Federico Garcia Lorca
dimanche 9 décembre 2007
mercredi 5 décembre 2007
Au delà du miroir

J'ai été assez surpris de la réaction de l'autre. Je croyais qu'elle serait très triste de voir ainsi disparaître sa compagne. Rien ne semblait changé dans son comportement. J'ai cependant eu la bonne idée d'installer immédiatement dans la cage un petit miroir à deux faces. Quelques minutes plus tard, elle avait accepté dans sa cage ce nouvel objet qui ne lui était pourtant pas tout à fait inconnu puisqu'il avait déjà fait partie de son décor ; je l'avais retiré il y a longtemps parce que l'une ou l'autre des perruches passait trop de temps à dialoguer avec le miroir pendant que l'autre se demandait ce que sa compagne ou son compagnon avait ainsi à soliloquer. Durant plusieurs jours, j'ai eu l'impression que la petite perruche ne se rendait pas compte de la disparition de l'autre. Elle continuait de chanter et de parler longuement au miroir comme s'ils avaient toujours vécu ensemble ou comme si elle voulait séduire. Par moments, je la sentais s'impatienter de la froideur de l'autre qui persistait à se tenir derrière la vitre...

Elle m'a fait prendre conscience que nous vivons un peu la même situation. Je sais bien que c'est ma propre image que me renvoient les miroirs du salon et cette forme de narcissisme ne m'attire pas particulèrement. Toutefois, je suis abonné à Internet depuis plus de sept ans et si, comme je l'ai raconté longuement ici, ce réseau permet de formidables rencontres et permet d'entretenir le dialogue avec des amis, il peut aussi se transformer à l'occasion en miroir aux illusions... « Alouette, gentille alouette... »
Comme ma perruche, je me surprends certains soirs à me pencher la tête sur l'écran et à attendre que l'on me caresse le crâne... Quelle différence y a-t-il donc entre moi et une cervelle d'oiseau ?
samedi 17 novembre 2007
Mornifle

Sous l'aimable averse des gifles
De ta main experte en mornifles
Sans même demander pourquoi. »*
*On trouvera ici le texte complet.
jeudi 15 novembre 2007
Chocs culturels
J'avais vraiment l'intention d'y participer. J'avais commencé un long billet sur ce sujet ; hélas, je n'ai pas pu le terminer à temps. J'en suis désolé et je demande pardon à tous les participants.
Ne cherchez pas mon billet plus tard : je n'aurai pas le temps non plus au cours de la journée ou de la soirée.
Allez tout de même lire ce qu'ont écrit mes collègues : Laurent, Olivier, Bergere, Bertrand, JvH, Jean-Marc, Lady Iphigénia, Julien, Isabelle, Christophe, Hibiscus, Fred, Anne, Hpy, Joël, Chantal, Loïc & Hyun-Jung, Marie, Looange et V à l'ouest, Froggie.
Je ne suis pas sûr que la liste des participants qui précède soit complète : quand j'ai voulu récupérer la liste sur la page qu'a créée Laurent, le site n'était pas disponible : j'ai donc utilisé la liste du mois précédent.
mardi 13 novembre 2007
Tout est dépeuplé
« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. »
Alphonse de Lamartine
Parfois, j'aimerais simplement connaître le nom de cet absent.
lundi 12 novembre 2007
L'Airbus A380 dans mon ciel
Alors que le Réseau de l'information de Radio-Canada avait annoncé que le géant survolerait Montréal quelques minutes après midi, je l'ai vu tout à fait par hasard, un peu plus tôt que prévu, en levant les yeux vers la grande fenêtre du salon qui me permet de voir assez loin vers l'Est. Le ciel était serein (je parle de celui de l'extérieur) ; pas tout à fait aussi bleu qu'il était ce matin, mais pas encore assez nuageux pour m'empêcher de voir le gros oiseau planer en silence sur Montréal en direction de l'aéroport où il était attendu.
Vers la fin de l'après-midi, alors que j'étais sorti faire une course rue Sainte-Catherine, j'ai croisé des Français très élégants, du genre de ceux qui doivent circuler normalement sur les Champs-Élysées, dans les environs du Fouquet's ; à les écouter parler, je me suis vite rendu compte qu'il s'agissait de distingués invités d'Airbus ou d'Air France qui avaient eu la chance d'effectuer la traversée à bord de l'Airbus A380.
