Parmi les quelques blogues que j'essaie de lire régulièrement, il y a celui d'un jeune Québécois qui travaille à Paris depuis quelques mois et qui raconte son adaptation à la vie parisienne... Son dernier billet date de quelques jours déjà et s'intitule « Mon voisin » ; il fait allusion à un garçon de vingt ans qui semble rentrer très tard la nuit, quand ce n'est pas au petit matin ; comble de bonheur, ce jeune homme à la bonne habitude de claquer la porte de son appartement à chaque fois qu'il y entre ou qu'il en sort, réveillant ainsi notre jeune Québécois qui est habitué à dormir dans la tranquillité.
Depuis que j'en ai fait la lecture, j'ai envie de répondre à ce billet pour lui parler aussi de mon voisin ou plutôt : de mon ex-voisin, qui est arrivé dans cet immeuble il y a près de cinq ans, dans l'appartement voisin du mien, mais qui n'a rien en commun avec le jeune voisin parisien sans-gêne, si ce n'est son âge, au moment de son arrivée (19 ans) et... le fait d'avoir été aussi « mon voisin ».
Quand il est arrivé, « mon voisin » était étudiant ; il venait de terminer à Québec des études collégiales en arts graphiques et il allait entreprendre des études d'interprétation théâtrale ou des études en arts du cirque. Il fut admis à l'École Nationale du Cirque et il y étudia durant trois ans. À la fin de la troisième année, il représenta son école au Festival international de cirque de Tournai, en Belgique, et y remporta l'un des trois premiers prix. Peu de temps après cela, il a commencé à recevoir des offres et six mois plus tard, il partait travailler à Copenhague. Revenu à Montréal au milieu de l'été, pour y vider son appartement (et me présenter un jeune Danois venu participer à un colloque au Palais des congrès), il est reparti quelques semaines plus tard, pour Las Vegas...
Je ne saurais pas parler ce soir de l'importance qu'a pris ce jeune homme dans ma vie au cours des dernières années qu'il a passées dans cet immeuble, allant et venant à son gré de son appartement au mien et vice-versa... Je puis néanmoins affirmer que son envol du cocon de Montréal fut l'occasion pour moi de faire un deuil très douloureux...
Ce soir, je dialoguais sur Internet avec un copain parisien que je n'ai jamais rencontré ; je sais cependant qu'il est musicien, qu'il gagne bien sa vie et qu'il connaît bien le milieu culturel québécois puisqu'il a eu souvent l'occasion de travailler avec nos artistes et nos artisans... Il plaisantait, ce soir, en disant qu'il viendrait me prendre à Montréal et que nous irions passer quelques jours à Las Vegas, qu'il me présenterait à Céline et à René et qu'il en profiterait pour faire connaissance avec mon jeune « voisin », dont j'avais parlé un peu plus tôt, je ne sais plus à quel sujet... Or, après avoir mis fin à cette conversation, détendue, enjouée, j'allais replonger dans la solitude de début de soirée, quand les amis européens sont couchés, que les Québécois sont en train de manger, quand le téléphone a sonné. C'était « mon voisin » qui m'appelait... de Montréal ! Il est en vacances pour deux semaines. Il ira passer une semaine dans sa famille à Québec et, quand il reviendra, nous mangerons ensemble...
J'ai cherché une image pour illustrer ce billet ; je suis tombé sur ce tableau de Francis Picabia, intitulé « Les acrobates, gymnastique banale ». Mon cher voisin en comprendra le sens, le clin d'oeil complice et affectueux...
vendredi 9 décembre 2005
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4 commentaires:
C'est une très belle histoire que tu as raconté, j'espère que la mienne avec mon voisin va avoir une fin heureuse et peut-être qu'il va devenir un ami.
Merci Quark.
Je te souhaite, Quark, que votre histoire évolue, dans le bon sens ;o)
J'en déduis donc que vous ne vous êtes pas encore parlé, donc pas encore croisés, je suppose ;o)
Continue de nous parler de ton adaptation à la vie parisienne.
Très chouette lien, le blogue de Quark. Merci Alcib!
Tout le plaisir est pour moi, Olivier. Je savais que le blogue de Quark te plairait : entre expatriés, il y a toujours un lien... Il est si rafraîchissant de suivre Quark dans son adaptation à Paris. Je dois dire que je lis souvent les larmes aux yeux... Ô nostalgie, quand tu nous tiens !
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