« Les lieux que nous avons connus n'appartiennent pas qu'au monde de l'espace où nous les situons pour plus de facilité. Ils n'étaient qu'une mince tranche au milieu d'impressions contiguës qui formaient notre vie d'alors : le souvenir d'une certaine image n'est que le regret d'un certain instant, et les maisons, les routes, les avenues sont fugitives, hélas, comme les années. » Marcel Proust.
Parmi les lieux où j'ai vécu, certains m'ont marqué plus que d'autres. Si je cite ce matin ces quelques lignes de Marcel Proust, c'est que je suis tombé sur elles alors que, réveillé au milieu de la nuit, j'ai ouvert un livre au lieu d'essayer de me rendormir. Ces quelques lignes, j'ai dû les lire et les relire plusieurs fois au cours des dernières années, parmi de nombreuses autres. Je les avais oubliées ; et cette nuit, le hasard m'a fait tomber sur elles encore une fois. « Le hasard n'existe pas... », aime à répéter un ami lointain (dans l'espace) ; il n'est pas le seul à le dire, mais j'aime lui attribuer cette affirmation, car elle me permet de penser à lui... C'est qu'il appartient, lui aussi, à des lieux où j'ai vécu ; et le souvenir de certains instants m'est encore précieux.
Je parlerai bientôt de lieux précis où j'ai vécus il y a plusieurs années et avec lesquels, en ce début de nouvelle année, « le hasard » m'a fait renouer de manière aussi émouvante qu'inattendue...
dimanche 8 janvier 2006
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3 commentaires:
Les lieux sont souvent reliés à des personnes et des souvenirs précis: ce qui fait dire à plusieurs, leur déception de voir que ces lieux ont été modifiés, soit par des démolitions, nouvelles constructions.
Ce qui me fait penser aux rêves récurents: ceux qui me ramènent aux lieux de mon enfance ont toujours à peu près le paysage identique. Je veux dire: celui de ce temps-là, malgré que j'aie revu ces lieux entre temps et qu'ils soient modifiés.
Je sais pas si je suis claire...
Pour moi, c'est tout à fait clair, Béo ! Merci. C'est effectivement ce que dit Proust : « le souvenir d'une certaine image n'est que le regret d'un certain instant ». Dans le souvenir que tu conserves de ces lieux, qu'ils soient associés à des personnes ou à des situations, c'est un peu la même chose, selon ce que je comprends de la constatation de Proust : ce qui reste en mémoire, c'est un peu comme une photographie prise à un moment précis ; elle ne reflète pas vraiment le lieu, mais l'instant où l'appareil a enregistré ce lieu...
C'est comme ça que je le vis, car j'ai vraiment l'impression dans mes rêves de retourner y vivre des épisodes. C'est fou hein?
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