« J'ai pleuré, sangloté à la vue de ce pays étrange. »
Empédocle
Ce pays étrange auquel fait allusion Empédocle, il s'agit de la Grèce, pays magnifique, certes, qui me fascine par la troublante harmonie de ses paysages, mais aussi par ce qu'elle recèle d'histoire et de mystère, parce qu'elle est le berceau de notre culture, de notre civilisation et parce que, depuis la fin de mon adolescence, elle a nourri mon imaginaire...
Pays mythique, comme le sont aussi pour moi la langue, la littérature, la musique... Univers dans lesquels je circule, que j'essaie de goûter, de comprendre, où j'essaie de faire ma place pour participer modestement à leur vitalité...
Il fut un temps, une très longue période de ma vie, où je n'écoutais que de la musique classique : Mozart, Beehoven, Schubert, Mahler, Bruckner, ... Avec l'arrivée chez moi d'Internet et de tout un réseau d'amis disséminés sur la Planète, avec de fortes concentrations en Europe, et plus particulièrement en France, car la langue française est l'un des points que nous avons en commun (l'autre étant souvent, pas toujours, l'identité affective), j'ai commencé à m'intéresser un peu plus à ce qu'écoutaient ces amis aux goûts musicaux souvent très différents des miens. Ils me faisaient connaître des chansons actuelles, des musiques rares ou simplement ignorées, des univers musicaux dont je soupçonnais l'existence, mais dont j'ignorais la voie d'accès. De mon côté, je pouvais proposer telle ou telle musique que je croyais pouvoir intéresser telle ou tel de mes amis lointains. Je me souviens d'une nuit où, une amie des environs de Liège et moi, chacun chez soi devant son ordinateur, mais simultanément, nous avons écouté en pleurant à chaudes larmes le Concerto pour clarinette de Mozart. Après avoir si bien pleuré ensemble, il était tout naturel que, venant à Liège quelques mois plus tard, j'entre en contact avec cette amie. Je suis venu dans sa ville, Tilf, qu'elle m'a permis de connaître, puis elle m'a fait visiter à Esneux les lieux de son enfance ; sa jeune soeur est venue nous rejoindre et nous avons mangé à Tilf la meilleure pizza que j'aie jamais mangée de ma vie ; pour finir la soirée, il fallait revenir à Liège, déguster un pékêt à la violette... Je garde un souvenir très émouvant de cette journée, de la pétulance et de la joie de vivre de ces deux jeunes filles.
J'écoute donc moins de musique classique ou, plus précisément : je n'écoute plus seulement de la musique classique. Je revisite les univers variés que m'ont permis de découvrir tous ces amis, tout autant que ceux que j'ai moi-même découverts.
Ce matin, je me suis levé très tôt, alors qu'il faisait encore nuit... J'ai préparé mon petit déjeuner, que j'ai pris en lisant ; puis j'ai parcouru quelques blogues et lu les derniers courriels reçus. Dans l'un de ces messages, il y avait un document avec des photos émouvantes, des paroles d'enfants, touchantes comme toujours, lesquelles se déroulaient sur un fond musical. Je ne sais quelle était cette musique, du Beethoven, certainement, jouée au piano seul... Je n'ai pas reconnu cette pièce, dans laquelle je retrouvais pourtant de profondes émotions soulevées en moi à l'époque assez lointaine où j'écoutais beaucoup de Beethoven. Je ne sais quelle région de ce pays étrange cette sonate de Beethoven est venue explorer en moi, je ne sais quelle douleur enfouie elle a su réveiller (elle avait pourtant un choix immense parmi ce champ de mines) pour que je rejoigne ainsi l'émotion d'Empédocle et sa façon d'y répondre...
Pays mythique, comme le sont aussi pour moi la langue, la littérature, la musique... Univers dans lesquels je circule, que j'essaie de goûter, de comprendre, où j'essaie de faire ma place pour participer modestement à leur vitalité...
Il fut un temps, une très longue période de ma vie, où je n'écoutais que de la musique classique : Mozart, Beehoven, Schubert, Mahler, Bruckner, ... Avec l'arrivée chez moi d'Internet et de tout un réseau d'amis disséminés sur la Planète, avec de fortes concentrations en Europe, et plus particulièrement en France, car la langue française est l'un des points que nous avons en commun (l'autre étant souvent, pas toujours, l'identité affective), j'ai commencé à m'intéresser un peu plus à ce qu'écoutaient ces amis aux goûts musicaux souvent très différents des miens. Ils me faisaient connaître des chansons actuelles, des musiques rares ou simplement ignorées, des univers musicaux dont je soupçonnais l'existence, mais dont j'ignorais la voie d'accès. De mon côté, je pouvais proposer telle ou telle musique que je croyais pouvoir intéresser telle ou tel de mes amis lointains. Je me souviens d'une nuit où, une amie des environs de Liège et moi, chacun chez soi devant son ordinateur, mais simultanément, nous avons écouté en pleurant à chaudes larmes le Concerto pour clarinette de Mozart. Après avoir si bien pleuré ensemble, il était tout naturel que, venant à Liège quelques mois plus tard, j'entre en contact avec cette amie. Je suis venu dans sa ville, Tilf, qu'elle m'a permis de connaître, puis elle m'a fait visiter à Esneux les lieux de son enfance ; sa jeune soeur est venue nous rejoindre et nous avons mangé à Tilf la meilleure pizza que j'aie jamais mangée de ma vie ; pour finir la soirée, il fallait revenir à Liège, déguster un pékêt à la violette... Je garde un souvenir très émouvant de cette journée, de la pétulance et de la joie de vivre de ces deux jeunes filles.
J'écoute donc moins de musique classique ou, plus précisément : je n'écoute plus seulement de la musique classique. Je revisite les univers variés que m'ont permis de découvrir tous ces amis, tout autant que ceux que j'ai moi-même découverts.
Ce matin, je me suis levé très tôt, alors qu'il faisait encore nuit... J'ai préparé mon petit déjeuner, que j'ai pris en lisant ; puis j'ai parcouru quelques blogues et lu les derniers courriels reçus. Dans l'un de ces messages, il y avait un document avec des photos émouvantes, des paroles d'enfants, touchantes comme toujours, lesquelles se déroulaient sur un fond musical. Je ne sais quelle était cette musique, du Beethoven, certainement, jouée au piano seul... Je n'ai pas reconnu cette pièce, dans laquelle je retrouvais pourtant de profondes émotions soulevées en moi à l'époque assez lointaine où j'écoutais beaucoup de Beethoven. Je ne sais quelle région de ce pays étrange cette sonate de Beethoven est venue explorer en moi, je ne sais quelle douleur enfouie elle a su réveiller (elle avait pourtant un choix immense parmi ce champ de mines) pour que je rejoigne ainsi l'émotion d'Empédocle et sa façon d'y répondre...
1 commentaire:
Bonjour Alcib, c'est la première fois que je visite ton blog. Mais je t'ai croisé plusieurs fois chez Olivier "Chemin de Poussières"... J'aime beaucoup la manière dont tu parles des choses, des gens, des sentiments ; tu viens même de me donner un coup au coeur avec ce "pour le plus longtemps possible" que quelqu'un, un jour, m'avait dit aussi... Et puis il y a la Grèce, pays mythique pour toi, très réel pour moi qui y ai vécu pendant dix ans... A bientôt, c'est sûr que je reviendrai, maintenant que je connais le chemin.
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