Les Européens, les Français en particulier, ont raison d'être fiers de cette nouvelle réalisation. Le cocorico de certains Gaulois ressemble aux cris des amateurs de sport (« On est les champions ! ») qui croient que s'il y a quelque part une réussite il y a forcément des perdants (ceux qui ne sont pas associés au succès du jour) ; cette puérile compétition ne doit pas nous empêcher de célébrer avec eux cette réussite dans le domaine de l'aéronautique. Mais s'il s'agit d'agiter des drapeaux, prenons la peine de mentionner que les Québécois sont associés à cette réussite. En effet, trois entreprises ont participé à la construction de ce nouveau géant des airs : le train d'atterrissage a été conçu à Mirabel par l'entreprise Messier-Dowty ; tout le groupe auxiliaire qui sert au démarrage des moteurs et à l'alimentation du système de conditionnement de l'air a été réalisé chez Pratt & Whitney de Longueuil ; et, enfin, la CAE Electronics a fourni les simulateurs de vols et tout le matériel qui serviront à la formation des pilotes d'Airbus.

prise de la caméra dans la queue de l'avion
vue de l'écran du siège d'un passager
vendredi 9 novembre 2007
Zone de turbulence
Je garde ma ceinture attachée (il est souvent bon d'être attaché à quelque chose ; on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a).
mercredi 7 novembre 2007
Suivre sa pente...

« ... À chacun sa pente : à chacun aussi son but, son ambition si l'on veut, son goût le plus secret et son plus clair idéal. Le mien était enfermé dans ce mot de beauté, si difficile à définir en dépit de toutes les évidences des sens et des yeux. Je me sentais responsable de la beauté du monde... »
« ... Pour moi, je comprenais mal qu'on quittât volontairement un monde qui me paraissait beau, qu'on n'épuisât pas jusqu'au bout, en dépit de tous les maux, la dernière possibilité de pensée, de contact, et même de regard. J'ai bien changé depuis. »

lundi 22 octobre 2007
La mauvaise note
— On ne demande pas son âge à une femme, ma chérie, lui répond sa mère.
— Combien tu mesures, maman ?
— Cela n'est pas important ma chérie, reprend la mère.
— Maman, pourquoi avez-vous divorcé, toi et papa ? poursuit la petite fille.
— Cela ne te regarde pas, ma chérie », dit la mère en mettant fin à la discussion.
La petite fille demanda à sa meilleure copine pourquoi les adultes ne parlent pas de ces choses-là. Sa copine lui répondit : « C'est vraiment simple, toutes les réponses à nos questions se trouvent leur carte d'identité. »
Le lendemain la petite fille fouille dans le sac à mains de sa mère et trouve sa carte d'identité. Elle est ravie de voir que son amie disait vrai : les réponses à ses questions sont inscrites sur la carte d'identité. Elle court alors voir sa mère et lui dit :
« Maman, je sais ton âge.
— Ah oui ? Et j'ai quel âge ?
— 36 ans. Et je sais combien tu mesures.
— Ah oui ? Combien ?
— 1 mètre 71. Et je sais aussi pourquoi toi et papa avez divorcé.
— Et bien cela m'étonnerait fort !
— Tu as eu un F en sexe... et çà, ce n'est vraiment pas une bonne note !
Tout n'est pas rose, cependant : sur le plan personnel, quelques événements sont venus ébranler mon bel optimisme. Je ne veux pas entrer dans les détails ici et l'une des raisons à cela, c'est que je ne sais pas moi-même ce que je pourrais en dire. L'une des grandes inquiétudes du moment concerne la santé et je dois me rendre à cette évidence : si ces inquiétudes peuvent s'estomper au cours des prochains mois, c'est qu'elles seront peu à peu remplacées par des actions qui, si elles ne règlent pas les problèmes, pourraient contribuer à en atténuer les conséquences.
Ces dernières semaines, j'ai plusieurs fois été tenté de mettre fin à ce blogue ; il ne s'agissait pas vraiment d'une intention, d'une décision à prendre, mais plutôt d'une absence de motivation à continuer, là comme ailleurs. Il me semble pourtant nécessaire, avant de tourner la dernière page et de fermer le livre, de faire un bilan, une forme de conclusion ; et cela, je ne suis pas en mesure de le faire maintenant. Laissons du temps au temps ; la conclusion s'imposera peut-être d'elle-même...
lundi 15 octobre 2007
Les fous du volant
Voilà donc un sujet que j'ai souvent été tenté d'aborder dans ce blogue et auquel j'ai renoncé à chaque fois pour la simple raison qu'il risquait de faire augmenter ma pression artérielle... J'habite le centre-ville de Montréal et, le plus souvent possible, je circule à pied ; par conséquent, j'en aurais long à dire sur le comportement des automobilistes en milieu urbain... Je ne crois pas, cependant, que ce sera aujourd'hui que j'entreprendrai de faire le procès des conducteurs âgés qui conduisent de vieilles voitures et pour qui les piétons sont des nuisances publiques, ni celui des jeunes trentenaires qui, au volant de leurs bolides, considèrent plutôt les piétons comme des balises mobiles qu'il s'agit d'éviter de renverser en s'amusant à les effrayer...
