jeudi 24 novembre 2005

Beaucoup de bonheur entre deux drames...

Je ne suis pas vraiment un mordu de cinéma. Je vais voir un film de temps à autre, quand l'histoire qu'il raconte m'attire ou si un acteur que j'aime y est particulièrement bon, mais ce n'est toujours une raison suffisante. Parfois, c'est une atmosphère que je recherche, un univers que certains réalisateurs savent créer ou recréer... Il m'arrive assez souvent de me dire que je vais aller voir tel ou tel film ; le temps passe et je ne le vois pas, ou je le vois longtemps plus tard, parfois des années, s'il a su traverser l'épreuve du temps.
Ainsi, je ne me souviens plus à quel moment j'ai vu Un homme et une femme ; je ne me souviens même plus si je l'ai d'abord vu au cinéma puis à la télévision ou dans l'ordre inverse. Ce film m'avait ému, bien entendu, pas seulement par son scénario, par ses images, par le jeu des comédiens... J'aimais la réserve, la pudeur, les valeurs morales du personnage Jean-Louis Duroc, mais je crois que j'étais surtout sensible à la voix, au sourire et au charme de l'acteur, Jean-Louis Trintignant. Moi qui ai pensé un moment que j'aimerais faire du théâtre, qui ai ensuite voulu faire de la chanson, j'étais toujours été attentif à l'expression verbal, aussi bien chez les hommes politiques, les acteurs que chez les chanteurs. Et la voix de Jean-Louis Trintignant, son timbre, sa modulation, le léger accent du Sud, me plaisaient et je crois qu'inconsciemment, elle me servait d'exemple, avec d'autres, et je cherchais à m'en imprégner...
J'ai probablement vu d'autres films dans lesquels jouait Trintignant, pas forcément dans l'ordre où ils étaient sortis en salle. Je me souviens surtout d'un autre film de Claude Lelouch, un film divertissant, sans prétention, dans lequel Jean-Louis Trintignant m'avait vraiment séduit ; je me disais que si j'arrivais à avoir un faible pourcentage de son charme, de son pouvoir de séduction, j'en serais très heureux. Je crois que j'étais retourné aux études, à ce moment-là, au retour de mon premier séjour à Paris ; j'avais donc conservé de mon expérience parisienne et du spectacle dans des villes belges et françaises, un certain accent et une façon de m'exprimer qui me distinguaient assez des autres étudiants québécois. Certains n'appréciaient pas du tout, mais je dois dire que j'aurais pu avoir beaucoup de succès auprès de certaines jeunes filles, mais plus encore auprès des femmes un peu plus âgées que mes consoeurs d'université... Ce film, donc, c'était Le Voyou. Jean-Louis Trintignant y jouait Simon le Suisse, un charmant cambrioleur. J'ai dû voir ce film cinq ou six fois, pour le seul plaisir d'entendre les voix, les accents, pas seulement ceux de Trintignant, mais les voix et les accents de tous les acteurs et actrices. C'était sans doute une façon d'exorciser ma nostalgie de Paris... ou de l'exacerber.

Ce texte n'est pas terminé, on l'aura compris, surtout si l'on cherche à établir un lien avec son titre... La suite viendra bientôt.

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