent pas être séparées.

 Bloodhound ou Saint-Hubert

Notre ami Alexander le Gallois a manifesté son vif désir d’adopter les deux amies. Je ne crois pas qu’il existe sur terre quelqu’un qui puisse les aimer autant que pourrait le faire notre ami gallois. Il y a un peu plus de deux ans, il a recueilli sur le bord de la route un grand chien abandonné, très malheureux, très mal en point ; il l’a d’abord conduit chez lui pour lui donner à boire et à manger, avant de le faire examiner par un vétérinaire. Depuis, ils sont inséparables, et Maurice (le grand chien, du genre Saint-Hubert ou Bloodhound) ne cesse de trouver de nouvelles façons de faire plaisir à son ami. Je sais qu’ils seraient tous les deux très heureux si on leur permettait d’adopter les deux amies danoises qui, j’en suis persuadé, recevraient toute l’attention, tous les soins et tout l’amour qu’elles méritent.

lundi 31 octobre 2011

Joyeuse Halloween

samedi 29 octobre 2011

Des humains sur le poil*

Pour cet hiver, je vais me faire
un manteau en peau de connasse !

Ça vous choque ? Pourtant c'est ce
que subissent des milliers d'animaux

Un ami m'a fait parvenir cette image en me demandant si je voulais bien écrire une note à ce sujet ; je n'ai pas eu besoin de réfléchir longtemps avant d'accepter.  Je ne prétends pas être le plus ardent militant pour la défense des animaux, mais j'ai été sensibilisé il y a un certain temps déjà à cette question de l'exploitation des animaux pour leur fourrure. Et si je ne l'avais pas été auparavant, Alexander n'aurait pas attendu longtemps pour m'en parler.  Non seulement était-il convaincu qu'il fallait lutter contre l'exploitation des animaux, mais sa vie et ses actions étaient tout à fait cohérentes avec ses valeurs, ses convictions, ses engagements. Il aimait les vêtements que créait un styliste très connu ; il appréciait tout particulièrement les pantalons de cette griffe. Un jour, il est allé à un défilé des créations du styliste en question et il a constaté qu'il utilisait de la vraie fourrure ; Alexander a décidé alors de ne plus acheter les vêtements de sa griffe, et il était vraiment embêté de devoir changer de marque d'eau de toilette... Quelques mois plus tard, j'ai acheté, moi, la même eau de toilette, pas nécessairement pour la porter moi-même mais pour que le petit lapin et le petit bulldog de peluche que m'a envoyés Alexander ne soient pas complètement dépaysés. Mais je promets que je n'achèterai rien d'autre de ce styliste ou de tout autre qui utiliserait la fourrure dans leurs créations. Je sais que l'ami qui m'a envoyé la photo, comme tous les amis d'Alexander, est aussi engagé et cohérent qu'Alexander l'a toujours été.

Depuis la fin des années 1990, le marché de la fourrure a repris du poil de la bête et les ventes ont fait une remontée extraordinaire. Chaque année, plus de 60 millions d'animaux sont tués pour leur fourrure. En 2010 seulement, le chiffre d'affaires de l'industrie de la fourrure dans le monde dépasse 14 500 milliards de dollars. Contribuons-nous, individuellement, à enrichir cette industrie sur le dos des animaux ?

* Avoir quelqu'un sur le poil : devoir supporter quelqu'un.

mardi 18 octobre 2011

lundi 17 octobre 2011

Cour de récréation

C'est mignon !

L'image vient d'ici

mercredi 12 octobre 2011

Pierrot lunaire



Pierrot Lunaire

Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de mes oiseaux
Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin du souvenir

Du garçon tout petit
Seul au monde sur la terre
Ses cheveux plein de blé
Ses souliers délacés
Ses cheveux pleins de sable
Et ses yeux plein d'étoiles
Et son coeur plein de peine
Et son pas plein d'échos
De son âme qui s'enfuit

Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de mes oiseaux
Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de cette pierre

Qui s'effrite, qui nous quitte
De cet arbre invalide
De ce mot inaudible
De ce chien sans défense
De ce noir en hiver
De ce blanc en enfer
Du roman sans histoire
De ce rêve évanoui

Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de mes oiseaux
Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin... de vous.

Alexander n'a pas eu le temps de connaître cette chanson de Claude Léveillée, « Pierrot lunaire », mais il l'aurait aimée, j'en suis sûr. D'abord parce qu'il aimait, notamment, la musique et la poésie, et que celle-ci parle de notre amie la Lune, et des oiseaux... Puis il aurait voulu connaître mieux Claude Léveillée et ses chansons. En écoutant « Frédéric », il aurait reconnu un autre amoureux de Chopin qu'Alexander jouait merveilleusement bien.

Claude Léveillée a écrit « Pierrot lunaire » pour son fils, Pascal, qui a décidé, lui, de retourner sur la lune ; il n'avait que vingt ans.