Il y aurait beaucoup à dire aussi sur le comportement des cyclistes. Chez eux comme chez les automobilistes, les mieux équipés sont les plus téméraires et, par conséquent, les plus dangereux pour les autres, pour les piétions, surtout.
Certains cyclistes sont même atteints de l'épidémie qui frappe bon nombre de nos contemporains, qu'ils soient piétons, automobilistes ou cyclistes : ils ont le téléphone vissé à l'oreille (et ce n'est même plus une image). Si la vitesse et l'alcool sont souvent la cause d'accidents mortels, le téléphone est en train de prendre une place de plus en plus importante dans les causes d'accidents. Quand je vois un automobiliste, homme ou femme, tenir à l'oreille un téléphone en conduisant, je ne peux m'empêcher de penser au risque qu'il représente pour les piétons, pour les cyclistes, pour les autres automobilistes et pour lui-même ; si les lois ne font pas de l'utilisation du téléphone au volant une infraction majeure, je considère les utilisateurs comme des dangers publics. J'ai plusieurs fois failli me faire frapper par l'un de ces abrutis et j'espère n'être jamais témoin d'un accident majeur causé par l'utilisation du téléphone.
Il y a quelques jours, un événement rapporté par le Journal de Québec illustrait bien selon moi la bêtise de ces intoxiqués du téléphone ; jugez-en par vous même :
Distraction électrisante Un camionneur fauche des fils
Le Journal de Québec
11/10/2007 09h24
Un conducteur d'un camion dix roues qui roulait avec sa benne relevée a causé tout un émoi hier matin au Saguenay après avoir accroché des fils électriques transportant entre 14 000 et 25 000 volts chacun.
Le camion a poursuivi sa route après avoir accroché les premiers fils sur la rue René-Bergeron dans l'arrondissement Chicoutimi-Nord vers 11h10. Deux poteaux d'Hydro-Québec sont tombés sur des véhicules qui se trouvaient à proximité. Heureusement, les écoliers qui débarquent de l'autobus scolaire à cet endroit précis n'étaient pas encore revenus à la maison pour l'heure du dîner.
Selon des témoins, le camionneur parlait au téléphone cellulaire lorsqu'il a accroché les fils électriques transportant entre 14 000 et 25 000 volts avec son camion.
Ce n'est qu'en entendant le fort bruit provoqué par l'explosion d'un transformateur que le camionneur s'est aperçu de sa bévue. Appelés sur les lieux, les pompiers de Saguenay ont dû sortir le camionneur de sa fâcheuse position. L'homme a été conduit à l'hôpital de Chicoutimi pour un violent choc nerveux.
Deux voitures
«J'étais dans la maison lorsque j'ai entendu un grand bruit. Je suis sorti et j'ai vu que les fils avaient soulevé ma camionnette qui est retombée sur ma voiture», a expliqué Eric Proulx dont les deux véhicules stationnés dans son entrée ont été endommagés.
Rapidement il s'est dirigé vers le devant du camion afin d'aviser son conducteur de demeurer à l'intérieur de son poids lourd jusqu'à l'arrivée des secours.
«Les dommages sont considérables. Deux poteaux sont tombés sur quatre véhicules. Nous devions nous assurer que le courant était bel et bien coupé avant de faire sortir le camionneur de son véhicule», a expliqué, Miguel Gagnon des pompiers de Saguenay.
Une centaine d'abonnés ont été privés de courant pendant une bonne partie de la journée. Les équipes d'Hydro-Québec ont corrigé la situation aux alentours de 18h00 hier.
Ajout. Autre nouvelle du jour sur Canoe :
Montréal
Vingt-et-un piétons tués depuis le début 2007
Mise à jour : 15/10/2007 09h41Octobre est le mois du piéton au Québec et l'occasion est belle pour les autorités de rappeler aux citoyens délinquants de respecter les règles de sécurité à respecter dans les rues de la province.Plusieurs piétons imprudents n'hésitent pas à traverser la rue à n'importe quel endroit, où il n'y a ni intersection ni passage piétonnier. Certains d'entre eux ne regardent même pas des deux côtés avant de s'engager dans la rue.
Depuis le début de l'année, au moins 21 piétons sont morts à Montréal et au moins 80 autres ont été blessés grièvement. Environ 10 piétons sont victimes d'un accident de la route chaque jour au Québec.
samedi 22 septembre 2007
Au coin de la rue, l'aventure
Je n'ai pas lu le livre, mais j'ai toujours aimé ce titre qui me semble annoncer un programme intéressant. C'est le genre de titre que je trouve si évocateur qu'on ne se sent pas le besoin d'acheter le livre car on a l'impression d'en connaître déjà le contenu (ce n'est pas très intelligent comme attitude, je le sais, mais on ne peut pas tout lire, surtout quand on est un lecteur lent comme moi, qui aime rêver autour de certains livres). Je me suis plu à imaginer ce que pouvaient bien dire les deux auteurs...
