vendredi 16 décembre 2005

Candide, vraiment ?

Hier soir, en revenant de la Poste, près de chez moi, mon attention a été retenue par un jeune homme qui traversait tranquillement la rue dans ma direction ; il devait avoir tout juste un peu plus de vingt ans, beau, élégant... Ce qui m'a frappé, c'est qu'en dépit de la neige qui jonche les rues et les trottoirs, en dépit du fait que le mercure devait indiquer en négatif l'équivalent de l'âge de ce jeune homme, celui-ci ne portait pas de manteau. J'ai compris pourquoi quand il est arrivé près de moi, sur le trottoir : il a ouvert la porte d'un de ces luxueux et polluants véhicules utilitaires sports (VUS)... Je me suis dit que ce jeune homme devait faire bien des ravages (dans tous les sens du terme) autour de lui. Puis je me suis demandé comment ou pourquoi un garçon de cet âge pouvait conduire un véhicule qui vaut trois ou quatre fois mon revenu annuel... Plus tard dans ma réflexion, je me demandais quel devait être le rapport de ce garçon avec la philosophie. Et ce matin, puisque « Chaque homme dans sa nuit » me donne l'occasion d'y repenser, je me demande quelle serait la lecture de ce jeune homme du chef-d'oeuvre de Voltaire, Candide.

p. s. : « Chaque homme dans sa nuit » : http://chaquehomme.canalblog.com/archives/2005/12/16/1114280.html

4 commentaires:

Anonyme a dit…

La beauté, l'argent, une belle voiture, c'est bien beau, ça fait rêver. Mais je ne pense pas que ce personnage, même si il succite des envies, soit plus intéressant que Monsieur tout le monde.

Alcib a dit…

Je suis bien d'acord avec toi, Cyb ; c'était le sens de ma réflexion. Cela nous renvoie à l'éternelle réflexion sur l'être et l'avoir, qui ne débouche pas forcément sur une opposition selon moi. S'il faut choisir entre « Être » et « Avoir », bien sûr que le bon choix d'une personne sensée serait celui de l'Être ; il vaudra toujours mieux être riche que d'avoir beaucoup d'argent... Et si je dois mettre de l'énergie pour changer quelque chose, je préfère la consacrer à me transformer, à faire de moi une personne plus instruite, plus cultivée, plus consciente, etc., plutôt que de consacrer mes énergies à acquérir de l'argent, des biens... Mais il n'y a pas de mal non plus à avoir les deux. On dit souvent, pour se consoler de ne pas avoir de richesses, que « l'argent ne fait pas le bonheur » ; je réponds toujours : « la pauvreté non plus ». Ce qui fait le « bonheur », ce n'est ni la pauvreté, ni la richesse, mais bien la disposition intérieure qui rend apte à apprécier la vie, les êtres, la qualité de l'instant...
Ce jeune homme croisé dans la rue est peut-être aussi un philosophe, même s'il n'est pas conscient de polluer la Planète avec son véhicule...

Roman Jeremie a dit…

C'était moi ;-)

Alcib a dit…

Merci de le reconnaître, Jérémie ; je n'étais pas tout à fait certain si c'était toi ; j'ai donc fait comme si c'était un inconnu. Je devrais porter mes lunettes quand je sors das la rue ;o)