On peut écouter ici quelques autres chansons de Claude Léveillée.

jeudi 29 septembre 2011

Heidi de Leipzig


Je ne sais pas exactement pourquoi, l'annonce du décès de cette charmante petite bête m'attriste. Hier encore, je ne la connaissais pourtant pas et voilà qu'aujourd'hui sa disparition me fait de la peine, comme s'il s'agissait d'un animal ami de la famille. Mais, au fond, n'appartenons-nous pas tous à la même famille, celle des êtres vivants, qui comprend bien sûr tous ceux qui nous ont quittés.


Heidi, trois ans et demi, était l'une des vedettes du zoo de Leipzig, en Allemagne. Son strabisme lui avait attiré la sympathie de beaucoup de monde. Elle s'était fait connaître davantage en jouant les oracles lors de la cérémonie des Oscars, aux États-Unis. Sa page Fécebouque compte trois fois plus d'amis que celle d'Angela Merkel. « Heidi l'opossum qui louche a fermé les yeux pour toujours » ce mercredi 28 septembre 2011, disait le communiqué du zoo de Leipzig. Heidi souffrait depuis quelques semaines de différents problèmes de santé et, pour ne pas prolonger indûment ses souffrances, le zoo a mis fin à ses jours.

Cette nouvelle m'a ému et je sais qu'Alexander aurait aussi été triste de l'apprendre. J'ai immédiatement pensé en parler ici ; puis je me suis dit que ce n'était peut-être pas nécessaire car le principal lecteur de ce blogue, du haut de son étoile, peut très bien lire dans mon cœur et dans mes pensées. Je me préparais à aller dormir ; j'allais éteindre le téléviseur quand j'ai vu des images de Londres. Curieux, j'ai voulu voir la suite ; quelques minutes plus tard, l'action du film se transportait à Leipzig. Cette coïncidence, Londres et Leipzig dans les premières images d'un film, alors que je pensais à Alexander et à Heidi, ne me semblait pas gratuite. Alexander a sans doute voulu me dire qu'il était là avec Harry pour accueillir Heidi parmi les étoiles.

mardi 27 septembre 2011

Quand on aime, on a toujours vingt ans... et parfois moins encore

Hier, à la demande de mon médecin, j'ai fait quelques appels téléphoniques afin d'obtenir des rendez-vous dans diverses cliniques ou services hospitaliers, pour y subir des examens. Ça se passait assez bien et, contre toute attente, les dates que l'on me proposait n'étaient pas trop lointaines.

Au service de cardiologie de l'Hôtel-Dieu, une jeune femme m'a posé quelques questions afin de s'assurer que j'allais passer le bon examen. Puis elle a voulu vérifier les renseignements au dossier (adresse, téléphone, date d'expiration de ma carte d'assurance maladie, etc). Elle m'a ensuite demandé si ma date de naissance était bien le xx août 19xx ; j'ai confirmé que c'était exact. Elle a alors ajouté : « Donc, vous avez bien XX ans ? » J'ai aussi confirmé le chiffre en question. Et, à ma grande surprise, elle s'est exclamée : « Je croyais que vous aviez vingt ans ! Vous avez une voix tellement jeune ! »

Jared Leto dans le rôle d'Héphaistion

J'ai sans doute été influencé par Alexander. Il y a trois ans, alors qu'il était déjà spécialiste en médecine d'urgence, il avait représenté son hôpital à une réunion qui se tenait à Dublin. Au cours d'une pause, un vieux médecin lui a demandé s'il allait bientôt entreprendre des études de médecine. Par sa voix et par son apparence physique, il laissait bien des gens croire qu'il n'avait que seize ou dix-sept ans.

jeudi 15 septembre 2011

Sous le signe de la Vierge


Joyeux anniversaire, Harry !


lundi 5 septembre 2011

Il aurait 65 ans aujourd'hui



5 septembre 1946 - 24 novembre 1991

dimanche 4 septembre 2011

Rien

Rien, c'est ma vie aux yeux des autres. Je ne fais rien, du moins rien de concret comme du pain, des meubles, des vêtements, etc. Rien, puisque je ne prends pas tous les matins le métro pour aller toute la journée m'abrutir dans un bureau avec des collègues tout aussi abrutis et, peut-on croire, heureux de l'être (ça les déculpabilise sans doute, le soir venu, de s'écraser devant le téléviseur en attendant l'heure d'aller dormir). Rien, puisque je ne fais pas vivre les marchands, que je suis un bien piètre consommateur, que je ne suis pas toujours en train de me demander comment je vais occuper mes loisirs ou comment je vais employer les quelques points accumulés sur mes achats en participant pleinement à la société de consommation ; rien, puisque je ne cherche pas la crème la plus douce pour hydrater ma peau sensible… Si je ne fais rien, je ne vaux sûrement pas grand-chose.