Le contenu que j'imaginais à ce livre n'a peut-être rien à voir avec le texte des deux auteurs. Mais qu'importe ? Si j'ai pu imaginer une réflexion sur la société, sur le mode de vie, sur les changements importants qui se déroulaient dans nos sociétés occidentales... J'ai pensé aussi que ce titre pouvait essayer de faire comprendre que l'on n'a pas besoin d'être astronaute ou explorateur pour que la vie soit palpitante, que l'aventure peut faire partie de la vie de chacun sans qu'il se sente obligé d'aller la chercher au bout du monde ou dans de continuels déplacements. La possibilité de renouveler sa capacité d'émerveillement est à la portée de chacun...
Il y a quelques années, à la sortie d'une très intense et très belle relation amoureuse, je suis redevenu célibataire et, après un long processus de deuil, j'ai pris ma vie en main, j'ai fait en sorte que le célibat soit un état intéressant plutôt qu'une catastrophe. J'ai réapprivoisé la solitude qui est redevenue une amie qui n'attendait pas de moi l'exclusivité ; je l'ai abondamment trompée. Et comme il arrive très souvent dans ces cas-là, celui qui trompe est le premier trompé. Il faut cependant, au risque de se tromper, sortir de chez soi et aller vers les autres pour apprendre à les connaître et, par conséquent, à se découvrir soi-même. Fort de ce qu'avait fait de moi cette relation amoureuse de cinq ans, je pouvais aller vers les autres en toute confiance... J'ai croisé beaucoup de monde, j'ai même fait de belles Rencontres, avec un « R » majuscule, de celles qui nous marquent à jamais. Et j'ai eu aussi de nombreuses aventures, de celles qui, au mieux, laissent un aimable souvenir... Puis je me suis assagi... Il y aurait beaucoup à dire sur cette période qui a tout de même duré quelques bonnes années, mais je ne voudrais pas effaroucher les bonnes âmes. Et, au fond, y a-t-il vraiment quelque chose à dire ? Si je suis vraiment devenu sage, tout cela n'a plus d'importance.
Au coin de la rue, l'aventure, donc ? Certainement ! Du moins, elle se présente, elle s'offre ; libre à chacun de la percevoir, de lui accorder ou pas de l'attention, de la choisir ou de s'en éloigner.
Il y a quelques semaines, alors qu'il faisait très beau et que je revenais du restaurant, je n'avais pas envie de remonter tout de suite chez moi où le travail m'attendait. En arrivant devant l'entrée de mon immeuble, j'ai décidé de prendre l'air encore quelques minutes et je me suis assis à l'extérieur et j'ai sorti un livre que j'avais apporté avec moi pour en faire la lecture au restaurant. Je lisais depuis quelques minutes quand j'ai vu venir sur le trottoir un jeune homme de dix-neuf ou vingt ans ; je l'ai aperçu d'assez loin car ce qui a frappé mon attention, c'est qu'il était torse nu et, sous le soleil de fin d'après-midi, cette peau lisse et mordorée faisait éclat ; j'avais alors levé les yeux pour vérifier s'il était vraiment torse nu ou si c'était le fruit de mon imagination. J'avais discrètement levé les yeux et à la distance où il se trouvait, il n'avait pas pu remarquer que j'avais levé les yeux de mon livre sans bouger la tête. Le garçon s'était cependant arrêté, comme s'il hésitait entre deux directions à prendre ; celle, déjà amorcée, de remonter ma rue ou celle d'emprunter plutôt la rue transversale.
J'étais curieux de voir ce qu'il allait faire. Dès que j'ai vu qu'il avait choisi de remonter ma rue, donc de venir vers moi, je me suis replongé dans mon livre afin qu'il ne voie pas que je l'avais observé. Il venait donc dans ma direction et je m'attendais à ce qu'il passe devant l'immeuble et poursuive sa route. Pas du tout : en levant les yeux, je l'ai vu se diriger carrément vers moi, dans l'entrée de mon immeuble ; il est venu à moins d'un mètre de moi et, comme s'il se rendait compte que j'étais là ou que peut-être il avait été trop pressé, il a rebroussé chemin, il a repris le trottoir et il s'est arrêté encore devant l'immeuble, comme s'il cherchait quelque chose, une adresse ou quoi encore... Puis il est revenu vers moi et m'a demandé, en anglais, s'il pouvait s'asseoir. Je lui ai fait une place tout en poursuivant ma lecture, ne voulant pas lui laisser croire que je m'intéressais à lui.
Il était donc là, assis à quelque trente centimètres à ma gauche, regardant devant lui comme s'il attendait quelqu'un qui allait passer sur le trottoir. Assis de biais, je pouvais discrètement lever les yeux et épier ses gestes, son attitude sans qu'il puisse voir mon regard, à moins de se tourner carrément vers moi. Ce torse nu était glabre et légèrement bronzé, olivâtre et sans éclat ; il avait l'air tout juste sorti de l'adolescence et, d'une certaine façon, il me faisait penser au Tadzio de Mort à Venise de Visconti, qui aurait vieilli légèrement, l'air maladif et fragile en moins. Il était assez beau, si ce n'était un manque de grâce dans l'expression ; il avait dans l'attitude quelque chose du félin hésitant entre le ronronnement ou le coup de griffes en réponse au geste caressant. Il se dégageait de lui le léger parfum âcre du garçon qui n'est pas rentré chez sa mère depuis quelques jours.
Je l'observais mais il ne le savait pas puisqu'il n'osait pas me regarder en face. Et je sentais que cela l'agaçait que je ne m'occupe pas de lui. Il a commencé à tirer un peu sur la ceinture du caleçon, qui dépassait largement la ceinture du pantalon à taille basse, comme pour y laisser entrer un peu d'air frais ; il a recommencé son jeu plusieurs fois et à chaque fois son geste laissait voir un peu plus la fine lisière de duvet qu'il avait sous le nombril, sans aller tout à fait jusqu'au poil un peu plus viril. Son jeu m'amusait beaucoup et, si je ne m'étais pas assagi, je ne l'aurais pas laissé douter ainsi de son pouvoir de séduction ; je lui aurais au moins parlé. Mais là, devant chez moi, je n'avais pas de marge de manœuvre ; si je lui adressais la parole, je savais qu'il aurait voulu prendre une douche, au moins. Il y a quelques années, j'aurais sûrement joué le jeu pour le plaisir du jeu, sans intention arrêtée. Mais là, je n'avais pas envie de jouer ce jeu, surtout parce que j'étais trop absorbé par le travail et que tout l'appartement ressemblait davantage à un chantier qu'à un terrain de jeu.
Finalement, le garçon s'est impatienté, s'est levé et s'est dirigé vers la rue transversale. Il aura sans doute eu un peu de mal à y trouver quelqu'un qui l'invite à prendre une douche, qui lui offre à manger et peut-être un peu d'argent.
En remontant chez moi, je souriais intérieurement en pensant qu'effectivement, si l'on y est un peu attentif, la vie peut nous offrir des surprises, même à la porte de chez soi. Dans ce cas-ci, puisque je ne cherchais pas une aventure, l'aventure m'a beaucoup amusé. Je repense avec plaisir à une autre aventure qui m'était arrivée un soir d'hiver où j'étais sorti prendre l'air et qui s'était terminée différemment ; je vous la raconterai peut-être un jour, quand les enfants seront couchés.
vendredi 21 septembre 2007
Post-partum

La secrétaire à qui j'ai remis le document en quatre exemplaires m'a félicité du travail accompli et suggéré de m'accorder une bonne récompense, comme d'aller manger au restaurant ; c'est ce que j'ai fait hier soir : je suis allé manger, seul, dans un bon restaurant chinois, près de chez moi. J'ai rarement apprécié des plats comme ceux qu'on m'a présentés ; tout était si délicieux ! Et l'attention des propriétaires me fait toujours grand plaisir ; puisque je suis un bon client, la maison m'offre le porto au dessert.
Un projet est terminé, mais il y en a encore bien d'autres en attente. Néanmoins, je me sens aujourd'hui bien vide ; si je sais encore qui je suis, c'est que je ne suis pas sorti bien loin.
Journée mondiale Alzheimer

Ce 21 septembre 2007, c'est la journée mondiale Alzheimer, cette terrible maladie qui touche environ 24 millions de personnes dans le monde. Et ce nombre pourrait tripler au cours des 30 prochaines années, pour atteindre 81 millions. En 2040, combien d'entre nous serons là pour s'en souvenir ? Nous pourrions y être sans nous souvenir.
La maladie frappe normalement les personnes âgées et, très souvent, l'entourage de la personne atteinte a tendance à penser que la perte de mémoire et les autres symptômes sont des effets normaux du vieillissement. Cette croyance empêche les gens qui ont une personne atteinte dans leur entourage de consulter et, par conséquent, d'essayer de ralentir les effets de la maladie. Hélas, il ne semble pas y avoir encore de traitement mais il y a des moyens d'aider la personne atteinte à prolonger sa qualité de vie.
Je n'ai pas connu dans mon entourage immédiat de personnes atteintes. Il est bien possible que des amis ou des colllègues aient eu des parents atteints, mais souvent les gens n'aiment pas en parler. La maladie d'Alzheimer est dans l'esprit de bien des gens une maladie honteuse, comme l'était le Sida. Honteuse parce qu'on en attribue souvent les causes à l'alimentation, au style et aux habitudes de vie, etc. ; on se dit que si quelqu'un dans notre famille est atteint, c'est qu'il ne sait pas bien vivre... Au fond, il faut se débarrasser de cette honte et de cette culpabilité car les causes de la maladie sont nombreuses, aussi bien d'ordre environnemental que génétique. J'imagine que lorsque la maladie frappe, il y a suffisamment de quoi s'occuper sans se charger en plus de la honte et de la culpabilité.