Une amie qui me connaît très bien depuis longtemps, m'a invité l'autre jour au restaurant. Puisqu'elle me demandait de lui rendre un service, elle a sans doute jugé équitable, après le potage, de me donner quelques conseils sur ce que je devrais faire de ma vie, avec des suggestions très précises et concrètes (il n'y manquait que des noms et des numéros de téléphone). Puis, pour bien me faire sentir à quel point ses conseils valaient de l'or, elle m'a posé une question qui n'en avait pas l'air : « Qu'as-tu fait depuis trois ans ? » Je l'ai regardée droit dans les yeux en pensant comment elle, elle tout particulièrement à qui je raconte tout, pouvait me poser cette question, et j'ai répondu : « Rien ! puisque c'est la réponse que tu avais déjà en tête avant de me poser la question. » Et nous avons changé de sujet de conversation ; le reste de la soirée, nous avons parlé de tout et de rien, mais surtout de rien…

mercredi 31 août 2011

Princesse des coeurs

Elle aurait eu cinquante ans le premier juillet dernier.
Il y a déjà quatorze ans qu'elle nous a quittés.

S'il ne la connaissait pas, je suis persuadé
qu'Alexander aurait aimé cette photo

Mais on ne l'oublie pas.
Je pense aux Petits Princes, à sa famille, aux amis...

À défaut de faire le pèlerinage à Althorp, j'aurais aimé pouvoir déposer des roses à l'entrée du pont de l'Alma. Je soulignerai à ma façon ce triste anniversaire.

dimanche 7 août 2011

Sur la Terre comme au Ciel


Tu vois, mon cher Alexander, j'ai trouvé cette plaque qui indique tes deux adresses : celle que tu avais sur Terre, dans la cité de Westminster, à Londres, et ta nouvelle adresse, sur notre amie la Lune.

Il y a vingt-cinq mois, mais il me semble que c'était hier que tu entreprenais ce long voyage dont tu ne reviendras plus. Ce sera donc à moi d'aller te rejoindre, un jour ; d'ici là, tu vivras toujours dans mon coeur et dans mes pensées.

lundi 1 août 2011

Aimer, perdre et... pleurer



Que dire à quelqu'un de très cher qui, en moins d'une semaine, a perdu sa mère et son grand-père ?
Quelqu'un qui, à peine arrivé chez des amis à la campagne, à l'autre bout du pays, pour tenter de refaire un peu ses forces après le départ de sa mère, doit refaire le chemin en sens inverse pour aller aux funérailles de son grand-père ?
Je crois qu'il n'y a rien à dire. Dans ces circonstances, les mots sont bien impuissants. Seules la présence et l'affection des amis, même à distance, peuvent tenter d'apporter un peu de soutien et de réconfort.
Il connaissait déjà l'intensité de la douleur et l'immensité du vide causés par la perte d'un être cher. Avant même de pouvoir se rendre compte de l'ampleur du désastre, on doit se demander, quand deux autres départs consécutifs viennent s'ajouter à celui dont on essayait de se remettre, quand est-ce que cela va s'arrêter.

« Aimer, perdre et grandir » : c'est le titre d'un livre de Jean Monbourquette que l'on m'a, parmi d'autres titres, suggéré de lire pour tenter de donner un sens à la perte de celui qui donnait à ma vie tout son sens. Je n'ai jamais été capable de lire ce livre, ni aucun autre du genre, qui veut nous faire croire que la perte des êtres qui nous sont chers nous fera grandir. Non, merci ! Je ne crois pas qu'il faille perdre ceux que l'on aime pour grandir. Si c'est cela, je préfère rester petit, serais-je porté à dire. Il faut être religieux, profondément croyant, et avoir abandonné pratiquement toute attache terrestre, pour pouvoir accepter la perte comme occasion de grandir. Je sais que le départ d'Alexander me force à trouver en moi des ressources que je ne me connaissais peut-être pas, mais je n'ai pas le choix ; je ne peux toutefois pas envisager sereinement « la chance » que j'ai de pouvoir « grandir ». Le seul point sur lequel j'aurai grandi, c'est sur la capacité de continuer de vivre avec la perte, malgré la perte.  Je reste toutefois convaincu que j'aurais évolué et grandi énormément plus avec la présence d'Alexander.

Cela dit, j'ai plusieurs fois eu recours aux services d'écoute de la Maison Monbourquette, au téléphone ou en personne, face à face, afin d'exprimer les trop fortes angoisses, les douleurs insoutenables, qui ont suivi le départ d'Alexander, et il m'arrive encore d'y faire appel. Il y a là des bénévoles formidables qui savent écouter sans juger, faire exprimer l'angoisse, le chagrin, en posant les bonnes questions sans suggérer eux-mêmes des réponses, et sans tenter même de faire allusion à Dieu ou aux pratiques spirituelles. Leur mission, c'est l'écoute, l'accompagnement des personnes en deuil, pas la foi.

Quand à notre ami si horriblement éprouvé, qu'il sache qu'il sera dans mon coeur et dans mes pensées, et que je serai là pour lui, aujourd'hui, demain, la semaine prochaine, dans les années à venir, aussi longtemps que je pourrai dire toujours.
Et, chez moi, de nouvelles bougies se sont ajoutées pour apporter un peu de lumière sur ces moments très sombres.