Il arrive que la maladie survienne chez des personnes relativement jeunes, avant 60 ans, par exemple. Et là, ça me semble particulièrement dramatique, pour la personne atteinte, bien entendu, mais aussi pour la famille, les proches, qui normalement ne s'attendent pas à voir un père, une mère, un frère, une soeur, perdre aussi tôt leur mémoire, certaines facultés mentales et, surtout, leur autonomie. Si la maladie frappe une personne dans la cinquantaine, par exemple, j'imagine le bouleversement dans la vie des proches et je n'ose imaginer ce que devient leur vie. Et ce qui me préoccupe énormément, c'est le stress extrême qu'entraînent ces nouvelles responsabilités chez les personnes de l'entourage immédiat. Je n'ose penser à la fatigue et à l'usure pour une fille ou un fils unique, qui serait entièrement responsable de sa mère, par exemple...
En cette journée mondiale d'Alzheimer, je crois que le message que veulent faire passer les associations, c'est d'être attentifs aux symptômes, de ne pas essayer de les ignorer ou de les mettre sur le compte du vieillissement, de consulter rapidement afin d'aider la personne atteinte à conserver le plus longtemps possible sa qualité de vie, en attendant que l'on trouve un vaccin, un traitement.
Je ne sais ce qu'il en dira, mais je ne manquerai pas d'être à l'écoute car un ami très cher témoignera de son expérience ; il en parlera d'abord à l'antenne de Radio Monte-Carlo, vendredi matin, entre huit et neuf heures, à l'émission de Jean-Jacques Bourdin et puis à la télévision, au journal de 20 heures sur TF!, présenté par Patrick Poivre d'Arvor.
lundi 17 septembre 2007
En l'absence de...
C'est trop beau : je ne m'attendais pas à recevoir ce soir ce poème inspiré, cette déclaration que j'accepte entièrement, en faisant abstraction des compliments à mon endroit... Ces mots d'Éluard qu'il reprend, je ne sais plus où je les avais trouvés (si quelqu'un est familier avec l'oeuvre d'Éluard...), ils s'appliquent d'abord à lui : « le poète n'est pas celui qui écrit mais celui qui inspire ».
J'aime beaucoup aussi ces autres mots d'Éluard : « Je ne sais plus, tellement je t'aime, lequel de nous deux est absent. »
Je voudrais répondre à ce message ; je ne pourrai pas le faire avant vingt-quatre heures au moins. Je veux néanmoins dire à cet ami, au cas où il repasserait par ici au cours des prochaines heures, que, encore balotté par les événements qui se bousculent, j'aurai du mal à retrouver rapidement le fil de ma vie intérieure afin d'apporter à son message la réponse que je voudrais lui apporter. Autrement dit, je conserve encore durant quelques heures mon coeur entre parenthèses.
En lisant sa crainte d'être maladroit, de n'avoir pas les mots voulus pour s'exprimer, je me sens plus maladroit encore car si ses mots sont déficients que devra-t-il penser des miens ?
Mais en me faisant cette réflexion, j'ai repensé à une phrase de Flaubert lue il y a très longtemps et qui me réconforte en me rappelant que je ne suis pas seul à éprouver ce malaise devant la pauvreté des mots quand nous voulons exprimer des émotions, des sentiments :
« ... comme si la plénitude de l'âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l'exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. »
dimanche 16 septembre 2007
mardi 11 septembre 2007
Un puits dans le désert...
Il est 23 heures et, pour la deuxième nuit consécutive, l'avenue du Parc vient d'être envahie par une machinerie lourde digne de l'artillerie que les États-Unis ont déployée en Irak quand ils décidèrent de renverser Saddam. L'administration municipale a jugé, comme les cyclistes et les automobilistes qui empruntent régulièrement cette voie, qu'il était temps d'en refaire le pavage. Sauf que ça fait des mois que les trottoirs sont en réfection et que maintenant on entreprend le pavage de la chaussée, mais à 23 heures, et l'on travaillera encore toute la nuit. Ça en fait du bruit, ces machines à faire peur, ces pelles mécaniques, ces marteaux-piqueurs ! Il n'est pas important que les résidents du quartier puissent dormir la nuit ; ce qui compte, c'est que la circulation automobile ne soit pas trop perturbée durant la journée. Merci, Monsieur le Maire !


Acheter une villa ou une ferme, oui, c'est très bien pour ceux qui ont beaucoup d'argent dont ils ne savent que faire. Mais pendant que les riches achètent, la population locale a de plus en plus de mal à se loger et le malaise immobilier fait des mécontents. À bien y penser, je crois que je vais rester chez moi.
Pendant que j'explorais le Maroc à distance, ailleurs sur la Planète, au trentième étage d'une grande ville, Dr CaSo offrait sa recette de carrés aux dattes. Je croyais qu'il y avait un lien évident entre le Maroc et les dattes et je suis étonné d'apprendre que le Maroc ne figure pas parmi les principaux pays producteurs. Je devais confondre des souvenirs de lectures qui évoquaient plutôt l'Algérie et la Tunisie. Ah, ces nourritures terrestres !
lundi 10 septembre 2007
Au risque de déplaire...
Je suis curieux de savoir comment ils vivent le déracinement, comment ils s'adaptent à leur nouvelle terre d'accueil, comment ils perçoivent les autochtones et leurs habitudes de vie. J'aime bien, d'une certaine façon, redécouvrir le pays que j'habite à travers le regard de ceux qui le découvrent. La naïveté de certains propos fait parfois sourire et la perspicacité de certains autres porte à réfléchir...
Je suis la plupart du temps amusé de lire ce qu'ils écrivent sur les différences linguistiques entre la France et le Québec, même si la généralisation est facile et la caricature souvent grossière (les exemples présentés pour tourner en dérision la langue parlée des Québécois ne représentent pas forcément la langue de tous les Québécois). Je n'ai pas l'intention de défendre ici la langue parlée au Québec ; d'une part parce que je suis plutôt d'accord avec certaines critiques sévères et rigoureuses qu'en font les personnes qualifiées et, d'autre part, parce que ce n'est pas le sujet de ce billet.
Là où j'ai moins envie de sourire, cependant, c'est en lisant les propos sur les habitudes alimentaires. S'il fallait en croire une grande partie des blogueurs français qui arrivent au Québec, aussi bien dire à Montréal, ou qui y sont venus durant quelques jours ou quelques semaines, le plat « national » des Québécois serait la poutine. Or je suis né au Québec et je n'ai jamais mangé de poutine ; je ne connais pas non plus, dans ma famille, parmi mes amis ni parmi les gens que je fréquente, qui que ce soit qui mange ou qui ait déjà mangé ce plat que l'on veut qualifier de « national ». Au fond, je me demande si la poutine n'a pas été inventée par un Québécois qui voulait donner à un touriste français empressé de donner son avis de quoi s'étouffer, à défaut de corde pour se pendre.
Le raccourci est un peu gros, de qualifier les Québécois de « mangeux de poutine ». La malbouffe existe aussi en France et, bien que les traditions culinaires françaises soient bien établies, les commerces de restauration rapide au choix limité et au goût standardisé sont aussi bien fréquentés à Paris et en France que partout ailleurs dans le monde. Et, même si c'est dit avec le sourire, car on sait que les Québécois savent mal résister à un sourire (ils sont si gentils et si tolérants, ces indigènes ! Je préférerais que l'on dise qu'ils sont intelligents et compréhensifs, mais ce serait peut-être trop généraliser) c'est aussi méprisant de la part de ces candides explorateurs lancés à la redécouverte du Nouveau Monde, que si l'on disait que tous les Français sont des râleurs, agressifs et désagréables, qui sentent mauvais, simplement parce que l'on a eu le malheur de prendre un taxi en descendant de l'avion. Je suis toutefois de ceux qui reconnaissent à celui qui a une poutre dans l'oeil le droit de critiquer celui qui aurait une paille aussi bien logée, et vice versa (avec ou sans trait d'union, comme on voudra).
Amis qui me lisez, je sais que ce commentaire ne vous concerne pas car je connais votre intérêt et votre respect, si ce n'est votre amour, pour ces « cousins » de l'Amérique du Nord qui ont conservé leur attachement à ce qui fut la langue et l'histoire communes mais qui ont dû, à compter de 1760, assumer eux-mêmes leur destin et créer leur propre histoire tout en préservant, du mieux qu'ils ont pu dans cet océan anglophone, leur langue et leur culture.
dimanche 9 septembre 2007
Portable ou de bureau ?

et que je n'ai pourtant pas encore vraiment utilisé.
Je suis toutefois convaincu que le portable ne sortira jamais de l'appartement ; je pense qu'un ordinateur de bureau installé sur un petit meuble sur roulettes leur serait plus utile. Une connexion sans fil leur permettrait de naviguer sur Internet de l'une ou l'autre des pièces de l'appartement.


samedi 8 septembre 2007
Joindre l'utile à l'agréable

On utilise souvent cette expression : « joindre l'utile à l'agréable », en déformant quelque peu le texte d'un grand poète, parmi les plus illustres de tous les temps. Les trois premières personnes qui donneront la bonne réponse dans les commentaires (que je n'afficherai pas immédiatement) auront droit à une carte postale (de Montréal, puisque j'en sors rarement). Pardon ? Vous dites qu'un concours de cartes postales a déjà été organisé ailleurs ? Oui, je le sais bien ; mais le mien fait appel à votre culture ou à... votre rapidité à utiliser les ressources nécessaires.
Réponse : Félicitations aux deux personnes qui ont trouvé ; Pierre-Yves, dont on peut lire les très beaux textes sur son blogue, et Delest, à qui on ne connaît pas de blogue, mais dont on peut lire les commentaires lumineux sur un blogue « fuligineux » et non moins lumineux. Il s'agissait bien d'Horace, en effet. La citation est tirée de l'Art poétique, comme le disait justement Delest. En latin, l'expression est brève : utile dulci.
[334] La poésie veut instruire ou plaire; [335] parfois son objet est de plaire et d'instruire en même temps. Pour instruire, sois concis; l'esprit reçoit avec docilité et retient fidèlement un court précepte; s'il est trop plein, il laisse échapper tout ce qu'il a reçu de trop. La fiction, imaginée pour amuser, doit, le plus possible, se rapprocher de la vérité; elle n'a pourtant pas le droit de nous entraîner partout où il lui plaît, [340] par exemple devant une Lamie qui retirerait de ses entrailles un enfant vivant qu'elle vient de dévorer. Les vieillards ne veulent pas d'un poème sans enseignement moral; les chevaliers dédaigneux ne vont pas voir un drame trop austère; mais il obtient tous les suffrages celui qui unit l'utile à l'agréable, et plaît et instruit en même temps; [345] son livre enrichit Sosie le libraire, va même au delà des mers, et donne au poète une notoriété durable.Horace, Art poétique ou Épitre aux Pisons, traduction française de Fr. Richard, Paris, Garnier, 1944. On en trouvera le texte ici.
Ajout du 9 septembre : Puisqu'il est question de cartes postales, voici un projet intéressant. On demande d'envoyer des cartes à des enfants dans une école en Australie. Les cartes peuvent provenir de partout dans le monde. Il serait bon d'indiquer l'adresse de retour afin que les enfants puissent en envoyer une à leur tour (cela fait partie du projet). Personnellement, j'en enverrai quelques-unes de Montréal, que je mettrai dans une enveloppe et que j'affranchirai au tarif des lettres (courrier de première classe) afin que les cartes arrivent en Australie avant Noël (j'ai une collègue qui s'en va passer là-bas quelques semaines à Noël ; en Australie, ce sera les vacances d'été, si j'ai bien compris). Pour en savoir plus sur le projet de cartes pour les enfants, allez voir le blogue de Galinette. Voici l'adresse où envoyer les cartes :
Playroom 4
Alexandria Child Care Centre
41 Henderson Road
Alexandria NSW 2015
Australia
vendredi 7 septembre 2007
À chacun son (ou sa) tour
Montréal a sa tour du Parc olympique et la France a sa tour Eiffel. Il ne devrait donc pas y avoir de jaloux.


La tour Eiffel aurait confié à Olivier que je lui manquais ; il faudrait donc que je ne la fasse pas attendre trop longtemps. Olivier, à quand le tirage de billets d'avion Montréal-Paris ?
mardi 4 septembre 2007
Miscellanées sans prétention
Avant-hier, au moment même où je publiais mon billet pour souligner l'anniversaire de mon ami acrobate, sur un autre continent, Les Pitous publiaient la photo d'un autre acrobate.
Ils arrivent avec des camions chargés de meubles ou bien en Audi, en BMW... Hier après-midi, j'ai vu une étudiante arriver en limousine noire pour s'installer dans l'immeuble en face de chez moi ; c'est vrai qu'elle avait trois grosses valises. Avant-hier, c'était deux étudiants venus du Maine, qui ont descendu quelques meubles d'une Range Rover et qui les ont transportés dans le même immeuble, juste en face du mien. Le transport d'un matelas du Maine vers Montréal justifiait sans doute l'emprunt de la Land Rover paternelle, même s'il aurait peut-être été plus économique d'acheter un matelas à Montréal.
Avec toute cette faune nouvelle qui arrive en ville, il est difficile de se concenter sur ce que l'on fait (enfin, je parle pour moi). Au début, cela dure parfois des semaines, c'est la fête toutes les nuits ; si l'on a l'oreille sensible et le sommeil léger, il vaut mieux fermer toutes ses fenêtres. Hier, j'étais au restaurant et je ne parvenais pas à garder les yeux sur ce que je mangeais ou sur le livre que j'avais apporté. C'est qu'un grand nombre de ces étudiants sont beaux à nous en couper le souffle. Avec toute l'insolence de leur beauté, on les croirait tout droit sortis des catalogues d'Abercrombie.

